La vie a plusieurs facettes. Des facettes que l’on construit à partir de nos souvenirs, de nos certitudes, de nos valeurs et de nos attentes. En effet, tout dans la vie peut être différent en chaque personne. Elle peut être remplie de beauté, de tristesse, de moments fastidieux, d’autres moments dans des misères extrêmes. Souvent, nous tenons pour acquises la santé, la richesse, la jeunesse, pour les plus chanceux, la beauté. Celle qui correspond aux normes établies par la société. Or, tout peut disparaître du jour au lendemain.
Des empereurs ont souhaité ardemment fonder une dynastie qui aurait perduré à travers les siècles. Mais, comme le temps ronge inexorablement les secondes qui s’écoulent du sablier, tel le titan « Chronos » qui dévorait ses enfants à peine sortis de son ventre, rien ne dure éternellement. Tout apparaît pour disparaître tôt ou tard. C’est là la seule réalité. D’autres ont voulu se bâtir des fortunes afin de se prémunir de la disette. Ce qui n’a pas empêché de subir les contrecoups du caractère imprévisible de la vie.
Une guerre? Une épidémie? Un revers du hasard? Un coup du destin? Il y a autant de causes à la mauvaise fortune qu’il y en a à l’origine de l’opulence.
La vie est belle et bien éphémère. Elle dure l’instant d’un battement d’ailes. Des ailes qui parfois nous amènent vers des sommets, parfois vers des trous sans fond ou bien encore des mirages. Mirages au cœur de nos déserts, de nos solitudes et de nos questions souvent sans réponse. Mirages au loin qui peuplent nos rêves sans lendemain.
Être là quand on je ne m’y attend pas, Marcher vers toi en glissant doucement de mes pas, Retenir mon souffle jusqu’au moment où je t’ai embrassée, Sentant mon cœur infidèle de ta flamme immortelle s’embraser.
Être près de toi dans le silence de la nuit, Entendre les gémissements de ta voix du plaisir interdit, Maintenir la cadence du va-et-vient de ma hampe profonde, Dans ton corps mirifique de déesse qu’avec délicatesse je sonde.
Être en toi avec délice, Que je ne saurais décrire sans faire supplice, Douleur du début fit place, ô quel bonheur, aux joies ineffables, De ma chaude verge tu en redemandas avec volonté insatiable.
Être ensemble pour cette nuit, Même si ce ne sera jamais, on le sait bien, pour la vie, Ressembler avec un sourire malin à ces divinités de l’Olympe céleste, Voilà ô mon amour le symbolisme de nos imperturbables caresses.
Être nus sans en éprouver de la honte, Devant cette foule de gens hypocrites et si immondes, Que même les flammes de la Géhenne au loin les rejetteraient, Pour les condamner au froid du néant que Chronos jadis occupait.
Être sous l’emprise de ton regard, De ton charme irrésistible, tu en développas un art, Voilà que je m’avoue devant toi, ô ma bien-aimée chérie, vaincu. Voilà ma raison de vivre cette nuit où nous candidement étions nus.
Être ou ne pas être ? Quelle serait selon l’anglais la véritable question, Celui qui de sa plume vertueuse enjoliva la terre d’Albion, Répondons-lui, ma tendre aimée, que c’est mieux que de paraître.