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Derrière ces feuilles

Derrière ces feuilles Poème par Rolland Jr St-Gelais Avec la permission spéciale de Anioblica de Pologne Instagram : anioblica Photographe : Dunvael Photography

Derrière ces feuilles

 

Dans la brume du matin,

Alors que je suivais mon chemin,

J’admirais le paysage recouvert d’un manteau,

Qui allait disparaître aussitôt que sera arrivé le temps beau.

 

Errant sans me faire de souci dans ces bois,

Marchant avec une certaine lourdeur dans mes pas,

Ne pensant à rien, car j’ignore tel sera mon destin,

Un destin tracé selon mes décisions prises sans chagrin.

 

Car le chagrin est un vain sentiment,

Une sensation qui au fond de soi nous ment,

Puisque l’on agit très souvent par le moment présent,

Un instant vite passé, mais que les conséquences durent longtemps.

 

Sillonnant le sentier avec grande attention,

Afin d’y découvrir quelques animaux avec précaution,

J’entendis des branches bouger tels les doigts d’un marionnettiste,

J’ai avancé sans faire de bruit pour ne pas déranger cet imaginaire artiste.

 

Je n’ai point aperçu un seul artiste de mes yeux d’homme avancé en âge,

Mais plutôt une jolie dame qui marchait libre de tout plumage,

À demi cachée par les feuilles grises en ce matin brumeux,

Sa présence dissipait en moi les souvenirs si ténébreux.

 

Derrière ces feuilles, une beauté s’y trouvait.

Une beauté, de ma journée avec surprise, l’égayait.

Une dame, telle une fleur au parfum enivrant, a ensoleillé ma journée.

Sans dire un mot, j’ai opéré un demi-tour pour en ma demeure y retourner.

 

De

 

Rolland Jr St-Gelais

Québec (Québec)

Canada

 

Blanc pays

Blanc pays Photo par Vicki Savard-Henley Poème par Rolland Jr St-Gelais

Blanc pays

 

Pays blanc ! Blanc pays !

De cette contrée envahie,

Par le froid venu du nord de ma patrie,

De cette neige qui tombe vers un éternel oubli.

 

Neige envahissante de ce paysage,

Qui me fait penser que j’avance en âge,

Que j’avance doucement vers le lieu du repos,

De ce repos malgré le fait qu’il sera toujours trop tôt.

 

J’entends la neige frapper le sol gelé,

Frapper doucement telles des notes jouées,

Des notes d’un piano mystérieux sur un air si enjoué,

Que cette terre ancestrale, nul ne sait comme je l’ai aimée.

 

De tous ces flocons, j’écoute leur mélodie.

Une mélodie qui me rappelle comme j’aime la vie,

Voilà quel est mon désir, une vie qui serait éternelle,

Une vie qui ne finirait jamais afin de contempler cette neige si belle.

 

De

 

Rolland Jr St-Gelais

Québec (Québec)

Canada

Une femme admirant le paysage

Une femme admirant le paysage Poème de Rolland Jr St-Gelais Peinture par Maryse Veysseyre de la France

Une femme admirant le paysage

 

Jadis lorsque je n’étais encore qu’une gamine

Mes parents me disaient souvent que j’avais bonne mine

Quand nous venions à notre modeste cottage passer tout l’été

Je profitais de l’occasion pour parcourir les sentiers avec curiosité.

 

Car, belles choses, je découvrais chaque fois que j’y allais

Vous ne me croiriez pas, ce que j’ai découvert, si je vous le racontais

Les arbres avaient si grandi alors qu’à l’automne ils étaient si petits

Lorsque la première neige de l’hiver les avait de son manteau ensevelis.

 

Me promenant au gré du temps et de la chaude saison

En mon esprit, vint y surgir une drôle de question

Reviendrais-je en ces lieux lorsque j’aurai à mon tour grandi?

Y penserais-je lorsqu’un époux j’aurai choisi et une famille établie?

 

Car nul ne sait en ce monde de quoi sera fait son avenir

Aux premières larmes d’un enfant naissant succède le dernier soupir

Tout peut arriver à la vitesse d’une étoile filante dans le firmament

Santé et jeunesse font place à la maladie et à la vieillesse malheureusement.

 

Les années sont passées tel un coup de tonnerre et en un éclair

Diplôme avec mention honorable! De leur fille, mes parents étaient fiers.

Fiers de la femme belle et charmante que je suis devenue

Grande joie en leurs yeux émerveillés! Quel bonheur j’ai vu.

 

Enseignante en art, tel est mon choix de carrière.

