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Bouquet champêtre
Bouquet champêtre
Ma mère avait un magnifique jardin
Dont elle aimait prendre soin chaque matin
Elle arrosait les belles fleurs qu’elle avait plantées de ses mains
Et de ses yeux ébahis par tant d’attrait elle cessait de penser au lendemain.
Ce matin passé dans son jardin pouvait être son dernier
Puisque ses jours lui étaient malheureusement comptés
Mais ces fleurs lui rendaient par leur beauté son amour de la vie
Un souvenir qu’elle amènera le jour fatidique où elle partira vers l’infini.
En ces journées d’un été si beau, si chaud.
Elle savait que le jour de son départ viendrait bientôt
Étrangement, elle avait fait un grand ménage.
Comme si elle savait qu’arriverait la fin de son voyage.
Elle n’avait rien laissé au hasard,
Ses papiers réglés, ses factures payées.
Ses vêtements fraîchement lavés et remisés
Demain aurait peut-être été trop tard.
Les jours passèrent comme poussière dans le vent
Ce jour redouté arriva, où la mort, par belle clémence.
Est venue soulager par sa présence cette grande souffrance
Elle prit la vie de l’être cher qui était ma bien tendre maman.
Les fleurs du jardin semblèrent tellement affligées
De l’absence subite de leur jardinière attentionnée
Qu’elles finirent par se faner dans les jours précédant
De leur mère adoptive, l’enterrement.
En cette église où se réunirent la famille et la parenté
Les quelques proches qui l’avaient tellement aimée
Venus lui dire un dernier bonjour, un tendre au revoir
Qu’on le veuille ou non, arrivera tôt ou tard notre dernier soir.
J’ai été désigné pour lire la Bonne Nouvelle
Celle qui annonce une vie si belle et éternelle
Je me dirigeai vers l’autel avec le respect qu’il se doit
Le cœur lourd, mais avec fierté de ce privilège, y avoir droit.
C’est en lisant avec grande attention les saintes Écritures
Que j’ai vu que les fleurs suivront ma mère dans son aventure
Car elles ornèrent sa tombe de leurs plus belles parures
Comme un gage de leur amour envers son âme si pure.
Tel un bouquet champêtre!
Leur présence vint adoucir mon mal être
Celle qui aimait tant ces fleurs au parfum divin
Sera accompagnée d’un magnifique jardin.
De
RollandJr St-Gelais
Québec (Québec)
Canada
Nous vieillissons
Nous vieillissons
Que nous le voulions ou non, nous vieillissons. Les années deviennent des mois, les mois des semaines, des semaines des jours et les jours des heures. Parfois, nous sommes fiers de nos bons coups mais plus souvent qu’autrement émergent en nous des regrets. Des regrets qui se rapportent davantage à ce que nous n’avons pas fait qu’à ce que nous avons fait.
Puis viennent les souvenirs de ceux que nous avons aimés et qui nous ont quittés. Quelques fois des prières pour le repos de leurs âmes aux cieux sont adressées. D’autres fois, une simple pensée pour les incroyants amplement leur suffit. À chacun leur foi, leurs espérances et leurs illusions. Car nul ne le sait ce qu’il y a de l’autre côté du pont comme de raison.
Les cheveux blancs sont la richesse accumulée au fil des années. Des années tricotées au fil des expériences du passé et des jours comptés. Des cheveux blancs qui embellissent telle une couronne d’argent le doux visage d’une mère et d’un père souvent oubliés par leurs enfants trop occupés goûter à la saveur insipide du numérique. De cette saveur imposée par conglomérats situés dans une vallée de silicone.
Oui, nous vieillissons. C’est la loi ultime pour tous. Que nous soyons riches ou pauvres, nous vieillissons. Nul ne peut y échapper. Mais, tant qu’à vieillir, vieillissons en chantant. Une chanson d’amour, une chanson d’antan, une chanson pour agrémenter le temps. Le temps que l’on a pour vaquer à nos occupations. Vieillissons avec le cœur léger car c’est la source du bonheur véritable.
RollandJr St-Gelais de Québec au Canada
C’est en ayant retrouvé cette photo
C’est en ayant retrouvé cette photo
C’est en écoutant une chanson de mes années folles,
Tout en fredonnant gaiement ces innocentes paroles,
Que mon envie de toi, ô mon amour, augmente sans cesse,
Quoi de plus normal ? En effet, tu as la beauté d’une déesse.
Une chanson qui me rappelle de prendre soin de toi,
Une chanson qui vient me chercher au plus profond de moi,
Des chansons de chanteurs pour toujours et jamais disparus,
De cette époque où nous pouvions rêver d’un monde au-dessus des nues.
C’est en me remémorant le temps où je t’ai connue,
Que maintenant pèse sur moi tout le poids de mon exil,
De cette époque lointaine où nous étions que garçon et fille,
Mais que me reste-t-il dans ma vie maintenant que baisse ma vue ?
Inutile de revenir sur notre passé,
Ce qui est fait est maintenant trépassé,
J’aurais tellement voulu réparer mes tords,
Mais, je m’aperçois que maintenant c’est trop tard.
La prunelle de tes yeux,
Me rappelle comme ce temps était merveilleux,
Sauras-tu me pardonner un jour de t’avoir quittée ?
Pourrais-je à mon tour simplement t’oublier ?
Ho ! Comme je t’ai aimée.
Ho ! Comme je voudrais être pardonné.
Car je sais depuis peu que mes jours sont comptés.
Et de mourir seul et rempli de regrets sera mon ultime destinée.
C’est en ayant retrouvé cette photo,
Que je me suis souvenu qu’avec toi tout était beau,
Où tout était possible ! Où se trouvait la paix en mon cœur !
Et de la souffrance et de la mort, je n’en avais point peur.
De
RollandJr St-Gelais
Québec (Québec)
Canada
La chute
La chute
Je suis un homme
Fils de père et de mère
Par delà les cieux et la terre
Avec forces et faiblesses en somme.
Comment suis-je apparu en ce lieu?
Par un pur hasard ou la volonté des dieux?
Je ne suis ni un ange bienheureux ou bien déchu
Parfois de ma fortune ou de mon malheur j’en suis repu.
Tombé? Je me relève
Car coule en moi cette sève
Cette volonté irrésistible d’exister
Même si mes jours sont depuis toujours comptés.
Oui, plus souvent qu’autrement je chute
Mais je tends allègrement vers le ciel les yeux
Car je perçois qu’il y a quelque chose de merveilleux
Et l’idée d’abandonner je vous le jure me rebute.
De