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La cueillette

La cueillette Poème de Rolland Jr St-Gelais Dessin magnifique par Amani Lizah Glaise de la France

La cueillette

 

Il y a longtemps, sur les terres ancestrales,

Lorsque le printemps prenait la place aux aurores boréales,

Je prenais plaisir à imaginer observer les fleurs germer,

En de multiples couleurs afin d’accueillir le soleil de l’été.

 

Je voyais les bourgeons grossir lentement,

Se remplir de la force vitale imperturbablement.

Beautés toutes simples de la création qui allèrent parfumer.

De leurs arômes, les moments en compagnie de mes parents bien-aimés.

 

Je me rappelle la journée où ma mère rendit l’âme.

J’allais m’y recueillir en versant de chaudes larmes.

Elle chérissait tant son coin de paradis de son vivant.

Je désirais avec tout mon cœur qu’elle y soit éternellement.

 

Les temps de deuil s’écoulèrent paisiblement.

Puis, l’idée me vint de lui offrir un magnifique présent.

Quoi de plus beau que de lui apporter des fleurs de son jardin ?

Un geste rempli de tant d’amour réalisé de mes mains.

 

Quand le jour de son enterrement arriva,

Mon tendre père, un souvenir impérissable, me donna.

Sous un couvercle de verre, une rose blanche y trônait avec fierté.

Il me confia ceci : « Ta mère avait décidé, avec amour, de te la laisser. »

 

Ce cadeau est devenu tant précieux à mes yeux.

Ce fut, pour moi, encore jeune fille, comme une offrande d’adieu.

Les paysages ont tant changé par rapport à mes souvenirs d’enfance.

À l’époque où tout l’éclat de l’existence se trouve dans son innocence.

 

Cette fleur a été prise lors d’une cueillette bien spéciale.

C’était ma mère qui me l’avait demandé pour le mois marial.

Jamais je ne me serais douté qu’elle songerait à me l’offrir.

Une pensée si aimante qui m’avait permis de cesser de souffrir.

 

De

 

Rolland Jr St-Gelais

Québec (Québec)

Canada

N’hésite pas !

N’hésite pas ! Poème de Rolland Jr St-Gelais Photo par G.B. D’Allemagne Modèle: L. Source: https://www.deviantart.com/gb62da/art/Don-t-hesitate-956086708

 

N’hésite pas !

 

Un repas succulent que je t’ai préparé.

Lequel, je l’espère ardemment, tu vas adorer.

Tes papilles gustatives se régaleront de mon eau vive.

Tu en boiras à profusion chaque bribe jusqu’à en devenir ivre.

 

J’ai pensé à ce moment depuis si longtemps.

Depuis le jour où je t’avais présenté à mes parents.

Des gens respectables qui m’ont offert une bonne éducation.

Et, pourtant, j’ai rêvé de toi dans mes heures de sensuelle imagination.

 

Ce soir est particulier, car il est le nôtre.

Alors que ta langue parcourra mon corps qui sera ton hôte.

Glisse-la entre mes cuisses chaudes jusqu’à mon intimité trempée.

Moite de fantasmes et de désirs secrets jusque-là jamais réalisés.

 

Mes lèvres attendent que les tiennes les embrassent avec volupté.

Qu’elles sentent leur douceur alors que tu admires ma beauté.

Que leur recherche assidue sur le mont de Vénus les amène,

Sur le gland de mon clitoris irrigué par mes veines.

 

Vas-y! Mon amour, je suis à toi.

Sois sans crainte, ici, le plaisir fait force de loi.

Fais-moi ruisseler avec puissance telle une fontaine.

Que mes halètements ressemblent aux poèmes de Verlaine.

 

Augmente en moi la chaleur.

Fais fuir à jamais cette étrange torpeur,

Qui a si souvent inhibé ma réalité de femme.

Une âme incarnée dans une chair de feu et de flammes.

 

Une fois ta tâche accomplie à la perfection,

Entre en moi afin que nous soyons en communion.

Quel bonheur indescriptible d’être dans tes bras!

