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Je me rappelle une époque

Je me rappelle une époque Poème de Rolland Jr St-Gelais Photo de Appetitive-Soul Source : https://www.deviantart.com/appetitive-soul/art/1950-30-931859935

Je me rappelle une époque

 

Je me rappelle une époque pas si lointaine,

Où je prenais plaisir à lire les quotidiens,

Que j’achetais au kiosque du coin,

Situé près de la rue Verlaine.

 

Je feuilletais d’extraordinaires reportages,

Sur des héros légendaires jusqu’aux pires des malfrats,

Et, la plupart du temps, à propos d’événements d’ici et là.

Parfois, sur des gens bien banals qui ont traversé les âges.

 

Je me dépêchais de me procurer les journaux dès le soleil levé.

J’apportais quelques sous pour les payer et m’offrir des croissants.

Ainsi qu’un bon café que je rapportais à la maison en saluant les passants.

J’aimais être informée de ce qui se vivait dans le monde et dans mon quartier.

 

Aussitôt rendue en ma modeste demeure,

Je retirais avec entrain mes jolis vêtements,

Et je m’installais avec délicatesse sur mon lit confortablement,

À parcourir lentement chaque page telle une nonne en oubliant les heures.

 

Certes, les nouvelles n’étaient pas toujours des plus belles.

Ici, des guerres ! Là, des famines ! Là encore, des crises politiques !

Ces problèmes ont, de tout temps, intéressé les systèmes médiatiques.

Car ils élèvent leurs tirages et leurs profits aussi vite qu’un vol d’hirondelle.

 

Quoiqu’il en soit, je jouissais de ces moments,

Pour relaxer bien avant de me préparer pour le travail.

Où l’on ne doit au grand jamais de ressembler à un épouvantail.

Où la beauté et le charme devaient être à l’honneur à chaque instant !

 

Quel bonheur sublime de prendre le temps de lire,

De s’informer de ce qui se passe au fil de l’actualité.

Quel privilège extraordinaire de pouvoir vivre une telle liberté !

Quel avantage d’avoir eu des parents qui m’ont fait instruire !

 

De

 

Rolland Jr St-Gelais

Québec (Québec)

Canada

Les deux comparses

Les deux comparses Poème de Rolland Jr St-Gelais Photo choisie par Appetitive-Soul Source : https://www.deviantart.com/appetitive-soul/art/1900-109-930333494

Les deux comparses 

 

J’ai, parmi mes nombreux souvenirs, d’un temps lointain.

Une époque où je jouissais d’une réputation d’être vilain. 

Je n’étais pas bien méchant, mais pas un ange, non plus. 

Sorti tout droit de l’adolescence, je croyais avoir tout vu. 

 

Jeune homme ! Je quittais à peine le collège. 

Diplôme en mains, maintenant que ferais-je ? 

Je ne voulais guère occuper un quelconque boulot. 

Subvenir par un maigre salaire équivaut à être penaud. 

 

Or, un jour, j’ai lu cette annonce dans le quotidien du quartier. 

« Homme recherché, de belle apparence n’ayant pas peur de travailler. » 

Griffonnant à la hâte sur un morceau de papier le numéro de téléphone.

Un grand coup de chance incroyable, cette idée, en ma tête résonne. 

 

En quelques secondes, arrivé chez moi, j’ai appelé.  

Une douce voix me répondit à l’autre bout du combiné. 

Elle me donna l’adresse où aller, située près de ma demeure. 

Et, le plus important, à ce rendez-vous, lui fixer une heure. 

 

Peu après avoir pris un bon repas au dîner.

Pour mes amis d’Amérique du Nord, c’est le souper, 

Je suis parti avec une grande joie à mon entrevue d’embauche. 

Sans me douter qu’il s’agissait d’une maison de débauche. 

 

Un établissement, haut de gamme, situé à proximité d’une modeste chapelle. 

Quoi de mieux pour aller se confesser après avoir connu de femmes si belles ? 

Car, des sept péchés capitaux, le plus pardonnable est celui de la luxure. 

En effet, le plaisir de la chair ne fait point de mal à l’être au cœur pur. 

 

Dès que je frappai quatre coups à la porte, un clapet s’entrouvrit. 

Une voix sucrée se fit entendre : « Mot de passe, je vous prie ! » 

« La France parle aux Français », j’ai immédiatement répondu. 

En pensant à mes quelques cours d’histoire maintenant révolus. 

