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Les trois comparses

Les trois comparses Poème de Rolland Jr St-Gelais Œuvre tirée de la collection de Tsin Source : https://www.deviantart.com/tspin/art/Flavors-of-Flavin-00569-985615801

Les trois comparses

 

Je suis allé à mon endroit de prédilection.

Un lieu qui me vaudra pour l’éternité la damnation.

Mais, pour être franc, cela ne me dérange pas du tout.

Puisqu’en chaque occasion, j’y ai un plaisir fou.

 

Je suis arrivé vers les vingt et une heures,

Avec le sourire aux lèvres et de belle humeur.

J’ai payé mon entrée et par le fait même quelques surplus.

Après tout, depuis toujours, j’y avais déjà tout vu, tout entendu.

 

Toutefois, une agréable surprise m’y attendait pour la nuit.

Ayant en possession la clé de ma piaule, les escaliers, j’ai gravi.

La chambre numéro huit m’est depuis si longtemps assignée.

Dès l’instant où je suis entré, mes vêtements, j’ai retiré.

 

Ayant l’habitude de faire la rencontre avec les gens de ce drôle de milieu,

J’ai résolu de tenter ma chance avec ces dames en faisant de mon mieux.

Mon regard se porta comme par instinct vers une pièce particulière.

Des bruits que je connaissais de plaisirs luxurieux s’en échappèrent.

 

Ayant eu une bonne éducation inculquée avec amour par mes parents.

Trois coups à la porte entrouverte avec attention, j’ai frappé doucement.

J’ai entendu une voix de sirène qui m’a invité, dans ce lieu, à y entrer.

À une telle offre, vous concevez que je ne pouvais pas résister.

 

Cela a pris quelques minutes à mes yeux pour s’habituer,

Aux lampes colorées de cette chambre judicieusement illuminée.

Bleu d’azur, or précieux, rouge écarlate tapissèrent les murs.

Une triade aux seins nus était présente avec un air sûr.

 

Il s’y trouva des nymphes d’une beauté remarquable.

Elles m’ont rappelé qu’il est futile de se sentir coupable.

Qu’en réalité mon essence est un grain de gravier du sablier.

Lorsque le temps arrivera, dans les limbes, je serai projeté.

 

Les trois comparses semblèrent attendre avec hâte ma venue.

Une force invisible retira ma serviette, exhibant ainsi mon corps nu.

En ce lieu aux couleurs magnétiseuses, j’ai pénétré sur la pointe des pieds.

Une main mystérieuse referma la porte afin que ce secret soit bien gardé.

 

Je vous écris ces quelques mots sur un parchemin.

Ai-je perdu mon âme, mon bien le plus cher, sur ce pervers chemin ?

Une horloge d’une teinte sombre sonna lugubrement à la même heure.

« Tu es ici pour toujours, tu n’en sortiras jamais. Quel malheur ! »

 

Quel prix élevé pour une satisfaction éphémère !

Se retrouver dans les flammes ardentes des enfers.

Néanmoins, en cet instant, je dois être franc avec vous.

Je ne gémirai jamais sur mes gestes faits avec ces êtres si doux.

 

De

 

Rolland Jr St-Gelais

Québec (Québec)

Canada

Dans ces eaux

Dans ces eaux Poème de Rolland Jr St-Gelais Œuvre tirée de la collection de Tsin Source : https://www.deviantart.com/tspin/art/Hercules4-990192099

Dans ces eaux

 

J’entendis une voix qui m’appela.

Une pensée si forte qu’elle m’interpella.

Je croyais que cela était qu’une illusion,

Car, en pleine nuit, tout peut être qu’hallucination.

 

Cette voix m’invita à suivre ses indications.

De faire ce qu’elle exigea de moi sans poser de question.

J’ai avancé dans la forêt où jadis des sorcières s’y trouvaient.

Au sein de leurs réunions mystérieuses, le diable, elles l’invoquaient.

