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Ce qu’une épée peut faire

Ce qu’une épée peut faire

Nous vivons à une époque où tout est possible tant pour le meilleur que pour le pire. Mais, il semblerait que c’est souvent dans le pire que l’être humain est le meilleur. C’est ce que l’on pourrait croire lorsque l’on revoit en pensées ce que nous avons vécu collectivement le weekend dernier. Un weekend d’Halloween où la joie et le rire avec quelques friandises devaient occuper la première place. Malheureusement, il en a été autrement pour les gens tant de la ville de Québec que de la province du même nom.

Un homme, qui aurait pu être n’importe qui de votre entourage, a commis l’irréparable. Deux vies enlevées et bien d’autres détruites à jamais. Un homme souffrant a amené des gens innocents dans sa souffrance. Une souffrance qui, vous en conviendrez, ne justifie en aucune façon le geste commis. Un geste impardonnable, un geste condamnable. Un geste qui aurait peut-être été possible d’éviter, mais qui a tout de même été perpétré et pour lequel justice devra être rendue.

Le tout accompli avec une arme d’une époque révolue. Une époque que l’on croyait faire partie de l’histoire, loin de nous. Nous qui sommes des êtres civilisés dans la grande majorité des cas et pour qui nous ne réglions rien avec de la violence. Par ailleurs, nous retrouvons les mots viol et silence dans celui de violence. Rien d’étonnant à cela puisque d’une part, la violence viole intégralement le droit d’autrui à sa sécurité, à sa dignité et à sa vie tant physique que psychologique et que d’autre part, le seul résultat en est un silence destructeur. Un silence qui nous amène dans un abîme où l’incompréhension, le désespoir et la lassitude règnent en maitres absolus.

Mais de quelle arme s’agit-il? D’une simple épée, plus particulièrement d’un katana, d’un sabre japonais que les samouraïs portèrent fièrement et pour qui leur code d’honneur était aussi précieux que la prunelle des yeux. Une arme d’une autre époque, d’un autre lieu et qui reflète à elle seule toute une page de l’histoire de guerriers quasi légendaires. Mais qui, l’espace d’un instant précis et en des lieux situés à des siècles de l’ère des samouraïs, se transforma en un simple jouet dans les mains d’un déséquilibré. Un être pour qui la notion même de la valeur de la vie avait disparu. 

Ce qu’une épée peut faire? Dans le cas présent, elle nous a démontré qu’il existe une bête insoupçonnée chez l’être humain. Une bête qui a certes été apprivoisée par des siècles de civilisation malgré les erreurs de parcours. Elle a aussi démontré que personne n’est à l’abri de la folie d’autrui et, parfois même, de sa propre folie.  Autrement dit, une épée nous a enseigné par ce triste événement que nous ne devons rien tenir pour acquis.

Merci de votre attention!

RollandJr St-Gelais de Québec au Canada

Plus jamais

Photo réalisée par mon ami Joel Pèlerin

 

Plus jamais

 

Depuis l’aube du temps,

Les premiers balbutiements,

De la longue histoire de l’humanité,

Que nos corps de femmes sont blessés.

 

Pourquoi donc? Répondez à cette question.

Quelle en est l’ultime mais bête raison?

Ne sommes-nous pas votre moitié?

Ne sommes-nous pas à vos côtés?

 

Corps de femme nu,

Sans cesse porté aux nues,

Corps de femme si admiré et adulé,

Pourtant si souvent humilié et bafoué.

 

Pourquoi tant d’amour transformé en tant de haine?

Nous sommes pourtant dignes des poèmes de Verlaine.

Nous avons défendue vos descendants becs et ongles.

Pourquoi devrions-nous avoir de nos corps une telle honte?

 

Mais maintenant il y aura un seul mot,

Afin de ne plus subir tous ces maux,

Cessez tous ces mais, oui mais.

Car désormais c’est plus jamais.

