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Bougies infernales
Bougies infernales
Il est maintenant minuit,
Dans le passage de samedi.
C’est le jour du premier sabbat
J’invoque les esprits maléfiques d’en bas.
Nappe sombre incrustée de signes ancestraux.
Elle aidera en cette occasion de laraires familiaux.
De plus, tout ce qui s’y retrouve possède sa raison d’être.
Rien n’est plus efficace qu’une table faite de bois de cèdre.
Se trouvent, sur cet autel,
Élaboré selon un ancien rituel,
Les objets qui serviront à citer les démons,
Afin d’obtenir par eux la puissance et le renom.
Le chandelier est, de tous ces éléments, le plus précieux.
Sa lumière délimite la frontière établie à jamais par les cieux.
Une borne inviolable entre le monde des vivants et des damnés.
Qui m’abritera, lorsqu’en cette liturgie noire, je les exhorterai.
Elles sont cinq et inséparables comme les doigts de la main.
Elles incarnent à la perfection les forces abyssales du malin.
Elles sont énigmatiques comme l’encre qui coule dans les veines,
Des âmes qui rongent leur rage, ne pouvant venger leur peine.
Une coupe à l’effigie de l’enfant déchu,
Se tient prête à recevoir un vin d’un bon cru.
Un élixir que je boirai lorsque le pacte sera accompli,
Entre mes invités de l’obscurité et l’humble mage que je suis.
Ô, Lucifer! Archange maudit qui porte avec fierté la lumière !
Éclaire mes pas lorsque je franchirai le seuil de ma chaumière !
Ô, Lilith! Femme répudiée par Adam qui refusa ton égalité.
Donne-moi, face à mes ennemis, ton inépuisable volonté.
Fantôme qui depuis toujours revêt la cape mystérieuse !
Sois le témoin tellement privilégié de cette entente sérieuse !
Qui sera gravé à tout jamais dans les airs par cet encens magique.
Un traité secret qui sera conclu par la prononciation des mots kabbalistiques.
De
Rolland Jr St-Gelais
Québec (Québec)
Canada
Mais Saul a désobéi

Mais Saul a désobéi Poème de Rolland Jr St-Gelais Photo et modèle : GFriedberg Source : https://www.deviantart.com/gfriedberg/art/Except-Saul-disobeyed-951419426
Mais, Saul a désobéi
Je m’appelle Saul.
Je suis juif comme l’apôtre Paul.
Une foi et une culture transmises de père en fils.
Que je ne pourrais pas laisser à mon beau-fils.
Car, j’ai épousé une femme étrangère.
Dont le sang peut être donné que par la mère.
J’étais depuis toujours la fierté de ma famille,
Jusqu’à ce jour béni où j’ai rencontré cette jolie fille.
Dès l’instant où nous nous sommes présentés,
Nos cœurs se sont mis à battre à un rythme effréné.
Nous fréquentions en ce temps la même école d’arts.
N’est-ce pas là, mes amis, un heureux hasard ?
Après les cours, nous allions prendre un bon repas.
Nous marchions main dans la main et d’un léger pas.
J’en profitais pour l’inviter au cinéma de l’arrondissement.
De mes maigres économies, je paierai son entrée, évidemment.
Puis, vint l’instant fatidique tant attendu des présentations.
À mes illustres parents à ce point d’être fiers de leurs traditions.
Même s’ils avaient vécu sur une terre tellement accueillante,
Il n’était pas question de trahir nos origines florissantes.
Hé oui ! Ce que je craignais plus que tout arriva.
D’avoir pris cette dame, mon père ne le supportait pas.
Et que dire de ma mère qui allait pleurer à chaudes larmes ?
Sans attendre, elle se leva en nous maudissant de toute son âme.
Quel Saul devant le Sanhédrin,
J’ai saisi tout mon courage à deux mains.
Je leur ai répondu que je ne trahirai jamais mes ancêtres.
Mais, que c’est avec celle que j’avais choisie pour toujours être.
Oui, j’ai désobéi à cette étrange tradition.
De prendre pour épouse un membre de ma religion.
Que voulez-vous ? Ne dit-on pas que l’amour est plus fort que tout ?
Et, au fond, je l’avoue avec un plaisir un peu sadique que je m’en fous.
De
Rolland Jr St-Gelais
Québec (Québec)
Canada
Le temps

Le temps Poème de Rolland Jr St-Gelais Photo par Bramley-Appel Source : https://www.deviantart.com/bramley-apple/art/WATCH-IT-950647630
Le temps
Le temps est une notion,
Qui nous fait perdre la raison.
Aussitôt le premier souffle réalisé,
Nous fermons les yeux et nous sommes enterrés.
Nous apprenons à marcher vers la liberté,
Mais, dès que vient l’âge adulte, il faut travailler.
Toutes nos réponses essentielles face à l’existence,
Se trouvent déjà dans des histoires de romance.
Nous vieillissons parfois dans la joie, tantôt dans la peine.
Haut de là des différences, le même sang coule dans les veines.
Les jours s’effilochent avec lenteur sur le calendrier, inévitablement.
Les aiguilles si fragiles de la montre tournent inlassablement.
Une berceuse chantée avec bonté qui jadis nous réconfortait.
Qui devient un doux souvenir de notre mère qu’on aimait.
Un métier transmit avec fierté et honneur par notre père adoré.
Se transforme en un legs sans prix à notre descendance espérée.
Les rêves d’un futur changent en une expérience passée.
Voilà les œuvres des êtres qui ont façonné l’humanité.
Des gens d’origines diverses qui ont empli de vastes plaines.
Des peuples qui ont semé tant dans l’amour que dans la haine.
Notre âme meurt-elle lorsque nous rendons notre dernier soupir ?
Certaines cultures s’en désolent, d’autres préfèrent en rire.
Que se passe-t-il lorsque le sablier s’est totalement vidé ?
Quelques-uns croient, d’autres pas, en l’intemporalité.
Que puis-je répondre avec certitude à cette question ?
Je ne suis guère un homme de lettre ni de religion.
Mais, je suis convaincu d’une seule chose.
Mon mot d’ordre sera à jamais : « J’ose ! »
De