 

Transportée malgré moi par une main cachée,

Je me dirigeai vers une grotte jusque-là dissimulée.

« Allez ! Entre ma belle ! Tu es la bienvenue en ce lieu. »

J’ai pénétré dans cette caverne où tout était ténébreux.

 

Mes yeux s’ouvrirent à une splendeur sans pareille.

Au fil du temps, qui passa, j’ai constaté des merveilles.

Les murs résonnèrent : « Ici, tu es notre princesse adorée ».

Dès cet instant, un collier en or et des bijoux, à mon cou, j’ai porté.

 

Sans attendre, j’ai avancé dans une eau bleutée.

Une douceur si réconfortante m’a lentement submergée.

Aucune étoile n’était présente en cet exceptionnel endroit,

Mais, une quiétude bienfaisante pénétrait au plus profond de moi.

 

Des âmes damnées habitaient cet antre depuis longtemps.

Elles appartiennent à ces femmes condamnées injustement.

Pour avoir voulu perpétrer les coutumes de leurs ancêtres.

Des rites de dévotion à la nature mère de tous ces êtres.

 

J’ai compris alors l’origine de mon nom.

Un patronyme qui vient d’une famille de grand renom.

Et que la prononciation est, depuis toujours, si prohibée.

Car, elle renferme, à elle seule, ce que la chrétienté a désavoué.

 

Quelle tristesse! Elle vénère un dieu créateur.

Et, cependant, elle ne fait qu’enseigner, envers lui, la peur.

La crainte des enfers, des limbes et de la damnation éternelle.

Et, pourtant, rien en ce monde n’est plus pur qu’un battement d’ailes.

 

 Dans ces eaux, on m’a de nouveau baptisée.

À mes sœurs, autrefois persécutées, la justice, je leur ferai.

Leurs rites païens, j’accomplirai aux solstices en temps voulu.

Elles m’instruiront les règles dans ces ondes même si je devrais être nue.

 

De

 

Rolland Jr St-Gelais

Québec (Québec)

 Canada

Mais, est-il vrai que nous devenons plus sages ?

Mais, est-il vrai que nous devenons plus sages ? Photo par Gfriedberg Citation de Tspin Source : https://www.deviantart.com/gfriedberg/art/Ice-storm-875252290

Mais, est-il vrai que nous devenons plus sages ?

« Quant à moi, parlant comme un demi-vieillard… La réponse doit être ‘non – mais nous ne nous souvenons plus de nos erreurs »

De Tpsin 

Les trois visages

Les trois visages Poème de Rolland Jr St-Gelais Œuvre tirée de la collection de Tsin Source : https://www.deviantart.com/tspin/art/MJB2-Trio-988897830

Les trois visages

 

C’est un fait établi que nous avançons dans la même direction.

Tantôt lentement, parfois hâtivement, mais toujours assurément.

Nous demeurons rarement immobiles, ne fût-ce que pour un instant.

Tout en observant la plupart du temps nos modestes réalisations.

 

Les années s’écoulent aussi vite que l’éclair.

Peu à peu, nous constatons nos mérites, nos erreurs.

C’est alors que nous comprenons que l’humanité habite nos cœurs.

Les fautes et les idéaux du passé sont construits sur les pas d’hier.

 

Mais, heureusement qu’il y a le temps présent.

Nous en profitons alors pour faire une mise au point.

Pour ressourcer notre corps et notre âme et en prendre soin.

Replacer les pendules à l’heure pour agir davantage prudemment.

 

  Posséder des cheveux grisonnants est la preuve d’une longue vie.

Mais, tant de chemins sont à parcourir, tant de mers à naviguer.

Peut-on omettre les contrées à explorer et les rêves à se concrétiser ?

Voilà pourquoi, il faut comprendre que rien n’est pour de bon fini.

 

Le futur est semblable à l’automne et à ses mille couleurs.

On y ajoute nos décisions qui changeront à jamais notre destin.

