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Nue et heureuse

Nue et heureuse Poème de Rolland Jr St-Gelais Photo par G.B. d’Allemagne Modèle : Ela Source : https://www.deviantart.com/gb62da/art/Naked-and-happy-952821158

Nue et heureuse

 

Je me souviens de l’été dernier.

Nous étions allés en forêt nous y promener.

Il faisait un temps splendide en ce mois de juillet.

Tout était beau, je pourrais même dire, presque parfait.

 

Nous avions préparé cette randonnée,

Si je me remémore bien, depuis la fin mai.

J’avoue que je ne te connaissais pas très bien.

Mais, je faisais pleinement confiance au destin.

 

Le respect était toujours de mise.

Même si, je pouvais attendre une surprise.

Car, tu me semblais à la fois espiègle et enjôleuse.

On m’avait dit qu’un rien pouvait te rendre très rieuse.

 

Une fois arrivés dans un vaste enclos.

Nous avons décidé de nous y installer si tôt.

Un soleil réchauffait de ses rayons bienfaiteurs.

Je crois même qu’il était midi en cet instant de bonheur.

 

Je m’affairais à aménager le tout pour le déjeuner.

Alors que tu vaquais en silence à tes occupations de ton côté.

Me demandant quelques minutes avant d’entamer notre repas,

Tu voulais m’offrir un cadeau auquel je ne m’y attendais pas.

 

Les secondes coulèrent bien lentement,

Exerçant ma bienveillante patience assurément.

Puis, j’ai constaté à tel point la vie soit si merveilleuse.

Une fois retourné, et que j’ai vu que tu étais nue et heureuse.

 

De

 

Rolland Jr St-Gelais

Québec (Québec)

Canada

Ton bonheur est de ma vie son gouvernail

Ton bonheur est de ma vie son gouvernail Poème de Rolland Jr St-Gelais Photo de la collection : https://www.deviantart.com/appetitive-soul/art/00-00740-829499124

Ton bonheur est de ma vie son gouvernail

 

Une nuit, je suis allé te trouver.

Nous nous sommes fixé un rendez-vous,

L’un et l’autre, nous étions des passionnés fous.

Dans une chambre d’hôtel, une nuitée, y passer.

 

Aussitôt être arrivé à la porte-numéro huit,

Je m’y suis arrêté prestement pour reprendre mes esprits,

Car, de toi, ô, mon amour, ma chérie, j’en avais réellement envie.

Mon sang coulait dans mes veines telles des rivières et mon cœur battait si vite.

 

J’ai frappé trois coups et en silence, j’ai patienté.

Que tu viennes me répondre en imaginant ton sourire,

Celui qui, depuis le jour où je t’ai épousée, m’a donné le goût de vivre.

En cette cérémonie où, devant les convives, je t’ai juré pour toujours fidélité.

 

Un an plus tard, nous avions décidé de jouer le rôle des amants.

Quelle drôle d’idée que nous avons eue pour souligner cet anniversaire.

Mais, entre nous, il faut avouer que cela allait tellement nous plaire.

Je sentais vivre l’une de mes aventures lorsque nous étions des enfants.

 

Tout à coup, alors que je ne m’y attendais pas.

Je t’ai entendu venir déverrouiller, de la porte, la serrure.

Déjà, je te voyais avec les yeux de mon cœur, dans ta plus simple parure.

C’est alors que tu m’as dit : « Encore quelques secondes, à mon signal, tu entreras ».

 

Dès que tu me l’ordonnas, j’ai franchi avec grande précaution le portail.

Tu étais belle en cette occasion où nous commettrons le péché de la luxure.

Y a-t-il une véritable transgression lorsque nous vivons d’un amour vraiment pur ?

Mais, au profond de moi, je sais bien que ton bonheur est de ma vie son gouvernail.

 

De

 

Rolland Jr St-Gelais

Québec (Québec)

Canada 

Dis-moi ce que tu vois

Dis-moi ce que tu vois Poème de Rolland Jr St-Gelais Photo de Appetitive-Soul Source : https://www.deviantart.com/appetitive-soul/art/7-932337029

Dis-moi ce que tu vois

 

Dis-moi ce que tu vois !

Allez ! Ne me mens surtout pas !

Tôt ou tard, je saurai l’entière vérité.

C’est alors que tu expérimenteras ma cruauté.

 

Je suis l’ensorceleuse.

Celle que l’on surnomme l’envoûteuse.

Je pratique depuis l’âge de raison la magie noire.

Je connais mille potions que je concocte tard le soir.

 

Je suis sorcière de mère en fille.

J’ai appris tant de sortilèges de fil en aiguille.

Les incantations, pour invoquer les démons de l’enfer.

M’ont été inculquées depuis l’enfance par mon tendre père.

 

Je consulterai ma boule de cristal afin de savoir l’exactitude

Du fil des secondes qui rythment les mouvements d’une pendule.

Réponds-moi franchement ! M’as-tu, serait-ce qu’une seule fois, dupé ?

Si c’est le cas, sache, ô, chéri, que sur ta tête, pendra une lourde épée.

 

Je fabriquerai de mes mains ensorcelées une poupée vaudou.

Sur elle, je prononcerai les mots qui produiront bien des maux.

