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Le plus beau remerciement

Le plus beau remerciement Texte de réflexion en hommage à mon défunt père

Le plus beau remerciement

Cher papa,

Tu t’es endormi depuis un an déjà. Ton départ a légué un grand vide dans le temps. Les saisons s’écoulent inlassablement depuis cet instant, où tu as rendu l’âme tout en étant entouré d’amour.

Il ne se passe pas une journée où je me souviens de ta belle humeur et de ta foi en l’avenir. Tu as laissé des anecdotes merveilleuses qui me font sourire quand que je les revois en pensées.

J’ai quelque chose d’important à te dire. Chaque matin où je me lève et que je pars pour faire mon petit bonhomme de chemin, je te remercie de m’avoir montré à marcher. En effet, chaque pas que je fais, je ressens toute la confiance que tu avais en moi. Cela a été le début d’une sublime aventure, et ce, tout au long de ma vie.

Au fil des années, tu m’as prodigué des conseils que de temps en temps, je les suivais d’autrefois non. Mais, tu me laissais toujours l’entière liberté de faire mes choix. De ce fait, tu as permis que je fasse l’expérience de l’existence. Et ça, c’est le plus beau cadeau qu’un père peut faire à son enfant.

Je termine cette missive en remémorant les derniers mots que j’ai dits alors que nous nous sommes serrés dans nos bras à l’occasion de notre ultime rencontre. Ils sont à la fois d’une simplicité déconcertante et d’une valeur considérable : « Papa ! Ne sois pas inquiet pour moi, je suis très heureux. » C’est, à mes yeux, le plus beau remerciement que je pouvais te faire.

Ton fils qui t’aime.

Rolland Jr St-Gelais

Manuel le charpentier

Manuel le charpentier Poème de Rolland Jr St-Gelais Peinture acrylique et encre de Chine sur papier A4 Par Noble Roro de la France

Manuel le charpentier

 

Il y avait dans mon village un homme particulier.

Il venait, disait-on, d’un pays étranger.

Il parlait avec un léger accent chantant.

Il possédait un sourire charmant.

 

Il travaillait dans un métier honorable,

Je reconnais, nul autre que lui n’en était capable.

Ses mains avaient une remarquable dextérité,

Qui lui permettait de faire des meubles de toute beauté.

 

Il paraîtrait que son savoir-faire lui était légué par son père.

Qui, chose triste de la vie, aurait été tué à la guerre.

Il a vécu avec sa mère jusqu’au décès de celle-ci.

Pour, ensuite, venir s’installer en ce pays.

 

Il était aisé tel un enfant et doux comme un agneau.

Toujours poli, il ne disait jamais un mot de haut, de trop.

Il réparait ici et là les maisons avec une sublime attention.

Les résultats donnaient à ses clients une entière satisfaction.

 

Tout le monde l’appelait simplement Manuel.

Il rougissait souvent devant une belle demoiselle.

Il leur fredonnait des airs joyeux dans sa langue natale.

Elles aimaient cet homme, car il n’y avait en lui aucun mal.

 

Les années passèrent à la suite des saisons.

Les cheveux gris apparurent comme de raison.

Puis, dans la semaine qui précède le jour de Noël,

On découvrit son corps près de l’autel de la chapelle.

 

Il était venu rendre son âme au Seigneur.

Puisqu’il savait que bientôt arriva sa dernière heure.

Les gens prièrent tous en chœur lors de la messe de minuit.

Manuel le charpentier leur laissa de beaux souvenirs pour la vie.

 

De

 

Rolland Jr St-Gelais

Québec (Québec)

Canada

La vie est un miroir

La vie est un miroir Poème de Rolland Jr St-Gelais Photo par Samo19 Source : Circular mirror. by samo19 on DeviantArt

 

La vie est un miroir

 

C’est un fait que la vie est un miroir.

Parfois, ça semble clair, tantôt c’est noir.

Tout dépend de notre angle de vision.

En chaque occasion, nous avons des frissons.

 

Au fil des ans, on se pose des questions.

Qui nous entraînent vers des hallucinations.

Des chimères apparaissent pour troubler nos esprits.

Des pensées viennent nous tourmenter même dans le lit.

 

Pourquoi les regrets, les blâmes qui gâchent notre aventure ?

Car, en ce monde, rien ne peut être qualifié de totalement pur.

À part, peut-être l’amour de l’enfant blotti dans les bras de sa mère.

Fruit d’une nuit de passion avec un homme qui sera toujours son père.

 

Avec l’âge qui avance, il nous arrive quelques fois.

De faire face aux situations pénibles qui ébranlent notre foi.

C’est le destin de chacun de nous sur cette terre.

On traverse des périodes de paix ou bien de guerre.

 

On en advient à éviter par la crainte les quotidiens télévisés.

Car, ils pullulent dans toutes les chaînes à chaque journée.

L’essentiel est de réussir à regarder devant soi.

Et, de se dire qu’advienne que pourra !

 

Oui, nous avons un miroir entre nos mains.

Mais, nous sommes les maîtres de notre destin.

