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Pourquoi un tel blogue ?

Pourquoi un tel blogue ?

 

Bonjour tout le monde,

Il m’est arrivé une réflexion assez inhabituelle ces derniers jours. À dire vrai, jamais je ne vous ai expliqué pourquoi j’ai voulu être un modèle vivant pour les écoles d’art, ni, d’autre part, celles qui m’ont incité à concevoir ce blogue.

Chose étrange ! J’en conviens parfaitement étant donné le fait que j’alimente ce blogue depuis plus d’une décennie en y publiant des articles, accompagnés par des clichés ou d’autres créations de bon goût que mes fidèles collaborateurs, notamment des photographes professionnels ou amateurs, acceptent de partager avec moi.

Depuis que je suis enfant, j’aime l’art sous toutes ses formes. Je songe en particulier au domaine musical puisque les membres de ma fratrie ont été des admirateurs de groupes populaires à l’époque de leurs jeunesses. Je revis, en pensées, les moments où les chansons des Beatles, des Rolling Stones, d’Alice Cooper, de Pink Floyd, sans négliger les chanteurs francophones pareils que Michel Fugain, Salvatore Adamo et Joe Dassin, sans oublier les Québécois tels que Diane Dufresne et Joe Bocan ainsi que Robert Charlebois qui ont enjolivé par leurs présences vocales les douces soirées du temps jadis.

À cela vient s’ajouter ma passion pour le dessin, la peinture et la sculpture, et ce, sans omettre mon admiration pour les œuvres des grands maîtres. Il est à noter que j’ai eu la chance de visiter des galeries tant au Québec qu’en Suisse.

Vous devez certainement vous douter que l’art constitue pour moi, comme tous les individus possédant en eux la fibre, une manière d’exprimer mes émotions, mes idées et ma personnalité. C’est également une façon de me rapprocher d’autrui, en partageant ma vision du monde, et ce tout en découvrant de nouveaux regards sur la réalité.

Or, c’est à la suite de mes recherches sur l’eugénisme, dans le cadre de ma formation universitaire en théologie, que j’ai appris que les nazis, il est important de retenir ce fait, avaient utilisé les arts, en particulier les nus, dans la promotion de la pureté à la fois raciale et physiologique.

Un tel élément m’a affecté du fait que je suis un survivant de la thalidomide. En effet, ce produit aurait été, semble-t-il, composé dans les laboratoires de l’armée du IIIe Reich, sous l’égide du docteur Otto Ambrose, comme antidote au gaz sarin, et ce, sous les ordres d’Adolf Hitler.

Quand j’ai appris qu’il existait des modèles vivants pour les écoles d’art, j’ai été aussitôt attiré par cette activité. J’ai vu dans le fait de poser nu devant des étudiants en art l’occasion de contribuer à la création artistique, de soutenir d’une manière originale à la formation de futurs artistes, et surtout de me mettre au défi. N’oublions pas qu’il est rarissime qu’une personne vivant avec un handicap physique visible s’aventure dans ce monde. J’avais donc décidé de devenir un modèle vivant, et je n’ai jamais regretté mon choix. Toutefois, c’est avec l’aide d’une amie de Montréal que j’ai pu m’immiscer au sein de cette communauté.

Poser nu devant des inconnus m’a été somme toute assez aisé, et ce, pour plusieurs raisons. En effet, ma confiance en moi, en mon corps, et en mon image s’est souvent manifestée au fil des années, essentiellement grâce à l’amour et à l’appui inconditionnel de mes défunts parents. Voilà pourquoi j’ai toujours fait preuve de professionnalisme, de respect, et de discrétion à chacune des sessions.

En tant que modèle vivant, je me sentais à la fois utile et valorisé. Je permettais aux étudiants en art d’apprendre davantage que les bases du dessin du fait de ma situation physique assez atypique, me rendant paradoxalement hétérogène et unique, et ce, tout en les inspirant, parfois à créer des œuvres tout à fait originales. En résumé, je les aidais à accroître leur sens de l’observation, leur technique de travail, sans oublier leur imagination.

