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La secrétaire

La secrétaire Poème de Rolland Jr St-Gelais Photo par PhotoGilles@VL2008 Modèle : Alixia Busch Source : Last Days In Cannes | Alixia (alixiamodele.com)

 

La secrétaire

 

Je suis la secrétaire.

J’ai des qualités particulières.

Mon français écrit excelle en grammaire.

Pour ce qui est du verbal, vous n’en reviendrez guère.

 

Dévouée à mes nombreuses actions !

À mes tâches, je fais tout avec précaution.

Fière de provenir de l’une des géniales institutions,

Je prends du plaisir, à mon dirigeant chéri, de lui donner satisfaction.

 

Légèrement vêtue et bien maquillée, j’arrive très tôt tous les matins.

C’est tellement agréable pour bien débuter la journée avec entrain.

Qu’exposer mon charme pour ainsi susciter en lui des désirs coquins !

Cela me rend si heureuse, car, au fond, il sait se servir de ses mains.

 

Je suis devenue avec le temps l’adjointe de monsieur le président.

Derrière sa porte close, j’écris son discours attentivement.

Il me présentera tôt ou tard sa tendre épouse sûrement.

Mais d’ici là, sans gêne nous nous aimons follement.

 

Loin de ces regards hypocrites et indiscrets,

Nous nous tenons à l’écart avec quelques regrets.

Quoi de plus horrible que de garder nos sentiments secrets ?

Nous pouvons au moins baiser dans une chambre d’hôtel tant qu’il en est.

 

Je suis totalement dévouée à cet homme infidèle.

Il ne cesse jamais de me répéter que je suis la plus belle.

Si vous saviez jusqu’à tel point, de tels éloges me donnent des ailes.

Par la chaleur de sa voix, j’éprouve la sensation d’être une tourterelle.

 

Je suis vraiment ce que l’on appelle une femme libérée.

Car, de mon élégance exceptionnelle, sans cesse, j’en profiterai.

Les échelons de cette société perdue, à ma façon, je les monterai.

Alors, arrêtez de me juger, car c’est ma vie, et je l’assumerai.

 

Je suis une secrétaire réellement singulière.

Ce que je fais, en réalité, ce n’est pas de vos affaires.

J’ai tellement de talents pour, ces hommes esseulés, les satisfaire.

Ne disait-on pas jadis qu’il valait mieux faire l’amour que la guerre ?

 

De

 

Rolland Jr St-Gelais

Québec (Québec)

Canada

Dans mes souvenirs

Dans mes souvenirs Poème de Rolland Jr St-Gelais Dessin par Noble Roro de la France

Dans mes souvenirs

 

Pardonnez-moi, les amis.

Permettez, je vous en prie.

De vous raconter quelques souvenirs,

Qui m’ont fait parfois pleurer, souvent rire.

 

Je suis né en Normandie,

Une région fort éloignée de Paris.

Que je suis fier de ma région côtière,

Et de sa langue si belle et si particulière.

 

J’ai vu le jour, je ne sais pas quand.

Que voulez-vous? J’en perds par moment.

Mais, je me souviens très bien de la chaumière.

Où nous avons vécu, ma famille et moi, durant la guerre.

 

Nous ne savions que faire,

Pour se sortir de ce temps d’enfer.

Mais, nous avions la chance d’être aimés.

Ma famille et moi, par des parents attentionnés.

 

Une fois que la guerre fut finie,

Une envie de folle et irrésistible m’a pris.

Le désir de parcourir les mers et les océans,

Alors que j’étais jeune et ne voulais pas perdre mon temps.

 

J’en ai visité de ces étranges pays.

De ces régions qui m’ont souvent ébahi.

J’ai connu des femmes qui, telles des sirènes, m’ont envoûté.

Sans toutefois perdre de vue que femme de mon pays, j’épouserai.

 

De ces mondes fantastiques aux paysages uniques, j’ai tant visité.

Mais, en ma mère-patrie, mon unique désir était d’y retourner.

Les années passèrent jusqu’au jour où j’ai pris la décision,

De revenir en ma belle Normandie, terre de ma nation.

 

Dès mon retour dans le village où je suis né,

Un chalutier, j’ai avec empressement acheté.

En effet, si je voulais trouver une femme à marier,

Je devais ma volonté de travailler, lui prouver.

 

Aussitôt à l’horizon, le soleil levé,

Mon chalutier sur la mer était déjà allé.

Au soleil couchant, il revenait avec une cargaison.

Dans sa cale se trouvèrent fruits de mer et frais poissons.

 

Jours et nuits coulèrent comme le sable d’un sablier,

Puis, un jour ou peut-être une nuit, j’ai connu une femme à marier.

Un jour ou une nuit? Ne m’en voulez pas pour mes troubles de mémoire.

Vous savez mes amis, à mon âge, ma tête est tel un vieux grimoire.

 

Quoiqu’il en soit, femme belle et fière, avec joie, j’ai épousé.

Des enfants beaux et intelligents, elle m’a généreusement gratifié.

Dans une modeste maison, ils ont avec amour et attention grandi.

Alors que ma tendre épouse et moi avons, bien évidemment, vieilli.

 

J’ai eu beau avoir parcouru mers et monde.

Découvrir des pays divers, entendre diverses ondes.

C’est en me remémorant les années si heureuses avec ma famille,

C’est dans mes souvenirs de mon cœur que les plus belles étoiles brillent.

