Archives de tags | bonheur et joie de vivre

Vivre tout simplement

 

20171129_1541191

Modèle nu ? RollandJr St-Gelais

 

Vivre tout simplement

Bonjour tout le monde,

Je désire revenir sur les questions que plusieurs personnes me posent concernant ma passion en tant que modèle nu pour des écoles d’art et des ateliers d’arts. Outre les réponses précédemment développées que j’ai données aux questions, il m’est apparu à l’esprit que la réponse fondamentale est tout de se sentir vivre tout simplement.

20171129_133508Il est vrai que j’éprouve en maintes occasions cette sensation de vivre. J’ai, à titre d’exemples, les nombreuses balades en nature où il m’est possible de sentir l’air pur remplir mes poumons, entendre le rire des enfants et assister à un spectacle de groupes musicaux ainsi que de sentir la chaleur de ma chatte lorsqu’elle se blotti contre moi. La liste serait quasi sans limite.

Or, poser nu possède une aura assez particulière puisque d’une part, je me dois d’être préparé mentalement afin de me donner des pistes de travail, oui poser nu est bel et bien un travail que l’on doit en tout temps prendre au sérieux, et d’autre part, prendre en considération la catégorie d’âge des personnes qui y seront présentes. En effet, je ne peux tout de même pas utiliser de prime abord les mêmes types de poses nues devant des étudiants et étudiantes de niveau collégial que devant des artistes oeuvrant dans le domaine depuis de nombreuses années.

Là encore, je dois faire preuve de jugement car chaque séance est20171110_101223 particulière. Par exemple, je me souviens de la grande ouverture d’esprit des étudiants et étudiantes du collège de Sept-Îles en octobre et novembre dernier. Une ouverture d’esprit qui se manifesta de manière graduelle au fur et à mesure du déroulement des séances. Il va de soi, et vous le savez déjà, qu’il m’est un devoir de demander en début de séance de m’informer de tout malaise possible face à l’une ou l’autre de mes poses afin de me permettre une plus adaptée au groupe. C’est tout simplement une question de respect. Est-il utile de vous rappeler que le respect est à la base même de mon éthique de travail ?

20171129_145522Effectivement, on ne pose pas nu de manière irréfléchie. Poser nu relève d’une réflexion maintes fois faites souvent longtemps à l’avance. Quels types de poses dois-je privilégiées ? Pourquoi celles-ci plus que les autres ? Par lesquelles dois-je commencer et quelles choisir pour la fin de la séance ? Avec ou sans ma prothèse ? Sur quel thème devrais-je mettre l’accent ? Mais, avant toute chose, comment devrais-je me présenter au groupe dès mon arrivé ? Comme on dit si bien au Québec : On n’a pas une seconde chance pour faire une première impression. Quoiqu’il en soit, être authentique est toujours de mise. Après tout, nous sommes entre adultes, consentants et informés de la raison même de notre rencontre.

Chose étonnante ! Les poses les plus appréciées par les artistes20171129_135406 relèvent surtout de l’improvisation. En effet, j’utilise très souvent mon imagination en m’inspirant de mes lectures sur divers sujets dans les quotidiens pour réaliser certaines poses. J’ai, à titre d’exemple, les témoignages de certaines personnes au sein d’un courrier du cœur publié quotidiennement dans un journal fort populaire au Québec. Lesdits témoignages portèrent notamment sur  la non-volonté de certaines personnes de se libérer d’une relation amoureuse toxique sous prétexte de pouvoir profiter d’une qualité de vie « enviable » à  la fois au plan financier et au plan matériel. Or, il n’y a rien de pire que de se complaire dans son malheur et rien de plus ardu que de se libérer d’une relation dite « amoureuse » dans laquelle notre  intégrité physique, morale et psychologique est en danger de  manière permanente. Et, selon vous, avec quel objet ai-je réalisé mes poses nues pour illustrer de telles situations ? Tout simplement avec la ceinture bleue de ma robe de chambre. Comme quoi l’improvisation est sans contredit une pièce fondamentale dans mon cheminement.

Merci de m’avoir lu.

RollandJr St-Gelais

Québec (Québec)

Canada

Pourquoi donc?

Pourquoi donc?

Bonjour tout le monde,

11223518_1687484854815951_4846526328183684758_o.jpgJ’espère que tout se passe bien pour vous et que vos préparations pour le temps des fêtes vont bon train. Pour ma part, tout va pour le mieux dans ma vie et, croyez-le ou non, j’ai déjà fait mes décorations de Noël. Bon! Ce n’est guère ce que l’on retrouve sur Time Square, mais je peux être fier de ma petite création.