Je n’ai jamais craint le regard des autres, au contraire, il m’arrive encore de le provoquer et de le défier. Il en a toujours ainsi de l’absence d’un quelconque complexe. Oui, je me sens indépendant et extraordinaire. Soyez rassurés ! Je suis tout de même conscient de mes défauts. D’ailleurs, je serai éternellement reconnaissant à mes défunts parents de m’avoir inculqué l’ouverture d’esprit, la curiosité et le sens de l’inventivité et de l’audace.

En conclusion, avoir été un modèle vivant pour les écoles d’art, mais également pour des artistes, fut une décision que j’avais prise par affection de l’art, par le besoin de participer à la création d’œuvres originales, et par goût du défi. C’est une démarche qui m’a rendu heureux, qui m’a fait grandir, et qui m’a permis d’aimer davantage la vie. C’est un choix que je ne suis pas près de regretter. Oh que non !

Malheureusement, j’ai été dans l’obligation de mettre un terme à de telles séances. Les raisons sont fort simples. Tout d’abord, la pandémie de covid-19 a été un désastre d’une ampleur indescriptible, non seulement sur le plan du travail, mais non moins sur celui des relations interpersonnelles. Ensuite, mes capacités physiques ont diminué au fil du temps. Hé oui ! Je vieillis comme tout le monde et je dois prendre conscience de mes limites. Enfin, j’ai découvert une approche tout aussi intéressante en publiant des œuvres poétiques où la nudité sera mise à l’honneur.

Là encore, je suis redevable envers mes défunts parents pour avoir inculqué en votre humble serviteur une passion qui lui colle à la peau et qui est celle de l’écriture, et ce, dans la langue de Molière. Est-il utile de vous rappeler que c’est un plaisir, que je qualifierais « orgasmique », de réussir à produire des poèmes ? Qui plus est ! C’est en m’inspirant d’œuvres photographiques réalisées par des gens avec qui j’ai développé, malgré une distance géographique impressionnante, une amitié formidable que cela est rendu possible.

Je vous remercie pour votre attention.

Rolland Jr St-Gelais de Québec au Canada

Présentation de votre prochain modèle vivant

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Présentation de votre prochain modèle vivant

Aux étudiants et étudiantes en arts de l’U.Q.A.C.

Bonjour tout le monde,

Je m’appelle RollandJr St Gelais et je vis dans la belle ville de Québec. Je possède plus de quatre baccalauréats obtenus à l’université Laval à Québec. C’est en réalisant un travail de session de théologie que l’idée de devenir modèle vivant est apparue dans mon esprit. Ledit travail portait sur la thématique morale de l’eugénisme dans certains pays européens dont l’Allemagne nazie. Une politique qui avait mis à contribution, de plein gré ou non, bien des artistes allemands.

C’est en pensant longuement à cette thématique que je me suis posé cette question : Pourquoi ne deviendrais-je pas un modèle vivant pour les écoles d’art et les ateliers? Cela pourrait être utile afin de contrecarrer l’image de perfection présente dans les médias populaires.

Bref, et après une grande persévérance, cela fait maintenant plusieurs années que je pratique cette noble passion. Comme quoi, il ne faut jamais abandonner ses rêves.

Je possède une grande ouverture d’esprit, un sens inné de la perfection et de la recherche du bon goût. On me dit être un agréable partenaire de travail, ayant un sens de l’humour développé et une joie de vivre contagieuse. Vous aurez la chance d’avoir un modèle vivant au physique peut-être un peu spécial mais qui a beaucoup de cœur au ventre ce mercredi prochain.

Je vous y attends tous et toutes.

Artistiquement votre

Rolland St Gelais de Québec

Le nu et la religion ? Un débat sans fin …

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Le nu et la religion ? Un débat sans fin …

Aujourd’hui, il sera question d’une problématique qui a longtemps trotté dans la tête de votre humble serviteur. Une telle problématique se pose d’autant plus que je suis profondément catholique et que j’adore plus que tout au monde poser nu pour des écoles d’arts et des ateliers à l’intention d’artistes professionnels ou amateurs. Une passion qui n’a jamais cessé de grandir au fil des années et de mes expériences lesquelles ont été jalonné de moments extraordinaires et de rencontres avec des gens merveilleux.

new-image98Toutefois, il me semble impératif d’apporter mon grain de sel dans l’éternel débat qui sévit sur le lien entre d’un côté, le nu artistique et d’un autre côté, celui du domaine religion. Autrement dit, existe-t-il un quelconque lien entre ces deux composantes qui forment une partie importante de l’être humain ? Est-il nécessaire de vous rappeler que nous naissons tous entièrement nus et que l’aspect religieux fait partie inhérente des êtres humains ? Bref, la nudité et l’esprit forment un tout en chacun d’entre nous. Nul d’entre vous ne peut le nier.

