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La poétesse à demi-nue

La poétesse à demi nue Poème de Rolland Jr St-Gelais Photo par Photoart67 Modèle : Huldra89
Source: https://www.deviantart.com/photoart67/art/The-naked-poet-994754605

La poétesse à demi nue

 

Chaque matin,

Je me lève avec entrain.

Après m’être douchée,

Je savoure mon petit-déjeuner.

 

Quelques brioches et un bon café,

Ceci me suffit pour débuter la journée.

Acte étrange, je refuse de porter mes sous-vêtements.

Je trouve que le fait d’avoir cul nu me va parfaitement.

 

Être à demi vêtue d’une chemise rouge sans manches.

Un de mes souvenirs de mon périple passé outre-Manche.

Je m’assois sur une chaise de bois bien confortablement,

Tout en plaçant mes doigts sur la dactylo délicatement.

 

Mon regard sur la fenêtre de laquelle s’écoule une vive lumière,

Elle guide mes pas vers une contrée à la fois jolie et imaginaire.

Quand j’étais môme, j’aimais m’amuser, tels des jouets avec les mots.

Cela m’amenait à découvrir de manière différente ce monde si beau.

 

Je composais des chansons qui auraient pu être de grands succès.

Mais, en perdant mes cahiers de notes, jamais, je ne le saurai.

Quoi qu’il en soit, ma passion ne s’est jamais estompée.

La liberté véritable réside en la capacité de s’exprimer.

 

Par la parole, par l’écrit, mes plus vives émotions.

C’est là une denrée rare en de nombreuses nations.

Certes, je suis une femme comme bien d’autres.

Mes œuvres seront pour toujours vos hôtes.

 

On me surnomme, en maintes occasions, la poétesse à demi nue.

Et, entre vous et moi, il n’y a pas de mal d’être ainsi vu.

Cependant, par pudeur, je m’exhibe à l’aide de l’écriture.

Cela me donne, si j’ose dire, davantage une fière allure.

 

De

 

Rolland Jr St-Gelais

Québec (Québec)

Canada

Poupée de cire

Poupée de cire Poème de Rolland Jr St-Gelais Création artistique par Alicia Naty Source : https://www.deviantart.com/alicianaty/art/Sexy-woman-in-the-18th-century-985197078

Poupée de cire

 

Elle était si belle.

Légère, comme une hirondelle.

Mes yeux s’illuminèrent par son charme.

En sa présence, je pouvais que rendre les armes.

 

Pour elle, j’aurais fredonné un refrain, une mélodie, une vieille chanson.

D’une poupée si jolie qui, toute la journée, malheureusement fait non.

Mais, pour une aventure d’un soir, elle m’avait dit simplement oui.

Avec bonheur, je lui ai fait l’amour pendant qu’elle me sourit.

 

Elle semblait si fragile, si menue, si pure, avec ses seins.

Sa peau douce, avec prudence, je caressais avec mes mains.

Elle était étrangère et parlait une langue totalement inconnue.

Nos gestes empreints de tendresse suffirent alors que nous étions nus.

 

Nos baisers échangés exprimèrent tant de regrets.

De ne pas pouvoir partager nos souvenirs, nos secrets.

Sans oublier nos rêves que nous voulons tant accomplir,

Nos projets que nous souhaitons réaliser avant de mourir.

 

Que d’enlacements à en plus finir !

Quel plaisir indescriptible de la voir sourire !

Pourquoi prononcer un seul mot lors de nos ébats ?

L’essentiel n’est-il pas de profiter de cet instant sans faux pas ?

 

Quel moment agréable de sentir son cœur battre à l’unisson !

Au rythme des frôlements de mes doigts sur son buste avec attention.

Je menais alors mon regard vers une zone que je devais explorer.

Un monde auquel je ne cessais d’imaginer, de fantasmer.

 

À ma grande surprise, elle prit ma hampe gorgée de sang.

Pour la diriger vers ce lieu de prédilection, si prestement.

Dire qu’elle portait, voilà quelques minutes, une robe de satin.

Mais, elle savait bien qu’avec moi, elle était entre de fidèles mains.

 

 

Elle semblait si heureuse par mes généreux soins.

Le proverbe l’affirme : toute bonne chose a une fin.

J’ai ouvert mes yeux, dès l’annonce de l’aube, avec lenteur

C’est là que j’ai compris que rien ne sera plus pareil en cette heure.

