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Je me suis attachée

Poème de Rolland Jr St-Gelais Photo par @_emkae_ Modèles : LilithJenovax & Madi Kkoht Source : https://www.deviantart.com/lilithjenovax/art/The-Gatherings-1032787161

Je me suis attachée

 

Comme les souvenirs me reviennent en mémoire.

Ils me réconfortent lorsque viennent les nuits noires.

Ils me rassurent lorsque émergent les pensées sombres.

Ils réchauffent mon cœur jusqu’à l’arrivée de la pénombre.

 

C’est alors qu’en mon for intérieur surgisse la splendeur du soleil.

Cet éclat qui m’a si bien comblé par sa présence exceptionnelle.

Je n’avais aucune raison d’espérer ou de croire en quoi que ce soit.

Mais, dès que tu m’as regardée, j’ai pu trouver la confiance en moi.

 

Avec le temps, je me suis métamorphosée en ta fleur éphémère.

Pareille à l’image du « Petit Prince » que me raconta grand-mère,

Tu avais su soigner mon âme meurtrie avec tes douces paroles.

En secret, de ta personne, je suis devenue amoureuse folle.

 

Fait étrange ! Nous avions une abondante chevelure de feu.

Être toujours en ta compagnie était mon plus grand vœu.

Entendre ta voix toute féminine était un véritable plaisir.

Mais, c’était davantage, par ton élégance, te voir sourire.

 

En secret, nous étions allées nous promener dans les bois.

De nos vêtements, nous nous sommes libérés de leurs poids.

Percevant les chants des oiseaux perchés sur les branches,

Je n’ai pu m’empêcher d’épier les mouvements de tes hanches.

 

Nous nous dirigeâmes au pied d’un arbre feuillu.

Au beau milieu de cette forêt vierge, si verte, si touffue,

Une aura de félicité se dégageait de cet endroit merveilleux.

De la civilisation, nous nous étions abritées par un mur broussailleux.

 

Adossée prudemment, tu m’as tendu les bras.

Sans hésiter, je t’ai rejoint en silence et sans fracas.

Nous nous sommes enlacées en nous embrassant.

Tout se fit en un temps et trois mouvements.

 

C’est ainsi que nous avons compris.

Que toi et moi, ce sera maintenant pour la vie !

Jamais je n’aurai t’avouer comme je me suis attachée à toi.

Notre première habitation avait des sarments feuillés pour toit.

 

Le vent du sud commença alors à souffler si légèrement,

Que les verdâtres étendards bougèrent imperceptiblement !

Ils valsèrent avec aisance dans un ballet si beau, si parfait.

J’étais si éprise de toi. Au moins, mon amour, tu le savais.

 

De

 

Rolland Jr St-Gelais

Québec (Québec)

Canada

Face à la lumière d’une fenêtre

Face à la lumière d’une fenêtre Poème de Rolland Jr St-Gelais Photo par Samo19 Modèle : Izuly Source : https://www.deviantart.com/samo19/art/Window-light-1031387652

Face à la lumière d’une fenêtre

 

Ce que je préfère entre toutes choses.

C’est d’aller à contre-courant, si j’ose.

Me sentir libre de mon corps avec pudeur,

Être nue, chez-moi, sans crainte et sans peur.

 

Me réveiller alors que le soleil est déjà levé.

Savourer ce moment pleinement mérité.

Sentir la chaleur enivrer mon corps

Me sentir plus précieuse que l’or.

 

J’entends les gens se promener sur le trottoir.

Là où une amie est venue me rejoindre hier soir.

Le temps passe vite quand l’on est en agréable compagnie.

C’est bien l’une des nombreuses raisons d’aimer la vie.

 

Nous nous sommes connues à l’époque du lycée.

Il y a, de cela, je ne sais plus combien d’années.

Elle a fondé une famille heureuse avec un bon mari.

Pour ma part, l’entière liberté m’a toujours suffi.

 

Nous sommes allés dans un chic restaurant.

Consommer des mets exquis, boire un vin succulent.

Que de souvenirs nous nous étions remémorés !

Une époque que l’on voyait graduellement s’éloigner.

 

Les minutes passèrent dans le sablier.

