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J’aime ma langue.

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J’aime ma langue.

 

Bien que je n’ai pas de langue. La vie m’a permis de parler malgré ce fait. Pour que je puisse parler la plus noble des langues. Celle de mes ancêtres venus bâtir ce pays, y construire maisons.Y fonder familles nombreuses pour leur transmettre la passion de vivre. De vivre et de s’exprimer en français sur cette terre que l’on a ensemencée, avec nos larmes, nos rires, notre sueur et parfois au péril de nos vies.

Vive la langue française !

Rolland St-Gelais de Québec au Canada

Respecter en tout temps le modèle

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Respecter en tout temps le modèle

Bonjour tout le monde,

Je désire aujourd’hui vous parler d’un sujet qui, à moins que je me trompe, n’a pas encore été abordé dans mon blogue artistique. Un sujet qui mérite pourtant une place de la plus haute importance dans le domaine de la nudité artistique[i]. Voilà pourquoi la problématique du respect de la part de l’artiste à l’égard de son modèle, tant masculin que féminin, sera ici développée sur trois critères précis. Le premier critère se rapporte à ce que l’on est en droit de s’attendre de la part du modèle à l’occasion d’une séance de nudité qu’elle soit ou non privée ou en groupe. Le deuxième critère concerne le lien professionnel entre l’artiste et son modèle. Ici, il sera davantage question de la préparation de part et d’autre afin de rendre ladite séance la plus riche qui soit non seulement en terme strictement artistique mais aussi au plan humain. Enfin, le dernier critère regarde ce dicton selon lequel « … le corps appartient à celui qui regarde. » Je donnerai mon point-de-vue sur le sujet à partir de mon expérimentation personnelle vécue depuis les cinq dernières années. Des années merveilleuses!

Her name is LORA.Revenons-en au premier critère de mon exposé en nous interrogeant sur ce que l’on est en droit de s’attendre de la part du modèle pour la réalisation d’une séance de nudité artistique. Autrement dit, que veut-on réellement de sa part? Selon mon expérience, et je n’éprouve aucune honte à l’avouer, si j’ai tout donné à chacune de mes séances c’est pour la simple raison que j’acceptais de jouer le jeu et de le jouer jusqu’au bout. À quoi bon de vouloir poser nu si c’est pour jouer à la vierge offensée ou bien à faire un travail à moitié? J’ai dit « oui » à chacune de mes prestations tant avec mon corps qu’avec mon esprit. Ce qui fait que chacune de mes poses a été choisie avec un soin méticuleux en y cherchant à présenter chaque partie de mon anatomie pour en faire un tout harmonieux. Une telle harmonie a été, en maintes occasions, fort appréciée par tous les artistes avec qui j’ai eu la chance de travailler.[ii]

Je ne le dirais jamais assez : Je montre tout, mais je n’exhibe rien lors des séances de nudité artistique tout en assumant pleinement ma masculinité. Masculinité, humanité et passion de vivre! Quelles sont mes modalités en tant que modèle nu. C’est à se souvenir maintenant et pour toujours.

Le deuxième critère qui concerne le lien professionnel entre l’artiste et son modèle est fort approprié puisqu’il semble exister une certaine confusion au sein de la société. Ladite confusion peut prendre sa source d’une part, par l’influence hautement négative de la pornographie et, d’autre part, par un puritanisme malsain hérité d’une moralité plus soucieuse de critiquer que d’édifier le travail d’autrui. Reliquat d’une époque où la religiosité maladive a freiné de manière très déplorable la créativité artistique de plusieurs personnes qui auraient pu léguer aux générations suivantes des œuvres d’arts remarquables n’eut été cette triste situation.[iii]

Il va de soi qu’une bonne entente doit d’avoir lieu tant avant que pendant les séances de nudité artistique. Le modèle a le droit de savoir ce que l’artiste recherche tout comme ce dernier a l’obligation morale de lui expliquer sa vision des choses. Une entière confiance doit exister tant au niveau des poses demandées que celles offertes, ou du moins capables d’être réalisées par le modèle nu que ce que l’artiste désire accomplir dans son optique de travail. Attention! Aucune gêne ne doit être manifestée de part et d’autre tant dans ce que l’on veut offrir que ce que l’on désire obtenir. Inutile de faire l’autruche!

