Archive | septembre 2022

Les deux comparses

Les deux comparses Poème de Rolland Jr St-Gelais Photo choisie par Appetitive-Soul Source : https://www.deviantart.com/appetitive-soul/art/1900-109-930333494

Les deux comparses 

 

J’ai, parmi mes nombreux souvenirs, d’un temps lointain.

Une époque où je jouissais d’une réputation d’être vilain. 

Je n’étais pas bien méchant, mais pas un ange, non plus. 

Sorti tout droit de l’adolescence, je croyais avoir tout vu. 

 

Jeune homme ! Je quittais à peine le collège. 

Diplôme en mains, maintenant que ferais-je ? 

Je ne voulais guère occuper un quelconque boulot. 

Subvenir par un maigre salaire équivaut à être penaud. 

 

Or, un jour, j’ai lu cette annonce dans le quotidien du quartier. 

« Homme recherché, de belle apparence n’ayant pas peur de travailler. » 

Griffonnant à la hâte sur un morceau de papier le numéro de téléphone.

Un grand coup de chance incroyable, cette idée, en ma tête résonne. 

 

En quelques secondes, arrivé chez moi, j’ai appelé.  

Une douce voix me répondit à l’autre bout du combiné. 

Elle me donna l’adresse où aller, située près de ma demeure. 

Et, le plus important, à ce rendez-vous, lui fixer une heure. 

 

Peu après avoir pris un bon repas au dîner.

Pour mes amis d’Amérique du Nord, c’est le souper, 

Je suis parti avec une grande joie à mon entrevue d’embauche. 

Sans me douter qu’il s’agissait d’une maison de débauche. 

 

Un établissement, haut de gamme, situé à proximité d’une modeste chapelle. 

Quoi de mieux pour aller se confesser après avoir connu de femmes si belles ? 

Car, des sept péchés capitaux, le plus pardonnable est celui de la luxure. 

En effet, le plaisir de la chair ne fait point de mal à l’être au cœur pur. 

 

Dès que je frappai quatre coups à la porte, un clapet s’entrouvrit. 

Une voix sucrée se fit entendre : « Mot de passe, je vous prie ! » 

« La France parle aux Français », j’ai immédiatement répondu. 

En pensant à mes quelques cours d’histoire maintenant révolus. 

 

Deux jolies demoiselles m’ont ouvert la porte de cet endroit mystérieux. 

Elles m’ont reçu de leurs sourires radieux tout en conservant leur sérieux.

Après tout, pour la première fois, je postulais ma candidature pour un emploi.

 Qui, je le souhaitais ardemment, allait réellement faire un homme de moi.

 

Outre le fait qu’elles ont agi avec une remarquable délicatesse.

Elles portèrent chacune une nuisette qui leur allait jusqu’aux fesses. 

Elles m’ont alors expliqué quel serait mon travail en évitant les détails.

Grosso modo, percevoir les sous des clients et veiller à l’ensemble des victuailles.

 

Mettre à la porte, si nécessaire, les récalcitrants,

En s’abstenant d’user d’une force inutile, bien évidemment.

Voir à ce que tout soit aux bons endroits et que tout soit en ordre.

Afin d’éviter l’apparition d’un Capharnaüm et d’un vulgaire désordre.

 

Elles me racontèrent tant de choses, tant d’histoires, au sujet. 

De cet endroit où viennent des hommes tantôt beaux, parfois laids.

Que d’anecdotes coquines et de secrets diplomatiques elles me dirent !

Ces deux comparses, tels des larrons en foire, m’ont bien fait rire.

 

Elles ont surpris tant de mecs en tout genre et de tous les styles.

Des bûcherons aux allures viriles voulant impressionner les filles.

Jusqu’aux efféminés qui désirèrent démontrer leur féminité.

Car, il faut l’admettre, il y a pour tous les goûts dans la société.

 

C’est avec honneur que j’ai accepté ce premier emploi.

Car, comme mon père disait, de son vivant, un homme de Loi.

Rappelle-toi mon fils de ceci : « Il n’y a point de sots métiers.

Il y a que de sottes gens. » Il a mainte et mainte fois répété.

 

De 

 

Rolland Jr Gelais 

Québec (Québec)

Canada

Maintenant, tu es fixée

DeviantArt du photographe RickB. : https://rickb500.deviantart.com/ Pour acheter un exemplaire du portfolio, écrire à cette adresse email : rickB@arcor.de

Maintenant, tu es fixée

 

Maintenant, tu es fixée.

Tu connais ton sort, ta destinée.

Je saurai prendre soin de ton corps,

Tout en caressant tes cheveux couleur d’or.

 

Tu découvriras les mille plaisirs,

De la douleur qui te fera avec délice souffrir.

Avec précaution, je te guiderai en des lieux ignorés.

De tes désirs jusque-là secrets, tu apprendras à les formuler.

 

Je t’amènerai jusqu’aux portes de l’enfer,

Là où de ta pudeur, tu manderas à t’en défaire.

Tes cris de supplication atteindront le seuil du paradis,

Ta jouissance orgasmique accédera aux limites de l’infini.

 

Quelle volupté pour mes yeux de te voir ainsi !

De mes sévices corporels, tu finiras par me dire merci.

Désormais, tes mains et tes pieds sont fermement attachés,

Cela fait de toi, ô, ma chérie, l’objet de mon imagination débridée.

 

Tu es devenu le sujet digne de subir les pires contraintes,

De ressentir au plus profond de ton être tes plus effroyables craintes.

Car avouons-le ! Quoi de plus extraordinaire en ce monde ?

De satisfaire, sans retenue, ses impulsions les plus immondes ?

 

Quoi de plus merveilleux lorsque cela est fait en amoureux ?

