Archive | avril 2014

L’art avec un grand « A »

Grand Théâtre de Québec
Grand Théâtre de Québec Photo? Rolland St-Gelais

L’art avec un grand « A »

Bonjour tout le monde,

C’est avec un plaisir immense que je vous donne mon compte-rendu du spectacle auquel j’ai eu la chance incroyable d’assister ce dimanche 27 avril 2014 au Grand Théâtre de Québec. Il s’agit, au cas où vous l’ignoriez, d’une chorégraphie dont la mise-en-scène est l’œuvre d’Olivier Dubois dans laquelle plus de 18 danseurs, 9 hommes et 9 femmes, nous démontrent leurssavoir-faire en costumes d’Adam.

Rolland St-Gelais
Rolland St-Gelais

Cela faisait plus de deux mois que je m’étais approprié mon billet pour assister à ce spectacle. Deux mois, qui me semblèrent interminables, durant lesquelles je n’avais de cesse de me poser mille et une question, à surveiller la moindre publicité dans les quotidiens de Québec, à en discuter avec mes amis-es et, enfin, à me calmer en me répétant tel un mantra que je verrai bien ce qu’il en est une fois rendu sur place.

Ma réaction est tout à fait normale puisqu’une part, il s’agit d’une première en Amérique du nord où la troupe de ce chorégraphe offrait une prestation devant un grand public et, d’autre part, cela avait lieu à Québec. Il est à retenir que Québec est ma ville d’adoption depuis maintenant plus de 16 ans et dans laquelle j’y ai vécu des expériences souvent extraordinaires.

Bien entendu, vous avez deviné, outre le fait d’y avoir fait de nombreuses années d’études à l’université Laval où j’ai obtenu de nombreux diplômes dans divers champs d’études, j’y ai connu plusieurs liaisons amicales plus qu’extraordinaires. Bien entendu, de nombreux accomplissements eurent aussi lieu enrichissant ainsi ma vie. Oui, je le reconnais, la vie a été bonne pour moi et elle le sera tout autant dans l’avenir. J’en suis convaincu.

Bon! Je reviens au sujet de mon article.

L’une des questions posées au cours de mon purgatoire temporel est la suivante: Pourquoi vouloir absolument assister à un tel spectacle

Danseur et chorégraphe Olivier Dubois
Danseur et chorégraphe Olivier Dubois

étant  donné que je suis moi-même modèle nu? À cela, je vous réponds qu’effectivement je voulais partager le vécu des danseurs et des danseuses qui ont offert une performance hors de l’ordinaire. Cependant, je ne voulais en aucun cas briser leur intimité avec le public. Voilà pourquoi j’ai respecté leur demande de ne pas les photographier durant leur prestation, et ce, même si mon siège était situé à quelques mètres de l’estrade. Le respect est le mot d’ordre dans le domaine de la nudité artistique.

Une autre question concerne la raison d’être de cette représentation: Pourquoi vouloir faire cela à Québec? Je crois, et cela demeure mon humble opinion, que le fait que la ville de Québec soit le berceau de la francophonie en Amérique du nord  y est pour beaucoup dans un tel choix. Reconnaissons-le! La langue de Molière, et toute la culture qui y est subjacente, est menacée par l’hégémonie de celle de Shakespeare. Les liens culturels doivent par conséquent être resserrés entre la France et les pays membres de la francophonie tant en Europe qu’en Afrique et en terre d’Amérique.

Une dernière question, il faut bien faire un choix parmi toutes celles qui m’ont hanté l’esprit,

un chef-d'oeuvre
un chef-d’oeuvre

concerne l’image de la nudité véhiculée dans notre société dite « évoluée ». Sommes-nous, oui ou non, capables de faire la part des choses entre d’un côté, la nudité saine et équilibrée, et d’un autre côté, éviter toutes formes de débordement? La prestation à laquelle j’allais assister allait me donner une réponse plus que positive à ma question philosophique. Ce qui allait, bien entendu, faire mon plus grand bonheur.

Tragédie
Tragédie? Une œuvre remarquable!

