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Au sérail

Au Sérail Poème de Rolland Jr St-Gelais Œuvre tirée de la collection de Tsin Source : https://www.deviantart.com/tspin/art/In-the-Seraglio-1-961303175

Au sérail

 

Au sérail du grand sultan d’orient,

On y accourt prestement depuis l’occident.

Des femmes de pays lointains aux langues étrangères.

Dans certains cas, menues, parfois de véritables guerrières.

 

Elles sont semblables à des fleurs.

Même dévêtues, elles resplendissent de tant de couleurs.

Leur peau a un léger goût fruité qui se savoure aisément.

Privilège accordé à leur sultan, bien évidemment.

 

Elles sont bien traitées par leur époux attentionné.

Qui veille à leur confort chaque saison de l’année.

Malheur à celui qui leur manquera de respect.

Un triste sort lui sera, sur-le-champ, fait.

 

Des étoffes de soie leur sont offertes généreusement.

Des bijoux de Paris leur sont donnés amoureusement.

Mais, ce qu’elles préfèrent le plus de ces libéralités,

C’est de passer une nuit dans le lit de leur époux adoré.

 

Elles représentent à elles seules la diversité de la création.

Blondes, brunes ou noires, elles savent mettre le sang en ébullition.

Qu’elles aient les yeux bleus, verts, gris ou marron ou bien pers.

Elles maîtrisent l’art de vous amener en un instant haut de là des mers.

 

Leurs lèvres suaves ont la saveur exquise de la cerise.

Leurs formes à la fois fines et élancées sont de véritables surprises

La grâce les accompagne dans chacun de leurs langoureux mouvements.

Tomber amoureux avec l’une d’entre elles est risqué, malheureusement.

 

Artistes, musiciennes ou bien poétesses,

Elles agrémentent les soirées avec tant de délicatesse.

Telles des sirènes, des hommes ont traversé, pour elles, les océans.

Ils désirèrent tant les admirer jusqu’à la fin des temps.

 

Dans le harem du grand padischah,

Chaque nuit est une fête que jamais, on oublia.

Mais, prenez garde de ne pas porter la main sur ses amours.

Car, dans la plus profonde des noirceurs, vous y serez jeté pour toujours.

 

De

 

Rolland Jr St-Gelais

Québec (Québec)

Canada

Gilbert

Gilbert Poème de Rolland Jr St-Gelais Peinture par Noble Roro de la France

 

Gilbert

 

Il y avait en mon natal patelin,

Un homme que j’aimais bien.

Il avait vécu la Grande Guerre,

Que l’on nomma la « Der’ des ders’ » !

 

Malgré son expérience douloureuse,

Il essayait de garder une humeur joyeuse.

On le voyait souvent en fin de journée,

Prendre un petit coup dans le nez.

 

Rien qui pourrait importuner les gens,

Car il était loin d’être bien méchant.

Il adorait fumer sa pipe au bistro du village,

Tout en se rappelant quelques adages.

 

« Laisse au passé ses chagrins.

La réalité peut changer un bon matin.

Pour aimer la vie de tout ton cœur,

Affronte tes craintes et tes peurs. »

 

Il saluait avec sincérité.

Il manifestait une générosité,

À ceux qu’il rencontrait en chemin,

Lorsqu’il allait à l’église d’un pas certain.

 

Il s’assoyait toujours avec calme sur le dernier banc.

Écoutant la messe du dimanche bien sérieusement,

Son chapeau enlevé et bien habillé pour l’occasion,

Afin de vivre dans ses prières ses plus intimes émotions.

 

Une fois que l’office religieux soit complété.

Il retourna chez lui avec un cœur léger.

Sur le perron de sa modeste maison

Il appréciait en silence un temps si bon.

 

Gilbert avait connu l’enfer des tranchées.

Ses frères d’armes rendirent l’âme en cette année.

Celle où a lieu la célèbre bataille dite de Verdun.

Il savait la valeur inestimable de la vie comme pas un.

 

De

 

Rolland Jr St-Gelais

Québec (Québec)

Canada

La suppléante

La suppléante Poème de Rolland Jr St-Gelais Photo par G.B. d’Allemagne Modèle : Geisha Source : https://www.deviantart.com/gb62da/art/The-new-teacher-2-952537151

La suppléante

 

Quelle belle surprise,

En cette journée bien prise.

Un temps de cours inhabituel à mon lycée,

Une institution un peu spéciale, je dois l’avouer.

 

La professeure attitrée pour les langues étrangères,

Elle fut obligée de s’absenter pour une raison particulière.

Que cela tienne ! À notre étonnement, elle a été remplacée,

Par une toute nouvelle, laquelle est fraîchement diplômée !

 

Elle est sortie tout droit de la grande université de la capitale.

Qui enseigne des matières que je qualifierai de peu banales.

Aussitôt qu’elle entra, nous nous sommes assis sagement,

Elle se présenta à nous en se déshabillant totalement.

 

Voulait-elle, par ce geste, attirer notre attention ?

Je reconnais d’emblée qu’elle avait réussi sa mission.

« Je me prénomme Greta et je serai pour le reste de l’année.

Votre enseignante de langues, de religions et de moralité. »

 

Elle continua : « Débutons par la qualité de votre allemand. »

Elle s’est assise sur sa chaise et pris un livre format géant.

