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La lune se lève

La lune se lève Poème de Rolland Jr St-Gelais Création artistique de DerBuettner Source : https://www.deviantart.com/derbuettner/art/Bad-moon-rising-1034906773

La lune se lève

 

Cheminant face au vent.

J’avance pas à pas péniblement.

Les pieds glabres dans le sable froid.

Un voile qui l’empêche de voir devant moi.

 

Le corps couvert d’une robe de blanc terne.

Je tâche à cette procession de mettre un terme.

Une brume blanchâtre tapisse le sol de sa présence.

Et du désert triste et solitaire souffle un vent avec aisance.

 

Poussière argentée soulevée par la force du mistral.

Me faisant songer aux bienveillantes prières dominicales.

Sont-elles récitées pour m’affranchir de l’ultime tentation ?

Sont-elles chantées pour sauver mon âme de la larve en ébullition ?

 

Dans le ciel diurne, elle règne en parfaite maîtresse.

Sa clarté se fonde sur les buttes de sable avec délicatesse.

Elle illumine l’horizon en présentant les djinns et les fantômes.

Emportant sur son sillage au souffle de la nuit un étrange arôme.

 

Elle veille sur mes derniers rêves, sur mes désirs secrets.

Elle prend soin sur tant de mes sentiments discrets.

Son halo effleure mes mains, par le froid, flétries.

Alors qu’étincellent les astres dans la nuit.

 

Pendant que la lune illumine mon chemin.

J’écris ces quelques mots sur un parchemin.

Espérant qu’il sera découvert par un étranger.

Car, depuis longtemps, mon esprit sera envolé.

 

De

 

Rolland Jr St-Gelais

Québec (Québec)

Canada

Une chaleur bienfaisante

Dès les premières lueurs ensoleillées Poème de Rolland Jr St-Gelais Photo par Rick B. de l’Allemagne Modèles : Marmor & Nastya Source : https://www.deviantart.com/rickb500/art/Bedtime-Stories-322-1000888470

 

Dès les premières lueurs ensoleillées

 

Quand le froid mordait ma chair

Et que le vent balayait la neige blanche,

Je m’efforçais d’avancer en forçant mes hanches,

Puisque je savais que m’attendait mon amour si cher.

 

Je marchais d’arrache-pied

Tout en poursuivant mon chemin

Car, je connaissais bien mon destin.

Il m’avait donné un si beau présent en ma bien-aimée.

 

Sans crier gare ! J’ai vu au loin une cheminée.

Une maison rustique construite en bois rond.

D’où émanait un arôme de pain si bon.

Je cognai à la porte aussitôt mon arrivée.

 

L’élue de mon cœur ouvrit avec un sourire illuminé.

Elle avait préparé depuis longtemps un mets chaud.

Après avoir tant marché, cela allait calmer mes maux.

Je détenais en moi tant de choses à lui dire, à lui raconter.

 

Devant la fatigue accumulée,

J’ai lentement pris mon repas qu’elle avait fait.

Quelques coups de cuillère et de fourchette et c’était complet.

Un bain apaisant, pour nous deux, elle a fait couler.

 

Nettoyées avec une douceur édifiante.

Le réconfort a enveloppé nos corps de femmes.

Nulle sensation en ce monde n’est aussi agréable que cette flamme.

Celle de l’amour véridique entre deux âmes si semblables, si différentes.

 

Nous nous sommes couchées sur le lit d’un blanc immaculé.

Dans les vagues agitées de la mer de l’inconscience,

Nous avons plongé en perdant notre innocence.

Mais aussitôt réveillées dès les premières lueurs ensoleillées.

 

De

 

Rolland Jr St-Gelais

Québec (Québec)

Canada

Solstice d’hiver

Solstice d’hiver Poème de Rolland Jr St-Gelais Photo par JenovaxLilith Source : https://www.deviantart.com/lilithjenovax/art/Solstice-1004059972

Solstice d’hiver

 

C’est une belle journée.

Tout semble si émerveillé.

Sur les branches légèrement recouvertes,

De la neige qui cache aussi l’herbe jadis verte.