Bref, c’est par une soirée d’un printemps plutôt frisquet que je suis allé au Grand Théâtre de Québec afin de me faire une idée précise et sans pression aucune de cette pièce où 18 personnes allèrent réaliser sous mes yeux un véritable chef-d’œuvre. Ce dernier terme est approprié pour décrire à la fois la chorégraphie en tant que tel mais également le travail méticuleux de chacun(e) des participants(es).

En effet, rien est laissé au hasard puisque chaque rôle est défini avec un soin presque

Une prestation rigoureuse
Une prestation rigoureuse

monastique. Par exemple, selon ce que rapporte l’hebdomadaire Voir de Québec, Olivier Dubois « a choisi une approche structurelle, s’inspirant de la tragédie grecque et de la structure implacable de ses chœurs: d’abord l’entrée, puis les épisodes, et enfin la catharsis et l’exode. L’alexandrin français lui a aussi inspiré des marches de 12 pas. Pour les 18 danseurs, cette structure progresse vers un mouvement de plus en plus intense et fait de ce spectacle un vrai tour de force, une chorégraphie d’une rigueur terrible.» 1

Les spectateurs, à voir la réaction de la foule lors de la salutation finale de la troupe, ont semblés être émerveillés par une telle prestation. Pour ma part, la chance que j’ai eu d’être assis tout prêt de l’estrade ma permis d’apprécier le travail physique de chaque artiste. Et, quand je dis « le travail physique », je fais référence bien entendu à la rectitude de chaque mouvement fait par celui-ci; ses pas, son regard, les gestes tant ceux des membres supérieurs que des membres inférieurs, le contrôle absolu de son corps sans pour autant y délaisser à la fois l’harmonie gestuelle et une symbiose avec l’esprit rendent sa présence sur scène digne d’un acteur de la Grèce antique.

Une perfection
Une perfection

Recommanderais-je à mes amis-es d’assister à cette pièce unique en son genre? Je vous réponds par l’affirmatif. Toutefois, un avertissement serait de rigueur afin de les préparer à la présence d’artistes nus sur scène. Oui, je le reconnais sans gêne aucune, la beauté des corps rend ledit spectacle agréable. Mais, il faut avoir la capacité d’aller plus loin que le premier regard et la meilleure façon d’y arriver c’est de se poser cette ultime question: Serais-je apte à accomplir une telle chorégraphie entièrement nu devant un public? En ce qui concerne, je m’imaginais de me voir sur scène offrant ma propre performance aussi minime aurait-elle pu être. Par ma seule présence, il est bien de noter qu’une des artistes était obèse, cela aurait pu démontrer que la diversité de la vie réside aussi en la diversité des corps.

Je termine cet article en vous racontant deux anecdotes assez cocasses. En premier lieu, je ne cessais de penser à l’une de mes amies à chaque fois qu’une des danseuses se présentait sur scène puisque cette dernière avait un tatouage sur la même jambe que mon amie. J’ai envers celle-ci un profond respect et une grande admiration. En second lieu, croyez-le ou non, deux des danseuses artistiques m’ont fait un beau sourire lorsque j’ai applaudit à la fin du spectacle. Je n’oublierai jamais leurs regards qu’elles me firent tellement ils témoignèrent de leur plaisir à avoir fait une si belle prestation. Je leur ai crié sans arrêt et à pleins poumons; «Bravo! Et encore bravo!».

Oui, c’est par ces derniers mots que je peux conclure mon compte-rendu personnel sur cette prestation extraordinaire. «Bravo! Et encore bravo!»

Merci de m’avoir lu!

Rolland St-Gelais

Québec (Québec)

Canada

1. http://voir.ca/scene/2014/04/17/olivier-dubois-tragedie-cachez-ce-sein-que-je-ne-saurais-voir/

Le modèle nu masculin

Le modèle nu masculin

Bonjour à vous,

Je désire aujourd’hui vous entretenir d’un sujet quelque peu tabou dans le domaine de la nudité artistique. Soyez rassurés! Il n’est nullement question de soulever un débat dans le présent article puisque le sujet est en soi des plus simples, si ce n’est des plus simplistes, dans l’art. Il s’agit en l’occurrence du modèle nu … masculin.

À vrai dire, trois éléments incitatifs ont procédé à l’élaboration d’un tel article. Chacun de ces  éléments, un peu à l’image des atomes qui sont à la base de la matière, est intiment imbriqué l’un à l’autre. En effet, renier l’un d’entre eux équivaudrait sans aucun doute à renier les autres et inversement.

