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Portrait formel

Portrait formel Poème de Rolland Jr St-Gelais Photo par Samo19 Modèles : Roberta, Yara and Jaz Source : https://www.deviantart.com/samo19/art/Formal-portrait-974363451

 

Portrait formel

 

C’est un portrait formel,

De ces dames nues et si belles,

Elles se tiennent devant la caméra,

Dans un silence qui sème un certain effroi.

 

Deux consœurs veillent avec attention sur l’initiée,

Qui découvrira le moment venu un monde illuminé.

Un bandeau de couleur grise recouvre les yeux de l’adhérente.

Qui a su gravir les échelons avec une ardeur fervente.

 

Jambes croisées en signe d’une chaste et noble pudeur,

Elle attend avec patience lorsque arrivera son heure.

Poses stoïques, elles sont dignes des Champs-Élysées.

Que puis-je dire davantage de ces beautés ?

 

Derrière ces rideaux aura lieu un étrange rituel,

Lequel est réservé aux dames et à de rares demoiselles.

Des amazones à l’esprit guerrier, mais empreint à l’amour.

Deux grandes valeurs qui ont façonné leur image depuis toujours.

 

Gardiennes aux regards perçants, elles veillent à la sécurité,

De leur protégée jusqu’à ce que le bandeau lui soit dérobé.

Elle devra résoudre des énigmes sans se tromper une seule fois.

La vérité, de sa bouche, sortira et, en son âme, la foi en la vie attestera.

 

C’est maintenant le moment tant attendu.

Elles doivent ouvrir les tentures et dévoiler leurs corps nus.

À leurs sœurs présentes dans leur loge tapissée de symboles mystérieux.

Des preuves loin de ces incrédules, de ces êtres immoraux et de ces curieux.

 

Mais, avant de franchir le seuil de cette frontière.

Elle doit fermer les yeux et adresser à son être intérieur cette prière.

« Que ce portait, si formel, devienne le signe de mon nouveau parcours,

Que je prends ce chemin sans jamais faire le moindre détour ! »

 

De

 

Rolland Jr St-Gelais

Québec (Québec)

Canada

J’offre mon corps

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Photo par Phylactère

J’offre mon corps

 

 

Il m’arrive parfois de réfléchir, 

À ce qui jadis m’a tant fait souffrir, 

À ces regards de grands inquisiteurs, 

À ces gens hypocrites et tellement sourieurs.

 

 

Je me souviens des paroles non dites, 

Mais qui en disaient beaucoup trop de ces silences, 

De ces contes de romance qui m’ont entraîné vers la démence, 

De ces promesses belles faites par des sorcières maudites.

 

 

Je me souviens de cette table, 

Où l’on m’y installa tel un veau partant de l’étable, 

Pour être sacrifié en pâturage pour satisfaire êtres immoraux, 

En me faisant miroiter richesses et un magnifique château.

 

 

On m’y ausculta de mille manières, 

  Dessus, dessous, des côtés, du devant et de derrière. 

À la satisfaction des beaux-parleurs et des menteurs, 

Qui ont fui sitôt reçu fortune en leurs heures.

 

 

Aujourd’hui, c’est moi qui décide. 

Sans commettre un quelconque déicide, 

D’offrir mon corps au naturel pour être vu différemment, 

J’attends depuis longtemps cet instant venu au bon moment.

 

 

J’offre mon corps, 

Corps d’un homme prétentieux, 

Corps d’un homme qui à cet instant silencieux, 

Sors de sa torpeur ! Sors de cette brève mort !

 

 

Non, je n’irai plus à l’abattoir. 

Sur cette table servant d’exécutoire, 

Je suis maintenant maître de mon destin, 

Et seule maîtresse aura pouvoir de mettre sur moi sa main.

 

 

De

 

 

RollandJr St-Gelais 

Québec (Québec) 

Canada