Oui, je suis fier de mes belles décorations aussi modestes soit-elles tout comme ma fierté est grande en ce qui a trait à mon blogue artistique où mon expérience vécue en tant que modèle nu est mise à l’honneur. Il va de soi que vous pouvez y trouver mes nombreuses autres réalisations. Je pense, entre autres, à mes poèmes et à mes critiques personnelles sur diverses activités auxquelles j’ai eu la chance de participer. Bref, la diversité est belle et bien au cœur de ce blogue. Un blogue entretenu avec passion et amour. Si je peux m’exprimer ainsi.

Toutefois, l’une de mes correspondantes m’a affirmé qu’il serait peut être bien de vous expliquer pourquoi l’on y retrouve jamais, ou presque, une référence à la cause de ma situation physique. Une cause qui a fait les manchettes au cours de cette année via de nombreux médias de masse, et ce, suite à une requête du regroupement des Survivants canadiens de la thalidomide auprès des instances gouvernementales canadiennes.1

Bref, mon intention est dans le présent article de vous expliquer pourquoi ai-je délibérément refuser de mettre de l’avant cette réalité de ma vie. Non pas à la rendre occulte, mais de permettre une vision bien différente que j’ai vécue pendant ma plus tendre enfance. Une enfance marquée par l’ingérence du corps médical et par le regard machiavélique de certains avocats peu scrupuleux.

«Pourquoi donc?», me diriez-vous. Il y a trois raisons fondamentales qui m’ont incité à utiliser le silence sur le sujet. Trois raisons à la fois simples mais interdépendantes les unes aux autres.

DSCN0601-2_thumb.jpgTout d’abord, il y a une multitude de sites web où l’on parle abondamment de ce médicament et des conséquences qu’il a eu tant au plan de ses effets tératogènes sur l’enfant à naître, qu’au plan légal auprès des instances juridiques qui ont été confrontées à réagir pour régler les multiples poursuites contre les différentes compagnies pharmaceutiques ayant commercialisé ce produit et, enfin, au plan médical puisque l’ensemble des différents corps médicaux ont été appelés à réparer dans la mesure du possible et, trop souvent, avec peu de moyens mis à leur disposition, les désastres physiques causés par ce médicaments. Souvenons-nous que le domaine de la fabrication de prothèses pour les enfants était ni plus ni moins qu’à ses tous premiers balbutiements. Donc, chacun d’entre vous peut faire ses propres recherches sur le sujet, que ce soit par l’entremise du web ou bien, croyez-le ou non cela existe encore de nos jours, en consultant les documents disponibles à la bibliothèque.

Ensuite, le fait d’avoir parlé sur la thalidomide aurait pu compromettre Share2015-03-06-7742574e0a304625705b173546d8e1ae14558c26236ef5a58894e3af8d17fb40-Picture.jpgtout le sérieux de mon blogue. Un blogue consacré d’abord et avant tout à la nudité artistique via mon expérience personnelle, fort remarquable faut-il le rappeler?!, et à mes nombreuses activités dans le milieu artistique. Je suis fier de ce que je suis. Et qui suis-je en premier lieu? Un homme sexué avec un corps, une âme, des rêves, des passions, qui a vécu des joies, des peines, des réalisations et des échecs comme n’importe qui d’entre vous. En résumé, la thalidomide n’a donc jamais eu voix au chapitre, si ce n’est que par l’entremise de quelques poèmes sur ma fierté d’être un … homme. Un homme pleinement épanoui.2

WP_20150506_003.jpgEnfin, et peut-être la raison la plus importante qui soit, mon intention n’est pas, n’a jamais été, et ne le sera jamais, d’attirer une quelconque forme de pitié auprès des lecteurs et des lectrices. J’aime la vie plus que tout, avec ses hauts et ses bas. Qui en a pas? J’adore mon corps pour ce qu’il est, c’est-à-dire une source d’inspiration pour les artistes avec qui j’ai travaillés au cours de ces trois dernières années. Des artistes aux multiples talents exceptionnels envers qui j’ai un profond respect. D’ailleurs, si il y a un élément qui est à retenir de nos expériences de travail, c’est bien celui du regard au-delà de mon corps. Un regard qui cherche la beauté unique qui s’y trouve et qui désire le présenter selon ses perceptions. Et, vous pouvez être convaincus, les résultats ont été des plus surprenants. J’en parle en connaissance de cause.3

Si je peux ajouter un autre élément à cet article, c’est justement que la volonté de tourner la page sur le dossier de la thalidomide a été prise depuis le moment où j’ai décidé de laisser ma défunte mère reposer en paix. Une paix grandement méritée. C’est le moins que je puisse dire. Vous pouvez maintenant comprendre ce qui m’a motivé à mettre sous silence le dossier de la thalidomide au sein de mon blogue artistique. Merci de votre compréhension.

