Aujourd’hui, je désire simplement partager avec vous mes souhaits pour la prochaine année. Pourquoi donc vouloir écrire un tel article? Tout simplement parce qu’il y a eu un événement qui m’a quelque peu attristé concernant la publication au sein d’un journal à Québec. Une publication qui a démontré, bien malencontreusement toute la haine, l’ignorance et l’avidité qui existent en ce monde. Un monde qui se veut être pourtant si beau.
En effet, certaines personnes malintentionnées ont profité du fait qu’un article soit publié sur une femme qui porte le foulard parce qu’elle est musulmane pour l’insulter de tous les noms. Or, le sujet se rapporte plutôt sur sa passion pour le hockey, le sport national du Canada, et pour ses aptitudes à jouer à ce jeu qui est, avouons-le, aux antipodes de son pays d’origine. Quel dommage qu’il existe tant de gens incapables de voir la beauté chez l’autre et qui se contentent à se fier à toute cette désinformation qui pullule sur les réseaux sociaux.
Mes souhaits ne concernent pas en un monde de paix et d’amour mais plutôt sur le fait que l’on soit capable de s’ouvrir aux autres tout en mettant un bémol sur tout ce qui est écrit dans les divers choux-gras. D’ailleurs, j’ai remarqué qu’un échange fructueux est pratiquement impossible lors qu’il est question de donner ses idées basées non pas sur ce qui est rapporté dans les médias mais davantage sur nos expériences de vie. Oui, je souhaite que les gens apprennent, ou plutôt réapprennent, à lire de manière structurée et indépendante de ce qui est montré, notamment à la télévision. Oui, je souhaite que nous soyons capables d’aller vers l’autre afin de le comprendre, mais aussi de se comprendre soi-même. Car, voyez-vous?, c’est par la sève du savoir que l’on arrivera à vaincre le mal qui ronge notre monde actuel.
Bref, il faut savoir aller au-delà des montagnes de la peur, de l’ignorance et du repli sur soi afin de remplacer la sève de la haine par celle de la compassion.
Séance de nudité artistique à la galerie d’art contemporain Le Belgo de Montréal
Contraposto
Bien le bonjour tout le monde,
J’espère que vous allez bien. Pour ma part, j’ai l’impression de flotter sur un nuage tellement mon expérience vécue à Montréal a été extraordinaire. Ce fut un week-end que je vais me rappeler toute ma vie tellement la cordialité, le respect et l’authenticité ont été présents chez les artistes que j’ai eu la chance de rencontrer au cours de cette séance artistique.
En effet, je suis allé dans la métropole du Québec afin de pouvoir réaliser un autre de mes nombreux projets qui me tiennent à cœur: Poser nu en tant que modèle pour un groupe d’artistes. À cela, il y a aussi la possibilité qui m’a été offerte de vivre en quelque sorte un retour sur certaines pages de mon passé puisque Montréal est la ville où j’y ai vécu des événements propres à mon enfance et à mon adolescence. Vous vous doutez certainement que j’ai passé une bonne partie de ma vie dans cette ville afin d’y subir de nombreuses opérations chirurgicales mais aussi de porter les premières prothèses conçues pour les enfants dits « les victimes de la Thalidomide ». Néanmoins, c’est l’opportunité de retourner dans cette ville pour y présenter l’homme que je suis aujourd’hui: pleinement heureux et fier d’être ce qu’il est devenu, était à ne pas laisser passer sous aucun prétexte. Oui, je peux être fier de mon parcours de vie et de mon corps ainsi que de ma nudité. Une nudité saine et équilibrée, bien entendu!
L’homme
Puisque j’adore mon corps plus que tout, j’ai décidé de le gâter en passant la nuit dans un hôtel quatre étoiles en plein centre-ville de Montréal et ce, à quelques minutes de la galerie d’art contemporain où j’allais vivre une expérience sensationnelle. Toutefois, mon séjour a été magnifique grâce notamment à la présence d’une dame avec un cœur en or: Sophie D. Cette charmante dame a été d’une aide précieuse pour le bon déroulement de la séance de nudité artistique. D’ailleurs , il est à noter que toutes les photos et la vidéo qui sont actuellement publiées dans cet article ont été rendues possibles grâce à son savoir-faire. Je lui voues un grand respect et je la remercie chaleureusement pour sa présence.