L’art du pinceau j’ai enseigné tant aux enfants qu’aux mères

Voir se développer avec passion bien des talents cachés

Qui me demandèrent qu’à être avec précaution dévoilés.

 

Ayant aimé en secret une femme

À qui j’aurais tant aimé exprimer ma flamme

J’ai choisi de faire comme si rien n’était vu ce monde si incertain

Mieux être chez-moi pour ne point cacher mes larmes de mes mains.

 

Je suis devenue avec le temps si sage

Que pour préserver cet amour impossible en gage

J’ai retenu en mon cœur cet ultime secret d’un autre âge

Je ne suis maintenant qu’une femme admirant le paysage.

 

De

 

Rolland Jr St-Gelais

Québec (Québec)

Canada

 

 

Tout est une question de goûts

« Le Déjeuner sur l’herbe » par Édouard Manet (1832-1883)

Tout est une question de goûts

Bonjour tout le monde,

Je désire tout d’abord à remercier mon amie Ghislaine L. qui m’a fait connaître cette œuvre magistrale réalisée par Édouard Manet (1832-1883) lors d’une de nos nombreuses discussions empreintes d’un respect mutuel. Comme vous le savez sans aucun doute, je suis passionné par la nudité artistique depuis quelques années déjà. Une passion qui est devenue la pierre angulaire dans la construction de ce blogue tout en y insérant des publications liées à la poésie, à la photographie et à des réflexions personnelles sur divers aspects de la vie.

Ensuite, comme j’en ai fait mention précédemment, notre discussion m’a permis de connaître à la fois cette œuvre grandiose et son auteur tout en comprenant l’importance de la variété des regards sur une œuvre où la nudité est présente. Oui, c’est un fait indéniable que chaque personne possède ses goûts dans le domaine artistique et ce, que ce soit dans le monde de la musique, celui du cinéma, celui des belles-lettres et, dans le cas présent, celui de la peinture. Notons ici que contrairement à l’adage que les goûts ne se discutent pas, je réponds avec plaisir ceci : les goûts peuvent tout à fait se discuter, mais ne peuvent en aucun temps s’imposer.

Mais, qui suis-je réellement pour exprimer mon goût personnel à propos d’une telle œuvre ? Étant qu’un simple amateur dans ce domaine, j’ai préféré laisser la parole à un illustre personnage de la littérature française qui a su avec adresse lui rendre justice. Selon Émile Zola (1840-1902), « Le Déjeuner sur l’herbe » est la plus grande toile d’Édouard Manet, celle où il a réalisé le rêve que font tous les peintres : mettre des figures grandeur nature dans un paysage. On sait avec quelle puissance il a vaincu cette difficulté. Il y a là quelques feuillages, quelques troncs d’arbres, et, au fond, une rivière dans laquelle se baigne une femme en chemise ; sur le premier plan, deux jeunes gens sont assis en face d’une seconde femme qui vient de sortir de l’eau et qui sèche sa peau nue au grand air.» Or, c’est justement la présence de cette femme nue qui a fait scandale auprès du public de l’époque à tel point qu’on le qualifia de voyeur. Une épithète peu élogieuse à son endroit en dépit du fait qu’il se trouvait à la même époque plus d’une cinquantaine de tableaux où présentés au musée du Louvre dans une mixité des personnages nus et d’autres habillés.

Or, l’œuvre de Manet avait tout de même ceci de particulier. À savoir son intention d’une part, d’obtenir des contrastes intenses et, d’autre part, de trouver des réalités authentiques pour mener à bien un tel tableau. Il est cependant fort à parier qu’une telle perspective était hors d’atteinte pour le grand public.

Que faut-il donc discerner dans « Le déjeuner sur l’herbe »? La réponse est sans équivoque : absolument tout. Comme l’écrivain et journaliste Émile Zola l’avait affirmé d’une manière que je qualifierais de poétique dans son analyse : « c’est le paysage entier, avec ses vigueurs et ses finesses, avec ses premiers plans si larges, si solides, et ses fonds d’une délicatesse si légère. Et de poursuivre, « c’est cette chair ferme modelée à grands pans de lumière, ces étoffes souples et fortes, et surtout cette délicieuse silhouette de femme en chemise qui fait dans le fond, une adorable tache blanche au milieu des feuilles vertes, mais, et c’est mon humble avis, ce dernier élément qui est le plus important, « c’est enfin cet ensemble vaste, plein d’air, ce coin de la nature rendu avec une simplicité si juste, toute cette page admirable dans laquelle un artiste a mis tous les éléments particuliers et rares qui étaient en lui. »