Merci de m’avoir lu!

WP_20150307_003_thumb.jpg

 

RollandJr St-Gelais

Québec (Québec)

Canada

1.Nom officiel des personnes nées handicapées suite au pire scandale pharmaceutique mondial de tous les temps.

2. Vous trouverez mes poèmes aisément en parcourant mon blogue.

3. Plusieurs réalisations de nudité artistique ont été publiées au sein de magazines de renom tant au Québec qu’en Europe.

Être bien dans sa peau : Une affaire de toute une vie

WP_20150307_023

Être bien dans sa peau :

Une affaire de toute une vie

WP_20150307_019 (3)Bien le bonjour à vous tous,

J’espère de tout mon cœur que vous allez bien et que la vie vous comble de ses bienfaits. Pour ma part, je profite de cette journée tranquille pour me prélasser en compagnie de ma charmante Plume tout en me questionnant sur les divers sujets qui pourraient vous intéresser. C’est vrai que l’écriture est l’une de mes passions, une parmi tant d’autres[1], mais il se doit tout de même de trouver des sujets valables pour mon blogue artistique. J’ai eu l’idée de demander à mes amis sur ma page Facebook quels seraient les sujets qu’ils aimeraient lire.

Parmi mes amis, une dame de la Bretagne m’a demandé de partager avec vous, chers lecteurs, sur un sujet particulier c’est-à-dire ce que j’entends par être bien dans sa peau. Il va de soi qu’un tel travail sur soi est, et sera toujours, une affaire de toute une vie. Vous conviendrez avec moi que la vie est loin d’être égale pour tout le monde. De plus, nous n’avons pas les mêmes armes pour faire face à des situations qui peuvent en blesser plusieurs. Plusieurs de ces blessures peuvent ne jamais guérir. Triste réalité!WP_20150307_055

Être bien dans sa peau! C’est parfois plus facile à dire qu’à réaliser, mais ce n’est guère impossible. D’ailleurs, souvenons-nous du vieil adage selon lequel …« impossible n’est pas français! » Je vous donne, en toute modestie ma recette personnelle pour être bien dans votre peau. Une telle recette m’a été léguée par ma défunte mère, et ce tant en paroles qu’en actes. « L’exemple doit suivre la parole! » Autre adage français rempli de sagesse.

Voici donc ma recette pour être bien dans sa peau au quotidien :

1. Faire une prière d’actions de Grâce matin et soir : remercier pour le bien que l’on reçoit nous prépare à recevoir les grâces futures de la vie. Il n’est pas nécessaire de trouver des choses étonnantes mais simplement une ou deux qui nous aident à comprendre la chance que nous avons dès cet instant. Par exemple, remercier de pouvoir se lever de son lit alors que bien des gens y sont confinés pour le reste de leurs jours.

2. Dire bonjour purement et simplement à une personne que nous voyons dans la journée. Prendre de ses nouvelles et l’écouter avec intérêt.

3. Remercier celui ou celle qui nous aide par sa seule présence, lui dire jusqu’à tel point cette personne compte à nos yeux. Attention! Je ne dis pas qu’on doit devenir un lèche-cul.

4. Savoir tourner la page sur les éléments douloureux de notre passé. C’est un fait. Cela peut être très difficile à réaliser. Toutefois, c’est la clé qui nous libère de notre prison intérieure, la pire qui soit en ce monde.

5. Choisir ses amis-es selon nos valeurs et rejeter, poliment mais avec fermeté, ceux et celles qui ne font qu’apporter leurs nuages gris dans le Ciel de sa vie. Là encore, je ne dis pas de rejeter ceux et celles qui ont besoin de se confier. Bien au contraire! Mais, il faut savoir faire la part des choses entre d’une part, écouter d’une oreille attentive et d’autre part, devenir l’épaule de la veuve et de l’orphelin éplorés.

6. Sortez de chez-soi le plus souvent que possible. Bref, profitez d’une partie de la journée à l’extérieur. Comme disait l’un de mes anciens professeurs à l’école secondaire[2]; « Sortez votre air bête et revenez avec un air frais! » Ici, une simple promenade d’une heure suffit à faire sortir le mauvais.

7. Choisissez une bonne lecture qui enrichira votre âme. En effet, le corps et l’âme ont besoin d’aliments à la fois bons et variés pour croitre et être capables de faire face à un milieu pouvant lui être malsain.

