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Merci infiniment, Karl Tremblay, de nous l’avoir rappelé.

Merci infiniment, Karl Tremblay, de nous l’avoir rappelé

Bonjour tout le monde,

J’espère de tout mon cœur que vous allez bien et que les premières neiges sur le sol québécois vous annoncent un hiver rempli de bonheur. Pour ma part, ma vie est belle et je profite allègrement de cette bénédiction qui fait du Québec une terre merveilleuse où il fait bon vivre. Qui plus est ! Le Québec possède une compétence musicale qui lui est spécifique. En effet, elle est à la fois ouverte sur le monde tout en étant fière de son accent, de sa poésie et de sa manière d’exprimer ses émotions. 

Plusieurs artistes ont apporté un accord indéniable à la culture québécoise, plus particulièrement dans le domaine de la chanson. En effet, de la grande Bolduc qui décrivait si bien la réalité du peuple canadien-français au début du 20ᵉ siècle jusqu’au groupe « Les Cow-Boys Fringants » en passant par « Beau Dommage », et bien d’autres, ont jalonné le parcours de la mélodie québécoise.

Un élément fascinant de la chanson québécoise se rapporte sur le fait qu’elle a su canaliser l’amour de ce peuple pour sa langue. Est-il utile de se rappeler qu’elle a été, et qui continue, à être malmenée, voire bafouée, par des institutions politico-économiques désireuses de voir celle-ci disparaître dans les méandres du néant. Or, le Québec a perdu un véritable maître de la poésie chantée au cours des dernières semaines.

En effet, Karl Tremblay, chanteur du groupe « Les Cow-Boys Fringants », nous a quittés pour, semble-t-il, un monde meilleur. Soucieux d’en apprendre davantage sur le plan artistique, j’ai fait de nombreuses recherches sur la toile, et ce, dans l’optique de pouvoir le situer sur l’échiquier de la langue française, celle de la classe prolétaire. Cette classe qui doit affronter les affres de la vie au quotidien. Et, je dois reconnaître en lui un authentique virtuose dans ce domaine.

J’ai écouté à maintes reprises certaines de ses œuvres. J’avoue qu’il a fait sortir, par la richesse de ses mots, de ses expressions, et ce, avec l’aide de sa voix magnifique, les émotions enfouies au plus profond des auditeurs. À dire vrai, en ce qui me concerne, c’est un véritable plaisir pour votre humble serviteur de se laisser bercer par un tel talent musical tout en sentant vibrer en mon être une fierté de notre langue, laquelle est si belle.

Je termine cet article par élément important de la mentalité québécoise. Il s’agit de la tendresse quasi sans limites des Québécois pour les artistes qui ont su lui inculquer le goût de vivre. Or, Karl Tremblay est sans conteste parmi ce nombre. C’est ainsi que plus de 15 mille personnes se sont rassemblées au Centre Bell de Montréal pour lui témoigner toute son affection. Et pour reprendre les propos du premier ministre du Québec, « C’est incroyable ce qu’on a vu au Québec depuis son décès, une vague d’amour, de tristesse. C’est comme si des millions de Québécois avaient perdu quelqu’un de leur famille proche. » 1 Effectivement, nous sommes une seule et même famille. C’est ça le Québec !

Merci infiniment, Karl Tremblay, de nous l’avoir rappelé.

Rolland Jr St-Gelais

Québec (Québec)

Canada

  1. Le Québec rend un dernier hommage à Karl Tremblay, « un être foncièrement joyeux » (msn.com)

 

En noir et blanc

En noir et blanc Poème de Rolland Jr St-Gelais Photo tirée de la collection de CheyenneSpirit Source : https://www.deviantart.com/cheyennespirit/art/RetroAtelier-540-1-996884358

En noir et blanc

 

En ce vendredi de novembre,

Alors que, par le froid, tout tremble,

J’ai reçu un appel téléphonique bien étrange.

« Pourriez-vous venir à mon logis ? » me dit une voix d’ange.

 

Elle m’avisa que sa sœur et elle désiraient immortaliser leurs retrouvailles.

Je lui ai promis que ce sera avec grand plaisir que je ferai un tel travail.

Comment aurais-je pu refuser, à deux dames, une pareille opportunité ?

Alors que nous vivons, en telle saison, une si morose journée.

 

Griffonnant à la hâte sur un vieux bout de papier leurs coordonnées.

Sans oublier l’heure de l’audience afin de tout possible retard éviter.

Je l’ai assurée de ma présence avec ma caméra telle une colombe.

En souhaitant de tout mon cœur que cette expérience les comble.

 

Après avoir vaqué à mes occupations habituelles,

Et avoir pris un léger souper à la lueur d’une chandelle,

Je me suis préparé pour une séance qui sera gravée dans ma mémoire.

