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Le bon Gilbert

Le bon Gilbert Poème de Rolland Jr St-Gelais Dessin par Noble Roro de la France

Le bon Gilbert

 

J’ai connu voilà longtemps,

Alors que j’étais qu’un jeune enfant,

Un homme qui jamais ne se plaignait,

Et qui beau temps mauvais temps souriait.

 

Un homme comme bien d’autres en mon pays.

Un pays où brillait le soleil dans la région du Midi.

Il se levait dès le chant du coq chaque matin,

En chantant joyeusement un mystérieux refrain.

 

En des mots connus des gens de la région de l’occitan.

Cette région peuplée de gens fiers de leur histoire et de leur accent.

Un pays où il fait si bon de vivre et de faire l’amour,

Qu’une fois arrivé, on veut y être pour toujours.

 

Les villageois l’aimaient bien.

Car jamais il ne leur demandait rien.

Il prenait tant soin de ses poules si jolies,

Elles étaient un peu comme ses enfants chéris.

 

Puis, un jour, sans crier gare, on ne le voyait plus.

Tous les villageois se demandèrent où il avait disparu.

Au maire du village, ils demandèrent d’aller à sa porte frapper.

Après avoir écouté ses citoyens, il alla de ce pas chez Gilbert se renseigner.

 

Il eut pour réponse à ses toc-toc, un silence mystérieux.

Il décida donc d’ouvrir et pénétra, avec grand respect en ce lieu.

Quelle surprise de voir le bon Gilbert qui gisait sagement sur son lit.

Tenant en sa main, brûlée par le soleil, un manuscrit que le maire prit.

 

Une missive lui annonçant le décès de sa tendre mère.

Le bon Gilbert devenait ainsi orphelin, sans sœurs ni frères.

Son cœur ne pouvait guère supporter une pareille douleur.

Même le maire, à la lecture de cette lettre, fut en pleurs.

 

Le lendemain, il convoqua tous les villageois à la mairie.

« Mes chers concitoyens, écoutez-moi, je vous prie.

Nous avons perdu l’un de nos plus braves villageois.

Un homme qui par sa belle humeur semait tant de joie. »

 

Avec solennité, il poursuivit son discours.

« Nous l’avons vu sourire à la vie chaque jour.

Acceptez, je vous en supplie, cette humble proposition.

Allons ensemble porter à son dernier repos cet enfant de la nation. »

 

C’est donc par un vendredi après-midi.

Que se rassemblèrent tous les gens du Midi.

Afin d’aller porter en terre consacrée le bon Gilbert.

Au son du glas, d’un seul cœur, ils récitèrent un Pater.

 

De

 

Rolland Jr St-Gelais

Québec (Québec)

Canada

 

 

Jonquilles

Jonquilles Poème par Rolland Jr St-Gelais Photo par Dreampaint68 Source : https://www.deviantart.com/dreampaint68/art/Jonquilles-874100966

Jonquilles

 

Ma chère fille,

Je t’adresse ces mots,

Afin de t’expliquer tous mes maux,

En t’offrant avec amour ces quelques jonquilles.

 

Ces maux qui envahissent mon corps,

Et qui m’empêchent d’aller faire ces pas dehors,

Ces pas à tes côtés, comme le ferait tout bon père,

Mais, je t’en supplie, essaye de comprendre mon calvaire.

 

Je suis atteint d’un mal appelé cancer,

Qui me fait vivre chaque jour un vrai enfer,

Mais, le pire des douleurs est dans l’incapacité,

De te prendre dans mes bras, toi mon enfant tant aimée.

 

À toutes tes questions, je dois garder le silence.

Même si j’avais voulu te raconter une belle romance,

De ces contes de fées comme j’aimais tant te lire le soir,

Une fois endormie, je te donnais une bise en guise de bonsoir.

 

Un jour tu comprendras le sens de la vie,

Lorsque tu saisiras que seul l’amour est infini.

Alors, ma fille, tu seras devenue une belle femme.

Qui réchauffera son amoureux d’une douce flamme.

 

Je t’offre ces quelques fleurs,

Pour éloigner loin de toi tes peurs,

Ces jonquilles que tu garderas près de toi,

Le jour où en terre consacrée tu me porteras.

 

De

 

Rolland Jr St-Gelais

Québec (Québec)

Canada