Il est vrai, et je le rappelle par un souci d’honnêteté intellectuelle, qu’un article ayant pour thème ma foi à l’égard de ma profession en tant que modèle nu a déjà été publié au sein de mon blogue artistique. Cependant, il s’agit dans le cas présent de ma vision personnelle sur la notion même de la nudité à travers les yeux de la religion qu’est la mienne, c’est-à-dire le catholicisme. Je vous le dis d’emblée, ma formation universitaire en théologie a eu une grande influence dans la rédaction du présent article. Ce qui est encore plus le cas si on se souvient que ma volonté de devenir modèle nu a surgi au sein de mon esprit suite à une recherche sur l’eugénisme dans le cadre d’un exposé écrit de longue haleine.

Soyons d’accord sur certains points précis concernant la nudité et la religion. Tout new-image5d’abord, la nudité fait partie de l’être humain de notre naissance jusqu’au moment où l’âme quitte son enveloppe corporelle. Il n’y a pas de mal propre à cet aspect de l’existence humaine. Qui d’entre nous n’a pas déjà lu le récit du jardin d’Éden où Adam et Ève vécurent entièrement nus et en n’avaient point honte ?[i]  L’élément à retenir ici est bel et bien de ne pas avoir ressenti une honte face à la nudité laquelle était saine et loin de toutes formes de perversité.[ii] Ensuite, il est possible de transposer cette vision de la nudité au domaine artistique car tout ce qui y recherché relève davantage d’une vision où la pureté du regard se situe aux antipodes de la pornographie.[iii] Enfin, et contrairement à la croyance populaire, il n’existe aucun dogme concernant la sexualité au sein même des nombreuses proclamations faites par les souverains pontifes comme il n’a pas non plus de théologiens dignes de ce nom qui auraient pu élaborer sur la notion même de la nudité.

cropped-st-jc3a9rc3b4me-1.pngNon, la nudité est loin d’être un péché. Il s’agit plutôt de son instrumentalisation afin de satisfaire une mainmise par des tierces-personnes. Ce qui est d’autant plus grave au cas où l’exploitation sexuelle, notamment de mineurs, y est présente. Oui, la nudité peut être utilisée afin d’y découvrir toute la beauté qui s’y dégage. D’ailleurs, plusieurs des œuvres des plus remarquables se trouvent au sein même du berceau de la chrétienté, c’est-à-dire le Vatican.[iv]

Je termine mon propos sur cette petite réflexion : « Il sera impossible aux hommes, malgré toute leur bonne volonté, de vivre en harmonie avec leur être le plus profond, voire ici leurs âmes, tant et aussi longtemps qu’ils porteront un regard réprobateur sur leur propre nudité. Cette dernière nous rappelle que notre nature véritable est fondamentalement bonne et féconde. » Il est dommage de constater qu’une telle réalité ne sera certes pas pour bientôt. D’où l’existence d’un débat sans fin… Et vous ? Qu’en pensez-vous ?! Merci de m’avoir lu !

RollandJr St-Gelais

Québec (Québec)

Canada

[i] Genèse 2.4-25

[ii] Genèse 2.25

[iii] Personnellement, et pour avoir jadis réalisé une séance de nudité érotique en compagnie d’une charmante dame et sous l’œil chevronné d’un photographe extraordinaire, je dois reconnaître qu’une certaine pornographie peut aussi être qualifiée de réalisation artistique. Toutefois, il est triste de constater que c’est loin d’être la majorité des cas.

[iv] L’impérialisme romain, de par sa Pax Romana, a favorisé la diffusion de cette nouvelle branche du judaïsme, laquelle fut tirée de l’enseignement d’un certain Jésus de Nazareth, par le biais de ses nombreuses routes qui ont jalonné cet empire. Ceci est tout de même cocasse si on pense aux récits des persécutions que les premiers chrétiens ont dû subir au début de l’ère chrétienne.

