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Un chapelet de petits plaisirs

Un chapelet de petits plaisirs Poème de Rolland Jr St-Gelais Photo par LePtitSuisse1912 Source : https://www.deviantart.com/leptitsuisse1912/art/Coucher-de-Soleil-Hivernal-999874577

Un chapelet de petits plaisirs

 

Parfois, il m’arrive de revoir mon chemin.

Celui que l’on appelle à tort ou avec raison le destin.

La route qui a fait au plus profond de moi ce que je suis.

Celle qui m’a fait connaître des joies, des peines et mille péripéties.

 

Trop de gens en ce monde craignent de vivre.

On leur inculque qu’il faut, pour aller au ciel, souffrir.

La peur du péché l’emporte souvent sur la confiance en soi.

Alors, devant la mort inéluctable, règne en leurs cœurs un désarroi.

 

Nous oublions à maintes reprises qu’il suffit de peu pour être heureux.

Goûter chaque journée qui s’annonce, qu’il fait soleil ou qu’il pleut.

 Ressentir à sa juste valeur la chance de se lever avec la santé.

Apprécier le fait que l’on puisse tout bonnement marcher.

 

Être capable d’offrir même une simple tasse de café à un indigent.

Pouvoir se pencher pour réconforter une mère et son enfant.

Voilà ce qui fait de nous de véritables êtres humains.

Nous devrons être solidaires sur cet ultime chemin.

 

Saisir toutes les opportunités d’apprendre sans cesse.

C’est le meilleur moyen de vieillir avec une certaine sagesse.

Partager un repas entre amis et parler du bon vieux temps.

Sans verser dans une puérile nostalgie, évidemment.

 

Ne pas trembler face à l’accession de la nuit.

Qui peut nous faire penser à la fin de notre vie.

Car, tôt ou tard, l’aurore se pointera à l’horizon.

Voilà une raison de fredonner une légère chanson.

 

Sentir avec une attention les fleurs d’un jardin en été.

Se rappeler qu’elles seront du passé, une fois l’automne arrivé.

Ressentir le froid frôler le bout de son nez en pleine saison hivernale.

Tout en imaginant les bourgeons, éclore au printemps tel un joyeux festival.

 

Savoir profiter du moment présent,

Car aucun mortel ne peut vivre éternellement.

Serrer dans nos bras les personnes que l’on apprécie.

Parce que, malgré tout, on ignore l’instant où tout sera fini.

 

Rien en ce monde ne peut égaler le fait de pouvoir partager.

Puisque, sans tous ces bonheurs, nous faisons sur cette terre qu’exister !

Il serait plus que temps de cesser de croire qu’on mérite de souffrir.

Et de retenir que la joie véritable consiste en un chapelet de petits plaisirs.

 

De

 

Rolland Jr St-Gelais

Québec (Québec)

Canada

Te voir ainsi

 

Te voir ainsi

 

C’était déjà la nuit.

Je te croyais endormie.

Pendant que j’écoutais du Peter Gabriel.

En pensant comme j’ai la chance d’avoir une femme si belle.

 

Il est vrai que la vie n’est pas toujours un jardin de fleurs.

Nous devons à l’occasion affronter nos craintes, nos peurs.

Apprendre à se relever chaque fois que nous tombons.

Avancer sans cesse au-delà le lointain horizon.

 

Faire fi de nos blessures.

Espérer une main qui nous rassure.

Tendre la nôtre à plus faible que soi,

Et, peut-être, lui offrir avec joie un repas.

 

Les heures sont passées sans m’en apercevoir,

Les aiguilles m’indiquent en silence qu’il se fait tard.

Déposant mes écouteurs sur la table du salon, je t’entends gémir.

Je me rappelle comme il m’est agréable de donner du plaisir.

 

J’entre dans la chambre sur la pointe des pieds.

Dès que j’y suis, ton corps sculpté, je peux que l’admirer.

J’en ai le souffle coupé par l’expression de ton visage.

Serais-je transporté à une nouvelle époque, un autre âge ?

 

Comme je te désire plus que tout en cet instant précis.

Mais, devant un tel spectacle, je retiens mon envie.

Préférant te caresser avec mes yeux enflammés,

Par une posture remplie de sensualité.

 

Je le jure sur mon âme, te voir ainsi.

Amplement, en mon cœur, cela me suffit.

Chaque tache de rousseur ressemble à une étoile.

Laisse-moi te rejoindre avec ardeur et montons les voiles.

 

Avant que l’astre du jour commence à pointer le bout de son nez.

Je souhaite toute mon affection, avec douceur, te manifester.

À quoi bon aux êtres humains de vivre une existence vide ?

Car, leur essence serait à la fois sans saveur et insipide.

 

Fais-moi, je t’en prie, une place à tes côtés !

Je te comblerai comme jamais de mes suaves baisers.

