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Je suis celle …

Je suis celle… Poème de Rolland Jr St-Gelais Photo de la collection de Appetitive-Soul : https://www.deviantart.com/appetitive-soul/art/AN-207a-1007713536

Je suis celle…

 

Je suis celle qui a un corps,

Je suis celle qui a aussi un visage.

Je suis celle qui a atteint un certain âge.

Je suis celle qui vit avec ses qualités, ses torts.

 

Je suis celle qui est immobile devant ce miroir.

Je suis celle qui ne dit rien afin d’écouter son cœur.

Je suis celle qui sans cesse a combattu ses peurs.

Je suis celle qui travaille quand tombe le soir.

 

Je suis celle qui choisit ses chéris.

Je suis la maîtresse de ces âmes esseulées.

Je suis celle qui comble ces hommes mal aimés.

Je suis celle qui cajole ses seins si fermes, si jolis.

 

Je suis celle qui prend soin de son apparence.

Je suis celle qui se lave à l’eau de rose dès son réveil.

Je suis celle que l’on surnomme « la véritable merveille ».

Je suis celle qui dépucelle celui qui sort à peine de l’adolescence.

 

Je suis celle qui n’a jamais craint le jugement divin.

Je suis celle qui a fréquenté une école privée pour filles vertueuses.

Je suis celle qui en avait las de toutes ses pleureuses.

Je suis celle qui a fui ce lieu religieux par un beau matin.

 

Je suis celle qui ne connaît pas le chagrin.

Je suis celle que l’on embrasse de la tête aux pieds.

Je suis celle à qui les passions, on exhorte de les réaliser.

Je suis celle en qui les maris frustrés sont en de bonnes mains.

 

Je suis celle qui se sent solitaire.

Je suis celle qui prend conscience de sa valeur.

Je suis celle qui, parfois, face à un étranger, a peur.

Je suis celle qui, en dépit de ses craintes, préfère se taire.

 

Je suis celle qui gagne sa vie entièrement nue.

Je suis celle qui réside en un appartement richement meublé.

Je suis celle qui, au fil des années, a su, avec goût, le préserver.

Je suis celle qui, pour épater la galerie, a voulu en mettre plein la vue.

 

Je suis celle qui a ce miroir pour véritable compagnon.

Je suis celle qui a placé son entière confiance en lui.

Je suis celle qui parade en costume d’Ève jour et nuit.

Je suis celle de ses aventuriers, elle retient les noms.

 

Je suis celle qui sèche les larmes par un sourire.

Je suis celle qui devine les moindres pensées.

Je suis celle qui console les cœurs blessés.

Je suis celle à qui on dit la vérité.

 

Je suis celle à qui on ne raconte pas de mensonge.

Je suis celle qui pratique une noble profession.

Je suis celle qui inculque une belle éducation.

Je suis celle qui découvre tout grâce à ses songes.

 

Je suis celle qui sera là jusqu’à la fin des temps.

Je suis celle qui ne craint absolument pas la mort.

Je suis celle qui, tôt ou tard, arrivera à bon port.

Je suis celle qui adore être nue bon an, mal an.

 

De

 

Rolland Jr St-Gelais

Québec (Québec)

Canada

Poupée de cire

Poupée de cire Poème de Rolland Jr St-Gelais Création artistique par Alicia Naty Source : https://www.deviantart.com/alicianaty/art/Sexy-woman-in-the-18th-century-985197078

Poupée de cire

 

Elle était si belle.

Légère, comme une hirondelle.

Mes yeux s’illuminèrent par son charme.

En sa présence, je pouvais que rendre les armes.

 

Pour elle, j’aurais fredonné un refrain, une mélodie, une vieille chanson.

D’une poupée si jolie qui, toute la journée, malheureusement fait non.

Mais, pour une aventure d’un soir, elle m’avait dit simplement oui.

Avec bonheur, je lui ai fait l’amour pendant qu’elle me sourit.

 

Elle semblait si fragile, si menue, si pure, avec ses seins.

Sa peau douce, avec prudence, je caressais avec mes mains.

Elle était étrangère et parlait une langue totalement inconnue.

Nos gestes empreints de tendresse suffirent alors que nous étions nus.

 

Nos baisers échangés exprimèrent tant de regrets.

De ne pas pouvoir partager nos souvenirs, nos secrets.

Sans oublier nos rêves que nous voulons tant accomplir,

Nos projets que nous souhaitons réaliser avant de mourir.

 

Que d’enlacements à en plus finir !

Quel plaisir indescriptible de la voir sourire !

Pourquoi prononcer un seul mot lors de nos ébats ?

L’essentiel n’est-il pas de profiter de cet instant sans faux pas ?

 

Quel moment agréable de sentir son cœur battre à l’unisson !

Au rythme des frôlements de mes doigts sur son buste avec attention.

Je menais alors mon regard vers une zone que je devais explorer.

Un monde auquel je ne cessais d’imaginer, de fantasmer.