Au cinéma, regarder un film d’amour, je l’ai invitée.

Semblant se rappeler nos aventures coquines d’autrefois,

Elle m’a répondu, avec un sourire malicieux : « pourquoi pas ? »

 

Sur les bancs rouges qui nous servirent d’hôtes.

Nos têtes se collèrent avec bonheur l’une contre l’autre.

Nos mains s’enlacèrent avec une délicatesse inhabituelle.

Ce qu’à mes yeux, en dépit de la noirceur des lieux, elle était belle !

 

Aussitôt, la projection fut bel et bien terminée,

Elle m’a demandé si j’aimerais être accompagnée.

Elle voulait savoir à quel hôtel je passais la nuit.

Mais, j’ai vite compris, tel a été sa vraie envie.

 

Dans les draps de ce grand lit,

Avec fureur, nous nous sommes englouties.

Nous avons pris plaisir à commettre l’adultère.

Je n’en éprouve pas de honte au risque de seoir en enfer.

 

Elle regarda sa montre sertie de perles si jolies.

Elle m’avoua qu’elle devait rejoindre son fidèle mari.

En un temps, trois mouvements, subito, elle se rhabilla.

Je lui ai alors dit : « c’est maintenant que tu t’en vas. »

 

« Ne t’en fais pas, chère amie. »

« Nous nous reverrons, c’est promis. »

« Je penserai toujours à toi, chaque heure. »

« Continue ton chemin et le vent te mènera ailleurs. »

 

Voilà tout ce qui reste de cette aventure émotionnelle.

C’est tout de même assez pour me rappeler que la vie est belle.

Et sans crier gare, face à la lumière d’une fenêtre.

Une sérénité bienfaisante enveloppa mon être.

 

De

 

Rolland Jr St-Gelais

Québec (Québec)

Canada

Laisse-moi te consoler

Laisse-moi te consoler Poème de Rolland Jr St-Gelais Photo tirée de la collection de Appetitive-Soul Source : https://www.deviantart.com/appetitive-soul/art/40a-1023093899

Laisse-moi te consoler

 

Ô, ma chérie,

Je crois que ça suffit.

Tu as reçu une bonne correction.

Je suis sûre que ce fut une douce leçon.

 

Maintenant, c’est le temps de tourner la page.

C’est l’expérience qui rentre avec l’âge.

Cela m’est autrefois arrivé.

Et, j’avais bien aimé.

 

Sentir la chaleur d’une main,

Sur ma fesse avec joie, avec entrain.

L’affection peut à l’occasion faire souffrir.

Même si c’est l’unique raison de vivre.

 

Crois-moi! Tout ce que je te ferai sera pour ton bien.

Veux-tu te retrouver parmi les gens malsains ?

Je trouve que tu vaux plus que ces malfrats.

Viens te blottir dans mes bras.

 

Les peines et les déceptions sont le lot de la vieillesse.

Les folies et l’insouciance sont la part de la jeunesse.

Sache que j’ai été sotte par moments en cette vie.

Pouvoir revenir dans le passé, j’en ai si envi.

 

Je suis loin d’être pure et parfaite.

Devant mes regrets, j’en éprouve une défaite.

Mais, je garde en mon cœur, l’espoir d’une rédemption.

Pourrais-je un jour me pardonner pour de bon ?

 

Je veux te rassurer avec insistance.

Efface à jamais ces rares imprudences !

De cette histoire, tous ces mots et ces gestes.

Les souvenirs dans lesquels mon être déteste.

 

Montre-moi le plus beau sourire !

C’est le moment de nous faire plaisir.

Allez ! Mon amour. Relève-toi et amusons-nous.

Oublions ce monde si étrange, si fou.

 

Laisse-moi, avec tendresse, te consoler !

De tout ce qui nous a, au fil des jours, blessées.

Donne-moi nous restituer le goût de nous chérir.

C’est si indispensable d’expérimenter l’art de vivre.

 

De

 

Rolland Jr St-Gelais

Québec (Québec)

Canada

Je descends l’escalier

Je descends. Poème de Rolland Jr St-Gelais Photo de Gfriedberg Source : https://www.deviantart.com/gfriedberg/art/pierrot-lunaire-293338462

Je descends l’escalier

(Hommage à ma tante Thérèse)

 

Je descends l’escalier

La peine au cœur et l’âme blessée.

