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À toi l’ami

À toi l’ami Poème de RollandJr St-Gelais Peinture réalisée par mon ami Noble Roro de la France

À toi l’ami

 

J’ai connu un jeune homme,

Qui restait sur la rue La Somme !

Un gars agréable qui ne dérangeait jamais,

Et qui, au fond, énormément, j’appréciais!

 

Chaque matin, je le voyais partir,

Au boulot avec son si beau sourire.

Beau temps, mauvais temps, il me saluait.

Et, avec bonheur, je le lui rendais.

 

Bonne journée mon ami !

À vous aussi ! Avec une envie,

De l’inviter à venir prendre un café,

Pour faire connaissance et bavarder.

 

Mais, pour une raison inconnue,

Jamais l’occasion n’avait convenu.

Serait-ce pour une question de pudeur ?

Serait-ce parce que ce n’était pas l’heure ?

 

Quoiqu’il en soit, un de ces matins.

Sans avertissement sur mon chemin,

À sa salutation se retrouvait un silence,

Dû au fait de son étonnante absence.

 

Les journées passèrent inlassablement,

M’amenant à me spéculer inévitablement.

Que lui était-il arrivé ? Rien de grave ! J’espérais.

Puis, à mes interrogations, une réponse, je trouvais.

 

Dans la nécrologie du journal,

Que je lisais tant bien que mal !

Je voyais sa photo et ce qui suit :

Homme retrouvé mort dans son lit.

 

Atteint d’une maladie incurable,

Mais qui possédait une âme charitable.

Grand solitaire ! Il vivait seul en appartement.

Il ne laissa dans le deuil ni femme ni enfants.

 

Sans hésitation, à celui qui sera porté en bières.

Je levais en son honneur mon auguste verre.

Je te souhaite une place au paradis.

Cette gorgée est à toi, l’ami.

 

Rolland Jr St-Gelais

Québec (Québec)

Canada

 

Un simple sourire aurait suffi

Un simple sourire aurait suffi Peinture de Maryse Veysseyre Poème de Rolland Jr St-Gelais

Un simple sourire aurait suffi

 

Je me souviens d’un tramway,

Que chaque jour, je prenais.

Pour aller à mon boulot,

Le matin assez tôt.

 

Un jour, j’y ai vu un vieillard.

Un homme au visage ravagé par la misère,

Qui avait jadis tant aimé père et mère et ses frères,

Des êtres qui lui étaient chers lentement effacés de sa mémoire.

 

 

Il ne disait point un mot et ne dérangeait pas trop,

Assis bien sagement, il regardait les gens de ses yeux si beaux.

Cherchant quelqu’un avec qui échanger sans vouloir l’importuner,

Il offrit son sourire à l’âme qui le lui aurait rendu avec bonté.

 

 

Il n’a jamais demandé la charité,

Même s’il vivait dans une grande précarité.

Les gens, à ses sourires, répondirent avec indifférence.

Voilà l’un de mes plus vieux souvenirs de ma belle France.

 

 

Les jours, les semaines, les mois et les années

Sans répit, ni relâche, ont inlassablement passé.

Et puis, un jour, sans crier gare, il a subitement disparu.

C’est en lisant le journal du soir qu’une photo de lui, j’ai vue.

 

 

Dans la rubrique de la nécrologie,

Homme qui avait combattu pour la mère-patrie,

Homme qui pour son courage avait été maintes fois décoré,

Mais que ses souffrances lui avaient enlevé la possibilité de parler.

 

 

Je me souviens par un matin où j’allais travailler,

Il m’avait fait un sourire avec ses yeux émerveillés,

Un sourire que malheureusement je ne lui ai pas rendu,

Croyez-moi les amis ! Comme en cet instant je m’en suis voulu.

 

 

De

 

 

Rolland Jr St-Gelais

Québec (Québec)

Canada