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Louise

Louise Poème de Rolland Jr St-Gelais Peinture de Noble Roro de la France

Louise

 

Dans l’entrée de ce vieil hôtel, 

J’ai aperçu cette étrange demoiselle. 

Serait-ce plutôt elle qui porta son regard ?

Vers moi, sous cet humble toit, un samedi soir.

 

Elle était, à ma surprise, légèrement vêtue. 

Elle semblait, en ce lieu notoire, un peu perdue. 

Elle buvait un verre de whisky, en pensant. 

À ce qu’elle ferait en ce morose moment.

 

Il y avait chez elle quelque chose de beau. 

Un je-ne-sais-quoi qui me fit sentir penaud.

Je désirais tant faire les présentations d’usage, 

Même si elle et moi étions différents en âge.

 

Qu’à cela ne tienne, je me suis dirigé vers elle.

Lentement afin d’éviter de lui briser les ailes. 

Rien n’est plus terrible pour faire connaissance,

D’agir auprès d’une dame avec imprudence.

 

Une cigarette trônait pareille un souverain sur le cendrier, 

Alors qu’une bouteille se tenait droite tel un trophée.  

Un verre contenait à la fois ce philtre et deux glaçons.  

Il était évident qu’il valait mieux ne plus être un garçon. 

 

Prenant mon courage à deux mains,

J’ai ainsi décidé d’affronter mon destin.

Avec un sourire radieux et une position d’usage.

Je me suis alors présenté simplement, sans ambages.

 

Bonsoir! Je vois bien que vous avez déjà en possession un verre.

Accepteriez-vous un autre de la part d’un vétéran de la guerre ?

« Je me prénomme Rolland, et je suis, pour cette soirée, votre serviteur. »

« Mais, bien sûr ! Je m’appelle Louise et un tel geste fait mon bonheur. » 

 

De

 

Rolland Jr St-Gelais 

Québec (Québec) 

Canada

Femme de l’époque victorienne

Femme de l’époque victorienne Poème de Rolland Jr St-Gelais Photo par XPoseYourArt Source : https://www.deviantart.com/xposeyourart/art/Victorian-era-woman-951695021

Femme de l’époque victorienne

 

Je suis parmi toutes celles.

Qui volent de ses propres ailes,

Qui ont une pleine confiance en elle,

Lesquelles sont fières d’être de splendides demoiselles.

 

Je porte aux hanches un voile noir,

Qui est seule et frêle devant le miroir,

Tel un vieil ami venu la voir dans le parloir,

Lui raconter tout ce qu’il a observé dans les terroirs.

 

J’admire mon reflet dans la glace,

Qui, sans crainte, me fait un face-à-face.

Mes idées préconçues causent une volte-face.

Pas question de sacrifier ma beauté sans farce.

 

Ma féminité est là pour être dévoilée.

Je dirais même que j’aime avant tout provoquer,

Les désirs des hommes, les vieux comme les jeunes écervelés.

À quoi bon d’être jolie sans pouvoir en fin de compte en profiter ?

 

J’adore être nue comme un ver,

Tout en savourant un cognac dans un verre.

Je n’attends pas d’être transformée en une statue de pierre.

J’aime trop la vie et par-dessus tout succomber au plaisir de la chair.

 

Mes seins augmentent par mes désirs coupables.

Mon imagination est débordante de réalisations palpables.

Coule en moi, le flux incessant de l’assouvissement insatiable.

Je sais bien que les hommes sont en réalité des incapables.

 

Je vais rendre une visite imprévue à une bonne amie,

Envers qui je suis éprise depuis un certain après-midi.

Nous nous sommes rencontrées dans un jardin 20 passé midi.

Elle avait silencieusement glissé un papier si bien écrit.

 

J’avais tout compris dès que j’ai lu son message.

Elle m’offrait avec grand plaisir une séance de massage.

Le genre où il est inutile d’être, si je peux le dire alors, très sage.

Mais, nous avions, à juste titre, la vertu propre à nos âges.

 

Quel est le plus enivrant de tous les interdits !

Que celui dont on fera tout, afin de ne pas être pris ?

Surtout lorsqu’il concerne les corps de dames fort jolies.

Je suis une femme de l’époque victorienne, et ma vie est faite ainsi.

 

De

 

Rolland Jr St-Gelais

Québec (Québec)

Canada

Je prendrai un verre à ta santé

Je lève mon verre à ta santé Poème de RollandJr St-Gelais Photo par Gb62da Source : https://www.deviantart.com/gb62da/art/I-m-more-hard-drinking-than-you-think-942010450

Je prendrai un verre à ta santé

 

Qui que tu sois,

Semblables, toi et moi.

Nous sommes, avec nos différences.

Car la vie n’a jamais été un conte de romance.

 

Nous avons eu des hauts et des bas,

Durant cette année qui bientôt se terminera.

Des moments remplis de gaieté ou de tristesse,

Des instants vécus avec de la peine ou d’allégresse.

 

Des jours tantôt faits de pluie, quelquefois abonde le soleil.

Ces journées où l’on apprend qu’exister est une merveille.

Que les dernières heures écoulées avec un être précieux,

Deviendront, avec le temps, de chers souvenirs à nos yeux.

 

Je pense à toi dans ces moments de réjouissances.

Je ne te jugerai jamais dans tes jeux de délinquance.

Mais, prends bien garde de ne pas nuire à ton prochain.

Qui sait, il sera peut-être là si tu te retrouves dans le besoin.

 

Je soulève ma pinte de bière à ces amants,

À ces concubins qui baiseront en cet hiver blanc.

Dans une chambre d’hôtel loin des regards indiscrets,

De leurs émotions qu’ils manifesteront par des gestes secrets.

