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Sous la pleine lune

Sous la pleine lune Poème de Rolland Jr St-Gelais Photo par Joël Pèlerin Source : https://www.deviantart.com/charmeurindien/art/Full-Moon-1005672040

Sous la pleine lune

 

C’est la semaine par excellence,

Pour festoyer, et faire une grande bombance.

C’est la période de l’année, entre toutes, la plus sacrée.

Celle où on accueille la venue de la lumière dans la gaieté.

 

Sachez ! Mes sœurs damnées depuis l’aube de la chrétienté,

C’est le moment propice d’offrir à la nature votre nudité.

Entrer dans ce monde qui de tout temps vous appartenait,

Psalmodier à l’astre de la nuit ce chant qui lui plairait !

 

Cette nuit étoilée est le vôtre et je suis votre hôtesse.

Depuis si longtemps, j’entends votre grande détresse.

Écoutez la noirceur vous appeler dans sa colère,

Lever vos bras pour invoquer les forces de l’enfer !

 

C’est le solstice de l’hiver, un moment vénérable.

Allons nous blottir dans la profondeur des érables !

Et de notre union jaillira le fruit délicieux de nos entrailles.

Cette eau coulera au printemps et on lui fera une belle ripaille.

 

Sorcières qui se tiennent loin des regards inquisiteurs.

Sortez de vos cachettes et cessez d’avoir peur.

Je suis votre souveraine protectrice,

Celle dénommée « Dominatrice ».

 

Prêter l’oreille aux loups qui hurlent leur amour,

À cette guide astrale, qui dans le ciel sans cesse parcourt.

Illuminant sans relâche le chemin à suivre vers leur proie.

Leur confiance absolue est le symbole de la véritable foi.

 

Saisissez le vent glacial sifflé dans les laiteuses branches !

Celles sur lesquelles, avec plaisir, je danse en remuant mes hanches.

Sur les airs de la chouette, toute de noir vêtue, qui hulule de tout son cœur.

Allez ! Maintenant, sécher vos larmes, et festoyer, mes adorables sœurs.

 

Nous sommes au début d’un nouvel hiver.

Loin de nous sont les bruits de haine et de guerre.

Unissons-nous jusqu’à ce que nous ne soyons qu’une.

Ainsi, nous serons en totale communion sous la pleine lune.

 

De

 

Rolland Jr St-Gelais

Québec (Québec)

Canada

Les yeux de la nuit

Les yeux dans la nuit Poème et photo de Rolland Jr St-Gelais Modèle ? Un de mes chats noirs Source : Les yeux de la nuit by lequebecois1962 on DeviantArt 

 

Les yeux de la nuit

 

Ce soir n’est pas comme les autres.

Farfadets, gnomes et sorcières sont les hôtes.

Les fantômes, les vampires, les chimères et des créatures étranges.

Ils sortent de leurs cachettes où règne en maître un ancien archange.

 

C’est la veille de la fête dédiée à nos bien-aimés disparus.

Ils sont trépassés vers un royaume dont personne n’est revenu.

Un temps de réjouissance pour les petits et parfois même les grands.

Car, pour bien des gens, ils possèdent toujours un cœur d’enfant.

 

Mais, il existe parmi eux un être réellement magnifique.

Tiré tant des contes d’horreur que des récits fantastiques.

Certains le craignent tandis que d’autres le vénèrent,

Et ce, depuis le Moyen Âge et ses saintes guerres.

 

Dans l’obscurité, les chats noirs se faufilent sans tapage.

Ils sont devenus les rois incontestés dans l’art du camouflage.

Leur pelage est d’un doux réconfortant pour les sorcières mal aimées.

Ces dames qui élaborèrent des boissons médicinales de grande efficacité.

 

Jamais il ne redoute les ombres ni la force du tonnerre.

Compagnon fidèle, il est dévoué comme un vieil ami pour la vie.

Il sait combler d’affection l’être humain qui envers lui se montre attentif.

Car, à la suite de tant de cruautés à son égard, il est devenu à juste titre craintif.

 

Ses yeux sont de véritables diamants qui brillent dans la nuit.