 

Deux jolies demoiselles m’ont ouvert la porte de cet endroit mystérieux. 

Elles m’ont reçu de leurs sourires radieux tout en conservant leur sérieux.

Après tout, pour la première fois, je postulais ma candidature pour un emploi.

 Qui, je le souhaitais ardemment, allait réellement faire un homme de moi.

 

Outre le fait qu’elles ont agi avec une remarquable délicatesse.

Elles portèrent chacune une nuisette qui leur allait jusqu’aux fesses. 

Elles m’ont alors expliqué quel serait mon travail en évitant les détails.

Grosso modo, percevoir les sous des clients et veiller à l’ensemble des victuailles.

 

Mettre à la porte, si nécessaire, les récalcitrants,

En s’abstenant d’user d’une force inutile, bien évidemment.

Voir à ce que tout soit aux bons endroits et que tout soit en ordre.

Afin d’éviter l’apparition d’un Capharnaüm et d’un vulgaire désordre.

 

Elles me racontèrent tant de choses, tant d’histoires, au sujet. 

De cet endroit où viennent des hommes tantôt beaux, parfois laids.

Que d’anecdotes coquines et de secrets diplomatiques elles me dirent !

Ces deux comparses, tels des larrons en foire, m’ont bien fait rire.

 

Elles ont surpris tant de mecs en tout genre et de tous les styles.

Des bûcherons aux allures viriles voulant impressionner les filles.

Jusqu’aux efféminés qui désirèrent démontrer leur féminité.

Car, il faut l’admettre, il y a pour tous les goûts dans la société.

 

C’est avec honneur que j’ai accepté ce premier emploi.

Car, comme mon père disait, de son vivant, un homme de Loi.

Rappelle-toi mon fils de ceci : « Il n’y a point de sots métiers.

Il y a que de sottes gens. » Il a mainte et mainte fois répété.

 

De 

 

Rolland Jr Gelais 

Québec (Québec)

Canada

La fenêtre grande ouverte

DeviantArt du photographe RickB. : https://rickb500.deviantart.com/ Pour acheter un exemplaire du portfolio, écrire à cette adresse email : rickB@arcor.de

La fenêtre grande ouverte

 

En me promenant dans les étroites rues,

Voir une pareille beauté, jamais je n’aurais cru.

En ce dimanche matin brumeux où j’allais assister.

À la célébration eucharistique pour confesser mes péchés.

 

Écouter le sermon du curé après la lecture du saint évangile.

Un bon prêtre de paroisse qui se tenait debout tel un soldat en vigile.

Après avoir eu l’absolution pour mes nombreuses pensées impures,

Au Dieu, avec l’aide des saints du ciel, ne plus recommencer, je le jure.

 

En allant avec un cœur léger vers l’église de mon quartier,

J’ai découvert à sa fenêtre une jolie fille totalement dénudée.

Les lignes sinueuses de son corps ont retenu toute mon attention.

En mon âme, devant ce présent, j’ai succombé à la tentation.

 

De tout mon être, je l’avais ardemment désirée.

Comme j’aurais tellement aimé en cet instant l’embrasser.

Était-ce l’ange déchu qui voulait me détourner de ma route ?

Était-elle une séductrice mandatée pour me mettre en déroute ? 

 

Elle était pourtant à sa fenêtre.

Elle avait su rendre mal à l’aise mon être.

Elle n’a pas dit un mot ni fait de gestes de trop.

Toutefois, la voir alors nue, donnait ce jour si beau.

 

En réalité, pourquoi étais-je allé à la confession ?

N’y a-t-il rien de plus gracieux et magnifique de la création ?

Que la fraîcheur d’une femme offerte ainsi sous mon regard.

On doit admirer cette œuvre de la nature avant qu’il soit trop tard.

 

Ô, mon Dieu, veuillez me pardonner pour mon erreur.

Seigneur Jésus, de recommencer, j’en ai bien peur.

Elle avait laissé sa fenêtre grande ouverte.

Voilà bien ce qui a causé ma perte.

 

De

 

Rolland Jr St-Gelais

Québec (Québec)

Canada

Repos dominical bien mérité

Votre humble serviteur Rolland Jr St-Gelais de Québec au Canada

Repos dominical bien mérité

Bonjour tout le monde,

Je souhaite de tout mon cœur que vous vous portiez bien. Pour ma part, je dois avouer que la vie est belle. En effet, le temps ensoleillé agrémente mes journées, lesquelles sont dédiées à la réalisation de divers exercices dont, notamment, la rédaction d’articles au sein de mon blogue artistique qui est consacré à la poésie, à la nudité de bon goût, à la photographie et à des réflexions personnelles sur divers aspects de l’existence.

