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Sur nos lèvres
Sur nos lèvres
En plein milieu de la nuit,
Lorsque les chats sont, à ce qu’on dit, gris.
Je quitte mon foyer auquel se trouve mon époux,
Qui est, de ma beauté, totalement fou.
Je parcours les allées et les ruelles,
Illuminées par de blanches chandelles.
Je porte sur la tête une couronne de fleurs,
Qui embaume ces lieux en ces heures.
Arrivée à l’endroit convenu,
Sans hésiter, je me suis mise nue.
Quel plaisir de voir tous ces hommes hébétés,
Admirer mes seins fermes de leurs yeux émerveillés.
J’ai tout de même conservé un collier par pudeur.
Y subir une confrontation me fait tellement peur.
J’imagine tant de femmes abusées, exploitées.
En faire partie n’est certes pas de ma volonté.
Les secondes, les minutes passèrent inlassablement,
Tandis que j’attends celle qui me rejoindra sûrement.
Puis, j’entends des pas qui me sont familiers.
J’aperçois la silhouette de ma dulcinée.
Elle s’avance tout en douceur vers moi,
Sachant bien que j’espérais tant ce moment-là.
La patience est une noble vertu à ce que l’on dit.
Mais rien n’égale la joie de voir celle qui me sourit.
Solitaires à cet endroit, nous allons manifester notre amour,
Par un geste qui symbolise la passion depuis toujours.
Sous la faible lueur des bougies de la capitale blême,
Deux maîtresses dans un profond silence sèment.
Sur nos lèvres, nous avons échangé sans un seul mot.
Dans la pénombre des alentours, tout était si beau.
Sa main palpa avec fermeté l’un de mes seins.
Une chaleur me réchauffa jusqu’aux reins.
De
Rolland Jr St-Gelais
Québec (Québec)
Canada
Pourtant, elle est libre
Pourtant, elle est libre
Elle a passé la nuit ainsi.
Une expérience qui l’a saisie.
Elle a offert son corps à la volupté.
Elle apprit la luxure à la mesure de ses capacités.
Rien n’a été laissé au hasard.
L’exploration de l’excellence était notre phare.
Avec doigté, je cherchais à satisfaire ses secrètes envies.
Nos soupirs cadencés démontrèrent la présence de la vie.
L’agilité de ma langue la faisait si frémir,
En témoignait allègrement son magnifique sourire.
Les gouttes de son liquide en sortaient avec suffisance.
Ses cris à peine retenus brisèrent le rempart sacré du silence.
Elle adorait ses chaînes confectionnées de velours.
Je l’enlaçais en lui répétant à l’oreille des mots d’amour.
Chaque coup de mon basin lui faisait verser des larmes.
Elle me suppliait de ne pas cesser avant de rendre ses armes.
Quelle nuit meublée de tendresse et de complicité !
N’est-ce pas là la preuve indéniable d’une authenticité ?
Nos cœurs s’échangèrent sans retenue de tant de confidences.
Jamais nous n’aurions cru nos sentiments livrés avec abondance.
Les aiguilles de l’horloge s’arrêtèrent subitement,
Tandis que ma semence émergea en elle à jets florissants.
Les secondes se figèrent soudain dans le gravier blanc du sablier.
Quelle bonne idée d’avoir utilisé ce tissu pour enrober ma bien-aimée !
Elle était l’une de mes adoratrices choyées.
Je veillais sur elle avec un soin, à dire vrai, particulier.
Elle était là-devant moi, exposant son intimité tel un livre.
Élevée dans une famille aux valeurs strictes, pourtant elle est libre.
De
Rolland Jr St-Gelais
Québec (Québec)
Canada
Je peux enfin avouer
Je peux enfin avouer
Que c’était la belle époque, le bon temps !
Quand toi et moi, nous nous amusions allègrement.
Alors que nos parents pensèrent que nous étions avec des copains.
Nous ne savions que faire de leurs sermons qui rythmèrent tels des refrains.
Nous allions louer une chambre dans un hôtel.
Et nous nous déshabillions à la lueur d’une chandelle.
Tu me disais des mots d’amour qui seront gravés pour toujours,
Dans mon cœur et dans mon âme, et ce, jusqu’à la fin de mes jours.
J’admirais la splendeur de tes yeux sans prononcer une seule parole.
J’entendais ta respiration haleter de désir inavouable qui me rendait folle.
Comme j’aurais voulu que cette superbe journée ait été sans fin.
Nos sentiments intimes parlèrent par la tendresse de nos mains.
Nous partagions tous nos secrets, nos rêves et nos projets d’avenir.
Même si, parfois, devant tant d’utopie, cela nous faisait bien rire.
Les secondes, les heures, les mois et les années sont passés à la vitesse de l’éclair.
Nous nous sommes séparées pour prendre époux. Moi, Paul et toi, Pierre.
Devant l’inévitable, nous devions satisfaire un monde totalement fou.
Face aux préjugés, à la servitude de la religion, nous devions filer doux.
Tu as fondé, à ce que j’ai appris, une famille nombreuse et heureuse.
Pour ma part, j’ai fait mon possible pour rester tout à fait silencieuse.
Je me suis mariée devant l’autel, bien que mon cœur fût à toi.
J’avais juré de tout cacher de mes souvenirs pour l’honneur de mon toit.
Je revoyais en mon esprit ton visage quand j’accomplissais mon devoir conjugal.
Adultère en pensées et non pas de corps ! Voilà la seule chose que j’ai faite de mal.
Maintenant que je suis atteinte d’une maladie à la fois rare et incurable,
Ne pas t’en être informée, j’en aurais simplement été incapable.
Je t’écris ces mots pour te rappeler à tel point pour moi, tu comptais.
Je peux enfin avouer avant de quitter cette vie comme je t’aimais.
De