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La belle innocence de cette fille de la campagne
La belle innocence de cette fille de la campagne
Je suis le loup de ces bois.
Je rôde en silence et jamais, je n’aboie.
Les gens me craignent sans raison valable.
Mon amour pour ma louve est incomparable.
Chaque aurore, un chaperon rouge va voir sa grand-mère.
Elle est si seule après avoir vécu tant de misère.
Durant sa jeunesse, elle a élevé une famille nombreuse.
Elle lui a tout donné pour qu’elle soit heureuse.
Dès que je vois cette jolie jeune dame parcourir,
Les voies parsemées de fleurs, lesquelles la font sourire,
Je ne peux m’arrêter d’imaginer tout le bonheur,
Qu’elle amène à cette vieille dame au grand cœur.
Je connais bien la mère-grand.
Elle m’avait soigné voilà très longtemps.
Alors que j’étais blessé par un chasseur sans pitié.
Je ne lui avais pourtant rien fait en cette journée d’été.
Jamais je n’oublierai toute son attention,
Qu’elle m’avait manifesté comme si j’étais son garçon.
Des gestes de bonté envers un animal si méconnu.
En mon cœur, elle sera toujours la bienvenue.
Voilà ce dont je désirais vous raconter en cette matinée.
De grâce, je vous le demande avec humilité, cesser de me pourchasser.
C’est en voyant la belle innocence de cette fille de la campagne,
Que je ne comprends pas toute cette méchanceté, cette hargne.
De
Rolland Jr St-Gelais
Québec (Québec)
Canada
Dans l’étang
Dans l’étang
Dans l’étang de mes souvenirs,
Je me suis perdue entre les pleurs et les rires.
Égarée dans les songes, les rêves et les espoirs du temps passé,
De cet avenir auquel j’ai cru, mais qu’il n’est finalement jamais arrivé.
Était-ce trop sollicité de m’extirper de cette noirceur ?
Qui, chaque nuit de mon enfance, nourrissait mes peurs.
Je ne demandais pas grand-chose en cette vie misérable,
Simplement d’arrêter de me sentir telle une vulgaire coupable.
C’est mon corps et c’est aussi ma conscience.
Je n’ai pas besoin de votre morale, de votre science.
Je suis une femme authentique et cela me suffit amplement.
Mettez fin à vos tribunaux vendus et à futiles jugements.
Ça fait longtemps que j’ai perdu foi en la justice des hommes,
En y incluant celles qui les servent telles des bêtes de somme.
Vous exigez de jurer sur les livres saints avec lesquels vous avez condamné,
Mes sœurs de sang sur les bûchers ardents ont été lâchement exécutées.
Elles connaissaient depuis la nuit des temps tant de potions miraculeuses,
Des remèdes de toutes les formes qui apaisèrent tant d’âmes malheureuses.
Elles prenaient grand soin de jour comme de nuit de notre mère Nature.
Et, pour démontrer leurs cœurs purs, elles avaient que leur nudité pour parure.
Je suis la descendante d’une sorcière originaire de l’Angleterre.
Mes pouvoirs ancestraux m’ont été transmis par ma grand-mère.
Peu avant qu’elle quitte cette terre pour le royaume mystérieux d’Hadès,
De garder ses nombreux secrets, avec solennité, je lui ai fait cette promesse.
Je suis maintenant au beau milieu de cet endroit étrange,
Afin d’y invoquer Satan et ses démons et non pas les anges.
Car, sans cesse, je vois tant de méchanceté et bien des injustices.
J’en viens même à croire que l’humanité est sur le bord du précipice.
Il serait peut-être le temps de déchaîner les terribles forces de l’enfer.
Car, la protection des chérubins et l’amour de Dieu, elle ne sait que faire.
Donnez-moi, en cet instant, une unique raison de ne pas agir de la sorte.
Et du royaume du Shéol ténébreux, à jamais, je fermerai ses portes.
Je suis dans l’étang cherchant avec mes yeux fatigués désespérément,
Cet ingrédient connu par des élues qui influera sur la volonté efficacement.
Mais avant que je décide de réciter une seule fois ce sortilège maléfique.
Car, je reconnais, d’emblée, que cette vie est tellement magnifique.
De
Rolland Jr St-Gelais
Québec (Québec)
Canada
En une chaude journée
En une chaude journée
En une chaude journée,
Chez grand-mère, je suis allé,
Porter des galettes et un pot de beurre,
Je me suis levé le cœur léger et de belle heure.
