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Marcher sous le soleil d’été

Marcher sous le soleil d’été Poème par Rolland Jr St-Gelais Photo par JREKAS Source : https://www.deviantart.com/jrekas/art/Walk-in-the-summer-sun-886365042

Marcher sous le soleil d’été

 

Marcher sous le soleil d’été,

Marcher avec une telle liberté,

Sentir la chaleur sur ma peau satinée,

Découvrir, de la nature, sa splendeur et sa beauté.

 

Tenant avec légèreté le parasol,

Alors que je marche pieds nus à même le sol,

Cette terre qui a vu naître tant de légendes et de paraboles,

De ces histoires si étranges qui me font croire que je suis un peu folle.

 

Simplement vêtue d’un manteau blanc,

Qui se concilie bien avec ce parasol que je tiens délicatement,

Avec pour seul couvre-chef cette fleur posée tel le ferait une enfant,

Quel charme extraordinaire que l’on avait il y a de cela trop longtemps.

 

Le temps où la féminité avait toutes ses lettres de noblesse,

Le temps où la masculinité pouvait se manifester par de la tendresse,

Le temps des chansons d’amour chantées avec une telle finesse,

Le temps des poèmes et des cœurs remplis de tristesse.

 

Le temps de la Bohême,

De ceux qui, envers et contre tout, s’aiment,

Le temps de Charles Aznavour et des fleurs que l’on sème,

Le temps de marcher sous un soleil d’été qui sera toujours le même.

 

De

 

Rolland Jr St-Gelais

Québec (Québec)

Canada

Crucifiée

Crucifiée
« Croix de femme » Poème de RollandJr St-Gelais Magnifique photo par Emilie alias Tokatun sur DeviantArt

Crucifiée

 

Être égale de l’homme?
Quand on y pense, est-ce vrai?
Car combien de maux on lui a fait?
Je ne le crois pas à bien y penser en somme.

 

Être si souvent martyrisée,
Sans oublier tant de fois abusée et violée,
L’histoire regorge de ces femmes au courage remarquable,
Condamnées aux bûchers par des inquisiteurs à la foi indéniable.

 

À leur foi en leurs privilèges,
Qui craignirent quelconques sortilèges,
Pouvant amenant la justice de l’humble raison,
Au sein d’une innocente et tellement pauvre population.

 

On oublie trop souvent,
Et parfois avec le clergé son assentiment,
Que la femme a été voulue par cet être suprême,
Loin des hommes vivant en un lieu ressemblant à la Bohème.

 

Sans sa présence à ces côtés,
Homme seul n’aurait pu réaliser l’humanité,
Être deux pour affronter les chemins de la destinée,
Voilà qu’elle était l’unique but du Créateur sa seule volonté.

 

Mais, qu’en avons-nous fait?
Que peut-on l’accuser et quel est son méfait?
Elle a été tirée de notre chair pour être choyée et aimée,
Pourquoi donc dans de méchanceté? Pourquoi l’avoir crucifiée?

 

De

 

RollandJr St-Gelais
Québec (Québec)
Canada

L’importance des témoignages

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L’importance des témoignages

Bonjour tout le monde,

Comme vous le savez déjà, il m’arrive souvent d’être à la recherche d’articles publiés sur le web où le sujet central est nul autre que la nudité artistique. C’est ainsi que je passer des heures, parfois des journées entières, à essayer de dénicher des articles sur ce sujet. Un de mes sujets de prédilection au sein de mon blogue. Parfois, je découvre des témoignages de modèles nus sur leurs parcours professionnels et, d’autrefois, des annonces d’évènements qui auront lieu à tels ou tels endroits. Bien entendu qu’il m’est un devoir de mettre en annexe les liens d’où les articles originaux sont tirés afin de respecter le droit d’auteur. C’est d’ailleurs la moindre des choses.

C’est ainsi qu’il me fait plaisir de vous présenter un texte fort intéressant où plusieurs modèles nus ont accepté de donner un aperçu de leur travail et de leur cheminent dans une voie où peu sont appelés et qu’encore très peu acceptent d’y mettre les pieds à nu. C’est là une expression fort appropriée au sein d’un tel article.

