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Quelques larmes

Quelques larmes Poème de RollandJr St-Gelais Photo choisie par Appetive-Soul Source : https://www.deviantart.com/appetitive-soul/art/tumblr-pdm5ufvFVl1tm2gavo1-1280-856415813

Quelques larmes

 

Je suis seule dans cette chambre,

Une chambre remplie de photos à la couleur d’ambre,

J’entends les appels de mes voisines confinées,

Qui sont tout autant que moi isolées.

 

Nous sommes déjà en après-midi,

Il n’y a pas grand-chose à faire aujourd’hui,

À part ces quelques rares magazines à feuilleter,

Qui racontent bien des nouvelles des mois passés.

 

Portant les yeux sur le mur,

Je fixe une photo à la teinte mûre,

Reconnaissant ce temps de pur bonheur,

Loin de cette vieillesse qui constate bien des malheurs.

 

Une photo prise par mon amoureux,

À une époque où en ma mémoire nous étions heureux,

Simplement heureux comme des frivoles jeunes tourtereaux,

Ne vivant que pour faire l’amour en écoutant chanter les oiseaux.

 

 

Sur une plage de sable fin,

Ignorant ce que pouvait être le destin,

Profitant tout simplement du moment présent,

De l’entre-deux guerres et si loin de nos parents.

 

Nous étions amoureux fous,

Quoi de plus normal en ces années vingt?

De ces années folles où tout allait avec joie et entrain,

Avant la crise, avant la guerre, où bien des hommes plièrent genoux.

 

Un seul souvenir il désirait conserver,

De ce temps de folies, de ce temps lumineux,

Où nous marchions bien lentement tous les deux,

Face aux vagues, il me demanda de me déshabiller.

 

Par son regard de tendresse, je ne pouvais refuser.

Prenant alors son appareil, il me fit signe d’avancer.

Vers les vagues qui continuèrent doucement de monter,

Une fois les pieds mouillés, vers lui je me suis retournée.

 

Me souriant de ses belles dents,

Je fis de même sans hésitation assurément.

En un seul clic, il immortalisa cet état de félicité.

Un état que j’aurais aimé vivre pour toute l’éternité.

 

Les jours, les mois et les années ont passé,

La crise et la guerre ont à jamais tout changé,

Enrôlé comme bien des hommes dans les armées,

Il fut lors d’un débarquement par une rafale de balles tué.

 

Mais avant de partir, il me lassa cette photo,

Afin de me rappeler qu’à cette époque tout était beau.

Je ne me suis jamais mariée car pour lui mon cœur était réservé.

Ce qui ne m’a pas empêché de faire ma vie avec grande gaité.

 

Veuillez pardonner à la vieille dame que je suis devenue,

J’aimerais bien me reposer un peu avant le soir venu,

Penser à l’élu de mon cœur mort dans un fait d’armes,

Me fait verser, malgré moi, quelques larmes.

 

De

 

RollandJr St-Gelais

Québec (Québec)

Canada

 

 

 

Charbon noir, Ô espoir!

plume

Charbon noir, Ô espoir!

 

Jolie dame que la vie m’a permis de connaître,
Comment puis-je vous dire que vous êtes belle?
Que simplement vous voir me donne des ailes?
Et que votre regard de tendresse me fait renaitre?

 

Dame aux cheveux de charbon qui faites mon bonheur,
Dame aux cheveux de charbon qui ouvrez mon cœur,
Dame aux cheveux de charbon qui me souriez chaque jour,
Dame aux cheveux de charbon, je pense à vous dès le petit-jour.

 

Charbon noir, Ô espoir!
Charbon noir d’un cœur ardent,
Charbon noir, d’une dame délicate tel un doux vent.
Un vent d’automne au soleil couchant annonçant le soir.

 

Que vous êtes belle avec vos cheveux,
Et de votre charme qui rend mon destin si merveilleux.
Un seul regard vers vous me suffit pour vous dédier un poème,
Pour vous dire en toutes amitiés, ô combien je vous aime.

 

De

 

RollandJr St-Gelais
Québec (Québec)
Canada

 

Être un chef d’œuvre imparfait

chef-d'oeuvre imparfait

Être un chef d’œuvre imparfait

Rolland St-Gelais a 52 ans et est modèle vivant. Il pose nu pour de grandes galeries d’art et des écoles de dessin. Son corps est une œuvre d’art, qui de par son originalité, fascine et intrigue.

Rolland St-Gelais est né en 1962. Il fut l’une des victimes du médicament Thalidomide, un médicament que l’on donnait contre les nausées des femmes enceintes, mais qui traversait la barrière placentaire. «Il me manquait à la naissance la langue, les deux mains, l’avant-jambe gauche et une bonne proportion de mon pied droit sans oublier l’absence de mon menton. La thalidomide avait fait un véritable chef-d’œuvre», indique-t-il dans un article. On ne lui prédisait pas d’avenir à sa naissance, pourtant apparaît une personne fière d’elle et de ce qu’elle est devenue, sans fausse pudeur.