La séance de nudité artistique a eu lieu la galerie d’art contemporain Le Belgo située sur la rue Ste-Catherine de Montréal, plus précisément dans un local réservé pour la pratique de la danse. On pouvait y retrouver des chaises, un grand miroir lequel est utile pour dessiner le dos du modèle nu, une fenêtre immense où la lumière tamisée du soleil automnal inondait de ses caresses le corps nu de votre humble serviteur et, il va de soi, un lieu intime réservé pour le déshabillement. La pudeur est à la base même de la nudité artistique. Ne l’oublions pas!
Introspection
Après avoir enlevé mes vêtements et mes prothèses, avec l’aide de Sophie D., et avoir enfilé ma robe de chambre, je me suis dirigé vers le lieu où j’allais offrir mon corps à ses yeux qui voulaient découvrir une humanité à la fois différente et semblable à la leur. Différente aux premiers coups d’œil mais semblable face à sa soif de vivre, d’aimer et d’être aimé.
J’ai profité de cet instant précis pour me présenter en faisant un bref survol de mon parcours de vie et pour expliquer les raisons qui m’ont amené à être modèle nu. À vrai dire, elles se résument en trois éléments précis: faire un bras d’honneur aux médecins qui voulaient me faire disparaître dans un hôpital pour enfants déficients intellectuels dès ma naissance, prouver que toutes politiques axées sur l’eugénisme reposent sur une aberration sans limite puisque des capacités insoupçonnées résident en chaque être humain attendant le moment approprié pour éclore et, enfin, que je suis fier d’être ce que je suis et comme je suis. Vous avez sans doute deviné que j’ai glissé quelques mots sur la thalidomide tout en évitant d’élaborer sur le sujet.
Une fois ma robe de chambre enlevée, le travail artistique débuta de manière fort agréable. Est-il utile de spécifier que votre humble serviteur a choisi toutes les poses qui ont été faites durant cette séance? Qui plus est! Chaque pose avait une thématique qui lui était propre et ce, en fonction de l’augmentation du nombre de minutes allouées. Les minutes passèrent progressivement de une à trois, puis à cinq, à dix et à quinze et, finalement, jusqu’à vingt minutes. Il est à noter que mon désir de me donner totalement aux personnes présentes dans cette salle m’a incité à ne pas bouger d’un poil, sans faire de jeu de mots, durant chacune des poses. Défi que j’ai réussi avec brio.
Regard de tendresse
Voici quelques-unes des thématiques présentées: « le pénitent », « l’action de grâce », « aller vers l’autre », « la douleur », « la méditation zen », « le lecteur », « le repos de l’artiste », « l’introspection » et celle qui a été la plus appréciée par les gens présents en ce lieu; « regard de tendresse ». Bien entendu que d’autres thématiques ont été réalisées durant ladite séance. Il va sans dire que la pratique des arts martiaux pendant de nombreuses années m’a été fort profitable. Tout ceci a été fait sous un fond de musique classique.
Certains éléments sont venus me chercher pendant la séance de nudité artistique. Je pense en particulier à une remarque que me fit l’une des artistes accompagnée par sa fille elle-même artiste. Fait à noter! L’âge des personnes présentes pouvait varier entre vingt et quatre-vingt ans. Cette dame avait affirmé que ma démarche lui faisait penser à un danseur classique tellement mes mouvements étaient réalisés avec soin et précision. Une autre dame d’une grande beauté, je le reconnais, avait deviné que mes parents m’avaient entouré de beaucoup d’amour. Je ne pouvais que confirmer son affirmation. À tout cela, s’ajoute tout le respect manifesté dans les regards des participants.
Regard de tendresse
Oui, je l’avoue! Les larmes sont venues près de couler tellement j’ai été ému durant cette séance. Ému par tout cet amour qui m’entourait, par ces regards qui aimaient chacune des parties de mon corps qui pouvaient toucher avec leurs âmes, par les blagues que l’on se faisait mutuellement. Enfin bref, la vie était présente tout au long de cette séance de nudité artistique. Et pourquoi en aurait-il été autrement? Rappelons-nous qu’être un modèle vivant (nu) est avant toute chose un … être vivant capable de partager sa joie de vivre et ses émotions aux participants pour lesquels il expose son corps dans sa vulnérabilité la plus totale; sa nudité.
Merci de m’avoir lu!
RollandJr St-Gelais
Québec (Québec)
Canada
P.S. Les larmes retenues durant ladite séance coulèrent à flot lors de mon retour en bus vers Québec tellement les émotions vécues ont été intensément belles.