Le premier de ces éléments se rapporte à la prépondérance du corps nu féminin dans l’utilisation de modèles. Pourquoi donc un tel engouement de la part des artistes? D’où provient leur intérêt envers cet « outil » pédagogique? Et, dernière question fondamentale à laquelle je tenterai de répondre selon mes capacités bien limitées, quelle image cela renvoit-il du modèle nu masculin au sein de notre société?

Le deuxième élément est l’influence, il va sans dire plus que néfaste, du phénomène de la pornographie dans le monde actuel pour qui l’acte d’un amour véritable entre deux personnes est malencontreusement devenu synonyme de sources de revenus et trop souvent d’une exploitation sans scrupule des plus démunis. Cela a-t-il une quelconque influence à l’égard de la nudité masculine dans le milieu artistique? Voilà une question qui mérite une réponse franche et sans aucune ambiguïté possible. C’est un fait indéniable que la pornographie, ce n’est que mon humble opinion, un peu au même titre que le nazisme la sacralité du corps nu. Il est donc plus que nécessaire d’y remédier une bonne fois pour toutes.

Enfin, tout semble indiquer que le monde artistique aurait plutôt tendance à se confiner à c523a96df5ba0e3d98c10374bee963c6l’utilisation du modèle nu masculin ayant un corps conforme aux critères de perfection physique présents au sein de la société. Que fait-on alors de la multitude des personnes qui ne répondent pas à ces critères? Sur quoi peut-on se baser pour dire qu’un corps est parfait alors qu’un autre ne l’est pas? Le domaine artistique ne doit jamais devenir l’instrument politique des gouvernements, et ce peu importe leurs couleurs, dans la promotion d’un groupe au dépend des autres.

L’instrumentalisation des arts par le IIIe Reich afin d’amener le peuple à accepter et à promouvoir ses orientations idéologiques est, et c’est triste à affirmer, un exemple parfait qui illustre bien mes propos. Bien entendu, je reviendrai sur le sujet dans le présent article.

C’est un fait! Les artistes ont un réel engouement à l’égard des modèles nus féminins. Une telle situation semble tirer son origine d’une part, de la facilité à peindre ou à dessiner l’ensemble du corps nu féminin, ce qui n’est pas toujours le cas pour certaines parties de l’anatomie masculine, et d’autre part, il faut tenir compte du vécu de l’artiste surtout s’il s’agit d’une femme. Qui plus est! Leur intérêt envers cet « outil » pédagogique se trouverait au sein de l’influence grecque dans l’histoire du nu artistique. Personnellement, j’ai un certain doute sur une telle supposition puisque l’on y retrouve bien entendu un grand nombre de sculptures qui représentent des corps nus masculins. 

Finalement, l’image du modèle nu masculin au sein de notre société apparaît être liée de près, je dirais même de trop près, à la sexualité. Or, il en est strictement rien. Est-il utile de vous rappeler qu’il est strictement interdit à un modèle nu masculin d’avoir une érection durant les séances de poses? Dois-je aussi vous mentionner que les rapports entre le modèle nu et les étudiants-es ou les artistes doivent se faire de manière respectueuse de part et d’autre? Voilà bien des preuves qu’il n’y a aucune connotation sexuelle dans le domaine du nu artistique. Ce qui ne veut tout de même pas dire que l’absence d’une certaine sensualité soit de mise. Bien au contraire! Mais, ce n’est guère le sujet de cet article.

Il va de soi que l’interdiction de toutes formes de lien envers la pornographie a une importance prépondérante à l’égard de la nudité masculine au sein du milieu artistique. L’influence principale, si il y en a une qui mérite d’être mentionnée est bien celle-ci,  consiste en la volonté de préserver le caractère sacré du corps nu.

En effet, aucune activité artistique ne peut avoir lieu si il n’y a pas d’emblée un code d’éthique lequel consiste à tout mettre en œuvre pour préserver l’intégrité physique du modèle nu tant masculin que féminin. Voilà pourquoi une entente de base doit être conclue, dans plusieurs cas cela peut être fait à l’amiable et c’est amplement suffisant, afin de délimiter les modalités des poses tant demandées que suggérées.