Comment Rolland est-il devenu modèle nu avec un corps qui ne correspond pas aux critères habituels de la beauté? D’abord, il est passionné par la nudité artistique. «J’ai effectué un travail sur l’eugénisme, en théologie», raconte l’homme qui détient quatre baccalauréats dans des domaines variés. L’eugénisme est un ensemble de pratiques et méthodes visant à intervenir sur un patrimoine génétique, comme une recherche de l’enfant parfait. «Le domaine artistique a collaboré à l’eugénisme à l’époque, il fallait promouvoir la perfection physique et la race aryenne», maintient-il. De là lui est venue l’idée de promouvoir un corps imparfait.

Il y a cinq ans, Rolland a donné son nom à une école de dessin. Marie-Pier Auger, une cinéaste l’a aidé dans sa démarche pour approcher les écoles d’art.

«Pour être modèle nu, il faut une acceptation du corps à 100%. Malheureusement, l’image de la nudité artistique est trop souvent rattachée à la pornographie», déplore l’homme, fier de sa masculinité. Avant de commencer sa carrière de modèle vivant, seuls les médecins et les avocats s’étaient intéressés à son corps. Il a souhaité alors être autre chose «qu’une catastrophe qu’on doit réparer». Ce qu’il aime de son travail? «C’est l’authenticité. En tant que modèle nu, je ne peux pas mentir. Je suis ce que je suis», explique M. St-Gelais.

Le modèle déplore qu’on juge par l’habit, et donc par l’apparence. Rolland St-Gelais définit sa tâche ainsi: «Je ne cache rien, mais je n’exhibe rien non plus», soutient-il. «J’ai une anatomie comme une autre, et quand je pose nu, je suis égal à ceux et celles qui me regardent», explique-t-il.

Rolland St-Gelais a plusieurs poses qu’il affectionne, notamment celle intitulée Regard de tendresse. Le cinquantenaire veut laisser transparaître le bonheur avec sa nudité.

C’est un homme qui se dit lui-même comme heureux de vivre et comblé par la vie. Il écrit, à la main et à l’ordinateur et est totalement fonctionnel. Malgré les préjugés envers les personnes handicapées, il prouve qu’on peut être différent, et heureux, et surtout que les personnes différentes n’ont pas à se cacher.

Par Perrine Gruson

Source : http://www.lequebecexpress.com/

Regard de tendresse

Un regard de tendresse

La pièce-maitresse réalisée par votre humble serviteur à la galerie d’art contemporain du Belgo:

Regard de tendresse

Un regard de tendresse

Photo: Sophie D.

Un regard de tendresse

Dessin: Colette Coughlin

Séance de nudité artistique à la galerie d’art contemporain Le Belgo de Montréal

 

Séance de nudité artistique à la galerie d’art contemporain Le Belgo de Montréal

Contraposto

Contraposto

Bien le bonjour tout le monde, 

J’espère que vous allez bien. Pour ma part, j’ai l’impression de flotter sur un nuage tellement mon expérience vécue à Montréal a été extraordinaire. Ce fut un week-end que je vais me rappeler toute ma vie tellement la cordialité, le respect et l’authenticité ont été présents chez les artistes que j’ai eu la chance de rencontrer au cours de cette séance artistique. 

En effet, je suis allé dans la métropole du Québec afin de pouvoir réaliser un autre de mes nombreux projets qui me tiennent à cœur: Poser nu en tant que modèle pour un groupe d’artistes. À cela, il y a aussi la possibilité qui m’a été offerte de vivre en quelque sorte un retour sur  certaines pages de mon passé puisque Montréal est la ville où j’y ai vécu des événements propres à mon enfance et à mon adolescence. Vous vous doutez certainement que j’ai passé une bonne partie de ma vie dans cette ville afin d’y subir de nombreuses opérations chirurgicales mais aussi de porter les premières prothèses conçues pour les enfants dits « les victimes de la Thalidomide ». Néanmoins, c’est l’opportunité de retourner dans cette ville pour y présenter l’homme que je suis  aujourd’hui: pleinement heureux et fier d’être ce qu’il est devenu, était à ne pas laisser passer sous aucun prétexte. Oui, je peux être fier de mon parcours de vie et de mon corps ainsi que de ma nudité. Une nudité saine et équilibrée, bien entendu! 

L'homme

L’homme

Puisque j’adore mon corps plus que tout, j’ai décidé de le gâter en passant la nuit dans un hôtel quatre étoiles en plein centre-ville de Montréal et ce, à quelques minutes de la galerie d’art contemporain où j’allais vivre une expérience sensationnelle. Toutefois, mon séjour a été magnifique grâce notamment à la présence d’une dame avec un cœur en or: Sophie D. Cette charmante dame a été d’une aide précieuse pour le bon déroulement de la séance de nudité artistique. D’ailleurs , il est à noter que toutes les photos et la vidéo qui sont actuellement publiées dans cet article ont été rendues possibles grâce à son savoir-faire. Je lui voues un grand respect et je la remercie chaleureusement pour sa présence.