Mais, si vous le pouvez, adoptez-en un, humblement, je vous en supplie.

Croyez-moi sur parole, contrairement à l’adage, il ne porte pas le malheur.

De tous ceux que j’ai eus, ce sont les noirs qui m’ont donné bien du bonheur.

 

De

 

Rolland Jr St-Gelais

Québec (Québec)

Canada

Dans ces eaux

Dans ces eaux Poème de Rolland Jr St-Gelais Œuvre tirée de la collection de Tsin Source : https://www.deviantart.com/tspin/art/Hercules4-990192099

Dans ces eaux

 

J’entendis une voix qui m’appela.

Une pensée si forte qu’elle m’interpella.

Je croyais que cela était qu’une illusion,

Car, en pleine nuit, tout peut être qu’hallucination.

 

Cette voix m’invita à suivre ses indications.

De faire ce qu’elle exigea de moi sans poser de question.

J’ai avancé dans la forêt où jadis des sorcières s’y trouvaient.

Au sein de leurs réunions mystérieuses, le diable, elles l’invoquaient.

 

Transportée malgré moi par une main cachée,

Je me dirigeai vers une grotte jusque-là dissimulée.

« Allez ! Entre ma belle ! Tu es la bienvenue en ce lieu. »

J’ai pénétré dans cette caverne où tout était ténébreux.

 

Mes yeux s’ouvrirent à une splendeur sans pareille.

Au fil du temps, qui passa, j’ai constaté des merveilles.

Les murs résonnèrent : « Ici, tu es notre princesse adorée ».

Dès cet instant, un collier en or et des bijoux, à mon cou, j’ai porté.

 

Sans attendre, j’ai avancé dans une eau bleutée.

Une douceur si réconfortante m’a lentement submergée.

Aucune étoile n’était présente en cet exceptionnel endroit,

Mais, une quiétude bienfaisante pénétrait au plus profond de moi.

 

Des âmes damnées habitaient cet antre depuis longtemps.

Elles appartiennent à ces femmes condamnées injustement.

Pour avoir voulu perpétrer les coutumes de leurs ancêtres.

Des rites de dévotion à la nature mère de tous ces êtres.

 

J’ai compris alors l’origine de mon nom.

Un patronyme qui vient d’une famille de grand renom.

Et que la prononciation est, depuis toujours, si prohibée.

Car, elle renferme, à elle seule, ce que la chrétienté a désavoué.

 

Quelle tristesse! Elle vénère un dieu créateur.

Et, cependant, elle ne fait qu’enseigner, envers lui, la peur.

La crainte des enfers, des limbes et de la damnation éternelle.

Et, pourtant, rien en ce monde n’est plus pur qu’un battement d’ailes.

 

 Dans ces eaux, on m’a de nouveau baptisée.

À mes sœurs, autrefois persécutées, la justice, je leur ferai.

Leurs rites païens, j’accomplirai aux solstices en temps voulu.

Elles m’instruiront les règles dans ces ondes même si je devrais être nue.

 

De

 

Rolland Jr St-Gelais

Québec (Québec)

 Canada

Au cœur de la vague

Au cœur de la vague Poème de Rolland Jr St-Gelais Source de la photo : https://www.deviantart.com/appetitive-soul/art/Unnamed-945291267

Au cœur de la vague

 

Me voici en pleine nuit,

Sans lune ni étoiles au firmament,

J’étais attirée vers la mer impétueuse irrésistiblement,

Écoutant les houles frapper les dunes en faisant grand bruit.

 

Je me sentais si seule et si perdue,

Dans une contrée tellement étrangère,

Où diriger mes pas ? Je ne le savais guère.

Cette mer si agitée semblait s’étaler à perte de vue.

 

C’est alors que j’ai cru percevoir un appel mystérieux.

Une voix qui m’exhortait par le nom de mes précurseurs,

Ceux qui formèrent l’une des nombreuses tribus sans peur.

Les Celtes qui pratiquaient des rites mystiques pour être heureux.

 

Vivre en une parfaite harmonie avec la nature !

