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Irlandaise

Irlandaise Poème de Rolland Jr St-Gelais Photo tirée de la collection de Appetitive-Soul Source : https://www.deviantart.com/appetitive-soul/art/Img-3-960136024

Irlandaise

 

J’ai connu bien des jolies femmes,

Lors de mes périples tout feu, toutes flammes.

Des dames coudoyées dans chaque port tel un marin,

Qui a navigué sur des mers ombragées la nuit, mais calmes au matin.

 

J’ai adoré sans retenue chacune d’entre elles.

Elles ont laissé un goût suave comme le miel,

Tant sur mes lèvres que sur mon cœur de solitaire.

Moi, qui préfère de loin faire l’amour plutôt que faire la guerre.

 

Mon navire a accosté à tant de quais que j’en oublie les lieux.

Mais, jamais, je n’effacerai de mon esprit celle qui m’a fait monter aux cieux.

Nous avions dansé avec gaieté après avoir pris quelques verres de whisky.

Elle m’avait envoûté par sa chevelure flamboyante tel un fer rougi.

 

Il se dégageait de ses yeux une force qui m’était totalement inconnue.

Je ne peux pas vous décrire sa beauté exceptionnelle une fois nue.

Nous nous sommes enlacés, embrassés et même tendrement aimés.

Quel moment de bonheur où ma fatigue et mes peurs s’envolèrent !

 

Quelle émotion s’anima en mon être quand j’entendis cet air !

Une mélodie dont les paroles ne m’étaient pas étrangères.

Prends bien garde ! Ô, marin qui courtise ses créatures.

Tu deviendras tôt ou tard leurs proies en pâture.

 

Dès que nous étions en train de consommer l’œuvre de chair.

J’ai compris trop tard qu’elle était une servante de l’enfer.

Son tunnel d’amour aspirait chaque goutte de ma semence.

Elle m’amena par des gestes sensuels aux portes de la démence.

 

Elle était originaire de l’Irlande, pays à la fois béni et maudit.

Trois fois mea culpa ! J’avais oublié ce que l’on m’avait dit.

Maintenant, elle et moi sommes consumés par la luxure.

Je n’ai aucun regret, car elle détenait un charme si pur.

 

De

 

Rolland Jr St-Gelais

Québec (Québec)

Canada

De sa fenêtre

De sa fenêtre Poème de Rolland Jr St-Gelais Photo par MTL3 Source : https://www.deviantart.com/mtl3/art/Bedroom-Window-907237199

De sa fenêtre

 

Parmi mes souvenirs,

De ma lointaine adolescence,

Période qui nous tire de l’innocence,

Il y en a un qui me fait particulièrement sourire.

 

Une de mes voisines.

Qui, je crois, s’appelait Françoise.

Avec sa chevelure parfumée à la framboise.

Elle suscitait en moi mes premières pensées coquines.

 

N’allez pas douter que je lui aurais manqué de respect.

Bien au contraire, mes yeux étaient ébahis par sa beauté.

Celle d’une jeune femme, qui, de mon regard, avait tant attiré.

De bonnes éducations, aucun affront envers elle, je lui aurais fait.

 

En silence, devant sa fenêtre, souvent, elle se trouvait.

Elle s’y découvrait dès l’instant où elle sortait de sa douche.

Prenant grand soin à se badigeonner d’une crème sur sa peau douce.

Une vision qui certes peupla mes songes lorsque dans mes draps je m’y glissais.

 

Ce que j’aurais donné pour avoir été plus âgé !

Adolescence ! Le temps où tant de rêves sont irréalistes.

Ô, vieillesse pour laquelle le passé, ne pouvoir le rejoindre est si triste.

Ainsi en est-il pour tous les êtres humains de leur ultime destinée !

 

Je dois reconnaître sans aucun regret mes amis.

Que j’ai fait plus tard la rencontre de femmes magnifiques !

Avec qui, j’ai vécu bien des moments semblables à des contes magiques.

C’est Françoise pourtant qui m’a fait découvrir ce qu’une dame pouvait être jolie.

 

De la fenêtre de sa chambre, elle tira avec lenteur le rideau.

Y laissant pénétrer, avec parcimonie, la lumière tamisée du ciel étoilé.

C’est avec ma voisine que mon premier grand amour allait l’accompagner.

Sans le savoir, j’étais épris de passion en ces jours de jeunesse où tout était beau.

 

De

 

Rolland Jr St-Gelais

Québec (Québec)

Canada

Est-elle gênée ?

Est-elle gênée? Poème de Rolland Jr St-Gelais Dessin de Eri Kel de la France

Est-elle gênée ?

 

Nous étions, en ce dimanche, elle et moi.

Seuls dans une pièce sous mon toit.

Un endroit qui me sert d’atelier.

Pour que je puisse dessiner.

 

Jeune femme si gracieuse et si belle.

Et légère comme une tourterelle.

Elle s’est assise sur le tabouret.

Ne manifestant aucun regret.

 

L’arôme d’un encens vogue en ce lieu.

Que j’ai acheté dans un pays merveilleux.

Une contrée où les gens parlent une langue millénaire.

Et que puis-je dire de leur religion ? Quel grand mystère !

 

Face à face, subjugués dans nos pensées.

Elle me fixa tellement de ses yeux, j’en étais étonné.

De ma main confuse après cette période de confinement.

J’ai pris mon crayon et j’ai commencé bien lentement.

 

Nous pouvions entendre la mine glisser.

Sur le papier depuis trop longtemps inutilisé.

Quel plaisir d’immortaliser le corps dénudé d’une femme !

Quelle bienheureuse sensation remplit alors mon âme !

 

Bien que ce fut pour elle sa première expérience.

Elle est venue à mon atelier avec tant d’espérance.

Assise nue, en ce moment, devant un pur étranger.

Une question m’a dès lors envahi : est-elle gênée ?

 

Elle était un modèle parfaitement aguerri.

Elle concentra sans peine tout son esprit.

Dans ses pensées, elle s’était profondément recluse.

Elle était devenue, à mon grand étonnement, ma muse.

 

De

 

Rolland Jr St-Gelais

Québec (Québec)

Canada

Je hurle dans la nuit

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Réalisation Gabrielle Doutre 

Je hurle dans la nuit

 

Non, vous n’aurez pas la paix

Non, je n’aurai aucun regret

Car c’est vrai que je suis fou

Un autre fou parmi vous.

 

Seul devant ma table

Est-ce imaginable?

À écrire mon humble vie

Car cela n’a pas de prix.

 

Ô folie d’une sombre nuit

Folie qui ronge mon esprit

Et de mon cœur qui languit

À force de lire ce que j’écris.

 

Oui, j’écris et je suis nu.

Nu comme vous m’avez vu

Nu de mon corps et de mon âme

En rêvant à de bien belles dames.

 

Jugez-moi autant que vous voulez

Je n’ai que faire que vous m’accusez

De tous les maux de la terre

Cela ne saurait me faire taire.

 

Allez! Dites-moi le à l’endroit ou en l’envers

En verlan ou bien avec d’autres vers

Cela ne saurait m’empêcher d’écrire

Avec mon plus illustre sourire.

 

Je continuerai à hurler au clair de lune

Seul à ma table en rêvant d’une belle brune

Car c’est là que réside ma formidable folie

D’écrire lorsque je pleure ou que je ris.

De

 

RollandJr St Gelais

Québec (Québec)

Canada