La séance de nudité artistique a eu lieu la galerie d’art contemporain Le Belgo située sur la rue Ste-Catherine de Montréal, plus précisément dans un local réservé pour la pratique de la danse. On pouvait y retrouver des chaises, un grand miroir lequel est utile pour dessiner le dos du modèle nu, une fenêtre immense où la lumière tamisée du soleil automnal inondait de ses caresses le corps nu de votre humble serviteur et, il va de soi, un lieu intime réservé pour le déshabillement. La pudeur est à la base même de la nudité artistique. Ne l’oublions pas!

Introspection

Introspection

Après avoir enlevé mes vêtements et mes prothèses, avec l’aide de Sophie D., et avoir enfilé ma robe de chambre, je me suis dirigé vers le lieu où j’allais offrir mon corps à ses yeux qui voulaient découvrir une humanité à la fois différente et semblable à la leur. Différente aux premiers coups d’œil mais semblable face à sa soif de vivre, d’aimer et d’être aimé.

J’ai profité de cet instant précis pour me présenter en faisant un bref survol de mon parcours de vie et pour expliquer les raisons qui m’ont amené à être modèle nu. À vrai dire, elles se résument en trois éléments précis: faire un bras d’honneur aux médecins qui voulaient me faire disparaître dans un hôpital pour enfants déficients intellectuels dès ma naissance, prouver que toutes politiques axées sur l’eugénisme  reposent sur une aberration sans limite puisque des capacités insoupçonnées résident en chaque être humain attendant le moment approprié pour éclore et, enfin, que je suis fier d’être ce que je suis et comme je suis. Vous avez sans doute deviné que j’ai glissé quelques mots sur la thalidomide tout en évitant d’élaborer sur le sujet. 

Une fois ma robe de chambre enlevée, le travail artistique débuta de manière fort agréable. Est-il utile de spécifier que votre humble serviteur a choisi toutes les poses qui ont été faites durant cette séance? Qui plus est! Chaque pose avait une thématique qui lui était propre et ce, en fonction de l’augmentation du nombre de minutes allouées. Les minutes passèrent progressivement de une à trois, puis à cinq, à dix et à quinze et, finalement, jusqu’à vingt minutes. Il est à noter que mon désir de me donner totalement aux personnes présentes dans cette salle m’a incité à ne pas bouger d’un poil, sans faire de jeu de mots, durant chacune des poses. Défi que j’ai réussi avec brio.

Regard de tendresse

Regard de tendresse

Voici quelques-unes des thématiques présentées: « le pénitent », « l’action de grâce », « aller vers l’autre », « la douleur », « la méditation zen », « le lecteur », « le repos de l’artiste », « l’introspection » et celle qui a été la plus appréciée par les gens présents en ce lieu; « regard de tendresse ». Bien entendu que d’autres thématiques ont été réalisées durant ladite séance. Il va sans dire que la pratique des arts martiaux pendant de nombreuses années m’a été fort profitable. Tout ceci a été fait sous un fond de musique classique.

Certains éléments sont venus me chercher pendant la séance de nudité artistique. Je pense en particulier à une remarque que me fit l’une des artistes accompagnée par sa fille elle-même artiste. Fait à noter! L’âge des personnes présentes pouvait varier entre vingt et quatre-vingt ans. Cette dame avait affirmé que ma démarche lui faisait penser à un danseur classique tellement mes mouvements étaient réalisés avec soin et précision. Une autre dame d’une grande beauté, je le reconnais, avait deviné que mes parents m’avaient entouré de beaucoup d’amour. Je ne pouvais que confirmer son affirmation. À tout cela, s’ajoute tout le respect manifesté dans les regards des participants.

Regard de tendresse

Regard de tendresse

Oui, je l’avoue! Les larmes sont venues près de couler tellement j’ai été ému durant cette séance. Ému par tout cet amour qui m’entourait, par ces regards qui aimaient chacune des parties de mon corps qui pouvaient toucher avec leurs âmes, par les blagues que l’on se faisait mutuellement. Enfin bref, la vie était présente tout au long de cette séance de nudité artistique. Et pourquoi en aurait-il été autrement? Rappelons-nous qu’être un modèle vivant (nu) est avant toute chose un … être vivant capable de partager sa joie de vivre et ses émotions aux participants pour lesquels il expose son corps dans sa vulnérabilité la plus totale; sa nudité.

Merci de m’avoir lu!

RollandJr St-Gelais

Québec (Québec)

Canada

P.S. Les larmes retenues durant ladite séance coulèrent à flot lors de mon retour en bus vers Québec tellement les émotions vécues ont été intensément belles.