Je vous souhaite une bonne lecture !

RollandJr St-Gelais

Québec (Québec)

Canada

La nuit des corps vivants

Dites «je suis modèle vivant pour des artistes», et vous aurez aussitôt une flambée de regards plus ou moins égrillards, plus ou moins perplexes, subordonnés aux clichés suivants : «Le modèle couche-t-il avec son artiste ?» «Le modèle est quand même tout nu devant tout le monde, faut pas être bien pudique.» «Faire modèle, c’est pas compliqué, tu fais tas de viande devant une classe ou un peintre-photographe-sculpteur, pas besoin de talents particuliers.» Voire pire, comme cette jeune femme que sa mère, apparemment bloquée sur le puritain XIXe siècle, traite limite de prostituée et se garde bien de dire à son entourage ce que fait sa fille dans la vie. On serait tenté de les comparer à des mannequins qui, eux aussi, vendent et donnent à voir leur image. Erreur : le modèle propose une pose et, à travers elle, une interprétation du corps, pas sa beauté ou uniquement sa plastique. Pour un tarif oscillant entre 15 et 25 euros de l’heure – pas tout à fait les prix des tops.

«Tout le monde peut être modèle, ça n’est pas comme mannequin, tous les corps sont intéressants, c’est hétérogène, ouvert à tous», explique Claire de Colombel qui gagne sa vie avec cette activité depuis trois ans, et vient de sortir un livre sur cette nudité associée à un autre regard, «très particulier, qu’on ne retrouve pas ailleurs : ni sexuel, ni dans le jugement, ni curieux, ni exhibitionniste». Un travail en fait très physique, à la fois sportif, méditatif – essayez de tenir la même pose pendant trente minutes et on en reparle – et artistique. Et qui n’est pas reconnue comme profession, malgré des manifestations de la corporation en 2008 et en 2014 pour obtenir un statut, au même titre que danseur ou comédien. Ce vendredi, jusqu’à samedi tard dans la nuit, se tient le premier marathon de dessin d’après des modèles vivants, organisé par la galerie itinérante Agnez Art Gallery et Maria Kuzma-Kuzniarska, la créatrice de Life Drawing Montmartre (des cours de dessin sans professeur, ouverts à tous les publics). Quatre modèles nous détaillent les grandeurs et misères de leur art.

«A deux, c’est magique»

Patrick Berton, 56 ans, pose aux Beaux-Arts

«Ce que j’aime dans ce métier, c’est son éternité : me dire qu’ici, aux Beaux-Arts, il y a cent ans, un modèle a vécu et ressenti les mêmes choses que moi en posant. Je suis un maillon de plus de cette même chaîne, sensible à la mémoire des lieux. L’intensité avec laquelle les gens dessinent me porte et m’inspire aussi. N’importe quel corps peut l’être, les corps ronds plus facilement. Ils peuvent se voir comme des paysages. Au total, entre les Beaux-Arts et le reste, je pose entre cinq et huit fois trois heures par semaine, debout, assis, allongé, cinq à vingt minutes, parfois quarante-cinq minutes. Il faut supporter les douleurs physiques dues à l’immobilité.

«Je m’adapte aux besoins pédagogiques des profs et des élèves, en choisissant mes poses en fonction de ce que je ressens, de mon humeur. On est créatif de manière éphémère et dans l’instant présent. Parfois on pose à deux, c’est magique : on partage le regard des dessinateurs et cela devient plus facile, léger. Il se passe tout de suite un truc, une histoire. Aujourd’hui, poser me correspond totalement, bien que l’on vive dans la précarité. Mais si on organisait trop ce métier, il perdrait cet aspect bohème, ce côté artistique. C’est cette grande liberté qui m’est précieuse.»

«On ne cherche pas à être jolie»

Florence Rivières, 25 ans, modèle pour photographes

«C’est aujourd’hui mon activité principale. Je travaille pour une trentaine de photographes, trois séances photos par semaine d’une heure à quatre heures. Au début, j’ai fait ça pour gagner de la confiance en moi, ensuite je me suis rendu compte que ça pouvait être un projet artistique.