 

De

 

RollandJr St Gelais

Québec (Québec)

Canada

 

Toréador

Torréadore
« Toréador » par mon ami Joël Pèlerin Poème par RollandJr St-Gelais

Toréador

 

Toréador ! Ô toréador ! Courageux toréador !
Toréador dans la nudité de la femme tu y prends corps,
Corps de femme de toute beauté et étonnamment très élégante,
De ses mouvements faits avec douceur et légèreté, comme elle m’enchante.

 

Bras tendues avec précision !
Cherchant l’air dans une ultime vibration !
Cape rouge voguant allègrement contre le vent,
Le vent qui sous la chaleur de l’arène devient tourbillonnant.

 

Âme forte et courageuse dans une enveloppe de chair,
Tel un soldat partant au loin dans un lointain pays en guerre,
Seule devant ce redoutable ennemi aussi féroce qu’imaginaire,
Toréador ! Prends garde de ne point sortir de cette vie ordinaire.

 

Chapeau de paille en guise de parure,
Avec tes beaux seins si ronds mais si durs,
Tenant fermement sur tes jambes de ballerine,
Ô toréador ! En me regardant, aurais-tu des idées coquines ?

 

De tes mains agiles tu harangues devant toi la bête,
En te disant que tôt tard à lui ou à toi ce sera la fête,
Cachant ton regard de ton ennemi pour mieux le tromper,
Ne craignant pas le moment où sur toi il foncera tête baissée.

 

Toréador, regard devant toi,
Et dis-moi en réalité ce que tu vois,
Une chimère se nourrissant de tes peines,
S’abreuvant du poison qui coule dans tes veines.

 

Que tu es belle dans ce corps de femme,
Dans ce corps tu y transposas la ferveur de ton âme,
Viens vers moi ! Allez viens, je t’en supplie dans mon lit,
Car dans mes bras je te réchaufferai en cette fraîche nuit.

 

De

 

RollandJr St-Gelais
Québec (Québec)
Canada

Jamais ils ne prendront ma fierté

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DeviantArt du photographe RickB. : https://rickb500.deviantart.com/ Pour acheter un exemplaire du portfolio, écrire à cette adresse email : rickB@arcor.de

Jamais ils ne prendront ma fierté

 

Je suis femme de ce noble pays,
Fidèle à mes amis, à ma famille et à ma patrie.
Je suis née avec grande liberté tant de corps que d’esprit,
Dans un humble village de Bavière j’ai avec bonheur grandi.

 

Entourée de gens bien,
Je n’avais point connu la faim,
D’une mère attentionnée et d’un père vaillant,
Mes jours s’écoulèrent avec quiétude et allègrement.

 

Puis vinrent les jours de guerre,
De la politique, je n’en avais rien à faire.
Car avec mon amour je désirais vivre pour toujours,
Espérant que mon souhait de nous marier se réaliserait un jour.

 

Les barbares envahirent mon village tant aimé,
De nos belles maisons grands feux furent allumés,
Malheur aux vaincus, dit-on, car telle est leur destinée.
Sans prenant aux femmes, de nos corps ils s’en sont bien amusés.

 

Venant vers moi, ils arrachèrent mes vêtements.
Voyant dans leurs yeux toute leur haine sans ménagement,
Salivant de pensées impures tels de vulgaires animaux assurément,
Ils ne se doutèrent jamais de ma force d’âme bien évidemment.

 

De mon corps, ils pouvaient en abuser.
De mon corps, ils pouvaient à leur guise s’en amuser.
De mon corps, ils pouvaient essayer de le briser de toutes leurs forces.
Car au fond de mon âme, je sais bien qu’y réside une bête tellement féroce.

 

Jamais, ils n’ont réussi à détruire ce que je suis.
Jamais, ils n’ont réussi à éteindre en moi l’étincelle de la vie.
Car en moi j’avais fait ce noble serment, je m’étais en silence juré :
Que quoiqu’il m’arrive en cet instant jamais ils ne prendront ma fierté.

 

De

 

RollandJr St-Gelais
Québec (Québec)
Canada