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Louise

Louise Poème de Rolland Jr St-Gelais Peinture de Noble Roro de la France

Louise

 

Dans l’entrée de ce vieil hôtel, 

J’ai aperçu cette étrange demoiselle. 

Serait-ce plutôt elle qui porta son regard ?

Vers moi, sous cet humble toit, un samedi soir.

 

Elle était, à ma surprise, légèrement vêtue. 

Elle semblait, en ce lieu notoire, un peu perdue. 

Elle buvait un verre de whisky, en pensant. 

À ce qu’elle ferait en ce morose moment.

 

Il y avait chez elle quelque chose de beau. 

Un je-ne-sais-quoi qui me fit sentir penaud.

Je désirais tant faire les présentations d’usage, 

Même si elle et moi étions différents en âge.

 

Qu’à cela ne tienne, je me suis dirigé vers elle.

Lentement afin d’éviter de lui briser les ailes. 

Rien n’est plus terrible pour faire connaissance,

D’agir auprès d’une dame avec imprudence.

 

Une cigarette trônait pareille un souverain sur le cendrier, 

Alors qu’une bouteille se tenait droite tel un trophée.  

Un verre contenait à la fois ce philtre et deux glaçons.  

Il était évident qu’il valait mieux ne plus être un garçon. 

 

Prenant mon courage à deux mains,

J’ai ainsi décidé d’affronter mon destin.

Avec un sourire radieux et une position d’usage.

Je me suis alors présenté simplement, sans ambages.

 

Bonsoir! Je vois bien que vous avez déjà en possession un verre.

Accepteriez-vous un autre de la part d’un vétéran de la guerre ?

« Je me prénomme Rolland, et je suis, pour cette soirée, votre serviteur. »

« Mais, bien sûr ! Je m’appelle Louise et un tel geste fait mon bonheur. » 

 

De

 

Rolland Jr St-Gelais 

Québec (Québec) 

Canada

Amusant

Tellement amusant Poème par Rolland Jr St-Gelais Photo par G.B. d’Allemagne Modèle : MilkaVi Source : https://www.deviantart.com/gb62da/art/So-much-fun-950932263

 

Amusant

 

Par un bel après-midi de juin,

Où les fleurs embaumèrent l’air de leur parfum,

Et que l’on profitait des premières journées,

D’un été qui allait sans cesse nous émerveiller.

 

Je t’avais invitée à nous promener dans les bois,

Situés, à quelques lieues, pas si loin de chez-moi.

J’y allais jadis fréquemment en compagnie,

De mes parents maintenant au paradis.

 

C’est un endroit agréable que j’aime beaucoup.

C’est là que se puisent mes souvenirs les plus beaux.

Chaque dimanche, après la cérémonie religieuse.

Nous nous y trouvions pour des activités joyeuses.

 

À ce qu’ils m’ont raconté, ils ont acheté la maison.

Où ils ont aménagé avant la venue de leur garçon.

Mais, il semblerait qu’ils m’aient conçu,

Dans ce coin un peu perdu.

 

N’est-ce pas cocasse lorsqu’on y pense ?

Nous avons marché ensemble telle une danse.

Sur les traces gravées sur les troncs d’arbres abandonnés.

C’est à ce moment que je t’ai demandé : « Veux-tu m’épouser » !

 

Tu m’as dit oui avec un sourire si radieux.

De toute ma vie, je ne me suis pas senti si heureux.

Dès l’instant où j’ai désiré t’enlacer et t’embrasser,

En douceur, devant mes yeux étonnés, tu t’es déshabillée.

 

En cette occasion inoubliable,

Sur une nappe, nous nous sommes mis à table.

Nous avons fait l’amour avec une passion indescriptible.

Tel le récit du roi David et de la reine de Saba relaté dans la Bible.

 

Peu de temps, tu m’annonças la présence d’un être fragile.

J’étais rempli de joie, peu importe si c’était un garçon ou une fille.

Nous vivrons sous le même toit où j’étais avec mes parents.

Dis-moi, mon amour. Ne trouves-tu pas ça amusant ?

 

De

 

Rolland Jr St-Gelais

Québec (Québec)

Canada

Il ne faut jamais juger un livre par sa couverture

Il ne faut jamais juger un livre par sa couverture Poème de Rolland Jr St-Gelais Photo par Rick B. de l’Allemagne Source : https://www.deviantart.com/rickb500/art/Don-t-judge-a-book-by-its-cover-948967091

Il ne faut jamais juger un livre par sa couverture

 

Dans ce monde où seule compte l’apparence,

Depuis le début de l’adolescence, voire de l’enfance.

Les critères de beauté valent plus que les valeurs,

Où on met aux oubliettes la noblesse du cœur.

 

La violence est devenue un symbole de courage,

Tandis que la gentillesse est un signe de faiblesse de l’âge.

Des menaces de conflits et de guerres sont sans cesse rapportées.

Où sont passés les hymnes d’amour et de paix que l’on prenait plaisir à chanter?

 

Oui, j’appartiens à cette génération qui croyait en un meilleur avenir.

Je viens de cette époque où l’on apprenait à tendre la main avec le sourire.

On estimait ce que l’on avait et, souvent, on en donnait avec ceux qui en avaient moins.

On avait conscience que le destin pouvait être différent envers notre prochain.

 

Je me rappelle un geste noble que ma défunte mère avait posé,

À l’égard d’un pur étranger que l’on avait jadis rencontré.

Celui-ci n’avait pas mangé depuis plusieurs jours.