Chaque décision est loin d’être coulée dans le béton.

Tout est pleinement réalisable dès lors que nous y croyons.

 

Il suffit pour cela de vouloir, le moment venu retirer la glace.

Et de nos erreurs, avec franchise, de simplement faire face.

Regarder avec admiration les jours à venir avec un beau sourire.

Car, qui sait si de ce temps actuel, nous en finirons par en rire.

 

De

 

Rolland Jr St-Gelais

Québec (Québec)

Canada

Une méditation calme sur le va-et-vient

DeviantArt du photographe RickB. : https://rickb500.deviantart.com/ Pour acheter un exemplaire du portfolio, écrire à cette adresse email : rickB@arcor.de

Une méditation calme sur le va-et-vient

 

Je suis enfin seule et nue.

Sur cette bougie, je porte ma vue.

Dans la tranquillité de la nuit,

Je n’entends aucun bruit.

 

Me réfugiant dans la profondeur,

De mon être sans crainte et sans peur.

Loin du tumulte de la civilisation,

Qui possède, d’humanité, que le nom.

 

Je suis isolée dans cette pièce totalement dénudée,

D’aucun superflu ! Tel un tout petit, un nouveau-né.

Je fixe la flamme vacillante de cette chandelle,

Me souvenant à tel point que ce que la vie est belle.

 

Elle éclaire mes seins avec une chaleur bienfaitrice.

Alors que je rêve d’être pour mon enfant une mère protectrice.

Sentant ses lèvres pures téter le lait produit par mon corps.

Pendant que je lui répéterai avec amour qu’il est mon trésor. 

 

Tel un lampion allumé dans une cathédrale,

J’implorerai les cieux d’éloigner de toi tout le mal.

Du plus grand bonheur à chaque jour de ta vie.

Voilà ce que je désirerai pour toi, mon chéri.

 

Entre mes bras, je te bercerai avec tendresse.

Dans le creux de mes mains, je te protégerai de la détresse.

N’est-ce pas là le plus secret de mes rêves d’adolescence ?

De donner la vie à l’être qui saura perpétuer une descendance.

 

Étant sorcières depuis de nombreuses générations.

Ma mère m’a transmis un rituel à accomplir dans la maison.

Cette demeure où mon époux et moi voulons fonder une famille.

Un scénario à effectuer lorsque les étoiles au plus fort brillent.

 

Une méditation sur le va-et-vient.

Qui devra se réaliser avant le matin.

En répétant ce refrain mystérieux tiré du temps passé ;

« Je t’en conjure. Sors du néant. Viens, mon enfant bien-aimé. »

 

De

 

Rolland Jr St-Gelais

Québec (Québec)

Canada

C’est l’heure

C’est l’heure Poème de Rolland Jr St-Gelais Photo de la collection de Appetitive-Soul Source : https://www.deviantart.com/appetitive-soul/art/00-01339-865866516

C’est l’heure

 

Ô, mes amours !

Maintenant, c’est votre tour.

Pour vous, je me suis bien préparée.

Dans l’optique, que vous pouvez me savourer.

 

Derrière les sombres rideaux tirés, nous serons les trois.

Je sens depuis longtemps comme vous avez envie de moi.

J’ai deviné dans le feu ardant de vos yeux pétillants,

Ce que vous rêvez de vivre depuis un bon moment.

 

Je saisirai les draperies d’ébène avec fermeté,

De mes doigts fermés telle une voile sur une mer agitée.

À vos coups de langue, je répondrai par un gémissement langoureux.

À en réveiller les démons au sein des enfers les plus ténébreux.

 

Il va de soi que des verres de vin seront servis à volonté.

Afin d’agrémenter notre expérience jusqu’à l’aurore arrivée.

Quoi de plus agréable que de pouvoir partager dans la noirceur,

Un tel délice avec mes bien-aimées lesquelles sont en réalité des sœurs.

 

J’ai enfin tout érigé pour notre plus grand confort.

Quelques coussins recouverts d’une nappe en guise de fort.

De l’encens qui aromatisera cette pièce loin du monde perdu.

Par nos gestes du plaisir charnel, nous sillonnerons nos corps nus.

 

Semblable au secret impénétrable de la Sainte Trinité,

Notre mystère, aux profanes, à jamais restera caché.

Mais, à nos rares élus remplis de sensibilité et passion,

À l’image de la création, avec lenteur, nous nous dévoilerons.

 

J’ai si hâte de sentir vos mains effleurer ma peau de satin.

Et de vos yeux, tel un enfant voyant son cadeau sous le sapin.

S’illuminer devant ses jouets à l’occasion de la fête de Noël,

Et de constater, encore et toujours, comme vous êtes belles.

 

Assez discutés, nous sommes ici pour une autre raison.

Il est maintenant le temps de nous abandonner à nos pulsions.

C’est l’heure fatidique pour laquelle nous nous sommes rassemblées.

En cette nuit de lune de sang, à vos désirs inavouables, laissez-vous aller.

 

De

 

Rolland Jr St-Gelais

Québec (Québec)

Canada