En ce qui me concerne, j’aime bien ce style de peinture où la nudité est présentée à la fois simple et authentique. Bien entendu, le fait qu’une femme nue se retrouve devant deux hommes habillés peut inciter à une interrogation d’ordre moral. À vrai dire, y a-t-il là matière à scandale? Je ne le crois pas puisqu’il faut, comme Émile Zola l’a bien fait remarquer dans son analyse, voir l’ensemble du tableau. Un ensemble qui décrit à la perfection la beauté de la nature. Une nature que l’on a peut-être mise au rencart depuis le début du XXIe siècle au nom du progrès économique, mais qui reprend ses droits depuis la prise de conscience d’une partie importante de la population, notamment depuis le début des années 2000. L’impact majeur du mouvement amorcé par Greta Thunberg qui a occasionné des marches dans plusieurs pays pour la défense de la nature, et notamment pour dénoncer le réchauffement climatique, est un élément incontestable d’une telle prise de conscience.

Seule ombre au tableau, c’est la femme qui se retrouve nue devant les hommes. Pourquoi l’inverse ne serait-il pas possible, voire souhaitable? Ce à quoi je répondrai, ceci: autres temps, autres mœurs. J’irais même jusqu’à dire, autres temps et autres façons de voir la réalité. Car, ne l’oublions pas, chacun d’entre nous a sa propre vision de ce qui l’entoure. Ce qui est encore plus vrai que l’on soit un homme ou que l’on soit une femme.

Je terminerai donc ce présent exposé sur une note bien personnelle sachant fort bien que certaines personnes ne partageront pas mon opinion sur le sujet. Et, je l’avoue qu’elles en aient parfaitement le droit. Pourquoi l’inverse n’existerait-il pas? À savoir un homme nu se retrouvant des femmes habillées. Ce à quoi je répondrai avec tout mon respect envers la femme, tout simplement parce qu’il n’y a rien de plus noble, de plus divin et de plus admirable que la nudité féminine. C’est tout à votre honneur. Croyez-moi sur parole!

Merci de votre attention.

RollandJr St-Gelais

Québec (Québec)

Canada

Mes références au présent texte viennent de : Le Déjeuner sur l’herbe — Wikipédia (wikipedia.org)

Pieds nus sur les galets

Pieds nus sur les galets Poème de RollandJr St-Gelais Dessin par Maryse Veysseyre de la France

Pieds nus sur les galets

 

Pieds nus sur les galets

Souvent en été je m’y promenais

En pensant à tous les coups que j’avais faits

À l’époque de ma tendre jeunesse où tout m’amusait

 

Sur les galets, je pensais

À toutes celles en secret que j’aimais

Il y avait une rousse qui m’avait tant impressionné

Par son accent d’Angleterre où je crois bien qu’elle y était née.

 

Si je me rappelle bien, il y avait aussi une canadienne

Comme j’aurais voulu qu’elle soit pour une aventure mienne

Car jamais je n’avais connu une dame si fière de son coin de pays

Elle en parlait avec tant d’ardeur qu’elle m’avait chaque fois ébloui.

 

Ah ! Que de souvenirs de cette époque si folle

Où à chaque veillée de chants joyeux et de farandoles

J’y allais pour faire la rencontre de ces dames à la beauté exquise

Pour y émouvoir les dames qui me firent penser à de nobles marquises.

 

Sur ces galets, je pratiquais mes pas de danse

Tout en inventant mes plus belles histoires de romance

Que je racontais à celles qui seraient accrochées à mes lèvres

À moins que je succombe aux charmes insoupçonnés d’une nouvelle Ève.

 

Sur ces galets, à mon avenir, je ne me souciais guère

Car trop jeune pour penser à quel métier plus tard j’allais faire

Mais fort heureusement sous l’œil attentif de mon sage et bienveillant père

Qui me confia qu’un jour je devrais faire un choix de toute manière.

 

Sur ces galets, j’ai pris conscience qu’un jour je serai un homme

Qui devra travailler pour de ma pitance ne point mendier

Et d’une famille savoir subvenir à ses besoins

Qui sera fière du travail fait par mes mains.

 

Sur ces galets réchauffés par le soleil

J’admirais le paysage et la mer leurs merveilles

Car je savais bien qu’un jour mon cœur serait épris d’une femme belle

Avec qui je fonderai un nid heureux où nous serions telles des hirondelles.

 

De

 

RollandJr St-Gelais

Québec (Québec)

Canada