 

De

 

Rolland Jr St-Gelais

Québec (Québec)

Canada

La pauvre esclave enchaînée

La pauvre esclave enchaînée Poème de RollandJr St-Gelais Photo par par G.B. d’Allemagne Source : https://www.deviantart.com/gb62da/art/The-poor-slave-859488752

La pauvre esclave enchaînée

 

Je suis la pauvre esclave enchaînée,

Une esclave si dévouée à son maître adoré,

Et, parfois, s’il me le permet de ma maîtresse tant aimée,

Car de sa magnifique présence, j’en suis vraiment honorée.

 

Je suis et j’attends de recevoir ma correction,

Qui sera sûrement agrémentée par un long sermon,

Un sermon que je devrai écouter avec attention,

Car je devrais tirer de cet usage grande leçon.

 

Mais quelle faute ai-je commise pour mériter un tel châtiment?

Détrompez-vous! Une telle correction ne lui fait point plaisir assurément.

En fait, j’ai osé faire la cour à l’une de ses nombreuses servantes,

Qui possédait, ma fois, une de beauté fort étonnante.

 

Mais cette belle dame aux yeux d’azur et à la chevelure dorée,

À sa tendre épouse, elle était depuis toujours réservée.

J’attends donc de recevoir une douce fessée,

À laquelle assistera sa douce moitié.

 

Toutefois, j’aimerais bien recevoir de sa part une faveur,

Un privilège qui calmera quelque peu mes peurs,

Car avoir agi ainsi de regrets j’en pleure,

Que cette dame si jolie y soit en cette heure.

 

Je suis une esclave qui aime tant son maître,

Mais, qui devant une telle faute, j’en ressens un mal-être.

Puisse-t-il pardonner à son esclave qui est prête à tout lui donner,

Lui donner par amour car à lui seul elle lui appartient pour l’éternité.

 

De

 

RollandJr St-Gelais

Québec (Québec)

Canada

 

Ce monde n’est pas réel

Ce monde n'est pas réel
Photographer: David Hobbs Model is JenovaxLilith on DeviantArt Avec la permission de JenovaxLilith. https://www.deviantart.com/jenovaxlilith/art/This-world-is-not-real-821344076

Ce monde n’est pas réel

 

Quelle triste nuit,

Que je viens de passer,

Je n’ai fait que soupirer et rêver,

Rêver de toi toute la nuit seul dans mon lit.

 

Essayant de prononcer ton nom,

Mais de mes lèvres ne sortirent aucun son,

Désespéré, je ne savais que faire pour me sortir de cet enfer.

Je te voyais danser dans les nuages blancs tout là-haut dans les airs.

 

Ce que tu étais belle enveloppée de ce tissu noir,

Tellement magnifique que j’avais de la misère à le croire,

Désirant seulement aller te rejoindre j’étais prêt à m’ouvrir les veines,

Pouvais-je imaginer pouvoir vivre sans toi ma fille, ma déesse, ma reine?

 

Mon âme voulait aller te rejoindre tout là-haut,

Là-haut dans les cieux où tout est pur et où tout est beau.

Pourquoi es-tu partie sans moi ? Pourquoi avoir pris cette route ?

Tant de questions sans réponses ! Voilà ce qui en mon âme le déroute.

 

Jamais plus je ne pourrai te serrer dans bras,

Te serrer dans mes bras pour te rassurer face à tes peurs,

Sécher avec délicatesse tes larmes de peine peu importe l’heure,

De jour et de nuit, tu savais qu’en tout temps tu pouvais compter sur moi.

 

Je me souviens le jour où tu es née,

Dans le creux de mes mains, je t’avais réchauffée.

Pendant que ma tendre épouse recevait les derniers sacrements,

Ta mère que j’avais tant aimée rendit l’âme en m’offrant notre enfant.

 

Je t’ai vue grandir tout en te donnant ce que j’ai pu,

Avec patience, je t’ai enseigné ce qu’est la vie comme je l’ai vue.

Je sais fort bien que j’étais loin d’être riche et encore moins parfait,

Mais de mon amour paternel toujours je t’ai comblée, voilà ce qui en est.

 

Et puis, un jour un charmant jeune homme tu as rencontré.

Dans cette grande ville où faire tes longues études tu y étais allé.

Tu m’avais sollicité la permission d’aller passer les fêtes en sa compagnie,

Voyant briller un tel éclat de bonheur dans tes yeux : Bien sûr! Je t’ai dit.

 

Il n’y a pas plus noble bonheur pour un père de voir sa fille enchantée,

D’avoir enfin trouvé l’être cher avec qui elle pourra fonder un foyer,

Je sais bien que tu as tenu ta promesse de faire toujours attention,

Et que tu prendras sur le chemin du retour tes précautions.

 

Chaussée glissante, pluie trop abondante !

Ta joie était peut-être, dans tes pensées, trop présente.

Celle de passer les vacances avec ton amoureux, ton chéri.

Tout comme moi qui, devant ta joie, avait si rarement souri.

 

Mais peu après minuit, le téléphone sonna.

Une voix d’un gendarme triste nouvelle m’annonça,

Votre fille a raté la courbe au bout de la route en cet nuit sombre,

C’est alors que tout autour de moi devint qu’une lourde pénombre.

 

Maintenant que tu es parti pour toujours loin de ce monde irréel,

Depuis ce jour fatidique tout autour de moi semble si cruel mais si réel,

Mes amis, sachez qu’il n’y a pas pire douleur dans le cœur d’un père,

Ni pire souffrance que celle de perdre sa fille unique, ô quel goût amer!

 

De

 

RollandJr St-Gelais

Québec (Québec)

Canada