Archive | mai 2019

Suspendue dans le temps

Suspendue dans le temps
DeviantArt du photographe RickB. : https://rickb500.deviantart.com/ Pour acheter un exemplaire du portfolio, écrire à cette adresse email : rickB@arcor.de

Suspendue dans le temps

 

Drôle de sensation d’être nue et attachée,
Tout en ayant cette étrange sensation de liberté,
Suspendue dans les airs et souriant à pleines dents,
Je m’attendais avec mon corps à atteindre le firmament.

 

Peau caressée par la chaleur d’une douce lumière,
Me rappelant mon enfance où je vivais dans une chaumière,
Sans être pauvre, ma famille était heureuse avec ce qu’elle avait,
Des tracas de la vie, ma mère à les prendre à la légère nous enseignait.

 

De ne jamais craindre le labeur, me conseilla mon père,
Qui pour avoir le pain et le beurre devait affronter mille misères,
Père aimant ayant connu bien des horreurs de la Grande Guerre,
Il en revint meurtri et plus jamais le même dans les bras de ma mère.

 

Entourée par cette profonde noirceur,
Étrangement, je n’en éprouve aucune peur.
En pensant à mes parents bien-aimés en ce moment,
Je me vois ici et là-bas car je suis suspendue dans le temps.

 

De

 

RollandJr St-Gelais
Québec (Québec)
Canada

Silhouette en clair obscure

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« Silhouette en clair obscure » par mon ami Eri Kel Poème par RollandJr St-Gelais

Silhouette en clair obscure

 

Je suis perdue ! Perdue !
Je suis peut-être même foutue.
Aujourd’hui, je ne me reconnais plus,
Car je croyais, hélas, avoir tout entendu et vu.

 

Suis-je devenue folle ?
Mes idées sont-elles si molles ?
Je suis confuse dès sortie de ce rêve,
De ce rêve où je prenais plaisir à jouer avec mes lèvres.

 

Dès l’instant où je me réveille,
Mais, qu’ai-je donc fait la veille ?
Car j’aimerais tant fuir cette inutile vie,
Dans laquelle toutes souffrances semblent infinies.

 

Au fil des minutes,
J’entends jouer une flûte,,
C’est le fils du voisin qui joue,
Alors je me vois dans la glace faisant la moue.

 

Idées confuses,
Âme certes diffuse.
Cherchant simplement un peu d’air pur,
Car dans le fond, je suis une silhouette en clair obscure.

 

De

 

RollandJr St-Gelais
Québec (Québec)
Canada

Statue sensuelle

Une apparition
« Statue sensuelle » par G.B. d’Allemagne Poème par RollandJr St-Gelais

Statue sensuelle

 

Me promenant dans les bois,
Alors que mes idées noires s’éloignèrent,
De mon esprit et qu’enfin y surgir la lumière,
Me questionnant de ce monde quelles en sont les lois.

 

Quelle en était ma raison de vivre ?
Pourquoi vivre une vie de misère et puis mourir ?
Pourquoi cette belle nature d’où est tirée notre nourriture ?
Est-elle sans cesse détruite par des êtres sans aucune mesure ?

 

Marchant dans le silence de la forêt
Légèrement vêtu mais avec belle parure,
Car saison printanière n’a pas besoin de fourrure,
Et respirant à pleins poumons de cet air tellement frais.

 

Quelle serait l’image digne de représenter cette source de vie ?
Celle qui mérite tant notre respect depuis les temps infinis,
Pensant à cette idée et surtout à ce que je pourrais faire,
Avant que ce monde devient pour toujours un enfer.

 

C’est alors qu’apparue une ombre si délicate,
Une femme tellement belle aux cheveux écarlates,
Que j’en étais bouche-bée et incapable de faire un pas de plus,
Un pas de plus pour ne pas faire fuir cette beauté si inattendue.

 

Une dame aux allures jeunes mais aux yeux exprimant une telle tristesse,
Une émotion qui n’a point besoin de mots pour y décrire toute sa détresse,
Voilà l’oeuvre de mes oeuvres ! Voilà mon ultime réalisation ! De vivre, ma raison.
Créer de mes veilles mains cette statue sensuelle avant de quitter cette vie pour de bon.