Ne tarde pas! Mais, surtout, n’hésite pas.

 

De

 

Rolland Jr St-Gelais

Québec (Québec)

Canada

Sur la pointe des pieds

Sur la pointe des pieds Poème de Rolland Jr St-Gelais Source de la photo : https://www.deviantart.com/appetitive-soul/art/5726401-1000a-950682084

Sur la pointe des pieds

 

Il est passé déjà minuit.

Je crois bien que tu es endormie.

Tu es dans mes pensées depuis longtemps.

Sans cesse, tu occupes mon esprit dès cet instant.

 

Dès ce moment où je t’ai vue arriver avec ta valise.

Est-ce la vie qui voulait me faire une si douce surprise ?

Serait-ce plutôt le destin qui nous met sur nos routes ?

Excellente question que seul l’avenir répondra sans déroute.

 

Je t’observais du coin de l’œil procéder à tes leçons de piano.

Tout autour de toi paraissait, grâce à ton aura lumineuse, si beau.

De mon côté, je poursuivais, avec assiduité, ma pratique de chant.

Tout en imaginant être à tes côtés, marchant à travers champs.

 

Je craignais t’avouer tout ce que je ressentais sincèrement pour toi.

À cette époque dans laquelle les religions dictèrent les règles et les lois.

Je rêvais tant aller te retrouver dans ta chambrette dans un profond silence.

Vivre avec toi des moments de bonheur indescriptible et de pure romance.

 

Nous suivions quotidiennement les mêmes cours.

Chaque jour, je souffrais en mystère d’un cruel amour.

Une passion si douloureuse que je devais garder secrète.

En effet, la divulguer inévitablement allait m’amener à ma perte.

 

Levé chaque matin pour réciter Les Laudes.

Prendre une douche rapide sans eau chaude.

Petit-déjeuner frugal, mais très agréable au goût.

Il est vrai que c’était mieux que rien après tout.

 

Journée consacrée aux études coupée de la pause du dîner.

Un repas assez copieux nous était servi dans la salle à manger.

Dans le silence afin d’entendre la mère supérieure lire les évangiles.

Cela me faisait sourire, car j’étais convaincue qu’elle pensait à son beau Gilles.

 

Leçons de mathématiques et de français.

Apprendre les bonnes manières avec merci et s’il vous plait.

Catéchèse récitée par cœur avec une dévotion à notre Seigneur adoré.

Avant le moment tant apprécié d’aller prendre avec joie notre repas du souper.

 

C’était, ce qu’on appelait autrefois le bon temps de la probité amorale.

Où la société était contrôlée par une clique prônant une réalité anormale.

Où les enfants de pères inconnus étaient cachés dans le fond des cimetières.

De ces lieux où se trouvèrent leurs géniteurs adulés par une population entière.

 

Malgré cet amour prohibé en cette période de mille péchés.

Sache que chaque goutte de mon sang aurait été, pour toi, versée.

Les battements de mon cœur frappèrent ma poitrine telle une vague.

C’est en revoyant ces clichés que mon âme sans cesse divague.

 

L’heure de réciter les complies annonçait le temps d’aller au lit.

Je prononçais ces mots certes incompris, mais que je trouvais jolis.

Je désirais te rejoindre une fois la nuit tombée afin de t’enlacer.

En songes, je me dirigeais vers ta chambre sur la pointe des pieds.

 

De

 

Rolland Jr St-Gelais

Québec (Québec)

Canada

 

Le blues de l’hiver

Le blues de l’hiver Poème de Rolland Jr St-Gelais Photo par G.B. d’Allemagne Source : https://www.deviantart.com/gb62da/art/Winter-blues-943784393

Le blues de l’hiver

 

Nous sommes en début d’année.

Je me sens déjà tellement fatiguée.

Les jours s’allongent bien lentement.

En son temps, le printemps viendra sûrement.

 

La période des fêtes n’avait pas sa raison d’être.

Quelle tristesse, d’un noble chêne, de le voir disparaître.

Mais, heureusement que la vie continue son chemin.

D’un futur qui annonce souvent de meilleurs lendemains.

