Archives de tags | chemin du retour

Son histoire

Son histoire Poème de Rolland Jr St-Gelais Peinture par Noble Roro de la France

 

Son histoire

 

J’ai croisé au début d’avril.

Une dame qui vendait des fleurs,

Mais elle semblait si seule en cette heure.

J’ai voulu discuter avec un air un peu fébrile.

 

Soyez rassurés, mes amis, que je n’aie guère souhaité,

Ni de m’imposer ni de lui causer un quelconque souci.

Mais, je voyais bien qu’elle ressentait un certain ennui.

Afin de faciliter ma présence, je lui ai offert une tasse de thé.

 

Elle l’a accepté avec, pour mon plus grand plaisir, un léger sourire.

C’est là où j’ai trouvé qu’elle ressemblait à Mona Lisa de La Joconde.

Une force mystérieuse se dégageait de son être telle une onde.

Je lui ai donc posé mille questions en essayant de la faire rire.

 

Elle m’a raconté qu’elle venait ici tous les jours.

Pour y vendre des bouquets aux parfums divers,

Aux gens désireux de fuir en pensées les affres de l’hiver.

Certes, ce n’est pas grand-chose, mais c’est fait avec amour.

 

Je lui ai avoué que je ne l’avais jamais vue.

Bien que je sois un habitué des bistrots du coin,

Était-ce le fruit du hasard ou le coup du destin?

Ces lieux de prédilection pullulent sur le long de cette rue.

 

Nous avons tant discuté que nous avons oublié les heures passer.

Observant que je me préparais à prendre congé de sa présence,

Elle me tendit une fleur pour combler son absence.

De cette belle rencontre, elle en était enchantée.

 

Offrande que j’ai avec joie et délicatesse agréée.

Pour ensuite revenir à mes occupations habituelles.

Néanmoins, du reste de la journée, j’ai souvent songé à elle.

Il y avait en son âme un je-ne-sais-quoi d’inexpliqué.

 

Je me suis alors promis de retourner à cet endroit.

Dès que cela sera possible vers midi le lendemain,

Car, de mes impressions, je voulais en être certain.

Ce que je fis à l’instant où je croyais qu’elle serait là.

 

Dès mon arrivée, vers une table, je me suis précipité.

J’ai exigé au serveur quelque chose à grignoter et à boire.

En lui demandant s’il avait vu la dame aux fleurs.

Il m’a confié que cela fait des mois qu’elle est décédée.

 

Sur le chemin du retour, je suis allé allumer un lampion.

Un geste pour cet être qui souffrait de solitude en silence.

J’ai gardé précieusement son présent telle une romance.

Cette fleur en guise de remerciement de mon attention.

 

Elle désirait partager sa vie, son histoire.

Avant d’être rappelée par le tunnel de lumière.

Celui qui éclaire la route menant vers le divin père.

Depuis lors, je prie pour le repos de son âme chaque soir.

 

De

 

Rolland Jr St-Gelais

Québec (Québec)

Canada

Ce monde n’est pas réel

Ce monde n'est pas réel
Photographer: David Hobbs Model is JenovaxLilith on DeviantArt Avec la permission de JenovaxLilith. https://www.deviantart.com/jenovaxlilith/art/This-world-is-not-real-821344076

Ce monde n’est pas réel

 

Quelle triste nuit,

Que je viens de passer,

Je n’ai fait que soupirer et rêver,

Rêver de toi toute la nuit seul dans mon lit.

 

Essayant de prononcer ton nom,

Mais de mes lèvres ne sortirent aucun son,

Désespéré, je ne savais que faire pour me sortir de cet enfer.

Je te voyais danser dans les nuages blancs tout là-haut dans les airs.

 

Ce que tu étais belle enveloppée de ce tissu noir,

Tellement magnifique que j’avais de la misère à le croire,

Désirant seulement aller te rejoindre j’étais prêt à m’ouvrir les veines,

Pouvais-je imaginer pouvoir vivre sans toi ma fille, ma déesse, ma reine?

 

Mon âme voulait aller te rejoindre tout là-haut,

Là-haut dans les cieux où tout est pur et où tout est beau.

Pourquoi es-tu partie sans moi ? Pourquoi avoir pris cette route ?

Tant de questions sans réponses ! Voilà ce qui en mon âme le déroute.

 

Jamais plus je ne pourrai te serrer dans bras,

Te serrer dans mes bras pour te rassurer face à tes peurs,

Sécher avec délicatesse tes larmes de peine peu importe l’heure,

De jour et de nuit, tu savais qu’en tout temps tu pouvais compter sur moi.

 

Je me souviens le jour où tu es née,

Dans le creux de mes mains, je t’avais réchauffée.

Pendant que ma tendre épouse recevait les derniers sacrements,

Ta mère que j’avais tant aimée rendit l’âme en m’offrant notre enfant.

 

Je t’ai vue grandir tout en te donnant ce que j’ai pu,

Avec patience, je t’ai enseigné ce qu’est la vie comme je l’ai vue.

Je sais fort bien que j’étais loin d’être riche et encore moins parfait,

Mais de mon amour paternel toujours je t’ai comblée, voilà ce qui en est.

 

Et puis, un jour un charmant jeune homme tu as rencontré.

Dans cette grande ville où faire tes longues études tu y étais allé.

Tu m’avais sollicité la permission d’aller passer les fêtes en sa compagnie,

Voyant briller un tel éclat de bonheur dans tes yeux : Bien sûr! Je t’ai dit.

 

Il n’y a pas plus noble bonheur pour un père de voir sa fille enchantée,

D’avoir enfin trouvé l’être cher avec qui elle pourra fonder un foyer,

Je sais bien que tu as tenu ta promesse de faire toujours attention,

Et que tu prendras sur le chemin du retour tes précautions.

 

Chaussée glissante, pluie trop abondante !

Ta joie était peut-être, dans tes pensées, trop présente.

Celle de passer les vacances avec ton amoureux, ton chéri.

Tout comme moi qui, devant ta joie, avait si rarement souri.

 

Mais peu après minuit, le téléphone sonna.

Une voix d’un gendarme triste nouvelle m’annonça,

Votre fille a raté la courbe au bout de la route en cet nuit sombre,

C’est alors que tout autour de moi devint qu’une lourde pénombre.

 

Maintenant que tu es parti pour toujours loin de ce monde irréel,

Depuis ce jour fatidique tout autour de moi semble si cruel mais si réel,

Mes amis, sachez qu’il n’y a pas pire douleur dans le cœur d’un père,

Ni pire souffrance que celle de perdre sa fille unique, ô quel goût amer!

 

De

 

RollandJr St-Gelais

Québec (Québec)

Canada