Coller mes lèvres sur ta bouche est un privilège incomparable,

Pour lequel, devant un tribunal, je plaiderai, sans retenue coupable !

 

De

 

Rolland Jr St-Gelais

Québec (Québec)

Canada

Cravache et menottes

Cravache et menottes Poème de Rolland Jr St-Gelais Photo tirée de la collection de Appetitive-Soul Source : https://www.deviantart.com/appetitive-soul/art/R5-55-998901189

Cravache et menottes

 

Sois sage, ô, ma petite sotte !

J’ai apporté pour toi mes menottes.

Je m’en servirai au moment favorable.

À cette séance qui te paraîtra si inconcevable.

 

J’attendais tellement longtemps,

L’instant où je te surprendrai sur-le-champ.

Dis-moi ! Croyais-tu t’en sortir avec tes cachotteries ?

Je t’avise que je ne suis pas née de la dernière pluie ?

 

Attends de voir ce que je te réserve pour la soirée.

Tes fesses, avec mes mains fermes, je te les réchaufferai.

À l’aide de ma cravache, tu recevras une belle correction.

Que jamais plus, tu n’oseras recommencer avec raison !

 

Ne savais-tu pas que j’exècre lorsqu’on me ment ?

Je te dompterai comme l’on dresse une jument.

Tôt ou tard, à chaque claquement de doigts,

Tu finiras bien par obéir comme il se doit.

 

Tu porteras pour cette session cette ceinture.

Celle qui te fera éprouver la honte la plus obscure.

Allez ! Avance bien lentement, ô, ma pauvre monture.

 Ressens sur ton dos le poids de mon corps à la beauté pure.

 

Compte les sifflements de ma verge qui fend l’air.

Tu recevras un coup bien mérité aux chiffres impairs.

Penche ta tête sans cervelle en guise de soumission.

Te corriger de cette manie, telle est mon ultime mission.

 

Sache que je suis ta maîtresse attentionnée.

De mon amour, et de ma bonté, je t’ai comblée.

Du plaisir charnel, avec toi, j’ai partagé, ô, ma chérie.

Dans mon lit, je t’y ai amené avec passion chaque nuit.

 

Tu me suppliais le soir pour recevoir,

Ta récompense en savourant mon nectar.

Que je versasse en grands jets dans ta bouche !

Aussitôt le rituel accompli, nous allions dans la douche.

 

Laissons les jugements pour les pénitents.

Ceux qui face à la mort se font tant de tourments.

Tu es mon esclave dans la luxure, le moindre des vices.

Ton plaisir trouve son origine dans mes habiles supplices.

 

Obéis à mes ordres, car tu es sous mon toit.

Crois-moi sur parole, je n’ai pas fini avec toi.

Ce n’est plus le temps d’avoir des remords.

Tu dois remettre entre mes mains ton triste sort.

 

Sois convaincue que je t’aimerais pour toujours,

Avec toi, je parcourais le monde sans détours.

Je ne calculerai pas le nombre des années.

Jusqu’à mon heure venue où je partirai.

 

J’ai apporté cravache et menottes.

Car, je souhaite raviver ton âme morte.

Souviens-toi, ô, ma chère, tu es tout pour moi.

Mon existence, ici-bas, serait tellement terne sans toi.

 

De

 

Rolland Jr St-Gelais

Québec (Québec)

Canada

En noir et blanc

En noir et blanc Poème de Rolland Jr St-Gelais Photo tirée de la collection de CheyenneSpirit Source : https://www.deviantart.com/cheyennespirit/art/RetroAtelier-540-1-996884358

En noir et blanc

 

En ce vendredi de novembre,

Alors que, par le froid, tout tremble,

J’ai reçu un appel téléphonique bien étrange.

« Pourriez-vous venir à mon logis ? » me dit une voix d’ange.

 

Elle m’avisa que sa sœur et elle désiraient immortaliser leurs retrouvailles.

Je lui ai promis que ce sera avec grand plaisir que je ferai un tel travail.

Comment aurais-je pu refuser, à deux dames, une pareille opportunité ?

Alors que nous vivons, en telle saison, une si morose journée.

 

Griffonnant à la hâte sur un vieux bout de papier leurs coordonnées.

Sans oublier l’heure de l’audience afin de tout possible retard éviter.

Je l’ai assurée de ma présence avec ma caméra telle une colombe.

En souhaitant de tout mon cœur que cette expérience les comble.

 

Après avoir vaqué à mes occupations habituelles,

Et avoir pris un léger souper à la lueur d’une chandelle,

Je me suis préparé pour une séance qui sera gravée dans ma mémoire.

Laissez-moi vous raconter en mes mots cette drôle d’histoire.

 

Aussitôt que je suis arrivé devant une porte de bois sentant le brûlé.

Trois puissants coups, avec un heurtoir de tête de bouc, j’ai frappé.

Deux femmes à l’allure mystérieuse m’accueillirent avec le sourire.