 

Je promets que sur les douze coups de minuits,

En pensées, je me placerai avec joie sous le gui.

En fermant mes yeux bleus, j’imaginerai embrasser,

La personne la plus solitaire en cette période de festivités.

 

Je lèverai mon regard vers les profondeurs des cieux,

En songeant à ces gens désormais à présent heureux.

À ces humains devenus, à ce que l’on croit, immortels.

Je leur offrirai une simple prière apprise à la maternelle.

 

Mais, sache qu’avant toute chose, j’ai qu’un seul désire.

C’est celui de poser une action qui me fait bien sourire,

Qui te conduira dès maintenant et pour la prochaine année.

À toi, qui lis ce poème, avec joie, je prendrai un verre à ta santé.

 

De

 

Rolland Jr St-Gelais

Québec (Québec)

Canada

Un bête accident

Un bête accident Poème de Rolland Jr St-Gelais Photo par JRekas Source : https://www.deviantart.com/jrekas/art/miraculous-recovery-938795262

Un bête accident

 

Bonjour ou bien bonsoir

Je sais bien qu’il est un peu tard

Pour vous écrire ce présent message

Et, tout ça parce que je n’ai pas été bien sage.

 

C’est un fait véridique que je suis loin d’avoir encore vingt ans

La vie passe si vite que l’on ne s’en rend pas compte tout le temps

J’avais décidé avec quelques amis de sortir dans une boîte de nuit

Pour y fêter la victoire, en finale de la coupe du monde, de notre pays

 

Un verre et encore bien d’autres m’ont fait perdre la boussole

La soirée de notre joie est alors devenue de plus en plus folle

Tout ce dont je me souviens du peu de ce bête accident

C’est d’avoir traversé l’intersection des rues imprudemment

 

Quelques pas sur le macadam, sans avoir regardé au préalable

Une voiture arriva en klaxonnant et me voilà de mon sort coupable

La lueur des phares aveugla mes yeux fatigués de ce jour fatal

Puis, plus rien, j’ai vite sombré dans le néant le plus total

 

Je repris graduellement les esprits dans l’ambulance

Où l’on me fit avec raison quelques belles remontrances

Très vite,l’on m’a conduit à l’hôpital pour y recevoir les soins

J’ai fait la connaissance d’une charmante infirmière le lendemain

 

Elle m’a annoncé que j’y serai soigné pour encore plusieurs semaines

Qu’elle sera ma soignante attitrée alors que je me disais ; « Hé bien, quelle veine ! »

Elle me demanda alors, était-ce par hasard, ma profession, mon métier

Je suis photographe de nu que je lui ai répondu en toute honnêteté

 

Quelle chance inouïe, elle a alors rétorqué avec un sourire qui en disait longuement

Sur ce qu’elle désirait réaliser avec moi quand je sortirai de cet établissement

Grâce au ciel et à la compétence formidable de mon infirmière adorée

Une véritable guérison miraculeuse s’est prestement effectuée

 

Lorsque vient la journée de ma sortie et de lui dire un profond merci

Elle est venue me saluer tout en préparant avec attention mon lit

Dans ma valise, elle y glissa un papier avec grande délicatesse

Sur lequel étaient écrits son numéro de téléphone et son adresse

 

Après quelques rencontres et des séances de pose bien cordiales

Nous nous sommes ouverts sur nos sentiments devenus peu banals

Nous avons passé de liens purement professionnels à un amour profond

Certains ont dit, et nous n’en savions que faire, que nous ayons perdu la raison

 

Au pied de l’autel, nous avons prononcé les vœux sacrés du mariage.

Comme quoi, contrairement à ce qu’on croit, peu importe la différence d’âge

Ne dit-on pas que parfois le destin joue des tours fabuleux aux âmes esseulées

On doit simplement accepter, en dépit des langues de vipère, que l’on peut être aimé.

 

De

 

Rolland Jr St-Gelais

Québec (Québec)

Canada

 

 

À toi l’ami

À toi l’ami Poème de RollandJr St-Gelais Peinture réalisée par mon ami Noble Roro de la France

À toi l’ami

 

J’ai connu un jeune homme,

Qui restait sur la rue La Somme !

Un gars agréable qui ne dérangeait jamais,

Et qui, au fond, énormément, j’appréciais!

 

Chaque matin, je le voyais partir,

Au boulot avec son si beau sourire.

Beau temps, mauvais temps, il me saluait.

Et, avec bonheur, je le lui rendais.

 

Bonne journée mon ami !

À vous aussi ! Avec une envie,

De l’inviter à venir prendre un café,

Pour faire connaissance et bavarder.

 

Mais, pour une raison inconnue,

Jamais l’occasion n’avait convenu.

Serait-ce pour une question de pudeur ?

Serait-ce parce que ce n’était pas l’heure ?

 

Quoiqu’il en soit, un de ces matins.

Sans avertissement sur mon chemin,

À sa salutation se retrouvait un silence,

Dû au fait de son étonnante absence.

 

Les journées passèrent inlassablement,

M’amenant à me spéculer inévitablement.

Que lui était-il arrivé ? Rien de grave ! J’espérais.

Puis, à mes interrogations, une réponse, je trouvais.

 

Dans la nécrologie du journal,

Que je lisais tant bien que mal !

Je voyais sa photo et ce qui suit :

Homme retrouvé mort dans son lit.

 

Atteint d’une maladie incurable,

Mais qui possédait une âme charitable.

Grand solitaire ! Il vivait seul en appartement.

Il ne laissa dans le deuil ni femme ni enfants.

 

Sans hésitation, à celui qui sera porté en bières.

Je levais en son honneur mon auguste verre.

Je te souhaite une place au paradis.

Cette gorgée est à toi, l’ami.

 

Rolland Jr St-Gelais

Québec (Québec)

Canada