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La douceur de la fourrure

La douceur de la fourrure Poème de Rolland Jr St-Gelais Photo tirée de la collection de Appetitive-Soul Source : https://www.deviantart.com/appetitive-soul/art/1900-328-173-963248350

 

La douceur de la fourrure

 

Je me revois aux années de notre jeunesse.

Le temps où on ignorait la peur, la détresse.

Nous ne vivions certes pas dans l’abondance.

Mais, nous ne connaissions guère l’indigence.

 

Nous habitions dans un logement un peu étroit.

Mais, nous y étions heureux, toi et moi.

Fraîcheur en été, chaleur en hiver !

Sur les lèvres, un joyeux air.

 

Voilà qui nous comblait chaque jour.

À tes oreilles, je chuchotais des mots d’amour.

Dans mes bras, je te serrais affectueusement.

Et nos cœurs battaient harmonieusement.

 

Tu prenais un plaisir coquin,

À baisser ma tête vers ton bassin.

Je sentais l’odeur exquise de ton intimité.

Attendant ton signal pour, ton nectar, le déguster.

 

Telle zone étrange !

Interdite pour les anges.

Ah que j’étais chanceux d’être un mortel,

C’est ainsi que je pouvais savourer, ma belle.

 

Tu portais fièrement cette mèche,

À laquelle, tu appréciais que je la lèche.

Quel sentiment de bien-être illuminait ton visage,

Chaque fois que j’arpentais de ma langue ce paysage.

 

Je sentais la douceur incroyable de la fourrure.

Alors que j’admirais avec joie cette splendide parure.

Elle ressemblait à s’y méprendre à une forêt vierge.

Que je m’apprêtais avec minutie à explorer de ma verge.

 

Devant l’inévitable, nos corps avec flegme s’enlacèrent.

Faisant la sourde oreille aux rumeurs de conflits, de guerre.

Par nos baisers, nos passions s’élevèrent vers les cieux.

Nous étions tout simplement un couple heureux.

 

J’aurais aimé fonder une famille nombreuse.

Mais, cela était impossible et te rendait malheureuse.

J’acceptais de bon cœur cette réalité avec philosophie.

Car, à bien y penser, nous avions une charmante vie.

 

Puis le temps est passé inlassablement,

La vieillesse a fait son œuvre inévitablement.

Le crabe est apparu dans ton corps si joli, si frêle.

Il a grugé sans retenu l’étincelle de la force à ma belle.

 

Ce soir, je vis en un immense appartement.

Que tu sois à mes côtés, je le souhaite tellement.

Mon lit est devenu si restreint en ton absence.

De mon existence, j’en ai à peine conscience.

 

De

 

Rolland Jr St-Gelais

Québec (Québec)

Canada