J’espère de tout mon cœur que vous allez bien et que l’automne, avec ses arbres aux milliers de couleurs, vous comble de bonheur. Pour ma part, je vais merveilleusement bien. Et, pour cause, puisque je m’aperçois depuis quelque temps que bien des aspects de ma vie ont été affrontés avec brio, et ce pour une seule raison. En effet, j’ai réussi à affronter bien des peurs auxquelles j’ai été confronté au cours de ma vie.
Les peurs! Voilà ce qui est sans aucun doute le pire des fardeaux qu’une personne supporte au fil de sa vie. Avoir peur de ceci, avoir peur de cela. Des peurs qui ont été enfouies au plus profond de notre être, de manière subtile, et qui gruge notre âme inévitablement.
Mais, attention! Éprouver de la peur peut souvent être salutaire surtout lorsque notre santé ou bien notre vie, ou celles de nos proches sont en danger. Ici, la peur légitime devient synonyme de prudence. Autrement dit, la peur peut être salutaire.
Ce qui est très différent lorsque cette peur nous empêche d’expérimenter des aspects insoupçonnés de la vie. Des expériences qui, d’une manière ou d’une autre, enrichiront notre personnalité. Et comme dit le proverbe : qui ne risque rien n’a rien.
Parmi les nombreux aspects de la vie qui peuvent être influencés par la peur irrationnelle, l’on a celle de choisir un nouveau boulot, de partir à l’aventure, de réaliser un projet qui nous tient à cœur et même, croyez-le ou non, la réalisation de fantasmes. Bien des gens refusent de quitter un poste de travail pour s’en trouver un autre par lequel ils développeraient leur potentiel. D’autres remettent toujours leurs projets de voyage souvent pour des raisons futiles jusqu’au jour où le seul voyage qu’ils feront sera dans un corbillard vers le lieu de leur dernier repos.
Pour ce qui est de la réalisation de projets, certaines personnes attendent soit de gagner à la loterie, soit d’économiser toute leur vie, afin de les accomplir. Il va de soi que la réalisation de nos rêves doit être possible à la fois par notre état de santé tant physique que financière. En effet, une bonne santé sous ces deux aspects est un facteur considérable à ne jamais négliger. Toutefois, il est toujours possible d’adapter nos rêves en tenant compte de nos capacités. Il suffit souvent d’abaisser nos attentes et nos visées afin de les rendre plus réalistes. Il en est de même du désir de partir à l’aventure. Par exemple, vous souhaitez visiter un pays étranger, mais vos finances ne vous le permettent pas? Qu’à cela ne tienne! Il existe sûrement de très beaux coins à découvrir dans une région située à une distance plus respectable.
Cela va vous paraître étrange, mais la crainte du jugement des autres, de ce fameux qu’en-dira-t-on, se rapporte tout aussi bien à la réalisation de plusieurs de nos fantasmes d’ordre sexuel. Attention ! Je parle ici de réalisations faites entre adultes consentants et libres de toutes contraintes. Quoiqu’il en soit, cette appréhension maladive et culpabilisante du regard des autres est un facteur important du refus de réaliser certains des fantasmes d’ordre sexuel. Là encore, tout n’est pas forcément permis puisque l’on doit toujours agir avec une grande prudence, car il y en va de la préservation de notre santé et celle d’autrui.
Bref, savoir affronter ses peurs est aussi savoir mieux se connaître. Ceci aura pour conséquence de découvrir les délicieux bonbons qui se trouvent dans le monde qui nous entoure. Certes, un bon dosage entre d’une part, les risques que nous sommes prêts à prendre et, d’autre part, les bénéfices potentiels que nous pouvons en retirer constituent des éléments à toujours prendre en considération dans nos choix. Ici, faire le bon choix est une question intimement liée à l’expérience personnelle.
J’ai remarqué que certaines personnes abonnées à mon blogue artistique consacré à la nudité artistique, à la poésie et à la photographie se questionnent sur certaines poses que j’ai jadis réalisées dans le cadre de mes activités de modèle nu pour des écoles d’arts et des ateliers en arts. Des poses qui, selon ces personnes, seraient quelque peu suggestives. Après de bons moments de réflexion, il m’est apparu utile de rédiger un article afin d’expliquer dans la mesure du possible ce qui en est réellement et ce, dans le but de dissiper toutes possibilités de malentendus.