Je me souviens, en début de carrière, avoir signé une entente écrite avec un photographe érotique, un homme tout à fait remarquable envers qui j’éprouve un profond respect, afin de faire mes premiers pas au sein du site Meyhem. Le fait d’avoir signé une entente de travail m’avait beaucoup sécurisé. Et je ne l’ai jamais regretté. À vrai dire, je me sens privilégié d’être entouré par des gens extraordinaires dans un tel domaine. Malheureusement, ce n’est pas le cas pour plusieurs des personnes qui désirent faire une percé dans le nu artistique.

Enfin, et pour répondre à cette problématique cruciale, que fait-on de la multitude des personnes qui ne répondent pas à aux critères de beauté, de perfection et d’exemplarité corporelle? Ne pas en tenir compte consiste ni plus ni moins à rejeter une proportion non négligeable d’une partie importante de la population du globe terrestre. Vous ne me croyez pas?! Promenez-vous dans les rues de votre quartier et vous constaterez par vous-mêmes de la véracité de mes propos. Tout ceci a pour résultat qu’il est plus que nécessaire de se questionner, et de manière très approfondie, ce sur quoi on peut réellement se baser pour affirmer qu’un corps est parfait alors qu’un autre ne l’est pas. Il est bien évident que les pressions sociales ont un rôle prépondérant dans de tels critères d’où l’importance d’un esprit critique bien aiguisé afin d’y faire face de manière convenable.

En résumé, l’instrumentalisation des arts telle que véhiculée par les têtes dirigeantes du IIIe Reich, mais aussi par l’ensemble des régimes totalitaires du XXe siècle, doit être évitée à tout prix. Il en va non seulement de l’intégrité des arts mais aussi du respect inhérent à la déclaration des droits et des libertés. Le droit d’être tout simplement va de paire avec le bien-être face à sa nudité et à celle de l’autre.

Et vous?! Qu’en pensez-vous?


Rolland St-Gelais

Québec (Québec)

Canada

Une question de pudeur

Photo 1

Une question de pudeur

Bonjour tout le monde,

J’espère que vous avez passé un bon congé de Pâques, et ce, que ce soit en famille, avec des amis ou bien seul. L’essentiel est d’avoir pu prendre quelques temps pour se vous ressourcer afin d’être prêts pour la saison estivale qui s’annonce tranquillement. Ici, au Québec, l’été s’annonce plutôt bien, trop bien même, lentement.

Aujourd’hui, je désire vous donner mon point-de-vue sur un sujet des plus délicats. Il s’agit, en l’occurrence, de la pudeur dans le domaine de la nudité artistique. Un tel choix m’est apparu plus que nécessaire suite à la perte de référence de la moralité qui semble se dégager au sein de la société actuelle. Une telle situation proviendrait de la prépondérance, il va sans dire néfaste voire pathologique, des nombreux sites pornographiques de plus en plus présents sur le web.

Une chose doit être comprise: la nudité artistique ne peut être, et ce en aucune occasion, liée de prêt ou de loin à une sexualité, disons-le franchement débridée, telle que l’on voit sur lesdits sites. Et pour cause! Le fondement de la profession de modèle nu se retrouve dans deux types de pudeur. Il s’agit primo, de celle que le modèle doit éprouver à l’égard de son propre corps mais aussi, secundo, dans les regards qu’ont les artistes avec qui le modèle travaille. Il va de soi que l’on ne peut soustraire la masculinité et la féminité du corps nu. Par contre, une telle réalité doit être décrite avec les mots, les termes et les modalités propres à la nudité artistique.

Voilà pourquoi il est préférable d’utiliser des termes précis afin d’une part, d’éviter une quelconque forme de vulgarité et d’autre part, de mettre l’emphase sur les émotions vécues tant du côté des artistes que celui du modèle nu. Je dirais même à la limite que le fait d’utiliser des termes liés au monde médical serait le plus approprié pour décrire les différentes parties du corps nu. C’est ainsi que l’on doit privilégier, à titre d’exemples, le mot « fessier » ou bien « postérieur » au lieu de … fesses. Il en est ainsi de buste au lieu de seins, surtout si cela se réfère au corps nu féminin.

