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Un ange déchu

Un ange déchu Poème de Rolland Jr St-Gelais Photo par DerBuettner Source : https://www.deviantart.com/derbuettner/art/Real-angel-866778366

 

Un ange déchu

 

En cette soirée,

Je me suis senti si fatigué.

Lentement, sur mon sofa, je m’étais assoupi.

Abruptement, dans l’abysse, une force m’a englouti.

 

Dans un endroit inconnu,

Je m’y suis trouvé entièrement nu.

Où suis-je ? Quel est donc ce lieu mystérieux ?

Que pouvais-je faire, pour y répondre, de mon mieux ?

 

Écoutant la raison, j’ai commencé à marcher.

Avec résolution, j’ai simplement avancé.

À quoi bon rester sur place ? je m’étais alors dit.

En me répétant qu’il fallait découvrir cet endroit

 

Le temps semblait figé,

Tout autour de moi était étranger.

Aucun son ne provenait d’un quelconque point.

Tout ce que je pouvais faire était de serrer mes poings.

 

Bizarrement, une chaleur suffocante m’a envahi.

Avais-je déjà perdu ma conscience, mon esprit ?

La folie sans nom m’avait-elle enlisé dans ses filets ?

Pour une si horrible torture, qu’avais-je donc fait ?

 

Puis, sans m’y attendre,

Une voix féminine se fit entendre.

Où vas-tu, mon beau ? me demanda-t-elle.

Je lui ai rétorqué : où êtes-vous mademoiselle ?

 

Sans crier gare, elle est apparue sous mes yeux.

Jamais, de ma vie, je n’ai vu un être si merveilleux.

Son regard était foudroyant comme des éclairs.

Sa peau était rouge comme le feu des enfers.

 

À son avant-bras était enroulé un serpent d’airain.

Symbole par excellence de Satan, du Malin !

Ses ailes étaient sombres tel un brouillard.

Ses lèvres étaient gorgées d’un délicat nectar.

 

Lucifer m’a envoyé vers toi en ce solstice d’hiver.

En guise de présent afin que je puisse te satisfaire.

Car, malgré ta vie dans la fornication et la luxure.

Tu as su préserver ton âme pure loin de toute souillure.

 

Sans hésiter, nous avons fait, avec ardeur, l’amour.

Sous le regard de Baphomet, mon maître, pour toujours.

Que d’étreintes passionnelles réalisées alors que je la pénétrais !

Quels cris de jouissance qu’elle lâchait pendant que je la défonçais !

 

Sentant nos corps faire qu’un, je n’ai pas pu m’empêcher,

De ma hampe, gonflée de sang, de sa semence, de s’éjecter.

Au fond de cette diablesse, j’y déposais ce liquide onctueux.

Tout en l’embrassant avec ardeur tel un amoureux.

 

Une fois que tout fut accompli,

Elle se releva en me disant que c’est fini.

Que j’allais bientôt me réveiller de cet étrange sommeil !

Mais, qu’au fond d’elle se trouvait désormais une merveille.

 

J’ai compris que j’avais fécondé un ange déchu.

J’avais exécuté tout simplement ce qui m’était dévolu.

C’est en ouvrant mes yeux que j’ai repéré, gravé sur ma peau,

Sur ma poitrine, un symbole kabbalistique, de Lilith, son sceau.

 

De

 

Rolland Jr St-Gelais

Québec (Québec)

Canada

D’un conte aussi vieux que le temps

« D’un conte aussi vieux que le temps » Poème de Rolland Jr St-Gelais Photo & Modèle : JenovaxLillith Source : https://www.deviantart.com/lilithjenovax/art/dark-anthologies-947529740

 

D’un conte aussi vieux que le temps

 

Bonsoir mes amis !

Vous êtes les bienvenus, en cette nuit.

Où je vous raconterai une fable ancestrale.

Un récit qui vous guidera vers les aurores boréales.

 

Un archange devint amoureux d’une dame sous les firmaments.

Mais, tout semblait être ligué contre lui malheureusement.

Il s’agissait d’un démon qui s’était échappé de l’enfer.

Car, de ce lieu de damnation, il n’en savait que faire.

 

Son élue était la fille unique d’un noble et grand roi.

Dès qu’il le regardait, son cœur se remplissait de joie.

Elle avait une âme si pure et si belle telle une colombe.

Afin d’assurer son secret, il valait mieux qu’elle ne voit pas son ombre.

 

Chaque soir, il lui rédigeait une charmante lettre d’amour.

Il le posait avec finesse sur sa poitrine à l’arrivée du petit jour.

