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Je regarde vers demain

Je regarde vers demain Poème de Rolland Jr St-Gelais Dessin par Noble Roro de la France

Je regarde vers demain

 

Il est six heures du matin.

Je me prépare pour ne pas rater le train.

J’ai décidé de quitter pour toujours mon patelin.

Tournant la page pour construire un préférable lendemain.

 

J’ai connu des gens tout à fait gentils et avenants.

Je crois bien qu’il faut s’engager à autre chose maintenant.

Mon désir est d’avoir une meilleure vie lorsque viendra le temps.

J’ai adoré la région où j’ai grandi avec ses lacs et ses ruisseaux étonnants.

 

Vite, dans la douche pour me savonner et me laver de mon passé.

Après avoir terminé, j’ai pris deux rôtis et un café en guise de déjeuner

Que ma tendre mère eût fait avec des larmes, avec peine, dissimulées !

Elle avait deviné que pour toujours je quittais cette terre si éloignée.

 

Quelles sont les raisons d’une telle décision ?

Je vous en supplie, de grâce, ne me poser pas cette question.

Rien qu’à y penser, un seul instant, je crois perdre toute ma raison.

Quoiqu’il en soit, plus rien ne me maintiendra au sein de cette maison.

 

Le moment fatidique tant redouté de mon départ est enfin arrivé.

Quelle sera ma vie ? Quel sera mon avenir ? Quelle sera ma destinée ?

D’une main tremblotante, j’ai pris le téléphone et un taxi, j’ai commandé.

Un appel qui alla changer le cours de ma route telle une prière exaucée.

 

Les secondes passèrent dans un silence lourd.

Maman et moi entendions comme un bruit sourd.

C’étaient nos cœurs qui pleuraient tout notre amour.

« Vas-tu revenir ? » Ce à quoi j’ai répondu peut-être un jour.

 

Puis, un klaxon se fit entendre.

Je prie ma valise sans plus attendre.

Je lui ai fait une bise sur sa joue tendre.

Un souvenir que je ne pourrais jamais reprendre.

 

Le taxi prit le chemin de la gare de train.

Je chantais, pour dissimuler ma tristesse, un refrain.

Maintenant, pour le meilleur et le pire, j’ai ma vie entre les mains.

Tournant le dos à mon passé, à mes erreurs de jeunesse, je regarde vers demain.

 

De

 

Rolland Jr St-Gelais

Québec (Québec)

Canada 

Mélancolie

Mélancolie Poème de Rolland Jr St-Gelais Photo par G.B. D’Allemagne Source : https://www.deviantart.com/gb62da/art/Melancholy-895523615

Mélancolie

 

Journée d’automne, 

Journée de pluie tombante, 

Journée des pensées qui me hantent,

Journée des souvenirs qui en mon cœur résonnent.

 

Ciel recouvert d’un gris tellement lourd,

Ciel qui cache le soleil qui est pourtant est là, 

Ciel qui empêche cet astre de briller de ses éclats,

Ciel qui assomme mes idées par un bruit si sourd.

 

Ces périodes de mon existence, 

De mon existence bien particulière, 

Aussi particulière que celle de ma mère, 

Des événements de ma lointaine enfance.

 

Je revois en pensées mes amourettes,

De ma courte mais si belle adolescence,

Cette adolescence où berça la douce romance, 

Douce romance accompagnée par une agréable fleurette.

 

Devenue femme attirante, 

Bien des hommes m’ont invitée, 

À danser et à passer superbes soirées,

Soirées de caresses et de paroles enivrantes.

 

Est-il utile de tout raconter?

De ma vie, de mon amour et de conjoint,

Lui qui est parti vers un monde très lointain,

Il faut savoir par respect jardin secret savoir garder.

 

Quoiqu’il advienne en cette journée, 

Journée automnale où les feuilles mortes, 

Tombent sur la terre froide mais toujours forte, 

La mélancolie fait prendre conscience de la vie sa beauté.

 

De

 

Rolland Jr St-Gelais

Québec (Québec)

Canada

Les mondes

Les mondes Poème de RollandJr St-Gelais Photo et modèle par JenovaxLilith Source : https://www.deviantart.com/jenovaxlilith/art/worlds-863111100

Les mondes

 

Il arrive que parfois,

Ébranlée en moi est ma foi,

Foi en la vie, en l’amour, en l’amitié,

Foi que je croyais être pour toute l’éternité.

