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Le fantôme de l’ambivalence
Le fantôme de l’ambivalence
Le soleil n’est pas encore levé,
Que je suis depuis longtemps réveillée !
Mes pensées submergent avec effroi mon esprit.
Serait-ce cela qui me tient, malgré moi, aussi en vie ?
La lune se montrera le bout de son nez,
Que j’aurais compris belle lurette telle est ma destinée.
Les grains s’évanouiront dans le sablier de couleur d’argent.
Je cherche une issue qui m’amènera loin de cet étrange tourment.
Suis-je perdue à jamais dans ce labyrinthe, où est renfermé,
Tout ce que je suis, tout ce qui compose ma féminité ?
Mon corps de déesse s’enfonce dans les draps blancs,
Une telle tornade durera-t-elle en moi éternellement ?
Serais-je possédée par un quelconque incube ?
Qui serait accompagné par une foule de succubes.
Il est venu extraire de mon être la sève de mon existence,
Afin de l’amener dans les folies incessantes de l’ambivalence.
Je pense à lui et je l’adore plus que tout.
Aussitôt, je le vois mourir lentement et je m’en fous.
Je souhaiterais tant lui faire l’amour à en perdre mon haleine.
Pour ensuite, lui faire verser la dernière goutte de son sang de ses veines.
Mon destin est ainsi édifié qu’un pas en avant mue en un bond en arrière.
Qu’un saut vers le passé devient une enjambée pour un futur de mille lumières !
Qu’un seul regard à ma gauche m’expédie inlassablement aux portes de la géhenne.
Qu’un unique coup d’œil à ma droite m’envoie hâtivement à l’Acropole d’Athènes.
Un sang bouillonnant saillit jusqu’à la tête chaque fois que je pense à lui.
Sans ménagement, je ferai tous ses désirs, j’exaucerais ses moindres envies.
Puis, sans crier gare, une froideur indescriptible m’envahit jusqu’à mon intimité.
Délivrez-moi de ce spectre abject qui me refoule vers cette noirceur illimitée.
Je me jetterai sans attendre dans les flammes de l’enfer pour le rescaper.
Je le laisserais brûler toute l’éternité pour qu’il arrête de me blesser.
Je lui donnerais ma vie afin de lui démontrer toute mon affection.
Je l’abandonnerais à son sort tellement il m’a fait perdre la raison.
Voici donc le fantôme de l’ambivalence,
Qui depuis cette rencontre me ronge par ma démence.
Je n’en peux plus de son indifférence face à mes preuves d’amour.
Quel rituel magique dois-je accomplir pour que cela cesse pour toujours ?
De
Rolland Jr St-Gelais
Québec (Québec)
Canada
Car je ne savais plus quoi jouer ensuite
Car je ne savais plus quoi jouer ensuite
C’est pour moi une bien triste journée.
Mon bien-aimé m’a, à jamais, quitté.
Il est parti vers une si lointaine terre,
Qui ne m’est pas tout à fait étrangère.
Je me suis alors dirigé le cœur en peine,
Avec de l’amertume qui coulait dans mes veines,
Vers le grenier où l’on prenait tant de plaisir à chanter,
Des airs mélodieux qui nous faisaient tant vibrer.
Des chansons qui ont traversé l’épreuve du temps.
Des groupes que certains couples présentent à leurs enfants.
Pour leur rappeler qu’il y a eu une époque où l’on rêvait.
Pour leur dire qu’il y a eu une période où l’on espérait.
Sans prononcer un mot, j’ai enlevé mes vêtements.
Et d’un châle, je couvrais mes épaules délicatement.
Je me suis assise sur le plancher sur le tapis vert,
En me remémorant, les soirées romantiques en hiver.
Prenant avec douceur de la main droite mon précieux violon,
Et celle de la gauche, mon archet avec une noble passion.
Je me suis mise à interpréter les plus belles romances,
Que j’ai découvert lors de ma vertueuse adolescence !
Chaque note se transformait en sanglot.
Car, autour de moi, tout s’écroulait tel un château,
Une résidence construite par de simples cartes à jouer.
Ces morceaux qui ressemblèrent à mon âme abusée.
Je continuais inlassablement à faire danser mon archet,
Sur les cordes d’argent de mon violon sans cesse aux aguets.
Sans relâche, mes doigts parcouraient leurs chemins,
Alors que les notes frappèrent les meubles de pin.
Que ça fait du bien de verser toutes ses larmes !
Quelle libération pour notre être sans armes !
Au fil du temps, la fatigue m’a alors envahie,
Une impression bizarre m’a soudain remplie.
C’est ainsi que j’ai enfin compris le sens de la vie.
Qu’en ce monde rien n’est fait pour durer à l’infini !
Que le passé finira, un jour ou l’autre, par prendre la fuite !
J’ai ainsi tout déposé, car je ne savais plus quoi jouer ensuite.
De
Rolland Jr St-Gelais
Québec (Québec)
Canada
Quelques coups de craie
Quelques coups de craie