En se rappelant, d’un commun accord, que tout est qu’un jeu !

Il est impératif de respecter, en tout temps, les limites de l’autre.

Une séance, digne de ce nom, réside dans le savoir-faire de l’hôte.

 

De

 

Rolland Jr St-Gelais

Québec (Québec)

Canada

Je t’aime mon chat

Je t’aime mon chat Poème de Rolland Jr St-Gelais Photo par DirkBee Source : https://www.deviantart.com/dirkbee/art/lowkey-with-cat-930641464

Je t’aime mon chat

 

Je repense à ma journée,

Qui est semblable à celles du passé.

Dès mon réveil, quelques bouchées et un café,

Pour me rendre au boulot jusqu’au soleil couché.

 

Avoir un sourire impeccable pour la forme,

Faire attention à ne pas froisser mon bel uniforme.

Compter les heures passées au risque que je m’endorme.

Apercevoir par les fenêtres ces arbres magnifiques que sont les ormes.

 

Pause midi, aussitôt le travail recommence.

Être prête à recevoir un invité de marque ! Quel suspense !

D’où vient-il ? Du Royaume-Uni, des émirats arabes ou de la France ?

Question idiote pour laquelle j’éprouve une absolue indifférence.

 

Ça y est ! Ma journée d’hôtesse s’est bel et bien terminée.

D’un pas alerte, je me dirige vers mon casier pour me changer.

Costume de fonction prestement remplacé, par un vêtement plus léger.

Mais, en prévision d’une température automnale, mon manteau, j’ai apporté.

 

Une fois que je suis arrivée à la maison,

J’ai tout enlevé sans demander la permission.

Quel bonheur de ne pas être obligé de donner d’explication !

Quel plaisir d’agir selon notre seul désir sans aucune justification !

 

Assise nue près de la fenêtre de la table à manger.

Je sens mon ami fidèle qui vient avec douceur me frôler.

Sans faire de bruit, devant sa maîtresse, il a sauté.

Quel moment privilégié de pouvoir l’entendre ronronner !

 

Depuis que je t’ai trouvé, toujours, tu as été présent pour moi.

Depuis de nombreuses années, nous avons partagé le même toit.

Contre vents et marées, tu m’as suivi dans mes aventures, pas à pas.

Je profite de l’opportunité pour lui dire ceci ; « Je t’aime mon chat. »

 

De

 

Rolland Jr St-Gelais

Québec (Québec)

Canada

Tout était sombre

Tout était sombre Poème de Rolland Jr St-Gelais Photo par AayKing Source : https://www.deviantart.com/aayking/art/Bedroom-nude-930619201

Tout était sombre

 

J’ai enfin terminé mes travaux,

Où rien, à mes yeux fatigués, ne vaut !

Documents à signer, clientèle à rassurer.

Voilà ce dont mes études m’ont condamné.

 

Mes parents étaient fiers de leur garçon.

Il allait suivre les pas du père, le fiston.

Être un agent de bureau est un emploi.

Sécurisant pour la paie et pour un toit.

 

C’est, au fil du temps, tellement ennuyeux.

Que tout devient fastidieux devant mes yeux !

Le plaisir se transforme en une interminable corvée,

Et la joie du travail bien accompli en une écrasante morosité.

 

Je suis finalement de retour.

Sans faire de bruit, j’ai fait un détour.

Dans ta chambre tamisée afin de voir la splendeur,

De ta grâce en entendant le carillon sonner l’heure.

 

C’est en constatant la fraîcheur réconfortante de ton éclat,

Que j’ai enfin compris que ma raison d’être se trouvait en toi !

La pureté de cette lueur te recouvrait avec une belle légèreté.

Tandis que tu étais entourée d’une étonnante tranquillité.

 

Je n’ai pas pu m’empêcher de sourire,

Tout en me rappelant comme il est bon de vivre.

Qu’il suffit parfois de peu de chose pour illuminer notre existence !

Qu’il est souvent futile de se faire tant de remontrances !

 

Aurais-je mieux fait ou pire au sein de ma destinée ?

Voilà une question à laquelle toute réponse n’est que vanité.

Car aucun mortel en ce monde ne peut connaître le fil des événements.

Qui l’amènera indubitablement vers le nihilisme ou vers le couronnement.

 

Une chose est maintenant incontestable.

Tu es dans mon cœur un trésor d’une valeur inestimable.

Tu es le soleil qui a dissipé de mes doutes leur écrasante ombre,

Tu as dirigé en mon être une lumière bienfaitrice là où tout était sombre.

 

De

 

Rolland Jr St-Gelais

Québec (Québec)

Canada

Laisse-moi goûter

Laisse-moi goûter Poème de Rolland Jr St-Gelais Source : https://www.deviantart.com/appetitive-soul/art/788f-Sm-1-930702042

Laisse-moi goûter

 

Laisse-moi goûter.

Puis-je vénérer ta beauté ?

Permets-moi de rejoindre ce lieu,

De ces délices et de ces plaisirs somptueux.

 

Quel fruit tendre et adorable,

Tenu par une femme admirable.

Sa nudité, par son authenticité, illustre une pudeur.

Est-il vrai que cette pomme est la source de nos malheurs ?

 

Question bizarre en ce monde crédule.

Qui se balance inexorablement sous la pendule,

De la flatterie tant aimée et de la vérité si détestée.

Car, il est bien connu, l’adulation est gage de fausse amitié.

 

C’est un fait indéniable que la sincérité est garantie une lourde solitude.

Trop d’êtres égarés croupissent sous le poids de la décrépitude.

Donne-moi une seule bouchée de cette somptueuse sphère.

Que mes yeux s’ouvrent vers une nouvelle ère.

 

De

 

Rolland Jr St-Gelais

Québec (Québec)

Canada