Une simple présentation!

Rolland St-Gelais

Rolland St-Gelais

Une simple présentation!

Introduction

Bonjour tout le monde,

Aujourd’hui, j’ai décidé de rédiger une présentation sommaire de mon parcours de vie et de vous dévoiler quelques-uns de mes nombreux intérêts qui agrémentent mon quotidien. À vrai dire, je réponds à la suggestion d’une de mes amies qui désire en savoir plus sur votre humble serviteur. Bien entendu qu’il n’est pas question ici d’élaborer longuement sur le parcours de mon existence terrestre, mais bien plutôt de vous permettre de savoir qui je suis afin de mieux saisir toute la complexité de ma passion pour le domaine artistique dont notamment, mais pas uniquement, la nudité. Enfin bref, voici qui je suis en … quelques mots.

Qui suis-je ?

Je m’appelle RollandJr St-Gelais. Natif de la belle région de la Côte-Nord, plus précisément de Sept-Îles, fils cadet d’une famille de cinq enfants. Mes origines ancestrales sont à la fois normandes, aquitaines et écossaises. Bref, je suis un Québécois typique qui a grandi au sein d’une famille bien ordinaire, mais composé de gens extraordinaires.

Mon lieu de naissance a connu une grande période de prospérité au cours des années 1955 à 1970 et ce, surtout grâce à l’extraction du minerais de fer dans les mines du Grand Nord du Québec. On y retrouve en ce moment même un port de mer, des fonderies, une aluminerie, quelques industries de pèche et un centre touristique estival assez bien reconnu au plan tant national qu’international. En d’autres termes, cette ville pourrait être qualifiée de véritable petit Paradis terrestre n’eurent été les baisses de température pouvant aller jusqu’à -40 C et parfois même -45 C en hiver.

Ma famille est merveilleuse et je ne voudrais jamais l’échanger pour une autre car nous avons su nous serrer les coudes dans les moments d’adversité tout en savourant les temps les plus beaux que la vie nous offrait. Comme tout le monde, ma vie fut remplie de hauts et des bas.

Mais, au fait ! Quand ma vie débuta-t-il réellement ? Elle débuta vers le début du premier trimestre de grossesse de ma tendre mère qui ne se douta pas un seul instant du terrible drame qui allait influencer le cours de ma destinée. Et pour cause car je suis l’une des nombreuses victimes du terrible médicament tristement célèbre sous le vocable de la thalidomide qui fit des ravages dans presque tous les pays du bloc occidental et même en Afrique et dans certains pays d’Orient et d’Europe de l’Est. Je suis né le 24 mai 1962 vers les 20h00 à l’hôpital Ste-Anne de Sept-Îles. Il me manquait à la naissance la langue, les deux mains, l’avant-jambe gauche et une bonne proportion de mon pied droit sans oublier l’absence de mon menton. La thalidomide avait fait un véritable chef-d’œuvre. Ne croyez surtout pas que ma vie est triste et que je m’apitoie sur mon sort. Il en est rien. C’est ainsi que j’ai passé les quatre premières années de ma vie dans deux institutions à vocations fort différentes.

Dès ma naissance, le médecin de Sept-Îles avait refusé à ma mère de voir son rejeton en lui affirmant qu’il serait à jamais confiner dans un hôpital pour enfants arriérés mais, le plus terrifiant dans cette histoire, c’est qu’il recommanda à mon père de raconter à celle-ci que j’étais décédé peu de temps après ma naissance et de m’oublier. Mais, Dieu merci, il refusa d’obtempérer à leurs suggestions. Néanmoins, devant le peu de ressources disponibles à cette époque, ils durent se résoudre à me placer dans cette institution située dans la municipalité de Baie-St-Paul tout près de Québec. Ce fut un mal pour un bien! Les religieuses de l’endroit ont entrepris de me sauver la vie : Que d’heures elles passèrent à me nourrir aux compte-gouttes, à me bercer, à soigner les moindres plaies qui se formèrent sur mes bouts de bras etc. Ce sont elles qui décidèrent de me baptiser du même prénom qu’un de leurs pensionnaires de l’endroit qui fait cocasse portait le même prénom que mon père : Roland.