Photo 3Cependant, le plus important concerne le sexe masculin proprement dit. Quel terme doit-on utiliser pour le décrire afin d’éviter toute allusion à la pornographie qui plus souvent qu’autrement renvoie une image très négative surtout de la femme en y incluant une forme plus ou moins avouée de violence à son égard. Ici, le mot pénis n’est pas celui qui convient le mieux car il renvoie de manière plus ou moins subtile à l’image précédemment décrite de la violence faite aux femmes. Il est donc préférable d’utiliser le mot «phallus» qui tire son origine du monde grec, berceau des arts mais aussi de la médecine en Occident.

Il en est ainsi du monde artistique puisque l’artiste doit regarder le corps nu de son modèle afin d’y déceler ce qui le rend si unique à ses yeux. Il ne s’agit certes pas d’y trouver une quelconque pathologie ou une difformité plus ou moins visible, mais plutôt de déterrer sous les multiples épaisseurs de peau, laquelle n’est en quelque sorte que l’habit de l’âme du sujet, l’essence même de la vie. Une vie heureuse?, moribonde?, précaire ou encore épanouie? C’est à l’artiste, et à lui seul, de le découvrir.  Quel est l’ultime moyen de la découvrir? Et bien, croyez-le ou non, c’est en respectant la pudeur propre à chaque individu qu’il est plus facile d’apercevoir les traces intérieures du vécu de la personne. Un vieil adage dit que «nos paroles peuvent mentir au monde entier, mais que notre corps nous trahisse tôt ou tard.» Il est donc préférable d’établir une limite entre ce que le modèle accepte de faire ou de ne pas faire et ce que l’artiste souhaite créer.

Tout ceci m’amène à vous parler d’un phénomène étrange lequel m’est apparu au fil de mon expérience. «Étrange» est bien le mot qui convient le mieux pour décrire la difficulté qu’ont la grande majorité des gens à dévoiler leur nudité alors qu’ils sont davantage enclins à raconter leurs secrets, parfois les plus intimes, sur les réseaux sociaux que l’on retrouve sur le web. C’est notamment le cas de Facebook, de Twitter et de Tumblr. Bien entendu qu’il en existe beaucoup d’autres. Toutefois, ces mêmes individus vivent une pudeur, que je qualifierais moi-même de maladive, face à leur corps.

Il va de soi que nous avons tous et toutes notre propre conception de la pudeur face à la nudité, la nôtre etPhoto 2 celle de «l’autre». J’ai demandé à mes amis de Québec ce qu’ils pensaient de la pudeur vis-à-vis de la nudité. Les réponses ont été aussi impressionnantes les unes que les autres. Fait intéressant à retenir, ce sont surtout des membres de la gente féminine qui ont eu la bienveillance de partager avec moi leurs opinions sur le sujet.  Selon ma grande amie Marlène, il semblerait que les hommes aient plus de facilité face à la nudité proprement dite que les femmes. Ces dernières seraient plus fragiles au plan émotionnel que leurs confrères masculins. Une telle fragilité est accrue de manière quasi-exponentielle par la crainte face aux esprits malsains sans oublier la possibilité de l’enfantement liée à leurs caractéristiques féminines. Tout ceci n’a qu’un seul but: le désir de protéger son intégrité tant physique que psychologique. Bien entendu que la notion du respect de soi-même et de la protection de sa réputation constituent aussi des éléments non-négligeables. Mais attention! Elle reconnaît qu’il faut être capable de respecter la personne qui a une notion, disons-le franchement, plus permissive de la pudeur. Comme on dit si bien: «Il faut de tout pour faire un monde.»

 Fait cocasse à retenir! Une de mes amies, prénommée Sophie et qui est aussi une artiste formidable, m’a avoué qu’elle est elle-même le genre de personne à raconter ses secrets, souvent les plus intimes, car malheureusement elle éprouve un grand  complexe à l’égard de son physique. Ceci vient-il confirmer mon raisonnement précédemment décrit? Peut-être si! Peut-être pas!

Selon mon amie Geneviève, qui est une artiste unique en son genre, je touche un sujet très sensible pour un grand nombre d’individus mais qui est néanmoins ancré dans le monde dit « actuel ». Voilà pourquoi qu’elle affirme avec justesse que «… nous somme tous un peu « voyeur » face aux corps des autres. Les gens se comparent souvent l’un à l autre puisque cela semble être notre nature aussi secrète qu’elle puisse être.»