 

Mes larmes abreuvèrent sans retenue mes draps couleur d’ivoire.

J’ai réalisé, à mon désarroi, que jamais plus, je ne pourrai la revoir.

Ô, belle poupée de cire, reviendras-tu peupler mes songes, mes fantaisies ?

Sans toi, à mes côtés, je n’ai plus de raison de croire et d’espérer en la vie.

 

De

 

Rolland Jr St-Gelais

Québec (Québec)

Canada

Le jour où je devrais te quitter

Le jour où je devrais te quitter Poème de Rolland Jr St-Gelais Photo par G.B. D’Allemagne Modèle : White Fairy Source : https://www.deviantart.com/gb62da/art/Pigtails-979762931

Le jour où je devrais te quitter

 

Le jour où je devrais te quitter,

Ce sera une douleur indescriptible.

Une souffrance tellement indicible,

Qu’inévitablement, en silence, j’en mourrai !

 

À jamais, tu demeureras dans mes pensées.

Nous avons ensemble eu du bonheur et de la joie.

La vie me conduira fatalement sous de nouveaux toits.

Tu connais bien mon rêve de parcourir les contrées.

 

Mon destin me portera vers d’autres cieux

Avant toute chose, je dois découvrir qui je suis vraiment

Sans quoi, je ne pourrais pas m’accomplir pleinement

Même si, en ta présence, tout a été si merveilleux.

 

Je ne te reprocherai jamais quoi que ce soit.

Surtout, tu as enduré mon caractère si difficile.

Tu m’as appris que tu n’es pas une femme facile.

Bien que tu aies été ma princesse, je ne suis pas ton roi.

 

Mais, avant que ce jour fatidique arrive,

Savourons ensemble ce vin digne des dieux.

D’ici là, pour te rendre heureuse, je ferai de mon mieux.

Comme ce moment que nous avions eu dans la fontaine d’eau vive.

 

Profitons simplement du présent !

Sur le fusain de notre destin, se cassera notre fil.

Nous avons parcouru bien des temps difficiles.

Nous nous sommes soutenus en dépit des forts vents.

 

Rien n’arrive par hasard !

Reviendrai-je vers toi un de ces jours ?

Peu importe, tu seras en moi pour toujours.

Partir vers l’horizon, cela adviendra tôt ou tard.

 

Tu profiteras bien de la vie qui t’enchantera.

Je souhaite que tu rencontres un homme formidable.

Qu’il te présente de beaux endroits incroyables !

Et sur tes lèvres, se trouvera une mélodie que tu chanteras.

 

Tu verras que la roue du temps roulera.

Je deviendrai sûrement un de tes souvenirs.

Lequel, je le désire tellement, te fera sourire ?

C’est ainsi qu’inévitablement, l’éponge, tu passeras.

 

Ô mon amour ! Ô ma tendre chérie !

Lorsque je fermerai la porte de ton appartement,

Sache que je voulais rester, mais la vie en a décidé autrement.

Fais-moi une faveur, face au fait accompli, oublie-moi, je t’en supplie.

 

De

 

Rolland Jr St-Gelais

Québec (Québec)

Canada

Dialogue silencieux

Dialogue silencieux Poème de Rolland Jr St-Gelais Photo par Samo19 Modèles : Izuly & Ana Source : https://www.deviantart.com/samo19/art/Silent-dialogue-976337830

 

Dialogue silencieux

 

Quand les bouches sont closes et que les yeux se ferment.

Ce sont les âmes de deux corps qui en silence s’aiment.

Quand les mains se collent et que les lèvres se lient.

Ce sont les cœurs qui parlent et prient.

 

Quand les bandeaux recouvrent les paupières.

 Ce sont les souvenirs d’antan qui en leurs esprits errent.

Deux femmes fragilisées par leur nudité s’observent sans se voir.

Ce sont des rêves, des songes, vécus dans la profondeur du noir.

 

Elles cicatrisent leurs blessures, leurs meurtrissures.

Elles pansent leurs plaies causées par de vieilles morsures.

Quand les lésions finissent par guérir, l’espoir reprend vie.

Aussi triste que soit le passé, il faut se tourner vers l’infini.

 

Que l’on porte ou pas, à son cou, une croix.

Cela n’est pas un signe inaliénable de la foi.

