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Village de pêcheurs

Village de pêcheurs Peinture de Maryse Veysseyre Poème de Rolland Jr St-Gelais

Village de pêcheurs

 

Je suis né dans une bourgade,

Où j’ai poussé mon premier cri,

Le cri de ma naissance par un temps gris,

Une naissance où personne ne prenait garde.

 

Une naissance inattendue qui avait lieu,

Sous le son des canons et des coups de feu,

De nos libérateurs venus du lointain de la mer,

Et que leur répliquaient les occupants de nos terres.

 

À ces jours de combats,

Ont succédé les temps des ébats,

Au fil des années de ce temps presque oublié,

En cette époque où tout semble à jamais arrêté.

 

 Je suis né dans un village de pêcheurs,

Qui travaillèrent ardemment sans compter les heures,

Mon père rêvait pour moi d’un avenir bien meilleur,

Car j’étais son enfant rescapé de ces souvenirs de malheur.

 

Il m’expliqua qu’il ne savait ni lire ni écrire.

Sans pleurer et avec son plus beau sourire,

Car il voulait me transmettre cette fierté,

Et jamais, devoir ma nourriture, quêter.

 

Il m’envoya donc dans une ville pour apprendre un métier,

Un métier où je saurai lire et écrire et ce, sans jamais pêcher.

Avec attention, je me suis appliqué à apprendre mes leçons.

Car je voulais que mon père soit fier de son garçon.

 

Les années d’études se sont lentement écoulées,

Mon diplôme, avec mention honorable, j’ai mérité.

C’est alors que je suis retourné dans le village où je suis né,

Ce village de la Normandie, ce coin de terre jadis libéré.

 

Quand je rentre à l’école communale,

Les gens me regardent d’une manière anormale,

N’est-il pas le fils du pêcheur, celui qui ne savait ni lire ni écrire?

Je leur réplique que je suis aussi le nouvel enseignant avec le sourire.

 

De

 

Rolland Jr St-Gelais

Québec (Québec)

Canada

L’amérindienne

Amérindienne
L’amérindienne ! Poème composé par RollandJr St-Gelais Dessin par Bpc Olivier Spoocky de Belgique

L’amérindienne

 

Je suis fille de guerrier,

D’un grand chef par la tribu admiré,

D’un homme tant vaillant que courageux,

Veillant à faire pour sa tribu tout ce qu’il peut.

 

Lui-même fils de chef d’une grande nation,

Qui habita les terres que lui donna le Grand Manitou,

Jusqu’au jour où vinrent des conquérants dont ne savait d’où,

De ces gens parlant une langue fourchue ou bien qu’avec leurs canons.

 

Amenant avec eux vitreries et bien des maladies,

Pour usurper nos aïeuls et décimer les gens de ce pays,

Et remplacer avec le temps nos tipis par des immeubles si laids,

Si affreux que je me demande souvent pourquoi nous n’avons rien fait.

 

Mon père m’a fait jurer de toujours porter,

Porter avec fierté son couvre-chef avant de me quitter,

Pour aller rejoindre le terrain de chasse dans les prairies merveilleuses,

Là où ses ancêtres bien avant lui sont parti y chasser chair délicieuse.

 

C’est en portant ses ornements chamarrés,

Que je me rends-compte d’en être sa fille est grande fierté,

Et c’est là que je me souviens des dernières paroles de mon père,

Disant face à la tribu : Si on avait su, on ne se serait pas laisser-faire.

 

De

 

RollandJr St-Gelais

Québec (Québec)

Canada

Ce sein

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Par Sarah Saudek

Ce sein

 

 

Mon si tendre enfant, 

Ce que j’ai pensé à toi en dormant 

Ce que je te désirais chaque nuit en rêvant, 

Avec ton adorable père que j’aimais tant.

 

 

Il est maintenant porté disparu au front, 

Un jour, de nouveau nous nous retrouverons. 

Le jour où à jamais les canons se seront tus, 

Comme jadis ton père et moi nous étions souvent nus.

 

 

Dans une modeste maison, 

Où de bon cœur sans cesse nous rions. 

Entendant au loin le chant mirifique des oiseaux, 

À cette époque où tout était calme où tout était beau.

 

 

Nous ne connaissions pas la richesse vue par les hommes, 

Qui calculent leur bonheur par l’accumulation de sommes. 

Mais de notre liberté de quelques sous et de notre amour, 

Cela suffisait pour combler nos besoins de tous les jours.

 

 

Ce que j’étais bien dans ses bras, 

Jusqu’à ce jour fatidique où on le força, 

À servir le drapeau et apprendre à marcher aux pas. 

Quelle triste constatation que seul l’humble au front ira.

 

 

Maintenant que je suis avec toi dans cet immeuble, 

Dans ce logis avec pour tout quelques meubles, 

J’ai pour consolation de te tenir dans mes mains, 

Alors, je te donne avec grand amour mon sein.

 

 

De

 

 

RollandJr St-Gelais 

Québec (Québec) 

Canada