Tout d’abord, chaque activité artistique est en soi suggestive puisqu’une part, elle relève à la fois de l’imagination de son auteur et de l’interprétation du spectateur une fois le résultat terminé et présenté. En effet, l’œuvre trouve son origine souvent au plus profond de son auteur. L’œuvre n’est pas un phénomène spontané tiré du néant. Il existe déjà chez l’auteur qui devient en quelque sorte le premier instrument servant à la créer. Une telle œuvre peut être, et vous en conviendrez avec moi, présentée sous différentes formes telles que des écrits, des productions visuelles, sonores, musicales et sous différents supports tels que le papier, les films photographiques et bien d’autres. Ici, c’est l’auteur qui est le maitre d’œuvre. Un maître qui sert de canalisation à sa production. Que va-t-il réalisé ? Avec quoi va-t-il le réalisé ? Et, la question la plus importante ; comment va-t-il faire ? Ici, tout est à priori une question de suggestivité. (1)
Ensuite, il y a autant d’interprétations possibles d’une œuvre finale qu’il peut y avoir de spectateurs. C’est ainsi qu’une œuvre peut paraître grandiose chez l’un tandis qu’elle peut paraitre tout à fait banale chez l’autre, voir horrible chez un autre. Là encore, tout est relié au caractère émotionnel chez l’individu. Or qui dit caractère émotionnel dit aussi expériences de vie. Ce qui est encore plus vrai en ce qui a trait au domaine de la nudité artistique. En effet, pour bon nombre de gens éduqués dans la tradition judéo chrétienne, avec ses bons et moins bons côtés, la nudité est explicitement reliée à la sexualité. Or, ceci est loin d’être le cas dans le domaine du nu. Sans occulter le fait que la sexualité est quasi omniprésente dans la société, avec ces nombreuses dérives que cela implique malheureusement, il n’en demeure pas moins qu’elle est une composante que je qualifierais de minimaliste dans le nu. Ceci permet fort heureusement au nu de garder ses lettres de noblesse.
Certes, il existe bien des dessinateurs qui se spécialisent dans le domaine de l’érotisme et ce, avec un talent indéniable. Mais, ils constituent à eux seuls une branche bien à part dans le nu. Il m’a paru bon ici de le spécifier.
Enfin, l’apport du modèle nu est un élément plus que considérable lors de la réalisation d’une œuvre d’art. Il va de soi que les attentes d’un modèle qui débute dans ce domaine est loin d’être les mêmes que ce qu’on a envers un autre ayant déjà quelques années d’expérience. Ce qui est tout à fait normal. C’est là un élément d’une importance capitale à retenir dans mon propos. En effet, un modèle nu ayant une expérience a une capacité, voire ici une aisance, de prendre des poses qui sembleraient être très suggestives à première vue. Ici, tout est une question de perception.
D’ailleurs, j’ai à ce sujet une anecdote fort intéressante. Je me rappelle à l’occasion d’une séance au C.E.G.E.P. de Sept-Îles à laquelle j’ai participé, en deux cours consécutifs, que j’avais réalisé une pose qui pour un œil non averti aurait pu être dérangeante. Mon désir était de permettre aux élèves présents en classe de pouvoir dessiner mes jambes, c’est-à-dire celle dite normale et ma jambe artificielle d’une manière moins conventionnelle. Mais, à ma grande surprise, une des élèves avait dessiné cette dernière sans qu’elle ait ajouté ma prothèse, et ce simplement à partir de son imagination.
Croyez-moi sur parole qu’elle a eu de ma part une tonne de louanges tellement le résultat était fabuleux. Veuillez noter, en terminant ce récit, que ladite pose a été faite longtemps après avoir brisé la glace entre les élèves et votre humble serviteur. C’est une question de gros bon sens et de respect mutuel.
En résumé, tout est sujet à interprétation dans le monde des arts. Ce qui est plus particulièrement vrai si la nudité y est présente. Ici, tout est lié à un bon dosage à la fois dans la réalisation de l’œuvre et sa présentation au grand public. Comme dit si bien le proverbe : La modération a bien meilleur goût.
Merci de m’avoir lu ! Rolland St-Gelais Québec (Québec) Canada