 

À ma grande surprise, elle prit ma hampe gorgée de sang.

Pour la diriger vers ce lieu de prédilection, si prestement.

Dire qu’elle portait, voilà quelques minutes, une robe de satin.

Mais, elle savait bien qu’avec moi, elle était entre de fidèles mains.

 

 

Elle semblait si heureuse par mes généreux soins.

Le proverbe l’affirme : toute bonne chose a une fin.

J’ai ouvert mes yeux, dès l’annonce de l’aube, avec lenteur

C’est là que j’ai compris que rien ne sera plus pareil en cette heure.

 

Mes larmes abreuvèrent sans retenue mes draps couleur d’ivoire.

J’ai réalisé, à mon désarroi, que jamais plus, je ne pourrai la revoir.

Ô, belle poupée de cire, reviendras-tu peupler mes songes, mes fantaisies ?

Sans toi, à mes côtés, je n’ai plus de raison de croire et d’espérer en la vie.

 

De

 

Rolland Jr St-Gelais

Québec (Québec)

Canada

Réflexions

Réflexions Poème de Rolland Jr St-Gelais Photo de la collection de Appetitive-Soul Source: https://www.deviantart.com/appetitive-soul/art/Dfn1yii-7a849e95-a2b2-4cf5-951a-90bd9f9cacfb-966110264  

 

Réflexions

 

Trois femmes magnifiques !

Elles consultent un miroir magique.

Une glace qui est originaire du lointain Orient.

Cet objet appartenait à un sorcier aux pouvoirs étonnants.

 

Il pouvait prédire l’avenir.

Il pouvait, face aux dangers, prévenir.

Il possédait les sombres savoirs occultes.

De Lucifer, il maîtrisait les évocations pour un culte.

 

Outil convoité par les femmes en manque d’attention.

Il répondait en toute franchise à leurs nombreuses questions.

Mais, pour ce faire, elles devaient respecter trois règles absolues.

Êtres exempts de souillures, invocations nocturnes et entièrement nues.

 

De leurs lèvres, elles doivent réciter en chœur cette sentence.

« Sujet venu des flammes infernales ! Nous avons en toi confiance. »

« Réponds à nos interrogations, lesquelles sans cesse nous rongent »

« Viens calmer nos craintes, nos peurs qui habitent nos songes ! »

 

« Que nous rendions jalouses celles qui nous regardent. »

« Que notre beauté séduise les hommes sans prendre garde ! »

« Que nous puissions entraîner dans la luxure les puritains. »

« Que nous possédions leurs âmes à pleines mains ! »

 

« Grâce à toi, nos formes sont de véritables bijoux. »

« Nos seins incarnent les joyaux les plus doux. »

« En cette nuit de pleine lune, nous sommes unies »

 « Que par tes autorités, nos désirs prennent vie. »

 

Par une telle incantation, elles deviendront des ensorceleuses.

Elles convertiront les femmes impudiques, les plus vertueuses.

 Les maris fidèles seront parmi les clients les plus assidus des bordels.

En ces lieux, elles les traîneront avec sourires aux lèvres aux plus belles.

 

Elles devront faire attention, en tout temps, de ne pas entendre.

Sonner le clocher d’église, car leur pouvoir devra se suspendre.

Souvenons-nous qu’aussi puissant est cet objet diabolique,

Dieu le neutralisera par sa voix en un instant fatidique.

 

Morale à retenir de cette étrange d’histoire !

À la coupe de la concupiscence, il ne faut pas trop boire.

Ainsi, rien de mieux que les bonnes mœurs pour une vie fortunée.

Depuis l’aube de l’humanité, les livres saints nous l’ont enseigné.

 

De

 

Rolland Jr St-Gelais

Québec (Québec)

Canada

Dialogue silencieux

Dialogue silencieux Poème de Rolland Jr St-Gelais Photo par Samo19 Modèles : Izuly & Ana Source : https://www.deviantart.com/samo19/art/Silent-dialogue-976337830

 

Dialogue silencieux

 

Quand les bouches sont closes et que les yeux se ferment.

Ce sont les âmes de deux corps qui en silence s’aiment.

Quand les mains se collent et que les lèvres se lient.

Ce sont les cœurs qui parlent et prient.

 

Quand les bandeaux recouvrent les paupières.

 Ce sont les souvenirs d’antan qui en leurs esprits errent.

Deux femmes fragilisées par leur nudité s’observent sans se voir.

Ce sont des rêves, des songes, vécus dans la profondeur du noir.

 

Elles cicatrisent leurs blessures, leurs meurtrissures.

Elles pansent leurs plaies causées par de vieilles morsures.

Quand les lésions finissent par guérir, l’espoir reprend vie.

Aussi triste que soit le passé, il faut se tourner vers l’infini.

 

Que l’on porte ou pas, à son cou, une croix.

Cela n’est pas un signe inaliénable de la foi.

C’est à l’intérieur de soi qu’elle tire sa naissance.

 Mais, c’est dans l’affection qu’elle prend son aisance.