«C’est différent avec un photographe d’avec une classe de 30 élèves : eux ne bougent pas, vous non plus. Avec le photographe, si. Il y a une communication constante, c’est un échange d’énergie ; on n’a pas à tenir les poses quinze minutes et il faut savoir trouver la lumière, l’angle, comprendre ce que veut l’autre. On ne cherche pas le beau, on ne cherche pas à être jolie, on se détache de sa propre apparence. Parfois je me dis, « je suis horrible mais la photo est géniale ». A force d’en jouer, de poser pour tellement de regards différents, ça désacralise le corps : mon image n’est pas ma personne. Ce n’est pas dans le regard du photographe qu’on valide son être ou son image. Quand je suis nue, c’est comme une tenue : la nudité c’est une autre façon d’habiller son corps.»

«Poser, c’est se poser»

Claire de Colombel, 31 ans, modèle d’écoles d’art

«On travaille dans des endroits très variés, il y a un grand nombre d’institutions ou d’associations qui ont besoin de modèles : écoles d’art, ateliers privés, cours pour adultes. Le vivant, c’est la base de l’apprentissage du dessin. Le corps est observé de manière sensible et technique, le regard n’a rien de voyeur. On choisit nos propres poses en fonction des temps annoncés. Elles vont de cinq à quarante-cinq minutes, parfois plus, mais il y a un repos indispensable de quinze minutes tous les trois quarts d’heure. Je travaille de quinze à trente heures par semaines, pour un taux horaire entre 15 et 25 euros. Immobile et silencieux, c’est pourtant un travail très physique qui demande beaucoup de concentration et de créativité. Il faut habiter son corps, être là.

Je cours souvent d’un atelier à un autre, c’est drôle quand on y pense : courir pour aller arrêter le mouvement. Poser, c’est se poser. Dans l’atelier, on entre dans une autre temporalité, il n’est plus question d’efficacité, de productivité. Rester immobile, c’est aller à contre-courant. Et c’est un véritable engagement, il y a les douleurs musculaires, articulaires, les problèmes de circulation du sang. Je m’aide de techniques de visualisation et de méditation pour soulager les tensions, c’est beaucoup d’énergie à fournir, tout le temps, comme un athlète, mais sans bouger d’un iota. Puis on pose avec sa forme ou sa fatigue du jour, sans artifices, sans Photoshop.»

«Nus par – 5°C dans la cour de la Drac»

Maria Clarck, 40 ans, fondatrice de l’association «Modèles d’art»

«Etre modèle est un état d’être qui implique une réelle qualité de présence, un engagement philosophique. C’est un métier très exigeant, physiquement et mentalement, à la croisée de la méditation et des arts martiaux. Savoir respirer est la clé. Mais contrairement aux danseurs par exemple, rien n’est prévu pour la santé des modèles vivants. Nous sommes salariés vacataires. Donc pas mal de paperasse, parfois difficile à obtenir. En 2008, il y a eu la manif des modèles, nus par – 5°C dans la cour de la Direction régionale des affaires culturelles [Drac] de Paris. La mairie avait supprimé le cornet, c’est-à-dire une vieille pratique qui consiste à faire passer une feuille de papier roulée pour récolter de l’argent complémentaire, ce qui correspondait quand même à 20 % de mes revenus. C’est à ce moment-là que les modèles se sont regroupés et mis en réseau. Au sein de notre association, nous œuvrons pour que notre activité soit mieux reconnue. Idéalement, il faudrait prendre place dans une convention collective et être dissocié des mannequins. Poser, c’est accompagner le processus artistique, c’est une histoire de rencontre et de générosité.»