 

L’éternité qui s’égrène au fil du temps et des désillusions,

De ces illusions que l’on a appris à se forger au rythme d’un diapason,

De ce diapason qui résonne aussi longtemps que dure le bruit sourd,

Du bruit qui s’entend dès que l’instant où l’hivernage arrive pour les ours.

 

Il arrive parfois qu’un monde que l’on s’est construit,

Ce monde que l’on a tranquillement bâti avec toute notre énergie,

Une énergie qui nous est venue du tréfonds de nos entrailles,

Et qui, pour un geste inapproprié, les cisaillent.

 

Il arrive quelquefois que l’on s’aperçoive de notre perte de temps,

Que ce soit une question d’heures, de jours, de mois ou d’ans.

Cela fait toujours mal tel un glaive qui nous transperce l’âme,

Cela brûle tout notre être d’une indescriptible flamme.

 

Une flamme qui dévaste nos mondes,

Un monde peuplé de géants naviguant sur les ondes,

Un monde grouillant de nains qui se terrent sous la terre,

Un monde regorgeant de gens ordinaires ayant connu paix et guerres.

 

De ces guerres qui détruisirent des gens de bonne volonté,

De cette paix voulue par tant de gens ayant grande bonté,

De cette bonté qui a essaimé dans les cœurs des amoureux,

Le désir de fonder familles avec pour seul but d’être heureux.

 

Divers mondes se baladent devant mes yeux,

Des mondes aux paysages verdoyants et au ciel bleu,

Des mondes inconnus de bien des gens qui m’entourent,

Des mondes que je dois fuir avant que je disparaisse à mon tour.

 

De

 

RollandJr St-Gelais

Québec (Québec)

Canada

 

 

Je suis la femme du fermier

Je suis la femme du fermier
Je suis la femme du fermier de RollandJr St-Gelais Photo par G.B. d’Allemagne Source : https://www.deviantart.com/gb62da/art/The-farmers-wife-852205731

Je suis la femme du fermier

 

Je suis la femme du fermier,

Celui hier qui a été enterré,

Revenu du front si blessé,

Je n’ai pas pu le sauver.

 

Il était parti rejoindre ses amis,

Défendre familles et patrie,

Nous étions tellement épris,

Mais je n’avais rien compris.

 

Combien de nuits j’ai pensé à lui,

Me demandant s’il avait été pris,

Était-il en sécurité et bien nourri,

Était-il fait prisonnier par l’ennemi?

 

J’espérais tant son retour,

En m’occupant de notre enfant avec amour,

Lui parlant de son père avec tendresse,

En la serrant dans mes bras avec délicatesse.

 

Certes nous ne manquions de rien,

Car cette terre je la travaillais de mes mains,

Avec le cœur au ventre et la fierté à l’âme,

Pendant que mon époux entre ses mains serrait son arme.

 

Puis, sans crier gare,

L’esprit de la guerre fit son art,

Un coup de canon retentit au loin,

Lui fit perdre son arme la rage aux poings.

 

Bruit sourd retentit dans sa tête et lui fit perdre l’esprit,

S’évanouissant en étant entouré d’ennemis ébahis,

De le voir encore vivant après une telle violence,

Était-il protégé par la divine Providence?

 

Fait prisonnier il fut interné dans un camp,

Où il s’ennuya de sa famille longuement,

Conflit terminé il fut bien libéré de corps,

Avec son âme brisée par tous ces tors.

 

J’ai ouvert grand les portes de mon cœur,

À cet homme devenu étranger face à mes peurs,

Semblable au dehors mais si différent en dedans,

Quelle souffrance a-t-il vécu pour l’amener vers le néant?

 

Aucun mot de sa bouche ne sortir évidemment,

Malgré mes questions posées bien gentiment,

Seules quelques larmes sur les joues coulèrent lentement,

Me laissant craindre le pire malheureusement.

 

Par une nuit de clair de lune et un ciel étoilé,

Dans le silence de cette chaude nuit d’été,

Sous un arbre feuillu il mit fin à ses souffrances,

Ignorant nos années d’amour et de romance.

 

Je suis la femme de ce cet homme que vous m’avez volé,

De cet homme qui depuis tout le temps j’ai tant aimé,

Comment vais-je faire pour expliquer à notre enfant chéri,

Que son père a connu l’enfer sur terre avant d’aller vers le Paradis?

 

De

 

RollandJr St-Gelais

Québec (Québec)

Canada