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Face à la lumière d’une fenêtre

Face à la lumière d’une fenêtre Poème de Rolland Jr St-Gelais Photo par Samo19 Modèle : Izuly Source : https://www.deviantart.com/samo19/art/Window-light-1031387652

Face à la lumière d’une fenêtre

 

Ce que je préfère entre toutes choses.

C’est d’aller à contre-courant, si j’ose.

Me sentir libre de mon corps avec pudeur,

Être nue, chez-moi, sans crainte et sans peur.

 

Me réveiller alors que le soleil est déjà levé.

Savourer ce moment pleinement mérité.

Sentir la chaleur enivrer mon corps

Me sentir plus précieuse que l’or.

 

J’entends les gens se promener sur le trottoir.

Là où une amie est venue me rejoindre hier soir.

Le temps passe vite quand l’on est en agréable compagnie.

C’est bien l’une des nombreuses raisons d’aimer la vie.

 

Nous nous sommes connues à l’époque du lycée.

Il y a, de cela, je ne sais plus combien d’années.

Elle a fondé une famille heureuse avec un bon mari.

Pour ma part, l’entière liberté m’a toujours suffi.

 

Nous sommes allés dans un chic restaurant.

Consommer des mets exquis, boire un vin succulent.

Que de souvenirs nous nous étions remémorés !

Une époque que l’on voyait graduellement s’éloigner.

 

Les minutes passèrent dans le sablier.

Au cinéma, regarder un film d’amour, je l’ai invitée.

Semblant se rappeler nos aventures coquines d’autrefois,

Elle m’a répondu, avec un sourire malicieux : « pourquoi pas ? »

 

Sur les bancs rouges qui nous servirent d’hôtes.

Nos têtes se collèrent avec bonheur l’une contre l’autre.

Nos mains s’enlacèrent avec une délicatesse inhabituelle.

Ce qu’à mes yeux, en dépit de la noirceur des lieux, elle était belle !

 

Aussitôt, la projection fut bel et bien terminée,

Elle m’a demandé si j’aimerais être accompagnée.

Elle voulait savoir à quel hôtel je passais la nuit.

Mais, j’ai vite compris, tel a été sa vraie envie.

 

Dans les draps de ce grand lit,

Avec fureur, nous nous sommes englouties.

Nous avons pris plaisir à commettre l’adultère.

Je n’en éprouve pas de honte au risque de seoir en enfer.

 

Elle regarda sa montre sertie de perles si jolies.

Elle m’avoua qu’elle devait rejoindre son fidèle mari.

En un temps, trois mouvements, subito, elle se rhabilla.

Je lui ai alors dit : « c’est maintenant que tu t’en vas. »

 

« Ne t’en fais pas, chère amie. »

« Nous nous reverrons, c’est promis. »

« Je penserai toujours à toi, chaque heure. »

« Continue ton chemin et le vent te mènera ailleurs. »

 

Voilà tout ce qui reste de cette aventure émotionnelle.

C’est tout de même assez pour me rappeler que la vie est belle.

Et sans crier gare, face à la lumière d’une fenêtre.

Une sérénité bienfaisante enveloppa mon être.

 

De

 

Rolland Jr St-Gelais

Québec (Québec)

Canada

Livre ouvert

Livre ouvert Poème de Rolland Jr St-Gelais Modèle : Alixia Busch Source : https://www.alixiamodele.com/buchfrau/

Livre ouvert

 

À cette période où tout est mis à l’index,

Je pense à mes anciennes amours, à mes ex.

C’était au temps de l’innocence de la jeunesse.

Celui qui nous fait apprécier le vent qui nous caresse.

 

Je me remémore comme elles étaient belles.

Aussi fragiles que soient les ailes des hirondelles.

Que d’aventures coquines, nous avions eu ensemble.

Une m’a laissé un doux souvenir pour lequel je tremble.

 

Elle m’avait initié à un exposé tout à fait spécial.

Mais qui égaye mes esprits lors des soirées hivernales.

Chaque samedi, en après-midi, je lui faisais la lecture.

Qui m’amenait à avoir des pensées, ma foi, pas très pures.

 

La langue de Molières est riche en expressions.

Qui démontre le total plaisir de donner satisfaction.

Que puis-je dire de l’allemand qui était celui de ma tendre convive ?

Sur laquelle je déposais ma bouche sur sa vulve pour boire sa cyprine vive!

 

Elle s’installait sans-gêne, ni retenue, bien confortablement.

Entièrement nue sur le divan que m’avaient légué mes parents.

Jambes écartées afin de rendre la plus aisée possible la prononciation.

De chacun des mots que je devais apprendre en cette mémorable leçon. 

 

C’était le temps où tout était à la fois simple, bon et beau.

C’était le moment où je me désaltérais de son jus comme de l’eau.

C’était ce que j’appellerais avec candeur les jours les plus heureux.

Loin de ces gens qui me paraissent si tristes et si malheureux.

 

Je me réfugie dans le labyrinthe de mes pensées.

Puisque rien en ce monde ne ravive mon cœur blessé.

C’est le mois de mars, et pourtant je crois être en plein hiver.

J’aimerais tant pouvoir lire une seule fois encore son livre ouvert.

 

De

 

Rolland Jr St-Gelais

Québec (Québec)

Canada