Je me souviens, à titre d’exemple, qu’à l’occasion de ma prestation qui a eu lieu à l’école des arts visuels deWP_20150307_003 l’université Laval, communément appelée « La Fabrique », que dès les premières minutes où je me plaçais en plein milieu de la pièce où se trouvèrent les étudiants en arts, je leur ai bel et bien recommandé de me faire entièrement confiance et de me laisser-faire dans mes choix de poses nues. Faire confiance et liberté de mouvements, voilà donc les pièces-maitresses de l’échiquier!

Un élément à ne jamais oublier! L’artiste ne doit en aucun temps toucher le modèle nu si ce n’est qu’avec ses yeux. Les yeux deviennent à eux seuls les mains de l’âme qui tâtonnent ce corps qui se dévoile sans pression et en pleine connaissance de cause. Toutefois, il m’est déjà arrivé en une occasion bien précise où une des artistes avec qui j’ai eu l’opportunité de poser nu a pu toucher la peau de votre humble serviteur en une seule occasion. Savez-vous pourquoi? C’est simplement qu’elle trouvait ma peau étonnamment douce pour un homme de mon âge.

Un dernier élément, si je puis me le permettre, est d’accepter que le modèle nu masculin soit pleinement homme ayant sa virilité. Ce n’est pas un eunuque qui participe aux séances mais un être normalement constitué. Oui, une érection peut être possible sans être volontaire. Ainsi va la vie! Là encore, une entente claire entre les participants diminue les mésententes possibles.

« Le corps appartient à celui qui regarde. » Est-ce un simple dicton ou y retrouve-t-on une quelconque vérité? Je réponds à cela qu’il y a bien évidemment une grande vérité. En effet, le corps appartient à l’artiste dès l’instant où son modèle prend LA pose. Il scrute ce corps, le décortique, l’analyse, le pèse et le soupèse et va jusqu’à tenter d’extirper ce petit quelque chose non perceptible chez le commun des mortels. Il devient le Père créateur de ce modèle lequel naitra sous une nouvelle forme grâce aux coups de crayons, de pinceaux ou de tout autre instrument de travail utilisé par l’artiste. Bref, celui lui donnera une naissance à la fois nouvelle et inusitée.

Je dois avouer que j’ai un malin plaisir à essayer de deviner quel sera le résultat obtenu sur le papier ou sur la tableau ou tout autre support de l’artiste. Comment me voit-il? Comment perçoit-il chaque partie de mon corps? Mes yeux? Mon visage? Mon torse? Mon ventre? Mon phallus? Mes jambes? Mes fesses? Et tout le reste? Cela pourra certes vous étonner si je vous disais que les résultats m’ont souvent surpris, ébahi, émerveillé en certains occasions, voir stupéfaits tellement ils ont réussi à me faire vibrer. Toutefois, aucun résultat ne m’a jusqu’à ce jour ni choqué, ni blessé. Oh que non!

En résumé, posez-vous ces questions : Êtes-vous tellement à l’aise avec votre corps que vous accepteriez d’être touché(e) par des yeux non seulement d’une seule personne mais par un groupe composé de cinq, dix, vingt, trente et parfois plus? Accepteriez-vous d’être découvert(e) autrement par l’image que vous vous faites de vous-mêmes? Êtes-vous aptes à définir clairement vos balises et limites de travail? Et, la plus importante, êtes bien avec vous-mêmes?[iv] Si vous avez répondu positivement à toutes ces questions, vous avez un potentiel intéressant pour devenir un modèle nu.

Merci de m’avoir lu.

RollandJr St-Gelais

Québec (Québec)

Canada


[i] Selon moi, le respect doit exister de tout temps entre non seulement dans le domaine de la nudité artistique mais à priori dans chacun des rapports entre deux êtres humains. C’est d’ailleurs, un tel comportement que l’ensemble des personnes doivent accepter d’adopter si elles désirent vivre en société. Il y en va de la dignité de la société elle-même.

[ii] Je le dis en toute humilité tout de même.

[iii] Malheureusement, on ne peut pas refaire l’histoire. On peut tout de même en tirer des leçons.

[iv] Il s’agit de questions élaborées suite à mon expérience personnelle, sans plus.