Laissez-moi vous raconter en mes mots cette drôle d’histoire.

 

Aussitôt que je suis arrivé devant une porte de bois sentant le brûlé.

Trois puissants coups, avec un heurtoir de tête de bouc, j’ai frappé.

Deux femmes à l’allure mystérieuse m’accueillirent avec le sourire.

Elles possédaient une élégance que je ne saurais vous décrire.

 

Elles m’ont demandé avec ardeur d’entrer en leur maison se révélant d’une autre ère.

Elles me relatèrent avec sérieux qu’elles se sont perdues de vue depuis naguère.

Mais, après maints efforts de part et d’autre, elles ont réussi à se retrouver.

Elles m’ont promis un cachet qui me surprendra à la fin de cette soirée.

 

À mon étonnement, elles avaient préparé avec brio un superbe décor.

Un ornement si radieux qu’il s’harmonisait si bien avec leurs corps !

Croyez-moi ! Je ne me rappelle pas le nombre de clichés que j’ai réalisé.

J’avoue que chaque fois, j’étais ébahi, avec raison, par leur insolite beauté.

 

Deux demoiselles au physique parfait exhibant leurs seins !

Qu’en imagination, je rêvais de les caresser à pleines mains !

Mais, par souci professionnel, je prenais garde à mes actions.

De nos jours, il suffit de si peu pour détruire une formidable réputation.

 

Une fois que la session fut bel et bien terminée,

L’une d’elles me tendit une légère enveloppe scellée.

Elle m’ordonna d’attendre au lever du soleil pour l’ouvrir.

Une telle requête, avouons-le, a quelque chose à faire sourire.

 

Je n’ai pu qu’accepter cette offre fortuite sans discuter.

J’ai quitté ce lieu avec la satisfaction d’avoir bien travaillé.

Le principal n’est-il pas de faire la connaissance de modèles ?

Puisque mes expériences en ce domaine rendent ma vie si belle.

 

Je n’ai pas été capable de fermer l’œil de la nuit.

Tellement de questions sur cette soirée m’avaient envahi.

Puis, vint l’heure tant attendue à laquelle j’allais découvrir le contenu.

De mon travail, un tel montant écrit sur un chèque, je n’avais jamais eu.

 

Il était suivi d’une publication d’un quotidien local aujourd’hui disparu.

On y relate le décès de jumelles étant trépassées dans les flammes nues.

Il s’agissait bien de ces deux comparses que j’avais tout juste photographiées.

Voilà pourquoi les épreuves étaient en noir et blanc une fois développées.

 

De

 

Rolland Jr St-Gelais

Québec (Québec)

Canada

Tranquillité

Tranquillité Poème de Rolland Jr St-Gelais Photo par FriesellFly Source : https://www.deviantart.com/friesellfly/art/Ease-600133645

Tranquillité

 

Aujourd’hui, j’ai un seul souhait.

C’est de faire simplement ce qui me plaît.

De prendre la vie du bon côté sans m’inquiéter.

Et, dans les courants de l’aventure, y plonger.

 

Peu importe l’argent que je vais économiser.

Tous les biens de valeur que j’aurais accumulés,

Rien de cela ne me suivra le jour de mes funérailles.

On croit que tout durera jusqu’au moment où ça déraille.

 

Nos espoirs et nos inquiétudes sont que des illusions.

Peut-être que nos rêves, nos projets se concrétiseront ?

Nous travaillons depuis toujours pour un avenir meilleur.

Cependant, sans crier gare, s’annonce notre dernière heure.

 

Il est véridique que c’est dans le silence des flots,

Que je trouverai la source originelle de mes mots !

Toutefois, c’est dans la douceur de mon voile blanc,

Que je découvre en moi un univers totalement différent.

 

Je ferme les yeux tout en acceptant d’être submergée.

Par une eau bleue traversée de mille rayons ensoleillés.

Retenant mon souffle en prenant conscience de ma faiblesse.

Devant la réalité éphémère de mon être, je préfère en rire d’ivresse.

 

Quelle drôle de sensation que d’être emporté par le courant incessant !

Quel fait étrange de penser qu’aussitôt émerger, je sentirai le vent.

Quel plaisir indescriptible de voir mon reflet déformé par la houle !

Cette vague laiteuse me faisant apparaître la présence d’une foule.

 

Mon corps se laissant dorloter par cette main qui m’entoure.

Ressentant le bienfait lointain d’une chaleur émanant d’un four.

Celui auprès duquel, dans mon enfance, je me tenais tout à proximité.

Dans le chalet au bord d’un lac de mes grands-parents chaque été.

 

Malheureusement, toute bonne chose à une fin.

Je dois sortir de ce lieu intime auquel je me sens si bien.