Pourquoi m’as-tu fait ça ? Pour quelle raison m’as-tu blessée ?

Je t’avais tant donné, tant adulé, tant aimé, sans rien exiger.

 

Était-il si difficile, ô, chéri, de me rester fidèle ?

N’étais-je pas pour toi, de ces femmes, la plus belle ?

Tant de promesses brisées à jamais et pour toujours.

Alors que tu possédais mon cœur chaque jour.

 

Mon engouement pour toi sera sûrement le plus fort.

Il suffira que tu avoues avec des regrets tes torts.

Pour de bon, je passerai l’éponge sur ton infidélité.

Avec toi, je consentirai avec ardeur à tout oublier.

 

Regarde-moi dans la profondeur de mon âme.

Si tu me mens, je te transporterai dans les flammes.

Mais, si tu offres tes remords sur un plateau d’argent.

Je te pardonnerai comme une mère le ferait à son enfant.

 

De

 

Rolland Jr St-Gelais

Québec (Québec)

Canada

Je regarde vers demain

Je regarde vers demain Poème de Rolland Jr St-Gelais Dessin par Noble Roro de la France

Je regarde vers demain

 

Il est six heures du matin.

Je me prépare pour ne pas rater le train.

J’ai décidé de quitter pour toujours mon patelin.

Tournant la page pour construire un préférable lendemain.

 

J’ai connu des gens tout à fait gentils et avenants.

Je crois bien qu’il faut s’engager à autre chose maintenant.

Mon désir est d’avoir une meilleure vie lorsque viendra le temps.

J’ai adoré la région où j’ai grandi avec ses lacs et ses ruisseaux étonnants.

 

Vite, dans la douche pour me savonner et me laver de mon passé.

Après avoir terminé, j’ai pris deux rôtis et un café en guise de déjeuner

Que ma tendre mère eût fait avec des larmes, avec peine, dissimulées !

Elle avait deviné que pour toujours je quittais cette terre si éloignée.

 

Quelles sont les raisons d’une telle décision ?

Je vous en supplie, de grâce, ne me poser pas cette question.

Rien qu’à y penser, un seul instant, je crois perdre toute ma raison.

Quoiqu’il en soit, plus rien ne me maintiendra au sein de cette maison.

 

Le moment fatidique tant redouté de mon départ est enfin arrivé.

Quelle sera ma vie ? Quel sera mon avenir ? Quelle sera ma destinée ?

D’une main tremblotante, j’ai pris le téléphone et un taxi, j’ai commandé.

Un appel qui alla changer le cours de ma route telle une prière exaucée.

 

Les secondes passèrent dans un silence lourd.

Maman et moi entendions comme un bruit sourd.

C’étaient nos cœurs qui pleuraient tout notre amour.

« Vas-tu revenir ? » Ce à quoi j’ai répondu peut-être un jour.

 

Puis, un klaxon se fit entendre.

Je prie ma valise sans plus attendre.

Je lui ai fait une bise sur sa joue tendre.

Un souvenir que je ne pourrais jamais reprendre.

 

Le taxi prit le chemin de la gare de train.

Je chantais, pour dissimuler ma tristesse, un refrain.

Maintenant, pour le meilleur et le pire, j’ai ma vie entre les mains.

Tournant le dos à mon passé, à mes erreurs de jeunesse, je regarde vers demain.

 

De

 

Rolland Jr St-Gelais

Québec (Québec)

Canada 

Je suis une autre victime

Je suis une autre victime Poème de Rolland Jr St-Gelais Réalisation photo par Mariannnalnsomnia Source : https://www.deviantart.com/mariannainsomnia/art/Victims-914440195

Je suis une autre victime

 

Je me suis levée.

En pensant à mon amoureux.

Je voulais tant que nous soyons heureux.

Voilà pourquoi je m’étais mise toute en beauté.

 

Cette journée allait être si particulière.

J’en avais tellement parlé avec ma tendre mère.

Ses yeux brillèrent en entendant mes mots de bonheur.

Qu’en mon cœur je croyais que loin de moi était le malheur.

 

Puis le jour, que j’imaginais béni, arriva.

Celui pour lequel pour toujours tout s’arrêta.

Je me suis rendue chez lui alors qu’il tenait une bouteille à sa main.

Un verre puis un autre et un autre allaient sceller à jamais mon destin.

 

Ses paroles douces comme du miel,

Se changèrent en propos aigres comme du fiel.

Puis les questions absurdes firent place à des actes de violence.

Dès cet instant disparurent dans les limbes mes rêves d’innocence.

 

J’ai supplié, maintes fois, d’arrêter de me frapper.

Moi, qui étais venue, tout mon amour, lui témoigner.

Ma joie de vivre se transforma en détresse indescriptible.

Doux Jésus ! Je ne pouvais pas croire qu’existait une chose si horrible.

 

J’ai senti le sang couler lentement sur mon visage.

En quelques secondes, je fus transportée vers un autre âge.

J’ai tout de même pu écrire, avant de rendre l’âme, ces mots en rime.

Car, devant la fureur de certains hommes, je suis une autre victime.

 

De

 

Rolland Jr St-Gelais

Québec (Québec)

Canada