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Manuel le charpentier

Manuel le charpentier Poème de Rolland Jr St-Gelais Peinture acrylique et encre de Chine sur papier A4 Par Noble Roro de la France

Manuel le charpentier

 

Il y avait dans mon village un homme particulier.

Il venait, disait-on, d’un pays étranger.

Il parlait avec un léger accent chantant.

Il possédait un sourire charmant.

 

Il travaillait dans un métier honorable,

Je reconnais, nul autre que lui n’en était capable.

Ses mains avaient une remarquable dextérité,

Qui lui permettait de faire des meubles de toute beauté.

 

Il paraîtrait que son savoir-faire lui était légué par son père.

Qui, chose triste de la vie, aurait été tué à la guerre.

Il a vécu avec sa mère jusqu’au décès de celle-ci.

Pour, ensuite, venir s’installer en ce pays.

 

Il était aisé tel un enfant et doux comme un agneau.

Toujours poli, il ne disait jamais un mot de haut, de trop.

Il réparait ici et là les maisons avec une sublime attention.

Les résultats donnaient à ses clients une entière satisfaction.

 

Tout le monde l’appelait simplement Manuel.

Il rougissait souvent devant une belle demoiselle.

Il leur fredonnait des airs joyeux dans sa langue natale.

Elles aimaient cet homme, car il n’y avait en lui aucun mal.

 

Les années passèrent à la suite des saisons.

Les cheveux gris apparurent comme de raison.

Puis, dans la semaine qui précède le jour de Noël,

On découvrit son corps près de l’autel de la chapelle.

 

Il était venu rendre son âme au Seigneur.

Puisqu’il savait que bientôt arriva sa dernière heure.

Les gens prièrent tous en chœur lors de la messe de minuit.

Manuel le charpentier leur laissa de beaux souvenirs pour la vie.

 

De

 

Rolland Jr St-Gelais

Québec (Québec)

Canada

En temps-là

En ce temps-là Poème de Rolland Jr St-Gelais Photo de la collection de Appetitive-Soul Source : https://www.deviantart.com/appetitive-soul/art/425-1000-952729993

En temps-là

 

En ce temps-là,

Il n’y avait aucun mal à ça.

D’être un homme ou une femme,

Et d’avoir en son cœur une flamme.

 

Une ardeur de vivre pleinement,

D’assumer son être totalement.

De respecter l’ordre de la nature,

Tout en possédant une âme si pure.

 

Que les dames étaient aussi belles !

Que des arondes à la fois jolies et frêles.

Lesquelles annoncent l’arrivée du printemps,

Et dans l’esprit des gens, la venue d’un nouveau temps.

 

Les photos étaient quasi toujours en noir et blanc.

Et pourtant, le résultat était si souvent surprenant.

Une séance de poses nues réalisée avec pudeur,

Pouvant prendre jusqu’à de nombreuses heures.

 

On attestait tant sa féminité que sa masculinité,

À chaque étape de la vie adulte sans se faire taxer.

Par des groupes de bougres en manque d’attention,

Lesquels passent leurs tristes jours à faire des leçons.

 

Qu’est-il devenu de la raison en ce monde actuel ?

Oui, c’est un fait que les femmes pouvaient être belles.

C’est une grande vérité que les hommes pouvaient admirer.

Du droit de vivre, sans tous les maux de la terre, en être accusés.

 

En ce temps-là. Le gros bon sens existait tout simplement.

Mais, maintenant, la logique a disparu, fort inexorablement.

Je serai toujours fier d’aimer la féminité, tel a voulu la nature.

Honnis soit à jamais qui me prêtera une quelconque pensée impure.

 

De

 

Rolland Jr St-Gelais

Québec (Québec)

Canada 

Figés dans le temps

Figés dans le temps Poème de Rolland Jr St-Gelais Source de la photo : https://www.deviantart.com/appetitive-soul/art/9200579-Qzcug5zr-901217473

Figés dans le temps

 

Il me semble que rien n’est comme avant,

Tout a tellement changé, tout s’est si vite transformé.

Les jours sont devenus des nuits, lesquelles sont mutées en journées.

Les valeurs semblent avoir disparu depuis des lustres depuis longtemps.

 

La science allait tout prévoir et tout arranger, avait-on dit.

La foi en Dieu transcendant a fait place en la croyance aux devins.

Et aux charlatans, qui, pour de l’argent, réconfortent d’un avenir incertain.

Tout est aléatoire, au gré des caractères de chacun, en dépit de la vie.

 

Quelle drôle d’époque que nous vivons,

Où le simple fait de s’enlacer est devenu un crime.

De faire l’amour et de connaître la mort est un synonyme.

Le danger de trépasser est présent chaque fois que nous respirons.

 

Il y a quelque chose en moi,

Qui me dit que des jours meilleurs.

Arriveront, en temps opportun, à la bonne heure.

Souvenons-nous que les grandes aventures se font pas à pas.

 

Figés dans le temps, nous sommes contraints.

Mais, aucun mal ne peut durer éternellement.

Car l’amour est plus fort que la crainte assurément.

L’espoir en un futur meilleur est le gage le plus certain.

 

L’assurance d’une promesse d’une vie nouvelle,

Que toutes choses doivent passer en ce monde,

Tel le mistral qui traverse toutes les ondes,

Pour aller réchauffer les terres si vieilles.

 

Je suis figé dans l’hiver tout blanc,

De cette saison à la quiétude divine,

Je bois mon vin tiré d’une lointaine vigne,

En pensant aux journées ensoleillées du printemps.

 

De

 

Rolland Jr St-Gelais

Québec (Québec)

Canada