 

C’est le temps de l’année où on revient aux jours écoulés,

Ceux que l’on a aimés comme ceux que l’on voudrait éviter.

Certaines personnes éprouvent le présent plein de regrets,

Alors que d’autres désirent expérimenter sur divers sujets.

 

On se rend visite et on s’embrasse par tradition.

Puis, le quotidien reprend sa marche avec raison.

On serre bien des mains de gens inconnus avec entrain,

Que l’on omette aussi vite que vienne le lendemain.

 

Tout paraît figé et endormi sous le ciel nuageux.

Telle quiétude qui peut nous rendre heureux!

Le vent glacial caresse le visage de beauté,

Celui de celle que je ne pourrai jamais oublier.

 

Les cours d’eau gèlent avec lenteur sous l’effet du froid.

Ravivant ainsi la crainte insensée de la mort en moi.

Ce qui me rappelle l’importance de vivre chaque instant,

Car, qui sait, où je serai ? Dans les enfers ou le firmament ?

 

C’est le gravier doré et fin du sablier qui sans conscience coule.

Qui emportera dans les limbes de l’oubli ces sottes foules.

Les saisons se succèdent de manière irrémédiable,

Selon la volonté de Dieu et les caprices du diable.

 

Au réveil du printemps suit le sommeil de l’automne,

Telle est la destinée fatale et ultime de l’Homme.

Ainsi va la vie de chaque être sur cette terre,

À l’apogée de l’été alterne le solstice d’hiver.

 

De

 

Rolland Jr St-Gelais

Québec (Québec)

Canada

Un chapelet de petits plaisirs

Un chapelet de petits plaisirs Poème de Rolland Jr St-Gelais Photo par LePtitSuisse1912 Source : https://www.deviantart.com/leptitsuisse1912/art/Coucher-de-Soleil-Hivernal-999874577

Un chapelet de petits plaisirs

 

Parfois, il m’arrive de revoir mon chemin.

Celui que l’on appelle à tort ou avec raison le destin.

La route qui a fait au plus profond de moi ce que je suis.

Celle qui m’a fait connaître des joies, des peines et mille péripéties.

 

Trop de gens en ce monde craignent de vivre.

On leur inculque qu’il faut, pour aller au ciel, souffrir.

La peur du péché l’emporte souvent sur la confiance en soi.

Alors, devant la mort inéluctable, règne en leurs cœurs un désarroi.

 

Nous oublions à maintes reprises qu’il suffit de peu pour être heureux.

Goûter chaque journée qui s’annonce, qu’il fait soleil ou qu’il pleut.

 Ressentir à sa juste valeur la chance de se lever avec la santé.

Apprécier le fait que l’on puisse tout bonnement marcher.

 

Être capable d’offrir même une simple tasse de café à un indigent.

Pouvoir se pencher pour réconforter une mère et son enfant.

Voilà ce qui fait de nous de véritables êtres humains.

Nous devrons être solidaires sur cet ultime chemin.

 

Saisir toutes les opportunités d’apprendre sans cesse.

C’est le meilleur moyen de vieillir avec une certaine sagesse.

Partager un repas entre amis et parler du bon vieux temps.

Sans verser dans une puérile nostalgie, évidemment.

 

Ne pas trembler face à l’accession de la nuit.

Qui peut nous faire penser à la fin de notre vie.

Car, tôt ou tard, l’aurore se pointera à l’horizon.

Voilà une raison de fredonner une légère chanson.

 

Sentir avec une attention les fleurs d’un jardin en été.

Se rappeler qu’elles seront du passé, une fois l’automne arrivé.

Ressentir le froid frôler le bout de son nez en pleine saison hivernale.

Tout en imaginant les bourgeons, éclore au printemps tel un joyeux festival.

 

Savoir profiter du moment présent,

Car aucun mortel ne peut vivre éternellement.

Serrer dans nos bras les personnes que l’on apprécie.

Parce que, malgré tout, on ignore l’instant où tout sera fini.

 

Rien en ce monde ne peut égaler le fait de pouvoir partager.

Puisque, sans tous ces bonheurs, nous faisons sur cette terre qu’exister !

