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Est-elle gênée ?
Est-elle gênée ?
Nous étions, en ce dimanche, elle et moi.
Seuls dans une pièce sous mon toit.
Un endroit qui me sert d’atelier.
Pour que je puisse dessiner.
Jeune femme si gracieuse et si belle.
Et légère comme une tourterelle.
Elle s’est assise sur le tabouret.
Ne manifestant aucun regret.
L’arôme d’un encens vogue en ce lieu.
Que j’ai acheté dans un pays merveilleux.
Une contrée où les gens parlent une langue millénaire.
Et que puis-je dire de leur religion ? Quel grand mystère !
Face à face, subjugués dans nos pensées.
Elle me fixa tellement de ses yeux, j’en étais étonné.
De ma main confuse après cette période de confinement.
J’ai pris mon crayon et j’ai commencé bien lentement.
Nous pouvions entendre la mine glisser.
Sur le papier depuis trop longtemps inutilisé.
Quel plaisir d’immortaliser le corps dénudé d’une femme !
Quelle bienheureuse sensation remplit alors mon âme !
Bien que ce fut pour elle sa première expérience.
Elle est venue à mon atelier avec tant d’espérance.
Assise nue, en ce moment, devant un pur étranger.
Une question m’a dès lors envahi : est-elle gênée ?
Elle était un modèle parfaitement aguerri.
Elle concentra sans peine tout son esprit.
Dans ses pensées, elle s’était profondément recluse.
Elle était devenue, à mon grand étonnement, ma muse.
De
Rolland Jr St-Gelais
Québec (Québec)
Canada
Le coup de vent
Le coup de vent
En ce dimanche de novembre,
Je suis allé voir une amie fort jolie,
Une amie pour qui j’étais, en secret, épris.
Une femme qui aimait bien l’un de mes membres.
Nous avions une entente tacite,
Nous pouvions nous fréquenter allègrement,
Sans nous dire un seul mot d’amour curieusement.
Ce qui, avec un peu de gêne, je dois dire, m’excite.
Ayant apporté une bouteille de spiritueux,
Agrémentée d’un bouquet de fleurs magnifiques,
Tout était prêt pour que nous puissions passer une nuit magique.
Deux coups à la porte de son logement, elle vint ouvrir avec un sourire curieux.
Sans plus attendre, je suis entré dans son repère mystérieux,
Il y régnait une atmosphère comme je n’en avais jamais ressenti à ce jour,
Une douce musique parcourait les lieux y laissant deviner de futurs gestes d’amour.
Aurait-elle deviné, par mon langage corporel, que j’en étais follement amoureux?
Sans crier gare, elle m’a proposé un jeu tout à fait nouveau.
Elle m’amena dans une pièce où se trouvaient un tabouret et un mur drapés,
Elle m’expliqua alors qu’elle désirait être dans son plus simple apparat photographiée,
Je croyais rêver, car un tel projet, pendant un court instant, me semblait trop beau.
Voulant acquiescer à sa demande à vrai dire à son étonnant désir.
J’ai déposé le bouquet et la bouteille sur une petite table.
Car, une telle requête, je vous le jure, refuser, j’en étais incapable.
La boisson versée, elle m’offrit avec un insoupçonné plaisir.
Sentant monter en moi la chaleur de la passion tel un doux venin,
Je lui ai proposé avec tact d’ouvrir une fenêtre afin d’aérer l’air ambiant,
Elle accepta tout en allant s’asseoir d’un pas léger sur le tabouret immédiatement.
Un coup de vent entra aussitôt et offrit à mes yeux ravis ces adorables seins.
De
Rolland Jr St-Gelais
Québec (Québec)
Canada
Afin d’être immortalisée
Afin d’être immortalisée
Je suis arrivée,
À votre porte d’entrée,
En douceur, j’ai simplement sonné.
Vous avez ouvert en remarquant ma beauté.
Sans plus attendre, je suis avec joie entrée.
Dans votre modeste appartement où vous m’attendiez,
En vous expliquant que je répondais à votre annonce publiée,
Dans le quotidien dévoué aux artistes de notre quartier.
Dans la pièce d’à-côté se trouvait votre atelier,
Où, après contrat signé et cachet versé, j’allais poser.
Dans mon plus simple apparat tel que convenu des deux côtés.
Belle expérience vivre avec un plaisir bien assuré!
J’y allais d’un seul pas en y déposant mes vêtements légers,
Dans un coin où se trouvait un tableau d’un peintre étranger,
Me retournant alors vers un tabouret enveloppé d’un drap blanc,
Je m’y dirigeai telle une professionnelle bien évidemment.
Car tout ce qui était en ce jour le plus sérieux.
C’était d’être à la hauteur des attentes des dieux,
Qui eurent la grâce de me donner ce corps merveilleux,
Afin d’être immortalisée par un artiste qui n’en croyait pas ses yeux.
De
RollandJr St-Gelais
Québec (Québec)
Canada
Tu ne pourras jamais m’attacher les yeux
Tu ne pourras jamais m’attacher les yeux
Je suis consentante,
Je dirais même bien contente,
De satisfaire ce moindre désir,
Car j’y prend, comment dire, mon plaisir.
Te servir de jouet,
Dans ton si beau palais,
Tu m’y invitas avec un verre à la main,
Un verre qui contenait un vin au goût incertain.
Que j’ai accepté sans hésitation,
Pendant que jouait une douce chanson,
Au titre si invocateur : Under pressure.
J’allais y prendre mon pied j’en étais sûr.