Source : http://next.liberation.fr/arts/2016/04/28/la-nuit-des-corps-vivants_1449230

Dis-moi tout

Dis-moi tout!
Dis-moi tout!
Dis-moi tout!
Parle-moi ô ma chérie adorée, à genoux je t’en supplie.
Quel crime si horrible aurais-je commis qui t’incite à garder ce silence ?
À  toi, que Dieu m’en soit témoin, nul sourire ne te fut interdit.
Ta tristesse me transperce corps et âme telle une lance.
Tu sais bien que de mon entière fidélité, je te le jure, tu en as l’exclusivité
N’imite pas la femme de Lot qui détourna son regard d’un avenir prometteur,
Et qui se transforma, trois fois hélas, en une vulgaire statue de sel pour l’éternité.
Nulle prétention d’être sans défauts, mais de mon amour véritable, je ne suis point menteur.
Je combattrai tous les minotaures de ce monde pour te prouver mon hardiesse,
Je voguerai même vers l’Hadès en parcourant le fameux Styx.
Pour y détruire tout ce qui alimente de notre amour sa faiblesse,
Ô mon admirable beauté, mon supplice est pour moi pire qu’une silice.
Aucun peuple n’a de son histoire créé de mots qui décrivent pour toi ma passion.
Aucune langue d’hommes n’est digne, ne fut-ce qu’un instant, de prononcer ton nom.
Aurais-je trahi ta confiance d’un seul secret né de nos relations intimes?
De ma langue, que l’on m’en prive si cela peut dissiper tes doutes bien légitimes.
Mon Dieu ! Je vois une larme ruisseler sur ta joue de soie.
Comment puis-je la faire disparaître car de t’avoir blessée j’en ai peur ?
Quels mots pourraient te redonner à la fois ton bonheur et ta joie ?
Tu le sais autant que moi qu’il n’y a pas dans la vie que tromperie et l’heur.
Tends-moi la main et raconte-moi ce qu’il ne va pas.
Jamais de jugements sur toi je ne ferai.
Qui suis-je pour rejeter celle qui de la mort me sauva ?
Dans un mutisme absolu je serai tenu pour davantage t’écouter.
Dis-moi tout, ô mon adorée, dans le creux de mon oreille attentive.
Ne sais-tu pas que dès mon réveil mes pensées ne sont que pour toi ?
Et que mon amour fait en ma volonté profonde force de loi ?
Viens près de moi, colle–toi sur ma poitrine qui recueillera tes larmes divines.
J’entends battre ton cœur avec un rythme que rien de bon ne m’inspire.
De mes bras musclés, je t’enlace avec une précaution infinie afin de te protéger de ces démons.
Que je projetterais loin dans les profondeurs de tous les enfers et en particulier les pires.
Si tel est ton vœu, pour te prouver que tu es l’élue de ma vie, je gravirai les plus hauts des monts.
Les aurores sans ta présence à mes côtés ne sont que des crépuscules lugubres.
Mais, mon sommeil en ta compagnie devient un doux parcours rempli de vie.
Les saisons, aussi belles soient-elles, ne sont en ton absence que pâle mois de novembre.
Par ton incomparable perfection, le ciel d’un bleu tout limpide se remplit.
Dis-moi tout ma chérie, je t’en prie au nom de notre jeunesse d’autrefois.
Une époque où l’on se moquait de tous ces mots sur nous qui courraient.
Nous n’avions que faire de leur fausse morale et de leur vaine foi.
Et de faire l’amour sans relâche, nous le faisions avec un plaisir qui jamais ne mentait.
Chaque jour n’est que douce romance dès le moment où mes yeux ont croisé les tiens.
Et du premier baiser, tu m’as ouvert toutes grandes les portes du jardin d’Éden.
De tes suaves paroles, tu as fait de tes rêves, les miens.
Ma vie avait enfin trouvé un sens, je ne vivais plus tel un bohème.
Oui, devant les Dieux de l’Olympe et les simples assises humaines, j’avoue ce crime parfait.
Et, le refaire encore et encore, je suis prêt car je n’en éprouve aucun regrets ni remords.
Coupable et cent fois coupable, je plaide ma cause devant la justice des hommes imparfaits.
C’est de ne t’avoir jamais cessé de t’aimer sur le chemin de notre vie que je voulais tant être parsemé de feuilles d’or.
De
Rolland St-Gelais
Québec (Québec)
Canada