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Nue et heureuse

Nue et heureuse Poème de Rolland Jr St-Gelais Photo par G.B. d’Allemagne Modèle : Ela Source : https://www.deviantart.com/gb62da/art/Naked-and-happy-952821158

Nue et heureuse

 

Je me souviens de l’été dernier.

Nous étions allés en forêt nous y promener.

Il faisait un temps splendide en ce mois de juillet.

Tout était beau, je pourrais même dire, presque parfait.

 

Nous avions préparé cette randonnée,

Si je me remémore bien, depuis la fin mai.

J’avoue que je ne te connaissais pas très bien.

Mais, je faisais pleinement confiance au destin.

 

Le respect était toujours de mise.

Même si, je pouvais attendre une surprise.

Car, tu me semblais à la fois espiègle et enjôleuse.

On m’avait dit qu’un rien pouvait te rendre très rieuse.

 

Une fois arrivés dans un vaste enclos.

Nous avons décidé de nous y installer si tôt.

Un soleil réchauffait de ses rayons bienfaiteurs.

Je crois même qu’il était midi en cet instant de bonheur.

 

Je m’affairais à aménager le tout pour le déjeuner.

Alors que tu vaquais en silence à tes occupations de ton côté.

Me demandant quelques minutes avant d’entamer notre repas,

Tu voulais m’offrir un cadeau auquel je ne m’y attendais pas.

 

Les secondes coulèrent bien lentement,

Exerçant ma bienveillante patience assurément.

Puis, j’ai constaté à tel point la vie soit si merveilleuse.

Une fois retourné, et que j’ai vu que tu étais nue et heureuse.

 

De

 

Rolland Jr St-Gelais

Québec (Québec)

Canada

Femme de l’époque victorienne

Femme de l’époque victorienne Poème de Rolland Jr St-Gelais Photo par XPoseYourArt Source : https://www.deviantart.com/xposeyourart/art/Victorian-era-woman-951695021

Femme de l’époque victorienne

 

Je suis parmi toutes celles.

Qui volent de ses propres ailes,

Qui ont une pleine confiance en elle,

Lesquelles sont fières d’être de splendides demoiselles.

 

Je porte aux hanches un voile noir,

Qui est seule et frêle devant le miroir,

Tel un vieil ami venu la voir dans le parloir,

Lui raconter tout ce qu’il a observé dans les terroirs.

 

J’admire mon reflet dans la glace,

Qui, sans crainte, me fait un face-à-face.

Mes idées préconçues causent une volte-face.

Pas question de sacrifier ma beauté sans farce.

 

Ma féminité est là pour être dévoilée.

Je dirais même que j’aime avant tout provoquer,

Les désirs des hommes, les vieux comme les jeunes écervelés.

À quoi bon d’être jolie sans pouvoir en fin de compte en profiter ?

 

J’adore être nue comme un ver,

Tout en savourant un cognac dans un verre.

Je n’attends pas d’être transformée en une statue de pierre.

J’aime trop la vie et par-dessus tout succomber au plaisir de la chair.

 

Mes seins augmentent par mes désirs coupables.

Mon imagination est débordante de réalisations palpables.

Coule en moi, le flux incessant de l’assouvissement insatiable.

Je sais bien que les hommes sont en réalité des incapables.

 

Je vais rendre une visite imprévue à une bonne amie,

Envers qui je suis éprise depuis un certain après-midi.

Nous nous sommes rencontrées dans un jardin 20 passé midi.

Elle avait silencieusement glissé un papier si bien écrit.

 

J’avais tout compris dès que j’ai lu son message.

Elle m’offrait avec grand plaisir une séance de massage.

Le genre où il est inutile d’être, si je peux le dire alors, très sage.

Mais, nous avions, à juste titre, la vertu propre à nos âges.

 

Quel est le plus enivrant de tous les interdits !

Que celui dont on fera tout, afin de ne pas être pris ?

Surtout lorsqu’il concerne les corps de dames fort jolies.

Je suis une femme de l’époque victorienne, et ma vie est faite ainsi.

 

De

 

Rolland Jr St-Gelais

Québec (Québec)

Canada

Devant la bibliothèque

Devant la bibliothèque Poème de Rolland Jr St-Gelais Avec la permission de Sandrine C. de la France

Devant la bibliothèque

 

À cette heure, j’ai reçu une formidable amie,

En ce jour si magnifique, en ce beau vendredi.

Elle est originaire de la région du Midi de la France.

Un pays où coulent de délicieux vins en abondance.

 

Cela faisait longtemps que nous étions rencontrés.

Elle était aussi sublime qu’un champ de fleurs en été.

Aussitôt entrée, je lui ai offert un petit remontant.

Comme c’est bon de se rappeler les jours d’antan.

 

Assis dans le salon, nous discutions de divers événements.

C’est alors qu’elle me demanda d’enlever ses vêtements.

Ce dont je lui ai dit : « Allez ! Ma chère ! Fais comme chez toi. »

Il n’en fallait pas plus pour qu’elle réussisse à me mettre en émoi.

 

Fait étrange ! Elle me faisait penser en un livre à découvrir.

Devant moi, elle prenait tout son temps pour se dévêtir.

Chaque pièce qu’elle enleva ressemblait à une page tournée.