 

De

 

RollandJr St-Gelais
Québec (Québec)
Canada

Toréador

Torréadore
« Toréador » par mon ami Joël Pèlerin Poème par RollandJr St-Gelais

Toréador

 

Toréador ! Ô toréador ! Courageux toréador !
Toréador dans la nudité de la femme tu y prends corps,
Corps de femme de toute beauté et étonnamment très élégante,
De ses mouvements faits avec douceur et légèreté, comme elle m’enchante.

 

Bras tendues avec précision !
Cherchant l’air dans une ultime vibration !
Cape rouge voguant allègrement contre le vent,
Le vent qui sous la chaleur de l’arène devient tourbillonnant.

 

Âme forte et courageuse dans une enveloppe de chair,
Tel un soldat partant au loin dans un lointain pays en guerre,
Seule devant ce redoutable ennemi aussi féroce qu’imaginaire,
Toréador ! Prends garde de ne point sortir de cette vie ordinaire.

 

Chapeau de paille en guise de parure,
Avec tes beaux seins si ronds mais si durs,
Tenant fermement sur tes jambes de ballerine,
Ô toréador ! En me regardant, aurais-tu des idées coquines ?

 

De tes mains agiles tu harangues devant toi la bête,
En te disant que tôt tard à lui ou à toi ce sera la fête,
Cachant ton regard de ton ennemi pour mieux le tromper,
Ne craignant pas le moment où sur toi il foncera tête baissée.

 

Toréador, regard devant toi,
Et dis-moi en réalité ce que tu vois,
Une chimère se nourrissant de tes peines,
S’abreuvant du poison qui coule dans tes veines.

 

Que tu es belle dans ce corps de femme,
Dans ce corps tu y transposas la ferveur de ton âme,
Viens vers moi ! Allez viens, je t’en supplie dans mon lit,
Car dans mes bras je te réchaufferai en cette fraîche nuit.

 

De

 

RollandJr St-Gelais
Québec (Québec)
Canada

Juste un fantasme

Juste un fantasme

« Juste un fantasme » par mon ami Joël Pèlerin Poème par RollandJr St-Gelais

Juste un fantasme

 

Aux coups de sept heures,
Je me suis réveillé en sueur,
Car mon être fut envahi par un leurre,
Quel a été ce rêve sinon une grave erreur ?

 

M’étant endormi dans mes draps chauds,
Où tout était bien, tout était pur, tout était beau.
Sentant le silence m’envahir le long de mon corps,
Et le poids de la fatigue jusqu’à ce que je m’endors.

 

Une présence se fit entendre,
Un goût de menthe à mes lèvres,
Coula doucement telle une fraîche sève,
Une sève qui explora ma bouche sans attendre.

 

Survolant mon corps qui semblait être inerte,
Mais ne craignant point de la vie avoir sa perte,
Tu étais couchée bien fragile et nue à mes côtés,
Toi qui en secret j’avais tendrement plus que tout aimée.

 

Nous nous sommes rencontrés sur une île lointaine,
Où les gens fredonnèrent des paroles d’une même rengaine,
Des gens heureux qui ne se soucièrent guère de leurs lendemains,
Des gens riches d’amour et de temps qu’ils offrirent avec des pures mains.

 

Je sentais surgir en moi cette grande force,
Qui fit grandir mon arbre intime libre de sa belle écorce,
De cet arbre qui fait ma fierté depuis qu’un homme je suis devenu,
De cet homme qui est demandé par les plus grandes écoles afin d’y poser nu.

 

De cet homme au corps certes différent,
Mais qui de la vie en apprend encore pour longtemps,
Homme qui aurait tant voulu présenter devant ces artistes sa virilité,
Mais qui devait des règles établies par les us et coutumes les respecter.

 

Mais toi, je te retrouvais là dans mon lit.
Dans ce lieu où dans la noirceur de la nuit,
Revoyant mes amours de jeunesse, je m’ennuie.
Et, contre toutes attentes tu me regardes et me souries.

 

Descendants alors du plafond de ma chambre,
Tel un fantôme revêtu d’un châle à la couleur d’ambre,
Car mon désir était de te faire l’amour dès l’instant que je t’ai vue,
En cette classe où m’y voir poser nu laquelle d’entre vous y aurait crû ?

 

Ouvrant les yeux dès le chant du coq à l’aube,
Qui me faisait penser à un chant semblable à des laudes,
Juste encore un petit moment de joie de te sentir près de moi,
Juste un fantasme qui disparaît telle une brume à l’orée des bois.

 

De

RollandJr St-Gelais
Québec (Québec)
Canada