Tel un nouveau-né que l’on extirpe de la forteresse maternelle.

Je dois de ce pas réintégrer cette terre si belle, mais si cruelle.

 

De

 

Rolland Jr St-Gelais

Québec (Québec)

Canada

La poétesse à demi-nue

La poétesse à demi nue Poème de Rolland Jr St-Gelais Photo par Photoart67 Modèle : Huldra89
Source: https://www.deviantart.com/photoart67/art/The-naked-poet-994754605

La poétesse à demi nue

 

Chaque matin,

Je me lève avec entrain.

Après m’être douchée,

Je savoure mon petit-déjeuner.

 

Quelques brioches et un bon café,

Ceci me suffit pour débuter la journée.

Acte étrange, je refuse de porter mes sous-vêtements.

Je trouve que le fait d’avoir cul nu me va parfaitement.

 

Être à demi vêtue d’une chemise rouge sans manches.

Un de mes souvenirs de mon périple passé outre-Manche.

Je m’assois sur une chaise de bois bien confortablement,

Tout en plaçant mes doigts sur la dactylo délicatement.

 

Mon regard sur la fenêtre de laquelle s’écoule une vive lumière,

Elle guide mes pas vers une contrée à la fois jolie et imaginaire.

Quand j’étais môme, j’aimais m’amuser, tels des jouets avec les mots.

Cela m’amenait à découvrir de manière différente ce monde si beau.

 

Je composais des chansons qui auraient pu être de grands succès.

Mais, en perdant mes cahiers de notes, jamais, je ne le saurai.

Quoi qu’il en soit, ma passion ne s’est jamais estompée.

La liberté véritable réside en la capacité de s’exprimer.

 

Par la parole, par l’écrit, mes plus vives émotions.

C’est là une denrée rare en de nombreuses nations.

Certes, je suis une femme comme bien d’autres.

Mes œuvres seront pour toujours vos hôtes.

 

On me surnomme, en maintes occasions, la poétesse à demi nue.

Et, entre vous et moi, il n’y a pas de mal d’être ainsi vu.

Cependant, par pudeur, je m’exhibe à l’aide de l’écriture.

Cela me donne, si j’ose dire, davantage une fière allure.

 

De

 

Rolland Jr St-Gelais

Québec (Québec)

Canada

C’est dans le palais de Versailles

C’est dans le palais de Versailles Poème de Rolland Jr St-Gelais Œuvre tirée de la collection de Tsin Source : https://www.deviantart.com/alicianaty/art/Naked-woman-at-Versailles-983940261

C’est dans le palais de Versailles

 

En ce premier jour de novembre,

Où tout semble être de teinte d’ambre.

Je suis allé me promener sous le soleil d’automne,

En profitant de chaque bouffée d’air dans le bois de Boulogne.

 

J’étais libre de faire ce qui me plaisait.

Les arbres avaient un feuillage qui festoyait.

Des couleurs variées qui enjolivaient mon regard,

Fixant ma montre, j’ai vu qu’il était dix heures et quart.

 

De manière inattendue, j’ai opté pour une incursion,

À un emplacement qui avait retenu toute mon attention.

Pourquoi désirais-je tant y retourner après toutes ces années ?

Une réponse à cette légitime question, je saurais bien trouver.

 

Aussitôt, j’ai pris le bus pour un endroit magnifique.

Un haut lieu qui a toujours alimenté ma fierté patriotique.

Celle de la France, terre fertile à la libre-pensée et à la culture.

Elle a donné à son peuple un goût formidable pour l’aventure.

 

Après une longue route, je suis arrivé en ce lieu.

Quel endroit rempli d’histoire et de moments fabuleux !

C’est dans ce château que le Roi-Soleil vécut jusqu’à la révolution.

C’est sous l’impulsion de cette dernière que naquit notre nation.

 

En marchant avec grâce dans le jardin,

Je sifflotais avec une joie indescriptible un léger refrain.

Un air enjoué d’une mélodie, certes quelque peu grivoise.

En me remémorant avec plaisir d’une charmante Françoise.

 

J’ai fait sa rencontre ici même sur ce sensationnel parcours.

Souvent, je lui ai dit « je t’adore », en ayant le souffle court !

Mais, seulement dans un profond silence de mon cœur.

Je craignais tellement, par ces mots, lui faire peur.

 

C’est dans le palais de Versailles que j’ai connu le véritable amour.

Sa beauté, sa voix et sa féminité resteront gravées en moi pour toujours.

Elle a quitté cette vie pour, à ce que l’on dit, un monde meilleur.

C’est en pensées que je revis ces instants de parfait bonheur.

 

De

 

Rolland Jr St-Gelais

Québec (Québec)

Canada