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Elle était penchée

« Elle était penchée » Poème de Rolland Jr St-Gelais Dessin par Noble Roro de la France

Elle était penchée

 

Je suis allé aux « folies bergères »,

Afin d’admirer les talents d’une troupe passagère,

Tenue par des dames fort jolies et de diverses cultures.

Des artistes de charmes costumées de flamboyantes parures.

 

Que de magnifiques mélodies et des chansons jusque-là inconnues,

Des pièces au rythme endiablé interprétées par ces femmes à moitié nues,

Ces airs qui me portèrent en des pays lointains peuplés de gens à la couleur d’ébène.

Ces chants si joyeux si entraînants qui me font danser jusqu’à en perdre mon haleine.

 

Un spectacle digne de l’Olympe et de ses dieux,

Qui s’offrait sans aucune retenue sous mes yeux bleus,

Une prestance accompagnée par un banquet gargantuesque,

Qui aurait pu être gravée pour la postérité sur d’anciennes fresques.

 

Vin capiteux et nectars au goût enivrants versés à profusion.

Mets délicats et plats raffinés qui comblèrent mon entière satisfaction.

Par souci de préserver mon honneur, j’ai évité de succomber à la gourmandise.

Car rien ne vaut à mon avis de fléchir au péché de la luxure, quoi que l’on dise.

 

Constatant le travail de la nature se faire librement,

Je me levai pour me diriger vers les lieux d’aisance prestement.

Sans dire un mot aux convives et dans un silence tel un monastère,

Je conduisis alors mes pas vers cette zone convoitée, pour me satisfaire.

 

Une fois le tout accompli en bonne et due forme,

Je retournai à ma table avec assurance d’un nouvel homme.

Mais, mon attention alla vers l’une de ces jolies dames peu vêtues.

 Elle semblait, en cet endroit jusque-là énigmatique, un peu perdue.

 

Elle était penchée cherchant je ne sais quoi.

C’est alors que je lui ai offert mon aide comme il se doit.

Elle avait égaré son porte-clés sur lequel se retrouvait un souvenir.

J’ai fouillé dans tous les coins pour dénicher ce précieux objet avec plaisir.

 

De mon regard perçant comme un aigle à tête blanche,

J’ai trouvé son trésor accroché sur la gaine collée à sa hanche.

Gênée d’une pareille inconscience de sa part, elle s’excusa avec regret.

Je lui ai répondu que je n’étais point son roi, mais son humble laquais.

 

Elle me fit alors une bise tellement chaleureuse,

Elle était, par mon aide si modeste, une femme heureuse.

Un baiser sur la joue allait sûrement rendre mes comparses jaloux.

Surtout prodigué par une danseuse à l’aspect si féminin et si doux.

 

De

 

Rolland Jr St-Gelais

Québec (Québec)

Canada

Pieds nus sur les galets

Pieds nus sur les galets Poème de RollandJr St-Gelais Dessin par Maryse Veysseyre de la France

Pieds nus sur les galets

 

Pieds nus sur les galets

Souvent en été je m’y promenais

En pensant à tous les coups que j’avais faits

À l’époque de ma tendre jeunesse où tout m’amusait

 

Sur les galets, je pensais

À toutes celles en secret que j’aimais

Il y avait une rousse qui m’avait tant impressionné

Par son accent d’Angleterre où je crois bien qu’elle y était née.

 

Si je me rappelle bien, il y avait aussi une canadienne

Comme j’aurais voulu qu’elle soit pour une aventure mienne

Car jamais je n’avais connu une dame si fière de son coin de pays

Elle en parlait avec tant d’ardeur qu’elle m’avait chaque fois ébloui.

 

Ah ! Que de souvenirs de cette époque si folle

Où à chaque veillée de chants joyeux et de farandoles

J’y allais pour faire la rencontre de ces dames à la beauté exquise

Pour y émouvoir les dames qui me firent penser à de nobles marquises.

 

Sur ces galets, je pratiquais mes pas de danse

Tout en inventant mes plus belles histoires de romance

Que je racontais à celles qui seraient accrochées à mes lèvres

À moins que je succombe aux charmes insoupçonnés d’une nouvelle Ève.

 

Sur ces galets, à mon avenir, je ne me souciais guère

Car trop jeune pour penser à quel métier plus tard j’allais faire

Mais fort heureusement sous l’œil attentif de mon sage et bienveillant père

Qui me confia qu’un jour je devrais faire un choix de toute manière.

 

Sur ces galets, j’ai pris conscience qu’un jour je serai un homme

Qui devra travailler pour de ma pitance ne point mendier

Et d’une famille savoir subvenir à ses besoins

Qui sera fière du travail fait par mes mains.

 

Sur ces galets réchauffés par le soleil

J’admirais le paysage et la mer leurs merveilles

Car je savais bien qu’un jour mon cœur serait épris d’une femme belle

Avec qui je fonderai un nid heureux où nous serions telles des hirondelles.

 

De

 

RollandJr St-Gelais

Québec (Québec)

Canada