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Le plus beau remerciement

Le plus beau remerciement Texte de réflexion en hommage à mon défunt père

Le plus beau remerciement

Cher papa,

Tu t’es endormi depuis un an déjà. Ton départ a légué un grand vide dans le temps. Les saisons s’écoulent inlassablement depuis cet instant, où tu as rendu l’âme tout en étant entouré d’amour.

Il ne se passe pas une journée où je me souviens de ta belle humeur et de ta foi en l’avenir. Tu as laissé des anecdotes merveilleuses qui me font sourire quand que je les revois en pensées.

J’ai quelque chose d’important à te dire. Chaque matin où je me lève et que je pars pour faire mon petit bonhomme de chemin, je te remercie de m’avoir montré à marcher. En effet, chaque pas que je fais, je ressens toute la confiance que tu avais en moi. Cela a été le début d’une sublime aventure, et ce, tout au long de ma vie.

Au fil des années, tu m’as prodigué des conseils que de temps en temps, je les suivais d’autrefois non. Mais, tu me laissais toujours l’entière liberté de faire mes choix. De ce fait, tu as permis que je fasse l’expérience de l’existence. Et ça, c’est le plus beau cadeau qu’un père peut faire à son enfant.

Je termine cette missive en remémorant les derniers mots que j’ai dits alors que nous nous sommes serrés dans nos bras à l’occasion de notre ultime rencontre. Ils sont à la fois d’une simplicité déconcertante et d’une valeur considérable : « Papa ! Ne sois pas inquiet pour moi, je suis très heureux. » C’est, à mes yeux, le plus beau remerciement que je pouvais te faire.

Ton fils qui t’aime.

Rolland Jr St-Gelais

Fleurs blanches

Fleurs blanches Poème de Rolland Jr St-Gelais Photo par Samo19 Modèle : Martha Source : https://www.deviantart.com/samo19/art/White-flowers-958197775

Fleurs blanches

 

C’est le mois de Marie.

Puisse-t-il faire place à la saison de l’été.

Je profiterai des rayons du soleil pour me réchauffer.

Je l’exige de toutes mes forces ; quitte pour toujours ce pays.

 

Comme il est délicat de trouver sans pleurer les justes mots.

Lesquels tireront le mal-être qui m’envahit insidieusement.

Depuis qu’elle a rendu l’âme entourée de ses enfants.

Lesquels réussiront à décrire de mon intérieur ses maux !

 

Nous sommes le 14 du mois de mai.

C’est l’une des journées que j’apprécie le moins.

Ma mère est partie dans un monde si inconnu, si incertain.

Tant de souvenirs resteront toujours, dans mon cœur, gravés.

 

 Bienheureux, vous êtes de pouvoir festoyer en sa présence.

Quel bonheur de serrer dans nos bras celle qui nous a tant aimés !

 Quelle joie indescriptible que de partager ces instants de festivités !

Mais, quel poids horrible que de supporter à cette date son absence !

 

Les années sont passées au gré des saisons.

Il en est ainsi depuis que les grains du temps.

Lesquels s’écoulent sous les étoiles, dans le firmament.

On doit l’apprendre à s’en faire une raison, sans contrefaçon.

 

Je vis dans une ville située à des centaines de lieux,

Elle y est enterrée à côté de mon père et mon frère aîné.

Pouvoir aller porter un bouquet sur son épitaphe, j’aurais bien aimé.

Je vais donc me contenter de croire qu’elle est pour l’éternité dans les cieux.

 

C’est bien peu pour lui manifester toute ma reconnaissance.

À l’impossible, nul n’est tenu de l’accomplir en cette vie éphémère.

Voilà pourquoi, j’ai écrit ces bien modestes vers pour la fête des Mères.

Puisse-t-elle, ces quelques fleurs blanches, les accepter avec aisance.

 

De

 

Rolland Jr St-Gelais

Québec (Québec)

Canada

À travers les nuages

À travers les nuages Poème de Rolland Jr St-Gelais Photo par Samo19 Source : https://www.deviantart.com/samo19/art/Clouds-930413695

 À travers les nuages

 

Me promenant en cette matinée,

Alors que le soleil réchauffait l’air ambiant,

Qui laissait place avec délicatesse au doux printemps,

Je profitais allègrement de ce début d’une merveilleuse journée.

