Archives de tags | humble toit

Louise

Louise Poème de Rolland Jr St-Gelais Peinture de Noble Roro de la France

Louise

 

Dans l’entrée de ce vieil hôtel, 

J’ai aperçu cette étrange demoiselle. 

Serait-ce plutôt elle qui porta son regard ?

Vers moi, sous cet humble toit, un samedi soir.

 

Elle était, à ma surprise, légèrement vêtue. 

Elle semblait, en ce lieu notoire, un peu perdue. 

Elle buvait un verre de whisky, en pensant. 

À ce qu’elle ferait en ce morose moment.

 

Il y avait chez elle quelque chose de beau. 

Un je-ne-sais-quoi qui me fit sentir penaud.

Je désirais tant faire les présentations d’usage, 

Même si elle et moi étions différents en âge.

 

Qu’à cela ne tienne, je me suis dirigé vers elle.

Lentement afin d’éviter de lui briser les ailes. 

Rien n’est plus terrible pour faire connaissance,

D’agir auprès d’une dame avec imprudence.

 

Une cigarette trônait pareille un souverain sur le cendrier, 

Alors qu’une bouteille se tenait droite tel un trophée.  

Un verre contenait à la fois ce philtre et deux glaçons.  

Il était évident qu’il valait mieux ne plus être un garçon. 

 

Prenant mon courage à deux mains,

J’ai ainsi décidé d’affronter mon destin.

Avec un sourire radieux et une position d’usage.

Je me suis alors présenté simplement, sans ambages.

 

Bonsoir! Je vois bien que vous avez déjà en possession un verre.

Accepteriez-vous un autre de la part d’un vétéran de la guerre ?

« Je me prénomme Rolland, et je suis, pour cette soirée, votre serviteur. »

« Mais, bien sûr ! Je m’appelle Louise et un tel geste fait mon bonheur. » 

 

De

 

Rolland Jr St-Gelais 

Québec (Québec) 

Canada

Plaisir de la chair

Plaisir de la chair Poème de Rolland Jr St-Gelais Photo de Appetitive-Soul Source : https://www.deviantart.com/appetitive-soul/art/Working-girls-1892-13-935464395

Plaisir de la chair

 

Plaisir de la chair,

En ce début d’hiver.

Loin de ces bruits de guerre,

Et de ces tristes temps de naguère.

 

Quel péché merveilleux qu’est la luxure.

De pouvoir sentir l’arôme de ces draps si purs.

De t’entendre gémir de jouissance par-delà le mur,

À chaque coup de langue que je te fais tel un fruit mûr.

 

Poser finement mes doigts sur tes mamelons,

Te faire apprécier ainsi un délice si délicat, si bon.

Au moment jugé adéquat, réaliser une situation.

Dans laquelle, avec régal, nous nous masserons.

 

Mon corps nu contre le tien,

Nous exalterons en un refrain.

Parcourant les recoins de nos mains,

Tout en oubliant un avenir plus qu’incertain.

 

Rions de ces règles d’Église,

Qui, depuis des millénaires, divisent.

Laisse-moi goûter ta vulve à saveur de réglisse.

Que mon organe fouineur avec prudence s’y glisse.

 

Écarte bien tes lèvres de couleur rosée.

Allez ! je t’en prie. Tu vas simplement apprécier.

Donne-toi, par mon expérience de pécheresse, le droit d’exalter.

Et, dans un élan de passion et d’extase, ne te retiens pas de crier.

 

Nous sommes en ce lieu que pour ça.

Et, avouons-le, il y a maintenant toi et moi.

Seules et nues dans ce lit sous cet humble toit.

T’amener au septième ciel, c’est mon intention que voilà.

 

De

 

Rolland Jr St-Gelais

Québec (Québec)

Canada

Lignes noires

36063544_10156633381548919_4153373034683564032_o

Superbe dessin réalisé par Eri Kel de la France

Lignes noires

 

Nuit lugubre ! Nuit sombre!

Nuit où l’âme s’égare dans la pénombre.

Nuit de questions sans réponses qui font languir,

Les espérances des hommes qui ne cessent de souffrir.

 

Marchant péniblement sous mon humble toit,

Si chaud en cet été trop court mais en hiver si froid,

Saisissant machinalement un crayon comme une extension,

De mon corps meurtri d’avoir trop bu par une beuverie sans pardon.

 

Boire pour oublier ? Boire pour s’abandonner ? Boire pour cesser de respirer ?

Est-ce la destiné de l’artiste qui vit en moi par ces quelques vers de poèmes composés ?

Mais n’y songeant un seul instant, n’y pensant pas un seul moment, de ma main fatiguée,

Péniblement, j’ai commencé à écrire ces quelques mots afin de mon désespoir l’extirper.

 

J’ai écrit encore et encore sans jamais m’arrêter,

Pour trouver les mots de mes maux sans voix et sans voies,

Afin de faire revivre cette si douce folie que l’on nomme la foi.

Foi de mes aïeux, de mes frères et de mes sœurs en cette humanité.

 

Ne trouvant l’ultime expression libératrice de mes peurs,

Mes yeux se fermaient coupant ainsi mon esprit des leurres,

De ces bruits destructeurs que je buvais par un mystérieux ciboire,

Les ouvrant stupéfaits d’avoir réalisé cette dame de quelques lignes noires.

 

De

 

RollandJr St-Gelais

Québec (Québec)

Canada