Sans oublier de mettre sur son front avec prudence un doux baiser.

Afin d’éviter de son sommeil apaisant de ne pas la réveiller.

 

Les saisons filèrent sans qu’elle trouve qui était cet être mystérieux.

Ce gentilhomme qui lui écrivait des poèmes avec un talent merveilleux.

Cependant, elle sentait bien qu’on la suivait dans un parfait silence.

Que cela tienne, elle le saura tôt ou tard avec un peu de patience.

 

Puis survint une guerre atroce et terrible qui la força à s’exiler,

Son père, devant la menace de son rival, voulut la protéger.

Mais, il ignorait qu’un ange déchu veilla avec attention sur elle,

Il la recouvrait à chaque instant de ses imposantes ailes.

 

Un jour, l’ennemi si redouté lui envoya un mercenaire,

Dans le but de la tuer et ainsi de sa lignée réussir à s’en défaire.

Flèche imbibée dans du poison afin qu’elle passe de vie à trépas.

Voilà un plan judicieux qui devrait réussir à coup sûr ! Il s’exclama.

 

La princesse admirait le coucher du soleil de son château,

Un paysage tellement extraordinaire à ses yeux si beaux.

Projectile tiré au loin par un arc tenu par des mains d’un être vénal.

À qui l’on avait remis une bourse pleine de pièces d’or pour faire ce mal. 

 

 Face à cet aiguillon si rapide nul d’autres choix que d’apparaître.

Permettant ainsi à son élue de voir l’aspect véritable de son être.

Se logeant à la vitesse de l’éclair entre cette pointe et sa chérie,

Il l’a reçue de plein fouet en son cœur révélant alors son secret bien gardé.

 

Découvrant dans ce geste une générosité héroïque,

Elle comprit qu’il était intervenu par une bonté authentique.

Du fait d’un tel grand sacrifice, sa place devrait être au ciel.

Donner sa vie pour ceux que l’on aime est en soi une action si belle.

 

Oui, c’est bien d’un conte aussi vieux que le temps.

Une histoire tant impossible entre deux êtres si différents.

Une romance qui enjolive depuis toujours notre existence éphémère.

Comme il serait bien d’apprendre à s’aimer au lieu de se faire la guerre.

 

De

 

Rolland Jr St-Gelais

Québec (Québec)

Canada

Illusion

Illusion Poème de Rolland Jr St-Gelais Modèle JenovaxLilith Photo par Minds/Oscure Source : https://www.deviantart.com/lilithjenovax/art/illusions-855332928

Illusion

 

Je me promenais,

En me demandant où j’allais.

Car, la vie est tellement sinueuse,

Et, devant nos questions, silencieuse.

 

Bien des femmes en secret, j’ai aimé.

Pour certaines d’entre elles, j’ai pleuré.

Quelques-unes m’ont quand même fait rire.

Par leurs souvenirs, je peux encore sourire. 

 

Qui a dit que l’existence est facile ?

Alors que nos premiers souffles sont difficiles.

Apprendre à marcher depuis notre tout jeune âge,

Pour qu’un jour, nous portions en terre un père si sage.

 

Notre première bougie sur notre gâteau d’anniversaire,

Deviendra un vague rappel que nous quitterons cette terre.

Voilà à quoi je pense en longeant cette rivière magnifique,

Dont le nom ressemble à un conte de fées et d’êtres magiques.

 

Il y a toutefois en moi une idée qui me rassure,

Quelque chose qui semble, à mon regard, si pur.

Un secret dévoilé par les cieux quelquefois cléments,

Une révélation écrite dans mon cœur tendrement.

 

Que nous avons besoin de vivre des sensations,

Quitte à perdre pour un instant notre raison.

Quel malheur que je sois un simple mortel,

Surtout lorsque la vie peut être à sa guise belle.

 

Ce que j’adorerais tellement ne jamais connaître la fin !

Devrais-je implorer celui que l’on appelle l’étoile du matin ?

Afin de faire l’amour avec dames si jolies lorsqu’elles sont nues.

Quelle invocation furtive devrais-je prononcer à l’ange déchu ? 

 

Pour que je puisse rêver de richesse, de pouvoir et de coupable tendresse.

Que Méphistophélès, par l’une de ses œuvres, m’extirpe de cette détresse.

Qu’enfin je trouve, en mon existence éphémère, une réelle raison.

Quitte à me bercer de cette chaleur, de cette agréable illusion.

 

De

 

Rolland Jr St-Gelais

Québec (Québec)

Canada

Femme d’orient

Femme d’orient Poème de Rolland Jr St-Gelais Photo de la collection de Appetitive-Soul Source : https://www.deviantart.com/appetitive-soul/art/5-168b-939629647

Femme d’orient

 

Je suis celui qui vogue sur les vents.