Bien entendu, à la condition de se reprendre ultimement en main.

Tout est possible à celui qui affronte ses peurs.

 

Rien sous le ciel n’est perpétuel, sans fin, ni permanent.

Un souffle peut devenir, selon les orientations, en tornade.

Un sourire tendre évoluera en un début d’une belle promenade.

Chaque route est éventuelle grâce à la voile qui domine les vents.

 

Le passé, le présent et le futur changent assurément de visages.

Nous le comprenons trop bien au moment de notre départ,

Vers les terres auxquelles abondent les pierres précieuses et l’or.

Mais, est-il vrai que nous devenons plus sages ?

 

De

 

Rolland Jr St-Gelais

Québec (Québec)

Canada

La reine des cris

La reine des cris Poème de Rolland Jr St-Gelais Œuvre tirée de la collection de Tsin Source : https://www.deviantart.com/tspin/art/ScreamQueen-970137400

La reine des cris

 

J’ai reçu une missive aujourd’hui.

Une dépêche estampée du sceau royal,

Qui m’ordonne d’être présent à un étrange bal.

Qui aura lieu dans le palais dès le début de la nuit.

 

Une voiture allait venir me chercher à seize heures.

Sans plus attendre, je me suis préparé selon les étiquettes

J’imaginais avec aisance toutes ces demoiselles si coquettes.

Il est tout naturel qu’à mon hôtesse, je lui rende les honneurs.

 

Une fois à bord de l’attelage, nous allâmes vers le château.

Assez bizarrement, trois dames m’accompagnèrent.

À une telle surprise, je ne m’en plaignais guère.

Quelque chose me dit que ce bal allait être très beau.

 

Quelles festivités ! Quels festins ! Tout y était impeccable.

Grande salle aménagée avec un soin méticuleux.

Toutefois, un élément me semblait vraiment curieux.

Les invitées étaient des femmes à l’élégance remarquable.

 

Que de nourriture de qualité et quelle beuverie !

Je n’aurais jamais pensé être invité à une telle soirée.

Une de ces accompagnatrices me dit que j’allais être étonné.

Elle m’a promis que tout alla se terminer par une inoubliable orgie.

 

Serais-je l’unique homme à y participer ?

Voilà une question qui me vint alors à l’esprit.

Suis-je le seul être de sexe masculin en cette nuit ?

En une telle occasion, nullement, je ne m’en plaindrai.

 

Puis, les douze coups tant attendus sonnèrent avec ferveur.

Un parfum enivrant embauma les lieux ambiants.

Je sentis mon être flotter dans les airs légèrement.

Ces dames se déplacèrent dans une pièce de noirceur.

 

Quelle surprise d’y apercevoir la reine couchée sur un drap !

Chacune des convives commença sans retenue à s’embrasser.

Aucune gêne de se désirer, de s’étreindre, de se coller, de s’enlacer.

Ma maîtresse me fit signe, tel un ordre, d’aller la rejoindre de ce pas.

 

Sans prononcer un mot, elle se retourna et me présenta son postérieur.

« Allez ! Prouvez-moi sur le champ tout ce que l’on dit sur vous. »

« Votre savoir-faire est réellement sans limites, à rendre fou. »

Dites-moi ! Comment aurais-je osé refuser de faire son bonheur ?

 

C’est ainsi que je lui ai appris le plaisir de la douleur.

En témoignèrent les larmes qui coulèrent de ses joues.

Quel privilège de voir ses fesses secouer à chaque coup !

Mais, je prenais bien garde d’y aller tout en profondeur.

 

Elle cria son ultime exaltation, en cet instant.

Elle s’époumona de désir, de jouissance et de félicité.

De toutes ses forces, elle hurla mon célèbre prénom.

« C’est donc vrai ce que l’on dit sur toi, Rolland. »

 

De

 

Rolland Jr St-Gelais

Québec (Québec)

Canada