En silence, elle lui glissa un billet sans détour.

 

Étonné par un tel geste si spontané,

À celle-ci, je l’ai longuement questionnée.

Pourquoi avoir agi ainsi? Je lui avais demandé simplement.

Elle me répondit alors ceci : sache une chose, mon beau Rolland.

 

La vie est différente pour chacun de nous.

Certains ont le pouvoir de faire mettre l’indigent à genoux.

D’autres préfèrent venir en aide envers les nécessiteux.

Je te laisse deviner ce qui peut, entre les deux, te rendre heureux.

 

Un seul mot, un seul acte donne autant de joie à celui qui donne qu’à celui qui reçoit.

Tout ce que tu fais doit l’être avec un pur amour, peu importe le Dieu auquel tu crois.

Certains sont dans l’opulence tandis que d’autres ont qu’une misère sans mesure. 

Retiens bien ceci mon garçon, il ne faut jamais juger un livre par sa couverture.

 

De

 

Rolland Jr St-Gelais

Québec (Québec)

Canada

Tout était sombre

Tout était sombre Poème de Rolland Jr St-Gelais Photo par AayKing Source : https://www.deviantart.com/aayking/art/Bedroom-nude-930619201

Tout était sombre

 

J’ai enfin terminé mes travaux,

Où rien, à mes yeux fatigués, ne vaut !

Documents à signer, clientèle à rassurer.

Voilà ce dont mes études m’ont condamné.

 

Mes parents étaient fiers de leur garçon.

Il allait suivre les pas du père, le fiston.

Être un agent de bureau est un emploi.

Sécurisant pour la paie et pour un toit.

 

C’est, au fil du temps, tellement ennuyeux.

Que tout devient fastidieux devant mes yeux !

Le plaisir se transforme en une interminable corvée,

Et la joie du travail bien accompli en une écrasante morosité.

 

Je suis finalement de retour.

Sans faire de bruit, j’ai fait un détour.

Dans ta chambre tamisée afin de voir la splendeur,

De ta grâce en entendant le carillon sonner l’heure.

 

C’est en constatant la fraîcheur réconfortante de ton éclat,

Que j’ai enfin compris que ma raison d’être se trouvait en toi !

La pureté de cette lueur te recouvrait avec une belle légèreté.

Tandis que tu étais entourée d’une étonnante tranquillité.

 

Je n’ai pas pu m’empêcher de sourire,

Tout en me rappelant comme il est bon de vivre.

Qu’il suffit parfois de peu de chose pour illuminer notre existence !

Qu’il est souvent futile de se faire tant de remontrances !

 

Aurais-je mieux fait ou pire au sein de ma destinée ?

Voilà une question à laquelle toute réponse n’est que vanité.

Car aucun mortel en ce monde ne peut connaître le fil des événements.

Qui l’amènera indubitablement vers le nihilisme ou vers le couronnement.

 

Une chose est maintenant incontestable.

Tu es dans mon cœur un trésor d’une valeur inestimable.

Tu es le soleil qui a dissipé de mes doutes leur écrasante ombre,

Tu as dirigé en mon être une lumière bienfaitrice là où tout était sombre.

 

De

 

Rolland Jr St-Gelais

Québec (Québec)

Canada

Pour qu’enfin vienne sur moi la chaleur de la lumière

Pour qu’enfin vienne sur moi la chaleur de la lumière Poème de RollandJr St-Gelais Photo par Samo19 Source : https://www.deviantart.com/samo19/art/Chiaroscuro-930540147

Pour qu’enfin vienne sur moi la chaleur de la lumière

 

La nuit est depuis longtemps tombée.

Autour de moi se trouve l’obscurité.

Une noirceur quasi infinie,

Qui assombrit ma vie.

 

De tout mon être, je t’ai aimé.

Pareil à un dieu omnipuissant, je t’ai adoré.

Je buvais chacune de tes paroles que tu prononçais.

Tes belles lettres de passion, en mon âme, je les amassais.

 

Au fil du temps, j’ai fini par comprendre.

À te voir agir ainsi, ton désir était de me prendre.

Tel un vulgaire objet pour satisfaire tes fantaisies,

Me laissant seule face à tes tendances à la mythomanie.

 

Les jours et les nuits sont inlassablement passés.

Mes yeux, devant l’inévitable, ont trouvé la vérité.

À bout de courage, je suis sortie de ce labyrinthe tortueux.

Mon unique souhait était de découvrir un monde merveilleux.

 

Combien de femmes as-tu prises dans tes filets ?

À tes conquêtes d’une aventure, quel mal leur as-tu fait ?

Mais, sache que pour moi tout est bel et bien terminé.

Jamais plus, dans tes toiles finement tissées, je ne tomberai.

 

De toi, j’ai cessé pour toujours d’avoir peur.

Inutilement, j’ai passé tellement de ces heures.

À ingérer tes histoires mensongères si saugrenues.

Maintenant, c’est révolu, car je n’en pouvais plus.

 

Mais, je te rassure, avec toi, je ne veux pas la guerre.

De ton emprise infernale, j’ai réussi à me défaire.

T’accorder la moindre de mes attentions !

Tu n’en vaux pas la peine, mon garçon.

 

J’ai tant d’amour à donner.

Il y a en moi tant de rêves à réaliser.

Je t’ai projeté loin de moi telle lourde pierre.

Pour qu’enfin vienne sur moi la chaleur de lumière.

 

De

 

Rolland Jr St-Gelais

Québec (Québec)

Canada