C’est à l’intérieur de soi qu’elle tire sa naissance.

 Mais, c’est dans l’affection qu’elle prend son aisance.

 

Ne dit-on pas que l’essentiel est invisible pour les yeux?

Quoi de plus beau en ce monde que les sentiments amoureux ?

Les étoiles se mettent alors à scintiller dans le firmament.

Un parfum aromatise la pièce de ces dames lentement.

 

Leurs désirs s’enflamment dans un élan d’imagination.

Elles contrôlent leur pulsion afin de ne pas perdre la raison.

 Elles connaissent fort bien que tout arrive à qui sait attendre.

Rien de plus estimable que des gestes doux et tendres.

 

C’est une causerie qui manifeste plus que les cris.

C’est un moment où l’on pense, où l’on prie.

C’est le langage de l’amour véritable.

C’est l’absence de tout plaisir coupable.

 

Pas de sons pour simplement entendre !

Pas de mots pour se faire comprendre !

Pas de grande connaissance pour s’exprimer !

Seulement, en toute confiance, se laisser aller.

 

Le tête-à-tête est l’unique privilège universel.

C’est si magnifique entre des dames si belles.

Elles se moquent des frontières et des cultures.

Ce qui compte est leurs âmes si libres, si pures.

 

C’est un don qui unit à la perfection les diversités.

Une libéralité qui traverse le temps, les époques et les cités.

En cet instant, elles se révèlent tant de confidences, de secrets.

Que leur crainte du jugement ait disparu à jamais !

 

C’est le langage par excellence du cœur.

Il peut se manifester, se vivre, à toute heure.

Il est le plus sublime, le plus délicieux, des poèmes.

Car, sans prononcer une seule parole, on peut dire, je t’aime.

 

De

 

Rolland Jr St-Gelais

Québec (Québec)

Canada

Je peux enfin avouer

Je peux enfin avouer Poème de Rolland Jr St-Gelais Photo tirée de la collection de Appetitive-Soul Source : https://www.deviantart.com/appetitive-soul/art/B-294a-965634857

Je peux enfin avouer

 

Que c’était la belle époque, le bon temps !

Quand toi et moi, nous nous amusions allègrement.

Alors que nos parents pensèrent que nous étions avec des copains.

Nous ne savions que faire de leurs sermons qui rythmèrent tels des refrains.

 

Nous allions louer une chambre dans un hôtel.

Et nous nous déshabillions à la lueur d’une chandelle.

Tu me disais des mots d’amour qui seront gravés pour toujours,

Dans mon cœur et dans mon âme, et ce, jusqu’à la fin de mes jours.

 

J’admirais la splendeur de tes yeux sans prononcer une seule parole.

J’entendais ta respiration haleter de désir inavouable qui me rendait folle.

Comme j’aurais voulu que cette superbe journée ait été sans fin.

Nos sentiments intimes parlèrent par la tendresse de nos mains.

 

Nous partagions tous nos secrets, nos rêves et nos projets d’avenir.

Même si, parfois, devant tant d’utopie, cela nous faisait bien rire.

Les secondes, les heures, les mois et les années sont passés à la vitesse de l’éclair.

Nous nous sommes séparées pour prendre époux. Moi, Paul et toi, Pierre.

 

Devant l’inévitable, nous devions satisfaire un monde totalement fou.

Face aux préjugés, à la servitude de la religion, nous devions filer doux.

Tu as fondé, à ce que j’ai appris, une famille nombreuse et heureuse.

Pour ma part, j’ai fait mon possible pour rester tout à fait silencieuse.

 

Je me suis mariée devant l’autel, bien que mon cœur fût à toi.

J’avais juré de tout cacher de mes souvenirs pour l’honneur de mon toit.

Je revoyais en mon esprit ton visage quand j’accomplissais mon devoir conjugal.

Adultère en pensées et non pas de corps ! Voilà la seule chose que j’ai faite de mal.

 

Maintenant que je suis atteinte d’une maladie à la fois rare et incurable,

Ne pas t’en être informée, j’en aurais simplement été incapable.

Je t’écris ces mots pour te rappeler à tel point pour moi, tu comptais.

Je peux enfin avouer avant de quitter cette vie comme je t’aimais.

 

De

 

Rolland Jr St-Gelais

Québec (Québec)

Canada