Chose étrange : Les médecins de Sept-Îles avaient volontairement omis de déclarer ma naissance aux autorités gouvernementales. Celles-ci avaient écrit aux médecins de l’hôpital de Baie-St-Paul afin de se renseigner à mon sujet. Heureusement, ils réussirent à régler mon cas évitant ainsi à mes parents de faire de la prison pour ne pas m’avoir rapporté au plan légal. Petite question : N’avait-il pas plutôt été les médecins de Sept-Îles à être accusés de négligence envers un enfant qui bien malgré lui dérangeait un peu trop ? On ne peut certes pas revenir dans le passé, ce qui ne m’empêche guère de me poser cette question bien légitime. Ce fut environ un an après ma naissance que ma défunte mère fut capable de me voir pour la toute première fois. Toutefois, elle fit un détour à la Basilique Ste-Anne-de-Beauprés afin de Lui demander la réalisation d’un de ces deux requêtes. Primo, de venir me chercher si je devais être confiné dans une institution pour retardés mentaux ou, secundo, de me donner la chance de mener une vie digne d’être vécue. Je Le remercie de m’avoir laissé le second choix. Bref, ma mère a finalement vu son poupon depuis le tout début de sa vie. Elle trouva que malgré les nombreuses carences physiques, il était tout de même joli avec ses beaux grands yeux et qu’il était doué une intelligence peu commune. Mais, faute d’argent, elle a été obligée de m’y laisser et elle alla rejoindre ses autres enfants et son conjoint sur la Côte-Nord.

Pourtant, Dieu veillait au grain avec la collaboration d’un ange bien spécial en la personne de sœur Annette Ferland. Cette dernière décida que les choses n’allèrent pas en rester là. Elle suggéra au docteur de cette institution de communiquer avec l’illustre Gustave Gingras de l’Institut de Réadaptation de Montréal et avec les responsables de l’hôpital Ste-Justine pour enfants afin de faire quelque chose pour votre humble serviteur, surtout à une époque si cruciale de sa vie. Après de multiples appels téléphoniques et un nombre impressionnants de courriers, je fus admis au sein de l’I.R.M. en 1964 et un peu plus tard à l’hôpital Ste-Justine. Les spécialistes entreprirent une adaptation et un travail médical de grande envergure : Port de prothèses, opérations visant à construire mon menton avec mes côtes flottantes et la liste pourrait se rallonger.

Une fois leur exploit médical et de réadaptation accomplie, les membres de ma famille ont pu faire la rencontre de leur frère cadet. Je fus aussitôt accepté parmi les miens et participa aux bons, mais aussi aux moins bons coups, comme tous les enfants de leurs âges. Je ne peux pas passer sous silence une famille qui nous avait épaulés à cette époque. En effet, la famille Bijould et la mienne avaient entretenu des liaisons amicales tout à fait formidable.

Une enfance bien particulière

Pour ce qui est de mon insertion scolaire ? Je dois avouer que ce fut en dents de scie. D’une part, on ne savait pas où me placer et d’autre part, mon physique dérangeait les…autres parents. J’ai donc débuté mon primaire dans une école pour enfants fous même si de l’avis des spécialistes mon intelligence était supérieure à la moyenne. Mais mes parents ont su à force de se battre, et se débattre, me sortir de cet asile d’aliénés. Ceci dit, on me refusa une fois encore ma venue dans une école du réseau normal parce que ma présence risquait de perturber des enfants en provenance de milieux huppés. Je me souviendrai toute ma vie de l’humiliation qu’éprouva ma mère et des larmes qu’elle versa à notre retour à la maison. Quoiqu’il en soit, et j’ignore comment, mon père a réussi à me faire admettre dans une école située dans un autre quartier que le mien. Veuillez noter que les enfants n’ont jamais manifesté de la méchanceté à mon endroit. Ce sont plutôt les parents qui agirent souvent en hypocrisie envers les miens. Mon cheminement scolaire se déroula après cette période d’adaptation fort bien. Malgré mes multiples opérations, mes ajustements à mes prothèses ainsi que l’entraînement à parler sans langue, coupez-vous la langue et vous verrez de quoi je parle, ma vie se déroula à merveille. Si ce n’est d’un événement malheureux qui eu lieu le 11 mai 1972. Je me réfère ici à l’assassinat de mon frère Hermann lors de la manifestation intersyndicale. Pour faire une histoire courte : il se trouva au mauvais endroit à un mauvais moment. Son assassin fut condamné pour environ quatre ans mais il n’en fit même pas un an complet. Il est à noter que cet individu blessa gravement 31 autres personnes dont ma sœur unique.

