
Photo par Phylactère
J’offre mon corps
Il m’arrive parfois de réfléchir,
À ce qui jadis m’a tant fait souffrir,
À ces regards de grands inquisiteurs,
À ces gens hypocrites et tellement sourieurs.
Je me souviens des paroles non dites,
Mais qui en disaient beaucoup trop de ces silences,
De ces contes de romance qui m’ont entraîné vers la démence,
De ces promesses belles faites par des sorcières maudites.
Je me souviens de cette table,
Où l’on m’y installa tel un veau partant de l’étable,
Pour être sacrifié en pâturage pour satisfaire êtres immoraux,
En me faisant miroiter richesses et un magnifique château.
On m’y ausculta de mille manières,
Dessus, dessous, des côtés, du devant et de derrière.
À la satisfaction des beaux-parleurs et des menteurs,
Qui ont fui sitôt reçu fortune en leurs heures.
Aujourd’hui, c’est moi qui décide.
Sans commettre un quelconque déicide,
D’offrir mon corps au naturel pour être vu différemment,
J’attends depuis longtemps cet instant venu au bon moment.
J’offre mon corps,
Corps d’un homme prétentieux,
Corps d’un homme qui à cet instant silencieux,
Sors de sa torpeur ! Sors de cette brève mort !
Non, je n’irai plus à l’abattoir.
Sur cette table servant d’exécutoire,
Je suis maintenant maître de mon destin,
Et seule maîtresse aura pouvoir de mettre sur moi sa main.
De