Marchand avec une étonnante insouciance.
J’avais depuis longtemps quitté l’enfance et l’adolescence.
Sentant l’arôme des fleurs épanouies sous les rayons du soleil,
Je faisais que jouir de cette saison remplie de tant de merveilles.
Sans crier gare ! Un loup majestueux s’avança vers moi.
Il marmonna : « Bonjour chaperon rouge ! Tu te promènes dans les bois. »
Je lui répondis : « Je m’en vais voir mère-grand afin de lui tenir compagnie. »
« Des gestes réconfortants sont toujours appréciés. » Je lui ai dit.
« Comme tu es devenue belle et grande maintenant. »
« Tes attributs féminins ont fait de toi le rêve de tous les princes charmants. »
« Si la saveur de ton intimité est égale à ton incroyable beauté. »
« Je t’implore, ô, chaperon rouge. À ta sève pure, permets-moi d’y goûter. »
Tel le corbeau sur un arbre perché,
Je n’ai pas pu, à cette supplication, m’empêcher,
D’étendre mon corps dénudé sur l’herbe fraîche et verte,
Et d’offrir à ce nouvel ami ce plat exquis par mes jambes grandes ouvertes.
Quel délice suave ! Le roi de cette forêt m’a fait découvrir.
Vous pouvez deviner qu’en cette occasion, j’y ai pris du plaisir.
Une fois cette expérience unique en son genre fut terminée,
Sans dire mot, mais si comblée, je me suis prestement rhabillée.
Je repris alors mes esprits afin de reprendre mon chemin,
Et je me dirigeai chez grand-mère en chantant avec entrain.
Fait étrange ! Je ne m’étais jamais sentie aussi joyeuse et forte.
Comme quoi, même si le loup me mangea, je n’en suis point morte.
De
Rolland Jr St-Gelais
Québec (Québec)
Canada
Chez ma grand-mère
Chez ma grand-mère
Je me rappelle, il y a de cela longtemps, lorsque j’étais môme.
J’étais, comme on disait jadis, pas plus haut que trois pommes.
Nous avions l’habitude, mes parents et moi, d’aller tous les dimanches.
Chez ma grand-mère qui rayonnait de beauté avec sa chevelure blanche.
Nous y restions pour le repas dominical,
Après être allé à la messe en l’église St-Pascal.
Quelques génuflexions, quelques prières apprises par cœur,
Nous allâmes à la sainte communion en écoutant chanter le chœur.
Après nos actions de piété et de dévotions,
Sans plus attendre vers la voiture paternelle nous y allions.
Attentivement ! J’écoutais les directives générales de ma mère.
Que dire et quoi faire et leur contraire avant notre arrivée chez grand-mère.
Que de bonnes choses à manger se trouvaient sur la table,
Des petits plats préparés avec amour elle disait avec un air aimable.
Avec un silence religieux, je savourais ces mets apprêtés avec soin.
Me régalant de ce qui s’y trouvait et en particulier son délicieux pain.
Après avoir mangé à satiété un tel festin digne des dieux,
Nous allions au salon où il y avait des tableaux merveilleux,
Des peintures réalisées par des peintres de grand renom,
Des photos de paysages et de lieux dont j’en ignorais le nom.
Quelques photos étaient dédiées à l’amour,
De ce sentiment qu’ils avaient l’un pour l’autre en ces jours,
Des jours de bonheur qu’elle nous racontait en parlant de grand-père,
Un homme courageux et passionné par la vie, mais, hélas, mort à la guerre.
Parmi ces vieilles, mais belles photos,
Il y en a une qui me gênait parfois un peu trop.
Je n’osais point poser quelques indiscrètes questions.
Soucieux de faire honneur à mes parents, silence requis avec raison.
C’est bien plus tard que j’ai appris par mon père cette noble vérité.
De nombreux ateliers d’art à une certaine époque utilisèrent sa beauté.
Pour des séances, au sein de la Ville lumière, auxquelles elle était immortalisée,
Par des artistes parfois célèbres parfois amateurs, mais toujours attentionnés.
Les dernières années sont passées inévitablement,
La grande faucheuse amena grand-mère silencieusement,
Mais, chose étrange, sa beauté si radieuse, elle lui a laissée.
Afin de nous permettre de toujours l’avoir en nos pensées.
De