Le temps de l’université !

Après avoir complété avec succès mon primaire, mon secondaire qui est l’équivalent du lycée et mon collégial, me voilà aux portes de l’université Laval de Québec. J’y vécu tout près de onze belles années où j’y ai rencontré pour la première fois un grand amour avec une jolie jeune dame de Montréal. Par respect pour elle, je refuse d’en dire plus si ce n’est qu’elle aura toujours une place dans mon cœur et ce, malgré toutes ces années. Il m’est arrivé bien des aventures durant ma vie universitaires. Parmi celles-ci, il y a la visite du pape Jean-Paul II à Québec en 1984, les nombreux reportages dans la plupart des grands quotidiens du Québec et à différents postes de télévisions. J’étais une vraie petite vedette. Je fis la connaissance de bonnes personnes avec qui je garde des liens amicaux depuis ce temps.

Il y a aussi mon adhésion au sein de la Fédération de karaté Yoseikan du Québec qui a favorisé la création d’amitié avec des gens hyper amicaux. Par exemple, j’ai très souvent l’occasion de rencontrer les gens avec qui je m’entraînais et avec qui nous avions à quelques reprises sortis au restaurant. C’est aussi plaisant lorsqu’une jolie dame vous aborde dans l’autobus et vous dit qu’elle a de très beaux souvenirs de vous. Comme vous pouvez vous en apercevoir, ma vie a été fantastique. Pourtant, j’ai été dans l’obligation de retourner à Sept-Îles afin d’être aux côtés de ma tendre mère qui n’avait que pour quelques temps à vivre. Elle décéda des suites du cancer des poumons le 16 juin 1996 à l’âge vénérable de 68 ans.

Mon retour à Québec s’est effectué de façon spectaculaire : Nouvel appartement obtenu grâce à une femme merveilleuse de Québec. Ma désintoxication contre l’alcoolisme avec maintenant plus de seize ans de sobriété, reprise d’études universitaires mais cette fois en théologie sans oublier mes autres formations en histoire, science politique et en communication publique.

Quels sont mes intérêts ?

Mes intérêts sont, à vrai dire, des plus variés. Outre les arts martiaux dont le karaté que j’ai pratiqué pendant de nombreuses années, je suis un passionné du hockey. Il va sans dire les Remparts de Québec et les Canadiens de Montréal sont mes équipes favorites. Il y a aussi le domaine politique qui m’intéresse beaucoup. J’ai eu la chance de rencontrer en différentes occasions quelques-uns des premiers ministres canadiens et québécois.

Pour ce qui est du domaine artistique, je vous avouerais que je suis un véritable cinéphile. En effet, j’adore plus que tout le cinéma tant québécois qu’étranger. Pour moi, le septième art constitue la possibilité de comprendre l’autre, cet « autre » souvent tant décrié dans les médias de masse, avec nos yeux. Bien entendu qu’un œil critique est de mise afin d’éviter une quelconque forme de propagande. Les lectures enrichissantes occupent une place de choix au sein mon champ d’intérêt puisque c’est dans la lecture que se trouve l’unique liberté de l’esprit. N’avez-vous pas remarqué que les systèmes dictatoriaux tentent de restreindre la liberté en orientant la lecture offerte à leurs citoyens ?

Une autre de mes passions, celle-ci est apparue un peu tard au sein de ma pérégrination terrestre, est d’être un modèle nu pour toutes les personnes qui désirent travailler avec un homme ayant, disons-le franchement, un corps non conforme aux critères de perfection physique établis dans nos société. Or qui dit « passion », dit aussi « noblesse »! En effet, je suis sans cesse à la recherche de la noblesse en chacune de mes poses qu’elles soient ou pas nues. Oui, la noblesse est le fondement dans chacune de mes poses. « Et pourquoi donc ? » me direz-vous.