 

Je pense à mon enfance défiler sur la vitre glacée de la faîtière.

Des images défilant à la vitesse de l’éclair sans coups de tonnerre.

Des souvenirs d’un bonheur, à jamais écoulé, et pour toujours, regretté.

Le regret de ne pas avoir dit mon amour à mes parents qui m’ont si protégée.

 

Je revois les scènes hivernales passées dans la forêt enneigée.

Quel plaisir de glisser en traîneau sur le tapis d’un blanc immaculé !

De rire aux éclats en vivant le plus joli des moments, celui du présent.

Quelle évocation de ma lointaine enfance disparue depuis si longtemps !

 

Oui, je sais que les splendides journées reviendront en temps et lieu.

Que les fleurs apparaîtront à la grande satisfaction des amoureux !

Que les arbres reçoivent sous leurs branches les gens de tous les horizons !

Que les oiseaux gazouilleront d’un seul cœur de mystérieuses chansons.

 

Chaque saison a sa richesse de sa beauté.

De l’été, j’en retiens ses périodes ensoleillées.

De l’automne, j’admire les feuilles aux couleurs diverses.

Deux cycles qui me font vivre des aventures à la fois gaies et perverses.

 

Du printemps, j’en retire la douce floraison des champs.

Parfois, à la sortie des écoles, les rires innocents des enfants.

Une saison annonciatrice de projets de fiançailles et de mariage.

Des promesses qui feront leurs preuves à travers les âges.

 

Mais, d’ici là, je ne peux pas empêcher mon âme de traverser.

Une rivière remplie d’émotions qui viennent si bien me chercher.

C’est une étape de l’existence à franchir pour enfin être affranchie.

J’ai le blues de l’hiver, mais je reprendrai bientôt le goût à la vie.

 

De

 

Rolland Jr St-Gelais

Québec (Québec)

Canada 

Je prendrai un verre à ta santé

Je lève mon verre à ta santé Poème de RollandJr St-Gelais Photo par Gb62da Source : https://www.deviantart.com/gb62da/art/I-m-more-hard-drinking-than-you-think-942010450

Je prendrai un verre à ta santé

 

Qui que tu sois,

Semblables, toi et moi.

Nous sommes, avec nos différences.

Car la vie n’a jamais été un conte de romance.

 

Nous avons eu des hauts et des bas,

Durant cette année qui bientôt se terminera.

Des moments remplis de gaieté ou de tristesse,

Des instants vécus avec de la peine ou d’allégresse.

 

Des jours tantôt faits de pluie, quelquefois abonde le soleil.

Ces journées où l’on apprend qu’exister est une merveille.

Que les dernières heures écoulées avec un être précieux,

Deviendront, avec le temps, de chers souvenirs à nos yeux.

 

Je pense à toi dans ces moments de réjouissances.

Je ne te jugerai jamais dans tes jeux de délinquance.

Mais, prends bien garde de ne pas nuire à ton prochain.

Qui sait, il sera peut-être là si tu te retrouves dans le besoin.

 

Je soulève ma pinte de bière à ces amants,

À ces concubins qui baiseront en cet hiver blanc.

Dans une chambre d’hôtel loin des regards indiscrets,

De leurs émotions qu’ils manifesteront par des gestes secrets.

 

Je promets que sur les douze coups de minuits,

En pensées, je me placerai avec joie sous le gui.

En fermant mes yeux bleus, j’imaginerai embrasser,

La personne la plus solitaire en cette période de festivités.

 

Je lèverai mon regard vers les profondeurs des cieux,

En songeant à ces gens désormais à présent heureux.

À ces humains devenus, à ce que l’on croit, immortels.

Je leur offrirai une simple prière apprise à la maternelle.

 

Mais, sache qu’avant toute chose, j’ai qu’un seul désire.

C’est celui de poser une action qui me fait bien sourire,

Qui te conduira dès maintenant et pour la prochaine année.

À toi, qui lis ce poème, avec joie, je prendrai un verre à ta santé.

 

De

 

Rolland Jr St-Gelais

Québec (Québec)

Canada