 

Ne dit-on pas que l’essentiel est invisible pour les yeux?

Quoi de plus beau en ce monde que les sentiments amoureux ?

Les étoiles se mettent alors à scintiller dans le firmament.

Un parfum aromatise la pièce de ces dames lentement.

 

Leurs désirs s’enflamment dans un élan d’imagination.

Elles contrôlent leur pulsion afin de ne pas perdre la raison.

 Elles connaissent fort bien que tout arrive à qui sait attendre.

Rien de plus estimable que des gestes doux et tendres.

 

C’est une causerie qui manifeste plus que les cris.

C’est un moment où l’on pense, où l’on prie.

C’est le langage de l’amour véritable.

C’est l’absence de tout plaisir coupable.

 

Pas de sons pour simplement entendre !

Pas de mots pour se faire comprendre !

Pas de grande connaissance pour s’exprimer !

Seulement, en toute confiance, se laisser aller.

 

Le tête-à-tête est l’unique privilège universel.

C’est si magnifique entre des dames si belles.

Elles se moquent des frontières et des cultures.

Ce qui compte est leurs âmes si libres, si pures.

 

C’est un don qui unit à la perfection les diversités.

Une libéralité qui traverse le temps, les époques et les cités.

En cet instant, elles se révèlent tant de confidences, de secrets.

Que leur crainte du jugement ait disparu à jamais !

 

C’est le langage par excellence du cœur.

Il peut se manifester, se vivre, à toute heure.

Il est le plus sublime, le plus délicieux, des poèmes.

Car, sans prononcer une seule parole, on peut dire, je t’aime.

 

De

 

Rolland Jr St-Gelais

Québec (Québec)

Canada

Sur la pointe des pieds

Sur la pointe des pieds Poème de Rolland Jr St-Gelais Source de la photo : https://www.deviantart.com/appetitive-soul/art/5726401-1000a-950682084

Sur la pointe des pieds

 

Il est passé déjà minuit.

Je crois bien que tu es endormie.

Tu es dans mes pensées depuis longtemps.

Sans cesse, tu occupes mon esprit dès cet instant.

 

Dès ce moment où je t’ai vue arriver avec ta valise.

Est-ce la vie qui voulait me faire une si douce surprise ?

Serait-ce plutôt le destin qui nous met sur nos routes ?

Excellente question que seul l’avenir répondra sans déroute.

 

Je t’observais du coin de l’œil procéder à tes leçons de piano.

Tout autour de toi paraissait, grâce à ton aura lumineuse, si beau.

De mon côté, je poursuivais, avec assiduité, ma pratique de chant.

Tout en imaginant être à tes côtés, marchant à travers champs.

 

Je craignais t’avouer tout ce que je ressentais sincèrement pour toi.

À cette époque dans laquelle les religions dictèrent les règles et les lois.

Je rêvais tant aller te retrouver dans ta chambrette dans un profond silence.

Vivre avec toi des moments de bonheur indescriptible et de pure romance.

 

Nous suivions quotidiennement les mêmes cours.

Chaque jour, je souffrais en mystère d’un cruel amour.

Une passion si douloureuse que je devais garder secrète.

En effet, la divulguer inévitablement allait m’amener à ma perte.

 

Levé chaque matin pour réciter Les Laudes.

Prendre une douche rapide sans eau chaude.

Petit-déjeuner frugal, mais très agréable au goût.

Il est vrai que c’était mieux que rien après tout.

 

Journée consacrée aux études coupée de la pause du dîner.

Un repas assez copieux nous était servi dans la salle à manger.

Dans le silence afin d’entendre la mère supérieure lire les évangiles.

Cela me faisait sourire, car j’étais convaincue qu’elle pensait à son beau Gilles.

 

Leçons de mathématiques et de français.

Apprendre les bonnes manières avec merci et s’il vous plait.

Catéchèse récitée par cœur avec une dévotion à notre Seigneur adoré.

Avant le moment tant apprécié d’aller prendre avec joie notre repas du souper.

 

C’était, ce qu’on appelait autrefois le bon temps de la probité amorale.

Où la société était contrôlée par une clique prônant une réalité anormale.

Où les enfants de pères inconnus étaient cachés dans le fond des cimetières.

De ces lieux où se trouvèrent leurs géniteurs adulés par une population entière.

 

Malgré cet amour prohibé en cette période de mille péchés.

Sache que chaque goutte de mon sang aurait été, pour toi, versée.

Les battements de mon cœur frappèrent ma poitrine telle une vague.

C’est en revoyant ces clichés que mon âme sans cesse divague.

 

L’heure de réciter les complies annonçait le temps d’aller au lit.

Je prononçais ces mots certes incompris, mais que je trouvais jolis.

Je désirais te rejoindre une fois la nuit tombée afin de t’enlacer.

En songes, je me dirigeais vers ta chambre sur la pointe des pieds.

 

De

 

Rolland Jr St-Gelais

Québec (Québec)

Canada