C’est que, voyez-vous ? il m’a aisé de constater que plusieurs personnes ont de la difficulté à assumer leurs imperfections physiques. J’entends par « imperfection » tout ce qui ne cadre pas selon les critères de beauté véhiculés dans la plupart des médias de masse. Voilà pourquoi j’ai donc décidé d’être modèle nu pour des écoles d’arts soucieuses de présenter d’autres facettes de l’être humain. Il est vrai que l’on peut y retrouver toutes sortes de gens dans le domaine du modèle vivant : des corpulents, des petits, des très grands, des fortes tailles, mais presque jamais des personnes vivant avec un handicap physique apparent. Ce qui est, je l’avoue, mon cas. Je me suis alors dis que le fait d’être modèle nu à l’occasion de séances de peintures, et même de photographies, pourrait certes aider les artistes-peintres en herbe ou bien les futurs photographes à découvrir une toute autre vision de la différence physique.

On doit reconnaître que cela prend une certaine dose de courage et, pourquoi pas ?, un brin de folie pour avoir mené mon projet à terme. Pourquoi n’aurais-je pas le droit d’agir de la sorte de manière libre et sans contrainte ? Qui plus est ! Mon objectif est à deux volets : Primo, aider les artistes à voir cet « autre » à la fois si différent, mais aussi si semblable à eux. Secundo, y découvrir de nouvelles facettes de la beauté qui peuvent à priori passer inaperçues au premier coup regard. Ceci écrit, vous pouvez me traiter soit de « con » ou bien de « stupide » et même de « marginal ». J’accepte avec un immense plaisir ces qualificatifs puisque ce sont avec ces derniers que l’on affubla souvent des gens qui ont fait avancer la société, et ce, à grand pas de géants.

Vous n’êtes pas obligés d’être d’accord avec mes idées. Néanmoins, devant la montée subtile de l’eugénisme dans nos sociétés actuelles, les meilleurs alliés qui peuvent combattre cette calamité sont, et le seront toujours, les … artistes. En effet, ce sont eux qui constituent le fer-de-lance contre toutes les politiques susceptibles de prôner l’élimination des plus faibles, des non-conformes et des « parias » au sein de la société.

Conclusion

Je reconnais d’emblée que ma présentation est possiblement longue, entre autre sur le parcours de mon existence terrestre, pour un texte de dédié à un article d’un blogue artistique. Cependant, je me devais de le rédiger ainsi afin de vous aider à mieux comprendre le fondement de ma passion pour l’ensemble des domaines artistiques dont notamment la nudité. Soyez rassurés-es ! La composition de poèmes est aussi l’une de mes très nombreuses ferveurs artistiques. Que puis-je dire de mes blogues sinon qu’ils touchent des sujets des plus divers allant du monde des arts à celui de mes opinions personnelles en passant par un érotisme où la beauté est, et sera toujours, de mise ?

En terminant cette présentation spéciale, je tiens à remercier mes parents d’avoir refusé les dires du médecin lorsque ce dernier leur a dit : « Votre fils n’a pas de main, pas de jambe, pas de langue. Il n’est qu’un infirme condamné à végéter dans un centre pour enfants arriérés d’où il en sortira jamais. Il ne me marchera, ni n’écrira ni ne pourra jamais communiquer avec qui que ce soit dans le monde. » Le moins que l’on puisse dire : C’est qu’il s’est trompé sur toute la ligne. N’est-ce pas ?!

Cordialement vôtre

Rolland St-Gelais

Québec (Québec)

Canada

 

Voici ma vidéo explicative!

Voici ma vidéo explicative!

Bonjour tout le monde,

Je vous présente ma vidéo dans laquelle j’explique ma passion de la nudité artistique mais aussi de mes raisons d’avoir créé un tel blogue. Je vous prierais de bien vouloir être clément à l’égard de mon accent lié à ma situation physique causée par les quelques comprimés de Thalidomide que ma mère avait pris durant sa grossesse.

Sincèrement

Rolland de Québec au Canada