Il serait plus que temps de cesser de croire qu’on mérite de souffrir.

Et de retenir que la joie véritable consiste en un chapelet de petits plaisirs.

 

De

 

Rolland Jr St-Gelais

Québec (Québec)

Canada

En noir et blanc

En noir et blanc Poème de Rolland Jr St-Gelais Photo tirée de la collection de CheyenneSpirit Source : https://www.deviantart.com/cheyennespirit/art/RetroAtelier-540-1-996884358

En noir et blanc

 

En ce vendredi de novembre,

Alors que, par le froid, tout tremble,

J’ai reçu un appel téléphonique bien étrange.

« Pourriez-vous venir à mon logis ? » me dit une voix d’ange.

 

Elle m’avisa que sa sœur et elle désiraient immortaliser leurs retrouvailles.

Je lui ai promis que ce sera avec grand plaisir que je ferai un tel travail.

Comment aurais-je pu refuser, à deux dames, une pareille opportunité ?

Alors que nous vivons, en telle saison, une si morose journée.

 

Griffonnant à la hâte sur un vieux bout de papier leurs coordonnées.

Sans oublier l’heure de l’audience afin de tout possible retard éviter.

Je l’ai assurée de ma présence avec ma caméra telle une colombe.

En souhaitant de tout mon cœur que cette expérience les comble.

 

Après avoir vaqué à mes occupations habituelles,

Et avoir pris un léger souper à la lueur d’une chandelle,

Je me suis préparé pour une séance qui sera gravée dans ma mémoire.

Laissez-moi vous raconter en mes mots cette drôle d’histoire.

 

Aussitôt que je suis arrivé devant une porte de bois sentant le brûlé.

Trois puissants coups, avec un heurtoir de tête de bouc, j’ai frappé.

Deux femmes à l’allure mystérieuse m’accueillirent avec le sourire.

Elles possédaient une élégance que je ne saurais vous décrire.

 

Elles m’ont demandé avec ardeur d’entrer en leur maison se révélant d’une autre ère.

Elles me relatèrent avec sérieux qu’elles se sont perdues de vue depuis naguère.

Mais, après maints efforts de part et d’autre, elles ont réussi à se retrouver.

Elles m’ont promis un cachet qui me surprendra à la fin de cette soirée.

 

À mon étonnement, elles avaient préparé avec brio un superbe décor.

Un ornement si radieux qu’il s’harmonisait si bien avec leurs corps !

Croyez-moi ! Je ne me rappelle pas le nombre de clichés que j’ai réalisé.

J’avoue que chaque fois, j’étais ébahi, avec raison, par leur insolite beauté.

 

Deux demoiselles au physique parfait exhibant leurs seins !

Qu’en imagination, je rêvais de les caresser à pleines mains !

Mais, par souci professionnel, je prenais garde à mes actions.

De nos jours, il suffit de si peu pour détruire une formidable réputation.

 

Une fois que la session fut bel et bien terminée,

L’une d’elles me tendit une légère enveloppe scellée.

Elle m’ordonna d’attendre au lever du soleil pour l’ouvrir.

Une telle requête, avouons-le, a quelque chose à faire sourire.

 

Je n’ai pu qu’accepter cette offre fortuite sans discuter.

J’ai quitté ce lieu avec la satisfaction d’avoir bien travaillé.

Le principal n’est-il pas de faire la connaissance de modèles ?

Puisque mes expériences en ce domaine rendent ma vie si belle.

 

Je n’ai pas été capable de fermer l’œil de la nuit.

Tellement de questions sur cette soirée m’avaient envahi.

Puis, vint l’heure tant attendue à laquelle j’allais découvrir le contenu.

De mon travail, un tel montant écrit sur un chèque, je n’avais jamais eu.

 

Il était suivi d’une publication d’un quotidien local aujourd’hui disparu.

On y relate le décès de jumelles étant trépassées dans les flammes nues.

Il s’agissait bien de ces deux comparses que j’avais tout juste photographiées.

Voilà pourquoi les épreuves étaient en noir et blanc une fois développées.

 

De

 

Rolland Jr St-Gelais

Québec (Québec)

Canada