Elles possédaient une élégance que je ne saurais vous décrire.

 

Elles m’ont demandé avec ardeur d’entrer en leur maison se révélant d’une autre ère.

Elles me relatèrent avec sérieux qu’elles se sont perdues de vue depuis naguère.

Mais, après maints efforts de part et d’autre, elles ont réussi à se retrouver.

Elles m’ont promis un cachet qui me surprendra à la fin de cette soirée.

 

À mon étonnement, elles avaient préparé avec brio un superbe décor.

Un ornement si radieux qu’il s’harmonisait si bien avec leurs corps !

Croyez-moi ! Je ne me rappelle pas le nombre de clichés que j’ai réalisé.

J’avoue que chaque fois, j’étais ébahi, avec raison, par leur insolite beauté.

 

Deux demoiselles au physique parfait exhibant leurs seins !

Qu’en imagination, je rêvais de les caresser à pleines mains !

Mais, par souci professionnel, je prenais garde à mes actions.

De nos jours, il suffit de si peu pour détruire une formidable réputation.

 

Une fois que la session fut bel et bien terminée,

L’une d’elles me tendit une légère enveloppe scellée.

Elle m’ordonna d’attendre au lever du soleil pour l’ouvrir.

Une telle requête, avouons-le, a quelque chose à faire sourire.

 

Je n’ai pu qu’accepter cette offre fortuite sans discuter.

J’ai quitté ce lieu avec la satisfaction d’avoir bien travaillé.

Le principal n’est-il pas de faire la connaissance de modèles ?

Puisque mes expériences en ce domaine rendent ma vie si belle.

 

Je n’ai pas été capable de fermer l’œil de la nuit.

Tellement de questions sur cette soirée m’avaient envahi.

Puis, vint l’heure tant attendue à laquelle j’allais découvrir le contenu.

De mon travail, un tel montant écrit sur un chèque, je n’avais jamais eu.

 

Il était suivi d’une publication d’un quotidien local aujourd’hui disparu.

On y relate le décès de jumelles étant trépassées dans les flammes nues.

Il s’agissait bien de ces deux comparses que j’avais tout juste photographiées.

Voilà pourquoi les épreuves étaient en noir et blanc une fois développées.

 

De

 

Rolland Jr St-Gelais

Québec (Québec)

Canada

Je m’en remets

Je m’en remets Poème de Rolland Jr St-Gelais Photo tirée de la collection de Appetitive-Soul Source : https://www.deviantart.com/appetitive-soul/art/1920-129-993488729

Je m’en remets

 

Je m’en remets à la vie.

Elle existe depuis l’émergence de la lumière.

Cet éclat né de la parole de Dieu d’où fut tiré Lucifer.

Elle a accordé la délivrance ultime à une force infinie.

 

Je me place sous la protection des quatre points cardinaux.

Ils me guident sans cesse sur ma route telle un compas.

Ils m’enseignent sur la prudence de mes pas.

Tout en m’encourageant d’aller plus haut.

 

Je fais confiance à la personne que je suis.

Peu importe les nombreux chemins que je suivrai.

Il y aura toujours cet anonyme qui sera là pour me juger.

Je lui répondrai avec une conscience pure que c’est ma vie.

 

Je crois en moi, car je suis un être de beauté.

Soyez convaincus ! Je n’aspire pas à la perfection.

Parce que nul en ce monde ne connaît les tracés de sa destination.

C’est la cause ultime des religions qui servent qu’à nous rassurer.

 

Je m’en remets à la fois aux cieux et aux enfers.

Car, ils tirent leurs origines de la volonté du Verbe.

Sans celle-ci, je ne saurai pas la douceur de l’herbe.

C’est par sa seule intention que je suis libre comme l’air.

 

Se rendre à plus grand que soi est un acte d’humilité.

Ainsi, parfois, il faut s’avouer vaincu par le poids du destin.

Se placer sur ses genoux fatigués pour se reprendre en main.

Se rappeler sans arrêt que tout peut en temps opportun s’améliorer.

 

 L’horloge des saisons avancera inexorablement.

Il apportera des étapes tantôt de bonheur,

Que je le veuille ou non, des instants de malheur.

C’est une loi à laquelle on doit obéir fatalement.

 

Le soleil fait place tôt ou tard à la nuit.

L’ombre fuira l’astre du jour le moment venu.

Quoi que je fasse, je quitterai cette terre, entièrement nu.

Mais, d’ici là, devant l’inévitable, à pleines dents, je souris.

 

Je m’en remets à l’amour sous toutes ses formes.

Qu’il soit de vision platonique ou digne des romans érotiques.

Sans lui, tout serait en ce monde si triste, si pathétique.

À dire vrai, ce qui est fantastique est souvent hors-norme.

 

De

 

Rolland Jr St-Gelais

Québec (Québec)

Canada