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Chez ma grand-mère

Chez ma grand-mère Poème de Rolland Jr St-Gelais Source : https://www.deviantart.com/appetitive-soul/art/00-1674-899692858

Chez ma grand-mère

 

Je me rappelle, il y a de cela longtemps, lorsque j’étais môme.

J’étais, comme on disait jadis, pas plus haut que trois pommes.

Nous avions l’habitude, mes parents et moi, d’aller tous les dimanches.

Chez ma grand-mère qui rayonnait de beauté avec sa chevelure blanche.

 

Nous y restions pour le repas dominical,

Après être allé à la messe en l’église St-Pascal.

Quelques génuflexions, quelques prières apprises par cœur,

Nous allâmes à la sainte communion en écoutant chanter le chœur.

 

Après nos actions de piété et de dévotions,

Sans plus attendre vers la voiture paternelle nous y allions.

Attentivement ! J’écoutais les directives générales de ma mère.

Que dire et quoi faire et leur contraire avant notre arrivée chez grand-mère.

 

Que de bonnes choses à manger se trouvaient sur la table,

Des petits plats préparés avec amour elle disait avec un air aimable.

Avec un silence religieux, je savourais ces mets apprêtés avec soin.

Me régalant de ce qui s’y trouvait et en particulier son délicieux pain.

 

Après avoir mangé à satiété un tel festin digne des dieux,

Nous allions au salon où il y avait des tableaux merveilleux,

Des peintures réalisées par des peintres de grand renom,

Des photos de paysages et de lieux dont j’en ignorais le nom.

 

Quelques photos étaient dédiées à l’amour,

De ce sentiment qu’ils avaient l’un pour l’autre en ces jours,

Des jours de bonheur qu’elle nous racontait en parlant de grand-père,

Un homme courageux et passionné par la vie, mais, hélas, mort à la guerre.

 

Parmi ces vieilles, mais belles photos,

Il y en a une qui me gênait parfois un peu trop.

Je n’osais point poser quelques indiscrètes questions.

Soucieux de faire honneur à mes parents, silence requis avec raison.

 

C’est bien plus tard que j’ai appris par mon père cette noble vérité.

De nombreux ateliers d’art à une certaine époque utilisèrent sa beauté.

Pour des séances, au sein de la Ville lumière, auxquelles elle était immortalisée,

Par des artistes parfois célèbres parfois amateurs, mais toujours attentionnés.

 

Les dernières années sont passées inévitablement,

La grande faucheuse amena grand-mère silencieusement,

Mais, chose étrange, sa beauté si radieuse, elle lui a laissée.

Afin de nous permettre de toujours l’avoir en nos pensées.

 

De

 

Rolland Jr St-Gelais

Québec (Québec)

Canada