La température de mon corps monta tel un volcan enragé.

 

Finalement, elle se retrouva en tenue d’Eve devant mes yeux.

Elle avait un petit rire sur le coin de ses lèvres bien curieux.

Quelle idée saugrenue avait-elle dans la tête en cette occasion ?

Rien qu’y songer, j’en perdais à la fois mes esprits et ma raison.

 

C’est ainsi qu’elle fixa ma bibliothèque où je plaçais mes précieux livres.

De ces richesses, qui par leurs connaissances, me rendaient tant ivre.

Elle y grimpa avec précaution m’offrant ainsi un spectacle inhabituel.

Mais, je ne me plaignais guère, car la vue était particulièrement belle.

 

Je me suis alors souvenu de ce que ma défunte mère souvent me répétait.

« Tu comprendras un jour toute l’importance de voir le monde tel qu’il est. »

Jamais, je me doutais comme elle pourrait un jour m’avoir dit la vérité.

Qu’y a-t-il de plus agréable à admirer qu’une femme dans sa nudité ?

 

De

 

Rolland Jr St-Gelais

Québec (Québec)

Canada

Les limbes abyssaux

Les limbes abyssaux Poème de Rolland Jr St-Gelais Avec la permission d’Alixia Busch Source : https://www.alixiamodele.com/a-life-between-light-and-shadows/

Les limbes abyssaux

 

J’aimerais être ton lit.

Qui sera avec toi de midi à minuit.

Mes draps envelopperont tes seins si jolis,

Et t’enrouleront avec une finesse infinie.

 

Je souhaiterais être la couverture,

Qui te réchauffera par un murmure.

Aussi doux qu’une fraîche mûre,

Qui se déposera sur tes lèvres pures.

 

Je désire devenir cet oreiller,

Qui caressera ton visage illuminé.

Par le soleil jusqu’à la nuit étoilée,

Cette messagère annonciatrice du rideau levé.

 

Qui te dévoilera au public joyeux,

De t’avoir en tenue d’Ève sous leurs yeux,

Leur offrant un spectacle digne des êtres émigrés aux cieux.

Quelle occasion inouïe pour ces rares élus, ces bienheureux !

 

J’adorerais être ce rideau de couleur pourpre qui se soulèvera en silence.

Devant ces hommes dont certains sont à peine sortis de l’adolescence.

Ta beauté exceptionnelle leur fera vivre des contes de romances,

Et ta voix pure les mènera vers les coins reculés de la France.

 

J’aimerais être ce bouquet de fleurs,

Que l’on t’amènera après ces heures,

Où tu as su avec brio faire voyager les spectateurs,

Grâce à tes mélodies que tu as chantées avec grand cœur.

 

Hélas, je suis qu’un simple souvenir.

D’un inconnu qui t’avait jadis fait sourire.

Une âme maintenant égarée qui n’en finit pas de parcourir,

Les limbes abyssaux où pour l’éternité je dois y souffrir.

 

De

 

Rolland Jr St-Gelais

Québec (Québec)

Canada

La tristesse de Pancho

La tristesse de Pancho Poème de RollandJr St-Gelais Dessin de Noble Roro de la France

La tristesse de Pancho

 

Je me souviens d’un village de mon enfance.

Un endroit parmi tant d’autres du Midi de la douce France.

Où, par une température clémente, il faisait bon y vivre.

Et de voir les magnifiques femmes aux beaux sourires.

 

Il y avait tant de couples très heureux.

Ils se promenèrent sur les trottoirs en amoureux.

Se baladant bras dessus, bras dessous, longuement sur les pavés.

Tout en écoutant les troubadours jouer de leur musique enjouée.

 

Or, il y avait un homme bien solitaire.

Qui, malgré ces temps joyeux, ne semblait guère,

Être comblé au milieu de ces villageois, jeunes et vieux.

Et, pour cause, puisqu’il n’avait pu réaliser son unique vœu.

 

Il était tombé amoureux de la nouvelle institutrice.

Celle que l’on surnommait avec entrain : « La belle Béatrice ».

Pancho avait un bon cœur, mais une maigre instruction.

Il était très vaillant tout en ayant une noble éducation.

 

Il lui avait fixé un rendez-vous galant sur la terrasse du café.

Un endroit pour savourer une limonade sous un soleil d’été.

Vous avez deviné que sa volonté était de lui faire la cour.

Il était en âge de prendre une épouse pour ses vieux jours.

 

Mais, notre pauvre homme souffrait de bégaiement.

Ce qui n’était vraiment pas à son avantage assurément.

Il a bien essayé de dire les mots pour exprimer son intention.

Un refus formel a été une réponse cruelle faite avec affront.

 

Avec réserve et silence, il prit congé de la dame.

Même si son cœur était transpercé par des lames.

Il pouvait être atteint d’un défaut de langage,

Mais, l’estime de soi faisait partie de son bagage.

 

Les gens du village le virent souvent sous le tilleul.

Il fixa de longues heures le ciel en paraissant bien seul.

Quelle tristesse pour Pancho qui cherchait l’âme sœur !

Pourtant, il avait au fond de lui, belle âme et bon cœur.

 

De

 

RollandJr St-Gelais

Québec (Québec)

Canada