Elle me demanda « Was schauen Sie sich an? », sans hésitation.

Que pouvais-je lui répondre alors que j’avais perdu la raison ?

 

Jamais une classe n’avait commencé d’une si brillante manière.

Comme le destin me semblait si beau en cette journée printanière.

La suppléante me plaisait bien, car elle savait capter mon esprit.

J’adorais assister à mes cours, et ce, pour la première fois de ma vie.

 

De

 

Rolland Jr St-Gelais

Québec (Québec)

Canada

La contorsionniste

La contorsionniste Poème de Rolland Jr St-Gelais Collection de Appetitive-Soul Source : https://www.deviantart.com/appetitive-soul/art/1900-238-951984420

La contorsionniste

 

Je suis allé hier soir au cirque.

Un endroit aux spectacles jadis pudiques.

Qui faisait rire les enfants et sourire les parents.

Mais, qui semble si morne tel notre temps.

 

Il y avait de tout, et pour tous les goûts.

Des haltérophiles, des voyantes et bien des voyous.

Des forains à l’accent mystérieux, habiles de leurs mains,

Pour détrousser avec allégresse les passants de leurs butins.

 

Un chapiteau dans lequel étaient présentés des animaux,

Des clowns, des équilibristes et des jongleurs jouant leurs anneaux.

Je poursuivis mon chemin en quête d’une découverte afin de terminer.

Cette soirée que je trouvais agréable en ce temps de l’année.

 

On était rendu, si je me souviens bien, à la fin de la saison estivale.

À quelques jours de la rentrée scolaire et de la période automnale.

Il faisait encore, à ma grande surprise, un climat réellement doux,

Tant pour les célibataires endurcis que pour les jeunes époux.

 

Puis, j’entendis sans m’y attendre une voix étrangement invitante.

« Entrez! Messieurs et dames! Venez voir cette artiste fascinante! »

« Elle saura capter votre regard grâce à son talent exceptionnel. »

« Vous constaterez qu’une telle beauté descend que du ciel. »

 

Curieux face à une pareille exhortation, j’ai payé mon billet d’entrée.

J’ai pris ma place afin de profiter du spectacle qui allait débuter.

Une femme d’origine du pays des contes des mille et une nuits,

Apparue simplement vêtue d’un châle et d’un collier de rubis.

 

Elle retira son écharpe et commença ses langoureuses actions.

Une telle contorsionniste suscita en mon être toute son attention.

Je compris alors pourquoi, sur une grande affiche, il y avait écrit :

« Venez assister à l’unique spectacle réservé pour un public averti ! »

 

De

 

Rolland Jr St-Gelais

Québec (Québec)

Canada

Elle est tellement jolie

DeviantArt du photographe RickB. : https://rickb500.deviantart.com/ Pour acheter un exemplaire du portfolio, écrire à cette adresse email : rickB@arcor.de

Elle est tellement jolie

 

C’est la fête des amoureux.

Un jour qui me rend si heureux.

Je l’attendais depuis si longtemps.

J’amènerai ma chérie au restaurant.

 

Ensuite, nous irons au cinéma.

Elle se blottira avec douceur contre moi.

Serait-ce un film de passion ou d’aventure ?

Pour être franc, je n’en suis vraiment pas sûr.

 

Le plus important est qu’elle soit comblée.

Je ferai tout pour qu’elle n’oublie pas cette soirée.

Après cette projection, nous irons danser jusqu’à l’épuisement.

Cette réjouissance, je le lui offrirai pour son bonheur, évidemment.

 

C’est le 14 février, jour de la Saint-Valentin.

Je l’imagine se tenir nue en face de son miroir admirant ses seins.

Elle est si magnifique avec sa chevelure et sa peau douce telle de la soie.

Dès que je l’ai vue, à l’époque du collège, elle avait mis mon cœur en émoi.

 

Je lui avais demandé :  » Comment t’appelles-tu, ma jolie ?

« Je me prénomme Marmor. » Avec simplicité, elle me répondit.

« Moi, c’est Rolland. Je suis enchanté de faire ta connaissance. »

Je lui ai alors dit avec un timbre de voix délicat en signe d’élégance.

 

Cela fut le coup de foudre entre nous deux.

Serait-ce un tour de Cupidon ou d’un quelconque dieu ?

Quoiqu’il en soit, je n’ai plus jamais été le même depuis ce jour.

Désormais, il y a dans mon cœur une place occupée pour toujours.

 

J’avais trouvé une raison de vivre,

Dans ce monde où je tentais de survivre.

Dès qu’elle accepta que je sois son compagnon,

Je lui ai promis qu’elle aura sans cesse mon attention.

 

Il sera bientôt dix-huit heures.

Je dois donc partir acheter quelques fleurs.

Trois roses rouges, je vais les lui offrir avec un baiser.

La Saint-Valentin arrive seulement une fois par année.

 

Dès qu’elle ouvrira la porte, je lui exprimerai mon affection.

« Ô, mon amour ! Voilà ces fleurs, gage de ma passion. »

« Prépare-toi à vivre une soirée digne d’un conte de fées. »

« Tu éprouveras des sensations que tu ne pourras pas oublier. »

 

De

 

Rolland Jr St-Gelais

Québec (Québec)

Canada