Un ange déchu parcourant les terres sales.

Ne sachant où je pourrais étancher ma soif abyssale.

Voilà ce que ma désobéissance m’a amené pour châtiment.

 

J’étais jadis au sein des cieux un être de lumière,

Fière de mes connaissances et du don des sciences.

Aux hommes, je leur enseignais l’art de la survivance,

Et ce, aussi bien en temps de paix qu’en temps de guerres.

 

La splendeur de mes ailes faisait ma renommée.

Bien haut, de ma main gauche, je portais avec fierté le feu.

Que j’avais dérobé à ces faux dieux, si fourbes et si pernicieux.

Par leur jalousie et leur colère, à errer sur terre, je fus condamné.

 

Mes ailes blanches devinrent sombres.

Sans pour autant altérer ma beauté éternelle.

De ma main droite, j’ai gardé l’épée pouvant fendre le ciel.

Mais, chaque chose en son temps, je resterai d’ici là dans la pénombre.

 

J’ai parcouru mille chemins,

Construisant ici et là des dynasties incroyables,

Formant en elles des armées d’une force incommensurable.

J’ai, par mon savoir, chez les hommes influencé leurs destins.

 

Je suis parfois adoré, souvent craint.

Certains me vénèrent pour mes pouvoirs.

Quelques-uns m’invoquent lorsque vint le soir

Souvent, je tiens leurs désirs dans le creux de mes mains.

 

Mes pouvoirs existent depuis l’aube de la création.

Souvent, on m’accuse d’être à l’origine de tous les maux.

Alors que c’est dans l’âme des êtres humains où tout est faux.

Ils sont les seuls responsables de leur bonheur et de leur perdition.

 

Je dois subir inlassablement ma perpétuelle expulsion.

Épée dans la main, et la flamme ardente pour diadème !

Devrais-je en finir et supplier leur grâce ? Quel dilemme !

Jamais ! Car, au fond de moi, je sais quelle est la raison.

 

Je dois avouer, à vous, âmes esseulées, un grand secret.

J’ai connu en de vastes contrées des femmes si magnifiques.

Elles m’ont fait un accueil si charnel digne des contes féériques.

En leurs seins, j’ai déposé tout l’amour que je possédais.

 

Parmi celles-ci, il y en a une que je n’oublierai jamais.

Une femme du lointain orient aux seins parfaitement dévoilés.

Un être fait de chair et de sang qui, de ma triste solitude, m’a consolé.

Quel plaisir de lui avoir fait l’amour et de lui dire comme je l’aimais.

 

 

De

 

Rolland Jr St-Gelais

Québec (Québec)

Canada

Un moment de repos

Un moment de repos Poème de Rolland Jr St-Gelais Photo par Samo 19 Source : https://www.deviantart.com/samo19/art/El-Ajusco-930659513

Un moment de repos

 

Un moment de repos est requis,

Afin que je me maintienne sans cesse en vie.

Mon âme est fatiguée, et mon esprit est épuisé.

Tout mon être, devant les jours d’automne, est lassé.

 

Je ferme avec lenteur les yeux,

Sans pour autant vous dire adieu.

Enfin, je peux me débarrasser de cette lourdeur,

Ai-je le droit de sortir de cette étouffante torpeur ?

 

Bientôt, le temps reviendra.

Tôt ou tard, ma confiance réapparaîtra.

Mais, d’ici là, j’éprouve cet irrésistible besoin.

De mettre tout à plus tard, voire à demain.

 

Pardonnez mon absence,

Mais je dois agir par prudence.

Je joins les mains en guise de soumission,

À l’ange déchu qui saura me redonner l’inspiration.

 

Qu’il me guide dans le choix des mots.

Qu’il extirpe de mes strophes tous les maux.

Car, il n’y a rien que Satan en personne pour dénicher.

Les subtils recoins de nos fantasmes nous menant aux péchés.

 

Mais, avant toute chose, que j’illumine vos jours.

Que je puisse vous faire revivre vos premiers amours.

Que je vous transporte aux pays des songes ou des rêves.

Qu’ils soient peuplés de l’envoûtante Lilith ou de la douce Ève.

 

Un instant pour restaurer mes forces.

Que je protège mon arbre et son écorce.

De ma sève créative face à ce gel d’insouciance.

C’est en ma poésie que je retrouve ma conscience.

 

De

 

Rolland Jr St-Gelais

Québec (Québec)

Canada