8. Amusez-vous selon vos capacités et selon vos moyens. Une bonne soirée de cartes entre amis-es peut faire tellement de bien.

9. Ne ratez jamais une occasion de rire! Ne dit-on pas que…  « j’ai la rate qui se dilate? »

10. Ayez de la compassion et n’hésitez jamais à venir en aide à votre prochain. Oui, il se peut, et cela arrive très souvent, que vous n’obtiendrez pas de remerciements. Toutefois, rappelez-vous que le meilleur exercice qui soit est de se pencher pour aider quelqu’un à se relever.

Bref, cette liste est loin d’être exhaustive. Il n’en demeure pas moins que plusieurs des éléments d’une telle recette ont été éprouvés en maintes occasions. Alors, pourquoi ne pas essayer?! Cela ne coute rien.

Merci de m’avoir lu.

RollandJr St-Gelais

Québec (Québec)

Canada


[1] Voici pour vous rassurer mes amis et amies de par la vaste monde de la francophonie quelques-unes de mes passions : la photographie, le hockey du « Canadiens de Montréal », la lecture de l’actualité, la politique, le domaine des religions, la philosophie, parcourir les différents endroits de ma ville et voyager lorsque l’occasion se présente.

[2] Il s’agit plus ou moins de l’équivalent du lycée en France.

Être un chef d’œuvre imparfait

chef-d'oeuvre imparfait

Être un chef d’œuvre imparfait

Rolland St-Gelais a 52 ans et est modèle vivant. Il pose nu pour de grandes galeries d’art et des écoles de dessin. Son corps est une œuvre d’art, qui de par son originalité, fascine et intrigue.

Rolland St-Gelais est né en 1962. Il fut l’une des victimes du médicament Thalidomide, un médicament que l’on donnait contre les nausées des femmes enceintes, mais qui traversait la barrière placentaire. «Il me manquait à la naissance la langue, les deux mains, l’avant-jambe gauche et une bonne proportion de mon pied droit sans oublier l’absence de mon menton. La thalidomide avait fait un véritable chef-d’œuvre», indique-t-il dans un article. On ne lui prédisait pas d’avenir à sa naissance, pourtant apparaît une personne fière d’elle et de ce qu’elle est devenue, sans fausse pudeur.

Comment Rolland est-il devenu modèle nu avec un corps qui ne correspond pas aux critères habituels de la beauté? D’abord, il est passionné par la nudité artistique. «J’ai effectué un travail sur l’eugénisme, en théologie», raconte l’homme qui détient quatre baccalauréats dans des domaines variés. L’eugénisme est un ensemble de pratiques et méthodes visant à intervenir sur un patrimoine génétique, comme une recherche de l’enfant parfait. «Le domaine artistique a collaboré à l’eugénisme à l’époque, il fallait promouvoir la perfection physique et la race aryenne», maintient-il. De là lui est venue l’idée de promouvoir un corps imparfait.

Il y a cinq ans, Rolland a donné son nom à une école de dessin. Marie-Pier Auger, une cinéaste l’a aidé dans sa démarche pour approcher les écoles d’art.

«Pour être modèle nu, il faut une acceptation du corps à 100%. Malheureusement, l’image de la nudité artistique est trop souvent rattachée à la pornographie», déplore l’homme, fier de sa masculinité. Avant de commencer sa carrière de modèle vivant, seuls les médecins et les avocats s’étaient intéressés à son corps. Il a souhaité alors être autre chose «qu’une catastrophe qu’on doit réparer». Ce qu’il aime de son travail? «C’est l’authenticité. En tant que modèle nu, je ne peux pas mentir. Je suis ce que je suis», explique M. St-Gelais.

Le modèle déplore qu’on juge par l’habit, et donc par l’apparence. Rolland St-Gelais définit sa tâche ainsi: «Je ne cache rien, mais je n’exhibe rien non plus», soutient-il. «J’ai une anatomie comme une autre, et quand je pose nu, je suis égal à ceux et celles qui me regardent», explique-t-il.

Rolland St-Gelais a plusieurs poses qu’il affectionne, notamment celle intitulée Regard de tendresse. Le cinquantenaire veut laisser transparaître le bonheur avec sa nudité.

C’est un homme qui se dit lui-même comme heureux de vivre et comblé par la vie. Il écrit, à la main et à l’ordinateur et est totalement fonctionnel. Malgré les préjugés envers les personnes handicapées, il prouve qu’on peut être différent, et heureux, et surtout que les personnes différentes n’ont pas à se cacher.

Par Perrine Gruson

Source : http://www.lequebecexpress.com/