Cependant d’un point-de-vue purement artistique, elle avoue d’emblée que le corps humain est la plus belle œuvre au monde. Par conséquent, il est primordial qu’on exploite sa beauté sous tous ses angles. Qui plus est!  Nous avons tous en quelque sorte notre façon de nous exhiber sous un angle que l’on peut qualifier d’acceptable. Ceci peut varier grandement selon les contextes. Par exemples, cela peut se manifester avec nos vêtements, les poses différentes que nous prenons sur les photos ou bien en public ou encore à la plage. Il y en a aussi des plus audacieux. Sous un note, un peu humoristique, elle avoue que même si certaines personnes se disent « choquées » par la nudité du modèle nu, elle est convaincue qu’au plus fond d’elles-mêmes, elles aiment regarder et ne se gênent nullement pour se comparer.

Bref, la pudeur est un élément fondamental non seulement dans le monde du modèle nu mais aussi dans toutes les sphères de la vie courante. Pas de pudeur! Pas de respect possible entre les individus. Pas de pudeur! Pas de nudité artistique qui soit digne de ce nom. Pas de pudeur! Pas d’humanité à proprement parler. Et vous?! Qu’en dites-vous?

Rolland St-Gelais

Québec (Québec)

Canada

Un classique de la chanson québécoise

Si fragile
Si fragile

Un classique de la chanson québécoise

Si fragile

 

de

 

Luc De Larochellière

 

On ne choisit pas toujours la route
Ni même le moment du départ
On n’efface pas toujours le doute
La vieille peur d’être en retard
Et la vie est si fragile

On ne choisit jamais de vieillir
On voudrai rêver un peu plus
La vie n’est pas faite pour mourir
On meurt souvent bien entendu
Car la vie est si fragile

Est si fragile
Est si fragile
Est si fragile

On n’atteint pas toujours le but
Qu’on s’était fixé autrefois
On ne reçoit pas souvent son du
La justice choisit ou elle va
Et la vie est si fragile

On est seulement ce que l’on peut
On est rarement ce que l’on croit
Et sitôt on se pense un dieu
Sitôt on reçoit une croix
Car la vie est si fragile

Est si fragile
Est si fragile
Est si fragile

Car le temps est la
Toujours la
Seule justice ici bas
On est si fragile

On marche sur l’or ou sur l’argile
Dépend de ce qu’on a reçu
On reste tout aussi fragile
Pourquoi donc se marcher dessus?

Car la vie
Car la vie

Est si fragile
Est si fragile
Est si fragile

Je vous lève mon chapeau.

Respect
Respect

Je vous lève mon chapeau.

 

 

À vous mes chers aïeux, je vous lève mon chapeau.

En effet, il serait un péché impardonnable voir mortel,

D’oublier, ne fut-ce qu’un seul instant, que ce monde est si beau.

C’est grâce à votre attention bien maternelle.

 

À tous les hommes d’hier et de naguère,

Qui ont connu temps de paix comme ceux de guerre.

En signe de respect, je vous lève aussi mon chapeau.

Car il vous a fallu relever des défis souvent bien hauts.

 

À toutes ces femmes âgées de par le vaste monde!

Femmes vierges, femmes mères et femmes infécondes!

En signe de gratitude, je vous lève bien entendu mon chapeau.

C’est grâce à vous que nos plus pures pensées s’élèvent tout là-haut.

 

Aux personnes couronnées par les cheveux d’argent,

Celles entourées d’amour ou qui vivent presque dans le néant.

En signe de tendresse, je vous lève mon chapeau.

Car dans vos yeux, vous nous trouvez toujours beaux.

 

Cheveux d’argent! Cheveux qui ont connu la vie.

Que jamais l’on ne vous oublie.

Cheveux gris! Cheveux blancs!

Que votre sagesse soit connue de vos enfants.

 

Je vous lève mon chapeau avec joie et entrain.

Car, bien malin celui qui le sait, serez-vous là demain?

Hommes et femmes d’un âge vénérable!

Sachez que pour moi, vous êtes adorables.

 

de

 

 

Rolland St-Gelais

Québec (Québec)

Canada