Écouter avec attention les messages des saisons !

Mettre en équilibre en tout temps la foi et la raison !

Voilà quels étaient les fondements de leur être dans une sincérité pure.

 

Ces paroles m’appelaient inlassablement.

Sans y prendre garde, je me dirigeais vers une falaise.

C’est à son sommet que je vis ces dames qui me parurent si à l’aise.

Tandis que l’une d’elles s’approcha de moi bien tranquillement.

 

Elle m’invita à rejoindre ses âmes sœurs.

Les sorcières de la mer de la Bretagne et des alentours.

Cette région où sont racontées les légendes de fantômes et d’amour.

Sans plus attendre, j’ai retiré mes vêtements en gardant une étrange pudeur.

 

J’avais après tout trouvé bien des réponses à mes questions,

Que je me répétais chaque jour depuis mon entrée au pensionnat.

Cet endroit lugubre où à la suite du décès de mes parents on me plaça.

Car, croyait-on à cette époque d’inouïe intolérance, j’avais perdu la raison.

 

J’ai enfin compris d’où vinrent mes innombrables incantations,

Que je récitais dans une langue qui m’était totalement inconnue !

Une femme fière de ses origines et de ses traditions, je suis devenue.

Voilà pourquoi, je devais revenir parmi mes sœurs au sein de cette nation.

 

Au cœur de la vague, je me suis laissée étreinte.

Au milieu de ces dames, je me sentais vivre en toute liberté.

Je savais qu’au fond de moi ma place y était depuis toujours réservée.

C’est à ce moment-là que pour une fois mes peurs se sont à jamais éteintes.

 

De

 

Rolland Jr St-Gelais

Québec (Québec)

Canada

Sabbat noir

 

Sabbat noir Poème de Rolland Jr St-Gelais Peinture par Heinrich Klay Source : https://www.deviantart.com/appetitive-soul/art/Tumblr-338280af1c4d1460fe50b054c0f0057b-E19367e0-1-944283298

 

Sabbat noir

 

Nous sommes bien un vendredi treize.

Certaines personnes éprouvent un véritable malaise.

Il faut avouer qu’il s’agit d’un jour maléfique pour l’église.

Une institution qui a été incapable de convertir ces insoumises.

 

Ces femmes et leurs dévots qui voleront,

Sur leurs montures vers une étrange destination.

Ils invoqueront le maître de l’enfer et des damnés.

Ils lui voueront une allégeance par leur sang versé.

 

Depuis le moyen-âge, ce moment est si maudit.

C’est le massacre d’un ordre pour toujours interdit.

Ces templiers, ces chevaliers, défenseurs du christianisme.

Ils ont imputé à tort à des peuples de pratiquer le satanisme.

 

Depuis lors, les servantes du bouc infernal ont promis de venger.

Ces innocents qui, à cause d’une foi aveugle, de leurs vies ont payé.

Pour le plaisir de ces hommes d’Église de voir leurs congénères anéantis.

Elles ont juré depuis toujours que ces crimes ne resteront jamais impunis.

 

Elles voguent avec légèreté entièrement nues sur leurs montures.

Ces bêtes à l’allure insolite et au pelage d’un blanc étonnement pur !

Avec une aisance, elles lèvent leurs bras vers le ciel en signe de bravade.

Dans le temps sombre de la nuit sans lune, elles effectuent leurs escapades.

 

Accompagnées par les êtres de l’ombre par de splendides chauves-souris,

Elles continuent sans relâche leur chemin, alors qu’arrive l’heure de minuit.

Un clocher d’une chapelle au milieu d’un village carillonne les douze coups,

Leur rappelant ainsi que de vendre leurs âmes à Satan a un énorme coût.

 

Préparer le feu autour duquel où danseront les sorcières !

Elles invoqueront leurs formules magiques dont elles sont fières.

Cette nuit vous est depuis toujours consacrée, mes sœurs adorables.

Mais, je vous en supplie. Retenez bien ceci : méfiez-vous du diable.

 

De

 

Rolland Jr St-Gelais

Québec (Québec)

Canada