Je retiens les larmes de couler sur mon visage.

Puisque je dois affronter le fait accompli avec courage.

 

Avec lourdeur, je dévale les marches.

En faisant bien attention à ma démarche.

Prenant ainsi conscience du caractère fugace de la vie.

Celle que l’on croit, à raison ou à tort, être infinie.

 

Je revois toute la beauté qui se manifestait dans les yeux.

De celle qui, lors de mes visites surprises, me rendait heureux.

Je me rappelle nos balades sur la promenade au mois de mai.

Chaque occasion que j’allais saluer avec joie ma tante préférée.

 

Ce sont ces moments qui enjolivent mes souvenirs.

Et qui, avec d’autres, parfois, me font sourire.

Des instants partagés avec un pur bonheur.

Lequel a placé, en mon être, belle ardeur !

 

J’imagine l’entendre jouer aux cartes avec mon défunt père.

Qui était, de leur vivant, son plus fidèle partenaire.

Cela me faisait un plaisir puéril à les taquiner.

En leur disant qu’ils adoraient bien tricher.

 

Je lui souhaite un repos bien mérité.

Que d’amour et de lumière, elle soit entourée.

Alors que je poursuivrai mon chemin sur cette terre.

Qu’elle puisse saluer en mon nom, mon père et ma mère.

 

Est-ce un message de l’au-delà qu’elle m’envoie ?

À l’annonce de son départ, j’ai fait un signe de croix.

Pendant que je m’effondrais sur les marches ternes de l’escalier.

Un ange magnifique, avec ses ailes blanches, au ciel, s’en est allé.

 

De

 

Rolland Jr St-Gelais

Québec (Québec)

Canada

Je danse sur les notes de mon violoncelle

Je danse sur les notes de mon violoncelle Poème de Rolland Jr St-Gelais Dessin par DerBuettner Source : https://www.deviantart.com/derbuettner/art/Musician-1000325566 Inspiré par Emden09 Source : https://www.deviantart.com/emden09

Je danse sur les notes de mon violoncelle

 

Je danse sur les notes de mon violoncelle,

C’est alors qu’en mon esprit ma vie me paraît si belle.

Avec tout l’amour indéfectible qui habite mon cœur,

Je fais sortir avec tendresse les cordes de leur torpeur.

 

L’existence est pareille à un long fleuve que l’on parcourt.

Une carte sur laquelle on trace une ligne sans contours.

Nous apprenons à force de naviguer sur les eaux.

Sous un ciel, parfois orageux, à l’occasion beau.

 

Les ficelles tremblent au fil de mes larmes versées.

Quand je pense aux êtres que j’ai tant appréciés, tant aimés.

Plusieurs d’entre eux ont disparu dans le brouillard de mes souvenirs.

Ces réminiscences d’une époque qui m’a donné si envie de vivre.

 

De mes doigts, je saisis l’archet qui embrassera les cordes d’un long baiser.

Je le ferai, avec une aisance propre, sur ces chemins de métal, valser.

Ils s’uniront tels des soupirants pour exprimer une luxurieuse passion.

Un amour qui, depuis mon adolescence, est de survivre, ma raison.

 

Maintenant que tout est depuis belle lurette une chose du passé.

En mon âme, ce temps si précieux, je ne pourrais jamais l’oublier.

Il m’avait permis de garder mon regard perçant vers l’horizon.

Nos mains s’enlacèrent alors que tout était si pur, si bon.

 

Les grains fins du sablier sont à jamais perdus.

Laissant sur ma peau les signes d’un lourd vécu.

De mes rêves allaitaient de leur nectar mes espoirs.

Telle une sève s’écoulant d’un érable à la tombée du soir.

 

Aujourd’hui, il me reste plus que mon violoncelle.

Pour me rappeler en ce lieu que je suis encore belle.

Que je dois continuer d’aller sans cesse droit devant !

Puisqu’il se trouvera toujours un soleil levant.

 

De

 

Rolland Jr St-Gelais

Québec (Québec)

Canada