Cependant, j’ai décidé de prendre un repos dominical bien mérité. À vrai dire, il s’agit d’une habitude que j’ai adoptée depuis de nombreuses années. Je dispose de cette journée pour assister à la célébration eucharistique de l’église, de rite catholique, de mon quartier. Après quoi, je vais savourer un bon déjeuner à l’un de mes restaurants favoris où ils me servent de succulents repas de style britannique. Une fois que mon âme et mon corps ont été bien nourris, je profite de l’occasion pour aller voir un membre de ma famille récemment déménagé dans la magnifique ville de Québec. 

Or, j’ai décidé de faire une prépublication de ce texte par souci de continuer d’alimenter mon webjournal. Ceci a un double objectif. En premier lieu, il s’agit de le rendre le plus attrayant possible. En second lieu, il me semblait impératif de le mettre à jour afin que vous puissiez y trouver quelque chose d’intéressant à lire, ou le cas échéant, à relire des articles précédemment édités. Je profite de l’occasion pour vous remercier de votre fidélité.

Bon dimanche à vous.

Rolland Jr St-Gelais de Québec au Canada

Les lutteuses

Les lutteuses Poème de Rolland Jr St-Gelais Photo par Appetitive-Soul Source : https://www.deviantart.com/appetitive-soul/art/10468135-518190761617489-548748301322142751-O-923684337

Les lutteuses

 

Je vous confie un secret.

Hier soir, je suis allé en un lieu.

Où l’on y jouait à de sombres jeux.

Un endroit comme jamais je n’imaginais.

 

De pauvres bougres fatigués de la vie,

S’y trouvèrent seuls ou accompagnés.

Par leurs semblables de cette terre de damnés.

Cherchant ici et là à satisfaire leurs obscures envies.

 

Des diseuses de bonne aventure aux allures peu fiables,

Lisèrent les lignes de la main de dames esseulées.

En glissant, dans les sacoches usées par le temps, leurs doigts légers.

Afin d’y trouver de quoi satisfaire leurs existences peu enviables.

 

Certaines vendirent leurs charmes illusoires pour quelques dollars.

Aux passants qui, sur le trottoir trempé par la pluie, cherchèrent une autre voie.

« Allez, mon beau ! Je saurais bien te satisfaire », dirent-elles d’une seule voix.

« Non, merci. Peut-être une autre fois. » Ils répondirent avec un visage blafard !

 

Puis, le clou de la soirée arriva avec deux merveilles de la nature !

Deux jeunes dames se placèrent face à face devant la foule médusée.

Une rousse et une noiraude ! De quoi rendre fort agréable la fin de soirée.

Elles possédèrent à ma grande surprise deux corps d’une perfection la plus pure.

 

« Faites vos mises, mesdames et messieurs. Un dollar au minimum »

La vainqueure remportera la moitié des gains et l’autre sera divisée.

Entre les gagnants sans autre forme de lot que de s’être bien amusé.

Quel joli spectacle à assister en buvant quelques verres de rhum !

 

Au coup de sifflet, les deux comparses s’engagèrent dans un combat.

Qui ébahit la foule en liesse par tant de rages folles et meurtrières.

Car, elles luttèrent telles des amazones, ces légendaires guerrières.

En particulier, la grande rousse qui d’ardeur et de volonté redoubla.

 

Mea culpa, Mea culpa, Mea culpa !

Je reconnais mon péché devant toi Seigneur.

J’ai pris un vilain plaisir à vivre cet instant, cette heure.

Devant ma faute avouée, je t’en prie, ne me punis pas.

 

Tu sais bien mon Dieu que j’ai un faible pour le plaisir de la chair.

Alors je suis venu en ce quartier pour y trouver de quoi combler.

La solitude qui me pèse sur l’âme depuis que mon père est allé trouver.

Ma tendre mère et mon défunt frère qui sont sans cesse dans mes prières.

 

Deux lutteuses ont offert un joli spectacle en ce dimanche soir.

Grâce à la vainqueure, j’ai remporté un bon magot.

Que j’irai offrir dans un tronc d’une église bientôt.

Pour la délivrance des âmes du purgatoire.

 

De

 

Rolland Jr St-Gelais

Québec (Québec)

Canada