 

Cela fera bientôt un an que mon père a quitté ce monde,

Pour aller rejoindre nos ancêtres qui ont façonné à leurs manières,

Ces vastes contrées qui jalonnent au fil des saisons de fertiles terres.

Son âme s’est laissée emporter par le vent sidéral, sur de paisibles ondes.

 

Qu’arrive-t-il une fois avoir pris notre ultime haleine ?

Sommes-nous condamnés à tout jamais pour nos fautes passées ?

Une grâce salvatrice nous est-elle accordée par une quelconque divinité ?

La vie reviendra-t-elle au jugement dernier et que le sang coulera dans nos veines ?

 

Que de questions pour lesquelles les réponses viendront en temps et lieu !

Chaque jour m’apporte tant de joie dans chacune des parcelles de mon cœur.

La vraie fortune ne réside-t-elle pas à faire confiance en l’avenir chaque heure ?

À travers les nuages, j’y ai vu mon père, et je lui ai alors dit comme je suis heureux.

 

De

 

Rolland Jr St-Gelais

Québec (Québec)

Canada

Manuel le charpentier

Manuel le charpentier Poème de Rolland Jr St-Gelais Peinture acrylique et encre de Chine sur papier A4 Par Noble Roro de la France

Manuel le charpentier

 

Il y avait dans mon village un homme particulier.

Il venait, disait-on, d’un pays étranger.

Il parlait avec un léger accent chantant.

Il possédait un sourire charmant.

 

Il travaillait dans un métier honorable,

Je reconnais, nul autre que lui n’en était capable.

Ses mains avaient une remarquable dextérité,

Qui lui permettait de faire des meubles de toute beauté.

 

Il paraîtrait que son savoir-faire lui était légué par son père.

Qui, chose triste de la vie, aurait été tué à la guerre.

Il a vécu avec sa mère jusqu’au décès de celle-ci.

Pour, ensuite, venir s’installer en ce pays.

 

Il était aisé tel un enfant et doux comme un agneau.

Toujours poli, il ne disait jamais un mot de haut, de trop.

Il réparait ici et là les maisons avec une sublime attention.

Les résultats donnaient à ses clients une entière satisfaction.

 

Tout le monde l’appelait simplement Manuel.

Il rougissait souvent devant une belle demoiselle.

Il leur fredonnait des airs joyeux dans sa langue natale.

Elles aimaient cet homme, car il n’y avait en lui aucun mal.

 

Les années passèrent à la suite des saisons.

Les cheveux gris apparurent comme de raison.

Puis, dans la semaine qui précède le jour de Noël,

On découvrit son corps près de l’autel de la chapelle.

 

Il était venu rendre son âme au Seigneur.

Puisqu’il savait que bientôt arriva sa dernière heure.

Les gens prièrent tous en chœur lors de la messe de minuit.

Manuel le charpentier leur laissa de beaux souvenirs pour la vie.

 

De

 

Rolland Jr St-Gelais

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Je patientais

Je patientais Poème de Rolland Jr St-Gelais Photo de la collection de Appetitive-Soul Source : https://www.deviantart.com/appetitive-soul/art/473-1000-953758870

Je patientais

 

Je suis venue à votre rencontre,

À l’heure convenue sur ma montre.

J’ai pris mon temps pour me mettre en beauté.

C’est la première fois qu’à une telle séance que je poserai.

 

Je suis arrivée à huit heures pile.

Mon éducation a été sévère quand j’étais jeune fille.

« Sois ponctuelle et tu réussiras » me répétait ma mère!

« Lève-toi tôt et tu verras tes jours » me disait mon sage père!

 

Dès mon arrivée, vous m’avez servi une tasse de thé.

Avec quelques biscuits au goût légèrement sucré.

Il est vrai qu’un tel geste de courtoisie m’a plu.

Alors qu’en les savourant, je me mettais nue.

 

J’avais répondu à votre annonce parue dans le journal local.

Un tel avis, à cette époque assez libertine, me paraissait peu banal.

Le cachet était intéressant pour quelques clichés de pure nudité.

Les règles étaient établies lors de notre discussion en privée.

 

Ah! Vous voilà?! C’est le temps de travailler.

Allons-y! Je me sens en pleine forme pour besogner.

Pour dire vrai, cela fait si longtemps que je rêvais de ce moment.

Je patientais bien sagement jusqu’à ce précieux évènement.

 

De

 

Rolland Jr St-Gelais

Québec (Québec)

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